CALEBLe vrombissement du moteur me vrille la tête. J’appuie trop fort sur l’accélérateur, je m’en rends compte, mais je ne ralentis pas. Mon souffle est court, mes mains crispées sur le volant. Le message de mon frère résonne encore dans ma tête, implacable, inquiétant : « Viens chez moi. Tout de suite. Urgent. »Elien ne m’a jamais écrit ça. Jamais. Pas lui.Il ne demande rien, d’habitude. Il ordonne, ou il se tait. Mais ce mot : urgent , je le déteste.Alors je roule. Plus vite. Mon esprit invente des scénarios absurdes : une agression, une blessure, une menace… quelque chose de grave. J’ai peur de le trouver effondré, à terre, du sang, une lame, une silhouette dans l’ombre.Quand j’arrive devant sa maison, le gardien est déjà là, planté devant le portail. Il ouvre aussitôt, comme s’il m’attendait depuis longtemps.— Monsieur Caleb, votre frère m’a prévenu. Entrez vite.Je hoche la tête sans un mot. Ma poitrine se serre. J’avance dans l’allée, le gravier crissant sous mes pas, et
JADELe souffle saccadé, je reste allongée contre lui, chaque fibre de mon corps encore brûlante. La chaleur persiste, collante, suffocante et pourtant réconfortante. Le monde autour de nous semble s’être effacé : il n’y a plus que la peau contre la peau, le battement de nos cœurs, et ce silence épais qui écrase autant qu’il enveloppe.Mes mains glissent presque malgré moi sur son torse, le long de son dos, et je sens ses muscles encore tendus, sa chaleur qui se dépose dans mes paumes. Chaque frisson, chaque micro-mouvement devient un langage silencieux entre nous. Mes jambes se replient, tremblantes, comme si elles voulaient s’enrouler encore plus étroitement autour de lui, et je me surprends à désirer que ce contact ne cesse jamais.— Jade… souffle-t-il enfin, sa voix rauque et douce, suspendue, fragile et imposante à la fois.Je ferme les yeux, sentant chaque syllabe se déposer sur ma peau comme une caresse interdite. Mes pensées vacillent, oscillant entre culpabilité et désir brûl
JADETout bascule.Je ne sais plus si c’est lui qui m’entraîne ou si c’est moi qui tombe. Mon corps s’arque, se tend, se brise et se livre dans le même élan. Une lutte d’une seconde, une résistance fragile et puis ça cède. Ça craque en moi comme du verre trop chauffé, et la fissure devient brèche, torrent, abandon.Son poids contre moi m’écrase et me soutient à la fois. Sa chaleur est une chape, un soleil trop proche. Chaque centimètre de ma peau reconnaît la sienne comme une évidence interdite. Il me tient prisonnière et pourtant je sens que je pourrais me dissoudre, me fondre en lui.Quand nos corps s’unissent, c’est une déflagration. Une onde brûlante qui me traverse de part en part, me coupe le souffle, me brise un cri à la gorge. Mes doigts s’agrippent à lui malgré moi. Ma poitrine se soulève, mon ventre se contracte, et je me découvre vulnérable comme jamais.— Non… je souffle, mais ma voix tremble, étranglée, chargée d’un désir que je voudrais nier.Il murmure contre ma peau, r
JADEJe n’arrive plus à respirer.Chaque inspiration s’arrache à mes poumons comme si l’air lui-même était devenu trop dense, trop brûlant pour être supporté. Ma peau vibre, chaque pore dilaté, chaque nerf en feu. J’ai l’impression que ses mains ont redessiné tout mon corps : là où il m’a touchée, une traînée brûlante demeure, une empreinte invisible qui m’enchaîne plus sûrement que des liens.Je ferme les yeux, mais ça ne sert à rien : je le sens partout. Son souffle, son odeur, cette chaleur qui s’impose comme une marée montante. Même l’air autour de nous semble gorgé de lui, saturé de son empreinte.— Arrête… je murmure, mais ma voix n’a plus rien d’un ordre. C’est une supplication, tremblante, faible, honteuse.Il rit doucement, un son grave qui résonne jusque dans mon ventre.— Tu ne veux pas que j’arrête.Mon cœur cogne si fort que je crois qu’il va briser mes côtes. Je voudrais hurler, le repousser, lui griffer le visage… mais mes mains restent figées, crispées sur le vide. Mon
JADEJe tremble encore, haletante, nue devant lui, chaque frisson de mon corps amplifiant le chaos qui gronde en moi. Mon esprit hurle de fuir, de repousser cette présence, et pourtant, mes yeux restent accrochés aux siens, fascinés malgré moi. Chaque souffle qu’il dépose sur ma peau me brûle, me fait frissonner, me rend à la fois furieuse et… vulnérable.— Pourquoi ? je murmure, la voix tremblante, presque étranglée par l’émotion. Pourquoi moi ? Pourquoi ce jeu ? Pourquoi ce désir de tout contrôler ?Il avance lentement, chaque geste précis et mesuré comme celui d’un prédateur qui connaît sa proie. Ses mains effleurent mes bras, mon torse, frôlent ma peau nue sans jamais brusquer le moindre contact. Chaque effleurement est un électrochoc qui parcourt tout mon corps : frissons, tension, désir… un mélange que je refuse d’admettre.— Parce que tu es différente, murmure-t-il contre mon oreille, le souffle chaud sur ma nuque. Personne d’autre n’a jamais… éveillé ça en moi.Mes joues s’enf
JADEJe recule à peine, haletante, mon corps tout entier frémissant malgré ma colère. Mes mains tremblent, mes lèvres encore brûlantes de ses baisers. Je respire avec difficulté, la rage, l’incompréhension et le désir se mêlant dans un mélange brûlant qui me parcourt de la tête aux pieds.— Pourquoi tu me fais ça ? je crie, la voix tremblante mais forte. Je suis… la petite amie de ton frère ! Tu veux le détruire ? Pourquoi ? POURQUOI ?Il reste silencieux. Son sourire glacé, presque cruel, ne quitte pas ses lèvres. Ses yeux me fixent avec une intensité qui me laisse vulnérable, paralysée. Chaque fibre de mon être hurle de fuir, mais mon corps refuse de bouger. Le poids de son contrôle, invisible mais écrasant, m’enchaîne dans cette cage dorée.— Parle ! je hurle presque, mes mains serrant ses épaules, mais mon corps refuse de reculer davantage. Tu vas me dire pourquoi ?Il s’avance lentement. Ses mains effleurent mes bras, caressent mon poitrine, explorent ma peau nue avec une précisi