-"Du calme, Rebecca," tentais-je de me rassurer pour la énième fois malgré mes incessantes et infructueuses succès à me réconforter toujours sous le choc.
Paniquée serait faible pour me décrire. Les tremblements répétitifs de mes mains étaient un signe évident que j'étais en pleine crise de panique pu bien que j'étais plus que furieuse devant cette trahison d'un homme de plus dans ma vie. Rouge devait être la couleur de mes joues, d'une colère que je peinais à maîtriser désormais mais par dessus tout la honte qui venait de me submerger sachant pertinemment que j'étais dans un sérieux pétrin où les chances de me sortir indemne était infiniment mince! Pas de porte monnaie! Ce salaud me l'avait pris alors que je regardais ailleurs. Et mon portable? Ne m'en parlez pas, il était lui aussi dans mon porte monnaie. C'était aussi claire que de l'eau de roche! J'étais dans la merde et je peinais maintenant à trouver une solution à m'en sortir delà. -"Inspire Becca," m'encourageais-je doutant de plus en plus de l'efficacité de cet exercice dédié au stress. -"Expire!" Secouant négativement la tête, je finis par la prendre finalement dans mes mains puis me ressaisis en réalisant que j'étais dans un restaurant de trois étoiles où quelques minutes auparavant je fus le spectacle que tout le monde avait du apercevoir et peut être s'être délecté et le serais une nouvelle fois alors que j'étais sans un sous et risquerais de faire la vaisselle pour payer l'addition ou dans le pire des cas passer une nuit dans une cellule. À cette idée, mon corps tressaillit de frayeur. Les larmes revinrent au coin de mes yeux mais je les essuyais rapidement regardant la ville qui ne dort jamais profitant du peu de temps qu'il me restait alors que je tomberais tôt au tard dans le vide. Déjà avec un coeur brisé, ce serait la cerise sur le gâteau. Le coup final! Mes yeux gris se fermèrent brièvement voulant à tout prix oublier où j'étais actuellement me réprimandant par la même occasion d'avoir cédé à Matt en acceptant ce dîner qu'il n'avait même pas pu m'accompagner et me voler mon coeur tout comme mon argent. Mais quel genre d'homme était-il? -"Pas un homme plutôt un lâche," remarqua ma conscience qui ne se trompait jamais. Hélas l'horrible vérité me frappa au visage sur la vraie nature de Matt. Un sourire aux lèvres, je regardais l'horizon avec une promesse scintillant mes yeux avec un seul désir malsain à assouvir; celui de me venger de mon ex petit ami. Néanmoins, cette vengeance allait tarder car une chose m'importait ce soir. Et c'était de sortir illico presto de ce restaurant sans qu'on me remarqua. -"Bon, Rebecca, tu n'as pas d'autres choix. Aux grands mots, les grands remèdes!" Je n'allais pas passer par quatre chemins alors que la solution longuement réfléchi était mon seul échappatoire. Ma montre affichant bientôt vingt et une heure, je pris une profonde inspiration avant de me jeter une bonne fois pour toute dans le vide. Était-ce ma soudaine paranoïa ou peut être cette peur qui m'était devenue familière tel un allié que je venais de connaître quelques minutes de cela, mais quand j'essayais de me lever, je sentis des centaines de paires de yeux sur moi comme si tout le monde présent dans le restaurant était au courant et que je feignais pour rien. Des gouttes de sueurs dégoulinaient de mon dos. Essayant de reprendre mon souffle, je relevais la tête. Malgré mes jambes en coton, je pourrais facilement me diriger vers la sortie. Le plan me fut simple et efficace. Pourtant le destin ne fut pas de mon côté! Sans m'en rendre compte, le serveur dont j'avais quasiment oublié l'existence fut soudain devant moi comme par magie. Il me tendit la carte que j'ouvris pour découvrir la somme que je devais payer. La honte se lisait au fur et à mesure sur mon visage. Mon coeur composait un maelström d'une chanson funeste destinée à mon futur enterrement lorsque mon regard croisa celui du serveur qui me dévisageait, les traits plissés se rendant compte de quel genre de client qui avait mis les pieds dans cet établissement de luxe. -"Puis-je parler à votre supérieur?" tentais-je maladroitement, les yeux larmoyants que j'essayais du mieux que je le pouvais de ne pas les laisser s'écouler pour garder un minimum de dignité malgré ce sentiment d'humiliation qui me rongeait comprenant que je m'étais fait bernée une fois de plus par les douces paroles d'un Casanova qui m'avait volé sans aucune once de remords. -"Mademoiselle," me dit le serveur d'un ton neutre sans prendre en compte la détresse de mes paroles et de mes mains qui se joignaient en forme de prière. -"Vous devez payer." Je déglutis péniblement, les larmes m'empêchant de voir clairement tandis que ma gorge nouée m'interdisait de parler pour ne point aggraver mon cas déjà piteux. Telle une prisonnière condamnée, je me levais pour affronter la pire humiliation de ma vie, une boule au ventre. Pourtant, une main rugueuse me dissuada d'un tel acte. Son contact me fit frémir. D'une légère pression, il m'intima de m'asseoir. -"Apportez nous deux coupes de glaces," ordonna-t-il d'une voix de mâle dominant au serveur qui s'empressa de s'exécuter. Son timbre ferme me fit frissonner. Ma tête toujours baissée, je finis après d'interminables secondes par la relever pour me plonger dans un océan, dans cet inconnu aux yeux bleus que j'avais fixé sans aucune gêne quelques minutes plus tôt!-"Votre nom ou votre prénom?" lui demandais-je sceptique. Son visage se rapprocha de moi, si près que nos nez se frôlèrent timidement avant qu'il ébaucha un sourire qui me fit rougir jusqu'à la racine de mes cheveux. Ses lèvres effleurèrent les miennes qui étaient charnues puis il se releva me laissant pantelante tandis qu'un sentiment d'abandon se fit ressentir dans chacune de mes veines lorsqu'il se détacha brusquement de moi. -"Mon nom de famille est Hades," me répéta ce dernier, un mince sourire aux lèvres. -"C'est ce que tu voulais entendre au final, n'est-ce pas?" Ma bouche s'entrouvrit automatiquement abasourdie perdant l'usage de ma langue. Son sourire s'élargit comme d'habitude sachant que je voulais connaître son nom en entier mais il jouait avec mes nerfs en me faisant patienter. Hors la patience était loin d'être l'une de mes qualités. -"Allons marcher, Rebecca," me dit-il en me décochant un clin d'œil. Surprise de sentir enfin mes jambes alors que quelques minutes au
-"C'est sympa ici," me complimenta Aigue-marine avec cet éternel sourire en coin qui je m'habituais à voir sur son visage empreint d'une virilité sans faille. -"J'ai l'habitude d'y aller avec des amis de la fac," lui dis-je en essuyant ma bouche après avoir mangé des nouilles. -"La psychologie, n'est-ce pas?" -"Comment le savez-vous?" lui demandais-je, sourcils froncés, interloquée. -"Avez-vous fouillé dans ma vie?" -"Est-ce réellement une question?" Ma mâchoire aurait pu se décrocher devant son sérieux. Mais qui était-il? -"Pourquoi l'avoir fait?" lui demandais-je, perplexe. Il ne me répondit pas cependant. Moi qui au début aurais voulu remercier Aurora pour ce rendez-vous avec mon bon samaritain, cette idée s'en alla aussitôt. Au contraire, cela en devenait même effrayant. Pourtant, malgré les risques que mes soupçons s'avéraient à être vrai qu'il fut un psychopathe, mes jambes ne voulurent point m'écouter. En coton, elles semblaient collées au sol ne pouvant malheure
-"Matt..." Ma voix fut voilée par un sentiment de peur dès que j'aperçus ses yeux verts me circonstanciés avec une lueur presque malsaine à me donner des cauchemars. Sa poigne se fit plus forte me faisant grimacer de douleur. Un gémissement de douleur s'échappa de mes lèvres avant que mes yeux se voilèrent de larmes incapable d'en supporter plus sentant ses doigts transpercer ma chaire. Trois mois s'étaient passés depuis notre rupture et depuis que je l'avais humilié au campus, Matt ne m'avait point adressé la parole me dévisageant toujours avec ce sempiternel regard haineux à chaque fois où j'eus le malheur de le croiser alors que la plupart des étudiants comportaient des ragots sur la longueur de son membre, voulant prouver si je disais la vérité ou pas. Pourtant, au bout de quelques semaines, cette histoire s'était rapidement fait oublié laissant apparaitre d'autres sujets de conversations plus attrayants que sur mon ex. Néanmoins, on dirait que cette histoire était toujours coin
-"Un dessert pas un dîner," lui rappelais-je en riant avant de comprendre le réel sens de mes paroles. Fichue langue! Pourquoi avais-je dit quelque chose d'aussi stupide? Mes joues s'empourprèrent automatiquement après la fin de ma phrase. Que j'aurais aimé me mettre dans un trou et y disparaitre. Il devait sûrement penser autre chose!-"Vous êtes très drôle, Rebecca," me complimenta Aigue-marine, un sourire en coin me sortant de mes pensées. -"Ce n'est pas ce que je voulais dire," me défendis-je prise de soudain remords. -"L'idée m'a l'air alléchante cependant. Très intéressante peut être même succulente qui sait?" Son haussement des cils me firent rougir plus qu'il ne le fallait. Son timbre rauque en fut trop pour mon coeur qui battait la chamade. Ses yeux fauves me dévorèrent littéralement peinant à contrôler quelque chose de sauvage qui sommeillait en lui mais qui pouvait pourtant se lire dans ses yeux bleus étincelants. D'une traite, il termina son verre m'incitant à faire de
-"Aigue-marine," murmurais-je pour que lui seul m'entendit alors que j'étais sous le choc d'une telle révélation. -"Bonsoir Rebecca," Lorsque mon prénom s'échappa de ses lèvres, un long frisson parcourut mon corps. Comment pouvais-je ressentir quelque chose pour cet inconnu? Ressentais-je même quelque chose à son égard? Les papillons qui tourbillonèrent dans mon ventre en fut la preuve évidente que le sentiment qui m'animait était plus que de la gratitude mais quelque chose de bien plus fort et puissant que je refusais d'admettre au fond de moi! -"Non! Calme toi, Rebecca," me sermonnais-je en sentant que mes pensées envers cet étranger qui n'était pas réellement si inconnu que ça, allaient trop loin. Vraiment trop loin. -"Vous pensez à quoi?" me demanda cet homme énigmatique en relevant mon menton. -"À rien!" -"Vraiment? Vous rougissez, Mademoiselle Wallace! Vous pensez à quoi? Que je suis peut être aigue-marine ou bien que le destin nous pousse irrémédiablement vers l'un et l'
Quelques mois plus tard-"Je te hais, Aurora Edwige!" la menaçais-je en sortant de la salle de bain, une serviette entourant ma taille. Se cachant avec l'aide d'un oreiller, ma meilleure amie opta de ne point me parler alors que j'étais toujours sous le choc de la bombe qu'elle venait de me jeter en pleine figure. -"Rebecca, ce n'est qu'un rendez-vous. Tu peux très bien le quitter si le courant ne passe pas," se défendit-elle. Mais mon regard qui se voulait menaçant l'en dissuada complètement de poursuivre. Soufflant, je me dirigeais vers ma chambre, choisir un vêtement digne de ce rendez-vous qu'elle avait tout planifié sans mon consentement. -"La robe noire ou blanche?" dis-je en les regardant tour à tour puis finit par céder en prenant la blanche, la noire étant trop courte. -"Tu es toujours fâchée, n'est-ce pas?" -"Selon toi, comment devrais-je me sentir? Tu m'as trahis, Aurora!" -"Jamais! Tu dis faire une pause quand ça fait bientôt trois mois que tu ne sors plus. Laisse m