LOGIN-"C'est terminé, Matt."
Ce dernier me fixa intensément sans bouger ni parler comme s'il avait perdu l'usage de la parole au contraire de moi qui le regardait avec une certaine appréhension. Néanmoins, ce sentiment qui m'assaillit fut une délivrance en sachant désormais qu'il serait un autre crapaud de plus dans ma liste au lieu du prince charmant alors qu'au début de notre relation, il ressemblait à cet homme céleste sorti tout droit d'un conte de fée avec qui je croyais réellement vivre une histoire d'amour. Certes, pas comme dans les films à l'eau de rose ou bien même dans un cinquante nuances, mais plutôt une histoire unique, la notre, où je pourrais lui faire entièrement confiance et me donner pleinement à lui, qu'il aurait tout de moi jusqu'à mon corps. Malgré mon inexpérience sur ce domaine où la majorité de mes amies connaissaient sur le bout de leur doigt, je préférais largement me plonger dans l'érotisme des histoires trouvés sur internet broyant ma peau d'un incendie incandescent et mon être d'une montée de fièvre insoutenable, presque inguérissable! Étant vierge à vingt trois ans, pour certains signifiait d'être ennuyeuse ou comme d'autres me reprochaient une nonne. Et avec mes cheveux roux, cela ne fit qu'aggraver ma situation. Les stéréotypes d'être une nymphomane dû à la couleur flamboyante de mes cheveux me poursuivaient comme mon ombre où les hommes s'approchèrent de moi tel des prédateurs affamés me promettant de me décrocher la lune alors que dans leurs regards vicieux j'y voyais clairement leur double jeu; celui d'une activité nocturne dans le premier endroit trouvé jusqu'à y aller dans les toilettes pour assouvir leurs pulsions d'hommes! On dirait que l'homme qui se trouvait devant moi était de cette même catégorie que je trouvais pervers. Matt me dévisagea avec une lueur étrange au fond de ses iris verdâtres. C'était ses yeux qui au commencement m'avaient fait rapidement dire oui et sortir avec lui, lui donnant aisément la clé de mon coeur tandis que lui voulait absolument celle de mon corps, en plus particulier celui qui se trouvait au milieu de mes cuisses. -"Tu ne peux pas, Rebecca," m'ordonna Matt, ses mains en forme de poings sur la table. -"Je ne te demande pas ta permission, Matt. Tu te fous de moi ou quoi? C'est finit basta! Point final!" -"Mais je t'aime! Toi aussi tu m'aimes. Je le sais! Tu ne peux pas le nier et me faire ça, nous faire ça!" Ma main commençait à sérieusement me démanger à l'entente de ses paroles qui me laissèrent sans voix. Comment osait-il agir de la sorte me faisant portée le poids d'une culpabilité qui ne m'était point destinée? Pire même, Matt me manipulait aisément dès qu'il sentit qu'il me perdait alors que je ne lui avais jamais appartenu! Et ça dans tout les sens du terme! Mon choix était déjà fait et je n'aurais rien changé même pas pour tout l'or du monde lorsque je m'aperçus pour la première fois la vraie face de mon petit ami. -"Chasser le naturel, il revient toujours au galop," ne pouvais-je m'en empêcher de penser avec une pointe d'amertume. -"Matt, tu me trompes depuis des semaines peut être depuis que nous sommes ensemble, tu n'es qu'un coureur de jupons. Tu ne respectes pas les femmes, tu ne me respectes pas. Tu ne l'as jamais fait. Tu dis m'aimer? Vraiment? Mais connais-tu ce que signifie ce mot?" Mon ton se fit dure alors qu'au fond de moi, je bouillais. Le volcan autrefois endormi qui sommeillait en moi voulait faire irruption peinant désormais à contrôler ma subite fureur où j'allais d'un moment à l'autre perdre patience. Endiguant ses paroles tranchantes telle une lame de couteau en plein coeur, je me levais de table mais sa main se posa sur la mienne avec une force insoupçonnée me faisant me rasseoir immédiatement. Des paires de yeux se posèrent sur nous accroissant mon désir de prendre mes jambes à mon cou car je détestais être au centre de l'attention. Matt, cependant les ignora tous et persistait à tenir ma main la broyant par la même occasion. Crispée de rage et de douleur, j'essayais de me dégager de sa poigne de fer. -"Lâche moi ou sinon je fais une scène que tu te souviendras toute ta vie dans ce restaurant," le menaçais-je. Aussitôt dit aussitôt fait, Matt relâcha instantanément ma main. -"Pardon bébé, je n'ai pas voulu mais c'est toi qui me pousse à devenir ainsi." Massant ma main que j'utiliserais bientôt pour le gifler en l'entendant me parler comme la fautive de notre rupture, mes yeux croisèrent de nouveau l'inconnu aux yeux bleus qui me scruta, les sourcils froncés en voyant ma main. Nos regards s'accrochèrent tel des aimants avant que sa bouche murmura quelque chose d'incompréhensible. -"Becca," tenta Matt. -"Allons-nous en." -"Va t'en et ne t'approche plus jamais de moi," répliquais-je, les larmes aux yeux d'avoir le coeur à nouveau brisé car au final, il avait raison sur un point; que je l'aimais toujours. Ce dernier se leva et sans un regard de plus s'en alla. Buvant mon quatrième verre de vin, je profitais de la vue magnifique de Manhattan avant de décider de partir une bonne fois pour toute du restaurant, n'ayant plus faim. Mais quel fut mon choc en ne trouvant plus mon porte monnaie sur la table! -"C'est pas vrai! Le salaud! Il me l'avait pris!"-"Maman!" Sa chevelure ébène virevolta dans l'air alors qu'elle accourut vers moi, les yeux larmoyants. M'abaissant à sa hauteur, je la serrais de toutes mes forces respirant son doux parfum que je croyais ne plus jamais sentir. Prenant son visage en coupe, je déposais un long baiser sur son front sachant pertinemment que je l'aurais pu perdre aujourd'hui pour ensuite parsemer son visage de baisers en la voyant vivante. -"Ma puce," lui dis-je alors que ses petites mains entourèrent mon cou s'y accrochant désespérément tel un noyé à sa bouée de sauvetage avant que je la relevais pour la prendre dans mes bras, l'enserrant de toutes mes forces. -"Maman, où .. Où est Amalia?" me demanda l'aîné de mes filles en reniflant, les yeux rougis en cherchant vainement sa soeur. Mon coeur se comprima dans ma poitrine à l'entente de sa voix triste. Son corps continua davantage à trembler tandis qu'elle continuait à pleurer à chaudes larmes dans mes bras ne voyant plus sa soeur. Les larmes jailli
Être mère à vingt quatre ans ne m'avait jamais effleuré l'esprit. Disons que ça n'avait jamais été une priorité. Ma vie était rangée. J'avais toujours tout prévu. Ma vie, ma carrière et mes études. Les hommes à l'époque me paraissaient un dilemme insurmontable pour arriver un jour à les comprendre ou bien même sortir avec après de nombreux coups de leur part. J'avais tout prévu sauf bien sûre de rencontrer les jumeaux Hadès aussi attirants que diaboliques, détenteur de ses événements cataclysmiques depuis notre rencontre jusqu'à aujourd'hui. J'avais vraiment tout prévu sauf tomber un jour éperdument, désespérément et follement amoureuse de Conrad puis par finalement succomber au charme magnétique de Connors, son frère.J'avais vraiment tout prévu sauf bien sûre être enceinte après notre rupture. Qui plus est de jumelles! N'est-ce pas le comble de l'ironie? Moi qui voulais absolument fuir des jumeaux, me voilà cette fois avec des jumelles. Toutes deux ressemblant à leur père! Était-ce
-"Bonjour ma belle," -"Bonjour Conrad," lui répondis-je d'une voix détachée. Un léger sourire vint rehausser ses lèvres fines alors que son regard espiègle me dévisageait avec une troublante intensité qui finit par me faire déglutir avec peine. Je reconnaissais ce regard. C'était le même d'il y a cinq ans. Ses aigres-marines renfermaient quelque chose que j'eus du mal à définir. Sa respiration, elle, fut calme au contraire de mon pouls qui s'était affolé dès que je le reconnus. Merde! J'aurais du regarder par le judas avant d'ouvrir la porte. Mes habitudes finissaient toujours par me perdre et ce fut le cas aujourd'hui. Début devant la porte se tenait Conrad. Cinq longues années venaient de s'écouler et il demeurait le même homme. J'eus aucun mal à le différencier de Connors vu ses paroles et ses yeux toujours assombris. Quelle contraste cependant lorsque je vis une étincelle luisante au fond de ses prunelles bleutées. Cette même étincelle intarissable qui ne le quittait plus.Ce
Je relus le morceau de papier plusieurs fois alors que je sentis mon univers s'envolait tel un château de cartes. Tout ce que j'avais construit depuis de nombreuses années venait de tomber en ruines en quelques secondes. Ma vie à Chicago, mes filles, le semblant de bonheur que j'avais reçu dans leurs yeux bleus innocents que leur père aussi avait. Toutefois, ses aigres-marines, au contraire d'elles, reflétaient toute autre chose que l'innocence. Connors venait afin d'atteindre un but précis. C'était pour tout détruire. Me réduire au néant!Ses menaces étaient claires. Comment était-ce possible néanmoins? Ça ne pouvait pas être lui! Pas après cinq ans! Pas maintenant alors qu'il allait se marier cette semaine! Je relus le papier une dernière fois énervée cette fois-ci comprenant qu'il avait peut être rencontré mes filles sans même que ses dernières ne le sachent. Comment avait-pu glisser ce morceau de papier dans l'un de leurs dessins sans que personne ne pût le voir sinon? Et dire qu
-"Maman, qui est Connors?" La voix d'ordinaire curieuse d'Amélie résonna dans le salon très vite suivie par celle d'Amalia. Mon regard sévère croisa celui de Aurora qui se mordit cruellement sa lèvre inférieure, sincèrement désolée. -"Oui, c'est qui Conno?" rétorqua Amalia, suçant son pouce. -"Pas Conno mais Connors!" rectifia Amélie en courant pour sauter dans les bras d'Aurora. -"Tati!" -"Mes chéries, vous allez bien?" leur demanda ma meilleure en s'agenouillant à leur hauteur afin de les serrer dans leurs bras. -"Très bien!" s'écrièrent mes filles en chœur avant de se retourner vers moi, les yeux étincelants. -"Maman, qui est Connors? C'est ton amoureux?" Tentant de paraitre à l'aise alors que la nouvelle annoncée par Aurora avait éclaté comme une bombe dans ma tête, je leur souris tendrement alors que des larmes picotaient déjà mes yeux. Remettant une mèche derrière mon oreille, je me mis à leur hauteur ébouriffant leur cheveux de jais. -"C'est... Connors est un ancien ami
Quelques mois plus tôt-"Becca sera à moi. Tu es à moi, ma belle!" -"Tu es malade, Conrad. Je t'en supplies, arrêtes." Mes sanglots répétitifs m'empêchèrent de parler tout comme pour me défendre. La situation m'échappait. Je sentis un arrière goût de sang alors que sa main rencontra ma joue tandis que ma tête bouscula si violemment en arrière que je crus que ma nuque s'était brisée sous ses coups presque fatals. -"T'aimer est un péché. T'aimer est mon péché!" m'avoua Conrad tout en desserrant sa cravate. -"Non!" hurlais-je de toutes mes forces. Mes yeux s'ouvrirent aussitôt comprenant que ce n'était qu'un mauvais rêve. Dégoulinante de sueur, j'essayais tant bien que mal de reprendre mon souffle après ce cauchemar. Un cauchemar de plus. Le même cauchemar qui terrassait toutes mes nuits depuis bientôt cinq ans. On durait que son empreinte était toujours sur moi même après toutes ses années passées loin de lui. Ce fut avec rage que je compris qu'il avait toujours une certaine empris







