– J’en reviens pas ! s’exclame Célia quand je m’assois à notre table. Je commençais à croire que ça n’arriverait jamais !
– Tu me sous-estimes, pétasse.
– Salope.
– Moi aussi, je t’aime.
J’ai les nerfs en pelotes, le prof nous lâche en retard et nous a bouffées cinq minutes de pause ! Avec Célia, on se précipite dans les couloirs pour rejoindre la cour, où les garçons nous attendent. Mathis est de dos, assis sur un muret. Je le surprends en l’entourant de mes bras et en posant un baiser sur sa joue.
– Hey ! Salut mon cœur ! me dit-il, joyeux.
Il est vraiment trop chou. Il m’attire dans ses bras pour un baiser et me garde sur ses genoux. Max est visiblement énervé, mais je ne vais pas m’excuser de m’être attaché à quelqu’un qui s’intéresse à moi de toutes les manières possibles.
– Pourquoi vous arrivez si tard ? Nous demande Eli.
– Le prof de philo nous séquestrait, déclare Célia.
– J’ai eu peur que tu aies changé d’avis, murmure Mathis à mon oreille.
– Pourquoi aurais-je fait ça ?
– Disons que… tu n’as que l’embarras du choix… dit-il avec ses petits yeux de chiots tout mignons.
– Mais c’est toi que j’ai choisi, réponds-je à son oreille avant de l’embrasser dans le cou.
Il est parcouru d’un frisson et referme ses bras autour de moi, en enfouissant sa tête dans mon cou.
– Tu me rends fou.
Je ris et passe mes bras autour de son cou pour le garder tout contre moi un instant. En m’écartant, je m’empare de ses lèvres et son baiser ne se fait pas attendre.
La cloche, ce tirant, nous sépare à nouveau, faisant grogner Mathis.
– À tout à l’heure mon cœur, murmure-t-il sur mes lèvres avant d’y déposer un dernier baiser et que je le libère pour qu’il puisse rejoindre ses copains.
En tournant la tête pour prendre le chemin de mon prochain cours, je tombe face à face avec James, Dereck et Reed. James me prend par le poignet et m’attire à l’écart.
– Putain, Tanya ! Mais qu’est-ce que tu fous, bordel !
– Quoi ?
– Avec Mathis !
–Bah, je crois que c’est assez clair, ris-je.
– Ce n’est pas drôle ! Que lui soit un idiot, c’est son problème, mais toi, qu’est-ce que tu fais de ton compagnon ?
Je suis choquée, pourquoi me parle-t-il de ça ?
– Tu sais qui c’est… affirmé-je en repensant à la soirée de la semaine passée. Pourquoi ? Comment ? crié-je cette fois. Je n’ai pas dix-huit ans, James ! Je n’ai pas moyen de savoir qui c’est, alors comment se fait-il que toi…
Soudain, j’ai des doutes.
– Est-ce que c’est toi ? demandé-je craintive.
– Non, souffle-t-il.
Je vois à sa tête et à son ton que ça lui fait mal de le dire.
– Alors qu’est-ce que ça peut te faire ? S’il n’est pas foutu de se manifester, qu’il garde sa jalousie pour lui. Mathis est présent lui, au moins !
J’arrache mon poignet de la main de James. Les larmes envahissent mes joues. Il veut me prendre dans ses bras, mais je recule et je m’en vais. Je ne veux pas aller en cours et aucun terrain n’est disponible à cette heure-ci pour danser. Alors, je ne sais pas quoi faire…
Je sors de l’enceinte du lycée et me rends dans le parc tout proche. Je m’assois contre un arbre et je pleure toutes les larmes de mon corps.
Je retourne au lycée pour midi, les yeux rouges et gonflés, mais je ne sais pas comment y remédier.
– Hé ! Qu’est-ce qui t’est arrivé, mon cœur ?
Mathis s’inquiète instantanément. Pourquoi ça ne pourrait pas être lui mon compagnon ? Il me prend dans ses bras et je verse encore quelques larmes contre son torse. Il me laisse faire en caressant mon dos pour me réconforter.
– Hé, pétasse ! crie Célia au loin. Pourquoi t’étais pas en cours ?
Je lève les yeux vers elle et m’essuie les yeux.
– C’est toi, le bâtard qui l’a fait pleurer ? demande Célia en accusant Mathis.
– Non, grogne-t-il.
– Calme-toi, Célia, ce n’est pas sa faute. Ça va passer, t’inquiète.
Nous nous dirigeons vers le self, James a l’air abattu, Dereck ronge son frein comme d’habitude et Reed ne cache plus son envie de me tuer. Je me demande bien pourquoi ces deux-là s’obstinent à manger avec nous.
Après les cours, je vais assister à l’entraînement des garçons avec Célia. Il y a déjà de nombreuses groupies dans les gradins. On se pose au deuxième rang. Je commence à frissonner. Je n’ai rien pour me couvrir, je n’avais pas prévu de rester si tard.
Je vois James s’approcher des gradins, alors je vais à sa rencontre.
– Il y a un sweat pour toi, juste là, me dit-il en désignant un des sièges.
Il me fait un sourire et repart en courant. Je lui souris à mon tour, je ne peux pas rester fâchée contre lui, c’est juste impossible. Je prends le sweat soigneusement plié et l’enfile. Il est tellement long, qu’il recouvre même ma jupe.
– Ça ne te dérange pas de mettre les fringues d’un mec qui n’est pas le tien ? me demande Célia choquée. Il en pense quoi Mathis ?
– Je n’en sais rien, mais James est la personne en qui j’ai le plus confiance…
– Sympa pour moi…
– Célia, s’il te plaît, c’est assez compliqué comme ça pour que tu n’en rajoutes pas. Et Mathis sait que je suis là pour lui et personne d’autre. OK ?
J’enfile mes mains dans la poche kangourou et joue avec le petit objet qui est resté à l’intérieur.
Plus tard, quand je cache mon nez dans le col du sweat, je suis à nouveau transportée par cette odeur qui me cloue sur place. Ce sweat n’est clairement pas à James.
– C’est à qui cette chevalière ? me demande Célia en désignant mon doigt.
– Elle était dans la poche, j’ai peur de la perdre si je la laisse là-dedans. Elle doit être à James, mens-je.
– Rappelle-moi le nom de famille de James ?
– Tariss, pourquoi ?
– C’est bien ce qui me semblait. Les initiales de James Tariss c’est J.T. Et ce n’est pas ce qu’il y a de gravé sur celle-ci.
Je regarde et vois les initiales D.S.
– Moi, je pencherais pour De…
– Les garçons ont fini, la coupé-je en prenant mon sac pour descendre rejoindre Mathis qui sort du terrain en courant.
Il m’attrape par la taille et me soulève tout contre lui. Je prends son visage dans mes mains et l’embrasse avec passion.
– Je pourrais m’habituer à t’avoir près de moi pendant les entraînements, déclare-t-il avant de me poser et de prendre mes mains dans les siennes.
– Quand tu veux. Suffit de demander…
Il m’embrasse, appréciant ma réponse.
– C’est quoi ? demande-t-il en regardant la chevalière que je ne portais pas plus tôt dans la journée.
– C’est à James, je ne voulais pas la perdre.
– Est-ce que je dois être jaloux ? me demande-t-il soudain sérieux.
– Non. James est mon ami. OK ?
– Et moi ?
– Mon petit ami ?
Il sourit de toutes ses dents et se penche à nouveau sur moi.
– Parfait, souffle-t-il sur mes lèvres. Il faut que j’aille prendre une douche et me changer, ensuite, je te ramène. Si tu veux bien…
– Je t’attends, file ! dis-je rieuse.
Il m’embrasse une dernière fois avant de filer au pas de course dans les vestiaires. Mon cœur se gonfle de bonheur, ce gars est parfait.
– Je me pose quand même une question, dis-je à James pendant que nous mangeons nos hot dogs près du lac.– Laquelle ?– Pourquoi avoir laissé tes sentiments prendre le dessus en sachant pertinemment ce qu’il en était ?– Tanya… Je ne t’ai pas reconnu avant qu’on se batte. Quand je t’ai vu, ta beauté m’a bouleversé. Tout ça m’a renversé de plein fouet. Dereck ne m’avait jamais dit que tu étais dans notre lycée. Cet abruti m’a laissé croire qu’il s’entichait d’une humaine…– Comment ça ?– Tu ne l’as peut-être jamais vu, mais lui n’a jamais loupé un seul de tes entraînements depuis le jour où il t’a croisé dans les couloirs.– Pourquoi il est toujours tendu comme un string ?– T’es sérieuse ? Tu n’as pas une petite idée ?– Non. Je ne vois pas ce qui peut pousser quelqu’un à être aussi glacial. Sérieux, il m’a décroché trois sourires en huit jours !– Tanya, t’es exaspérante ! souffle James. Dereck a eu dix-huit ans en jan
Je remonte après mon injection et m’empare de mon téléphone qui m’affiche un message non lu.-----------------------------------------------------------------Mathis:Bonjour mon cœur. Je sais qu’onne peut pas être ensemble, mais tume manques et j’ai besoin desavoir comment tu vas.Moi:Salut mon cœur, ça fait du bien dete lire. Peu importe ce que noussommes, j’ai hâte de te voir. Tu memanques aussi.---------------------------------------------------------------Puis j’appelle James.– Allô ?– Jamy ?– Sérieux, princesse ! Comme je suis heureux de t’entendre m’appeler comme ça !Il est ému, je l’entends rire et pleurer en même temps.– Est-ce que tu te souviens aussi de lui ? ajoute-t-il.– Non, pas vraiment. J’ai juste fa
Reed sort le premier et m’ignore royalement, suivi de Dereck qui me lance un sourire en coin. J’en suis à un sourire par semaine de Dereck, c’est une bonne moyenne, non ? Puis vient James.– Je suis désolé pour ce matin…– Je ne t’en veux pas… C’est à lui que j’en veux…– Il ne faut pas, tu n’imagines pas à quel point il souffre de ne rien pouvoir te dire, ni pouvoir te toucher…J’ai l’impression qu’il parle aussi pour lui et ça me met un peu mal à l’aise.– Tiens, dis-je en lui tendant la bague. Elle était dans la poche du sweat.– Garde-la, me dit-il d’un air entendu.– Et je dis quoi à Mathis ? dis-je en la remettant.– Que c’est un cadeau.Je lui fais un bisou.– Merci pour tout, passe une bonne s
– J’en reviens pas ! s’exclame Célia quand je m’assois à notre table. Je commençais à croire que ça n’arriverait jamais !– Tu me sous-estimes, pétasse.– Salope.– Moi aussi, je t’aime.J’ai les nerfs en pelotes, le prof nous lâche en retard et nous a bouffées cinq minutes de pause ! Avec Célia, on se précipite dans les couloirs pour rejoindre la cour, où les garçons nous attendent. Mathis est de dos, assis sur un muret. Je le surprends en l’entourant de mes bras et en posant un baiser sur sa joue.– Hey ! Salut mon cœur ! me dit-il, joyeux.Il est vraiment trop chou. Il m’attire dans ses bras pour un baiser et me garde sur ses genoux. Max est visiblement énervé, mais je ne vais pas m’excuser de m’être attaché à quelqu’un qui s’intéresse à moi de toutes les manières possibles.– Pourquoi vous arrivez si tard ? Nous demande Eli.– Le prof de philo nous séquestrait, déclare Célia.– J’ai eu peur que tu aies changé d’avis,
– Tu mangeais où avant ? me demande Mathis. On ne t’a jamais vu au self.– Dans le gymnase. Habituellement ma mère me prépare mon déjeuner à emporter.– Une chance pour nous qu’elle ne l’ait pas fait aujourd’hui alors, réplique Max.– Elle n’est pas là cette semaine et je crois que mon parrain l’a fait exprès, dis-je en me sentant un peu mal à l’aise.Les paroles de Célia ne cessent de me revenir en tête et je ne sais pas trop quoi en penser, ni comment réagir à l’attention des garçons.– La personne la plus sage que tu connaisses ? demande Mathis en réagissant à mes dernières paroles.– Oui, ris-je en sentant la pression retomber.– Et pourquoi est-ce que tu t’entraînes autant ?Sa curiosité me plaît beaucoup.– Je voudrais intégrer une école de danse l’an prochain.– Vraiment ? Laquelle ? C’est peut-être la même que ma sœur…– Atica’DanceMathis hausse les sourcils, James se tourne vers moi avec ét
Je me réveille avec un mal de tête terrible. Célia grogne à côté de moi signifiant une douleur identique.– Comment tu fais pour subir ça tous les week-ends ? murmuré-je.– Parle moins fort, supplie-t-elle.Je ris de sa remarque parce que moins fort que ça, c’est de la télépathie. Je m’extirpe des draps, non sans difficulté et je descends à la cuisine chercher du paracétamol.Je constate que je suis toujours vêtue de ma robe et de la chemise. Je fais ce que je n’ai pas osé faire hier soir : sentir la chemise pour détecter un quelconque parfum.Je suis tellement bouleversée par cette odeur enivrante, qui me rappelle quelque chose, sans que je sois capable de définir ce que c’est, que je dois prendre le temps de m’asseoir une minute.Je secoue la tête pour me remettre les idées en place, me rappelant la migraine qui m’assaille et je poursuis ma descente.– Bonjour ma beauté, me dit parrain en me tendant un verre qui contient déjà le médicament effervescent.– Bonjour parrain, merci beau