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Chapitre 4 — Là où le sang se trouble

ผู้เขียน: L'invincible
last update ปรับปรุงล่าสุด: 2025-07-23 00:33:20

Zarek

Je marche dans la nuit.

L’air est glacé, sec, tranchant comme une lame.

La forêt derrière moi gronde de frustration, comme si elle sentait que j’abandonne une terre qui m’était acquise.

Mais je ne peux pas rester.

Je ne dois pas rester.

Rien ici ne m’a parlé , ni chair , ni âme.

Et pourtant… quelque chose, dans cette brume, murmure que je ne suis pas si loin.

Mais pas assez proche non plus.

— Tu crois que ça peut être une humaine ?

— Ce n’est pas une humaine.

Je crache les mots dans l’air comme un poison que je refuse d’avaler.

Drystan relève la tête, surpris.

— Tu y penses encore, à cette fille fiévreuse ?

Je serre les poings.

— Un roi ne se lie pas à une humaine. C’est contre toute nature. Contre la Loi.

Il hoche la tête. Mais je sais qu’il n’est pas convaincu.

Et pire encore : je ne le suis pas non plus.

Il y avait dans ce nom murmuré, dans la tension de l’air, dans le regard fiévreux qu’elle m’a lancé avant de perdre connaissance…

quelque chose qui a fait tressaillir mon ombre.

Mais non.

Je suis Alpha , pas un traqueur égaré en quête d’un mirage.

Et si ma moitié est là, quelque part, elle est plus que cela.

— Nous partons pour la ville, dis-je froidement. Il est temps d’élargir la chasse.

Drystan fronce les sourcils.

— Tu veux dire… l’extérieur des Frontières ?

— Je veux dire là où personne n’ose regarder.

Je sens sa gêne. Son désaccord silencieux. Mais il me suit. Comme il l’a toujours fait.

Le voyage est long , deux jours à travers les routes désertes, la brume collée aux sabots de nos chevaux , deux jours à sentir la tension monter.

Pas en moi , mais en elle : Dans cette chose qui m’attire sans visage, sans nom, sans odeur claire.

Nous atteignons enfin les abords de la ville. Un entrelacs d’acier, de béton et de néons, grouillant de vie. Une fourmilière humaine qui pue l’oubli, la vitesse, la peur.

Mais la bête en moi gratte. Elle insiste. Elle montre les crocs.

Elle veut aller là-bas.

Et je n’ai jamais connu cette sensation.

Ce n’est pas du désir.

C’est un ordre , une nécessité.

Alors j’obéis.

Les voitures nous frôlent, bruyantes, aveuglantes.

Le vent change à l’approche de la grande route. Plus acide. Plus froid.

La nature recule, cède la place à la rouille, aux antennes, aux câbles suspendus.

Je hais cet endroit.

Et pourtant, chaque pas vers lui me donne l’impression de me rapprocher de ce que je cherche.

Nous prenons une chambre dans un hôtel cinq étoiles . J'en profite pour prendre un bain et me restaurer . Je sais qu'elle est peut-être ici parmi les humains . 

Elle est là . Pas dans ce bâtiment. Mais dans cette ville.

Je le sais.

— On devrait chercher dans les quartiers plus anciens, dit Drystan. Là où les lignées oubliées ont pu se mêler à la population.

Je hoche la tête.

Mais je ne l’écoute qu’à moitié.

Parce qu’un parfum vient de me frapper de plein fouet.

Pas un parfum humain.

Pas de savon. Pas de sueur. Pas de produit chimique.

Un parfum ancien , sauvage , cassé.

Un écho , un soupir , une trace.

Et je sais.

Je sais qu’elle est là.

Qu’elle se cache.

Ou qu’elle ignore ce qu’elle est vraiment.

Mais elle n’est pas humaine.

Je me lève d’un bond. Drystan se redresse aussitôt.

— Tu as senti ?

Je hoche la tête, les yeux noirs.

— Elle est ici.

Nous courons presque.

Le nez en alerte. Le cœur en guerre.

J’avance comme un prédateur traque une proie… sauf que je ne sais pas encore si je veux la tuer ou la sauver.

Nous passons un carrefour. Une ruelle. Une cour abandonnée.

Puis une silhouette.

Féminine. Affaissée contre un mur.

Je m’approche.

Elle tremble.

Fiévreuse.

Ses yeux s’ouvrent à peine quand j’arrive à sa hauteur.

Ils sont verts. Mais ternes. Vides.

— Ce n’est pas elle, murmure Drystan.

Je le sais déjà.

Tout en elle me hurle le mensonge.

C’est une humaine. Une paumée. Une droguée, peut-être. Sa chaleur n’a rien d’ancien. Elle ne m’appelle pas. Elle ne vibre pas.

Mais il y a quelque chose.

Une trace, infime, résiduelle.

— On l’emmène, dis-je, sans y croire moi-même.

Drystan me jette un regard. Il comprend. Peut-être. Peut-être pas.

Nous la portons jusqu’à la voiture. Elle pèse à peine.

Dans la chambre, je la regarde. Longtemps.

Elle délire. Elle parle dans une langue brisée. Elle dit des noms qui ne sont pas les siens.

Je m’accroupis.

Et je murmure :

— Qui es-tu ?

Elle ne répond pas.

Mais elle sourit, faiblement.

Et ce sourire, aussi faible soit-il, me glace.

Parce qu’il n’est pas humain non plus.

Je me relève, lentement.

— Ce n’est pas elle.

— Non, approuve Drystan. Mais elle a été… exposée.

Je hoche la tête.

Le sang se trouble.

Et la chasse continue.

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