Share

Chapitre 4

last update Last Updated: 2025-03-07 16:59:06

Chapitre 4 : Les Derniers Vœux 

LE POINT DE d'Espoir 

Le lundi était arrivé avec une atmosphère lourde dans la maison familiale. La grande salle, autrefois remplie de rires et de souvenirs, était aujourd’hui le théâtre de tensions sous-jacentes. Nous étions tous là : moi, Espoir, ma sœur cadette Émilie, et mon frère Hector. L’avocat, un homme au visage impassible et aux gestes précis, s’était installé face à nous, des dossiers soigneusement rangés devant lui.  

— "Mes condoléances à tous," commença-t-il en ouvrant un épais classeur. "Aujourd’hui, nous sommes ici pour honorer les dernières volontés de votre père."  

Je restai silencieux, mes doigts tambourinant légèrement sur l’accoudoir de ma chaise. Émilie semblait nerveuse, triturant l’ourlet de sa robe. Hector, de son côté, affichait une expression neutre, mais je savais qu’il brûlait d’impatience.  

— "Votre père, un homme d’une grande rigueur et d’une vision claire pour chacun d’entre vous, a pris soin de répartir son patrimoine de manière réfléchie," poursuivit l’avocat, jetant un coup d’œil sur ses notes.  

Il ajusta ses lunettes avant de commencer à lire.  

  

— "Pour Émilie, votre père a exprimé son souhait de te confier la gestion de l’hôtel familial, des voitures de collection, ainsi que la blanchisserie principale."  

Émilie ouvrit la bouche, surprise, mais aucun mot n’en sortit. Je la vis jeter un coup d’œil à Hector, puis à moi, comme pour s’assurer qu’elle avait bien entendu.  

— "À Hector," continua l’avocat, "votre père laisse les entreprises à l’étranger et la direction complète des activités portuaires."  

Hector hocha la tête, satisfait. Sa mâchoire se contracta légèrement, mais il ne prononça rien.  

Puis l’avocat leva les yeux vers moi, et un silence encore plus pesant s’installa.  

— "Espoir," dit-il d’une voix plus solennelle. "Votre père avait confiance en vous pour maintenir la puissance de la famille et protéger son empire."  

Je croisai les bras, attendant la suite.  

— "Il vous confie donc l’ensemble des opérations de la mafia familiale, tous les trafics qui ont fait la renommée de votre nom. De plus, il vous lègue le bateau de luxe qui abrite les plus grands restaurants de la ville, symbole de prestige et de pouvoir."  

Un frisson me parcourut. Ce bateau était une pièce maîtresse du patrimoine familial, une fierté que mon père avait toujours protégée. Mais avant que je ne puisse savourer l’importance de cet héritage, l’avocat ajouta une condition qui me coupa le souffle.  

— "Cependant, il y a une condition."  

Mes yeux se plissèrent.  

— "Le testament stipule qu’à moins que vous ne vous mariiez à une femme dans les trois mois suivant cette lecture, ce bateau sera vendu, et l’intégralité des fonds sera reversée à un orphelinat."  

La salle plongea dans un silence glacé. Je fixai l’avocat, incapable de comprendre ce que je venais d’entendre.  

— "Répète ça," ordonnai-je d’une voix rauque.  

L’avocat, imperturbable, relut la clause.  

— "Votre père était clair : sans mariage dans ce délai, le bateau sera vendu et l’argent ira à une œuvre de charité."  

— "C’est une blague," grognai-je en me levant brusquement. "Mon père savait très bien que je n’ai pas le temps pour ça. Pourquoi ajouter une telle clause ?"  

Hector ricana doucement.  

— "Peut-être qu’il voulait s’assurer que tu deviennes un homme respectable, Espoir. Après tout, on ne peut pas diriger éternellement sans stabilité."  

Je lançai un regard noir à mon frère, mais il se contenta de hausser les épaules.  

— "Espoir," intervint Émilie d’une voix douce, "peut-être que papa voulait que tu penses à l’avenir, à construire quelque chose en dehors de... tout ça."  

— "Et toi, tu te mêles de quoi ?" répondis-je sèchement, la coupant net.  

L’avocat leva une main pour calmer la tension.  

— "Je comprends que cette condition puisse être une surprise, mais ce sont les derniers vœux de votre père. Ils sont clairs et doivent être respectés."  

Je me laissai retomber dans ma chaise, les mâchoires serrées.  

— "Je ne suis pas prêt," dis-je finalement.  

— "Je crains que cela ne change rien, monsieur," répondit l’avocat. "Vous avez trois mois. Si cette condition n’est pas remplie, le bateau sera vendu, et l’argent ira à l’orphelinat. Ce sont des instructions irrévocables."   

Après la lecture, je quittai la salle sans un mot, la colère bouillonnant en moi. Cette histoire de mariage... Pourquoi mon père avait-il jugé nécessaire de me l’imposer ? Il savait à quel point le pouvoir comptait pour moi, mais il avait décidé de me piéger, de me forcer à suivre une voie que je n’avais pas choisie.  

En montant dans ma voiture, je me jurai que si je devais trouver une femme pour satisfaire cette condition, ce serait selon mes propres termes. Personne ne dicterait ma vie, pas même les derniers vœux d’un homme mort.  

  LE POINT DE VUE DE NINA 

Le ciel commençait à virer à l’orangé du crépuscule, tandis que je marchais aux côtés de Clara dans une petite ruelle pavée, bordée par des immeubles délabrés. Le bruit de nos pas résonnait doucement, rythmé par nos rires éclatants.  

— "Et tu sais ce qu’il m’a dit ensuite ?" lança Clara, retenant un fou rire.  

— "Quoi encore ?" demandai-je, déjà amusée.  

— "Il a osé me demander si je savais cuisiner... comme si c’était le critère principal pour sortir avec lui ! Tu te rends compte ?"  

J’éclatai de rire, le genre de rire qui fait mal aux côtes.  

— "Ah, les mecs," dis-je en secouant la tête. "Ils pensent toujours qu’ils ont tout compris."  

— "Exactement !" ajouta Clara, en agitant les bras pour imiter l’air suffisant du garçon. "Mais attends, le pire, c’est que je lui ai répondu : 'Tu sais, je suis une pro pour faire brûler les œufs.' Et là, il a blêmi !"  

On s’arrêta un instant pour rire de plus belle. Je crois que c’était la première fois de la journée que je me sentais si légère.  

Mais cette légèreté ne dura pas.  

Le grincement des pneus sur le pavé nous fit tourner la tête. Une berline noire s’était arrêtée brusquement juste devant nous. Les vitres teintées ne laissaient rien deviner de l’intérieur, mais je savais que ce genre de voiture n’annonçait jamais rien de bon.  

La portière s’ouvrit, et un homme grand et imposant en descendit. Vêtu d’un costume sombre, il avait le regard dur et direct, sans une once de sourire.  

— "Nina," dit-il, ignorant complètement Clara.  

Je me raidis légèrement, mon instinct se mettant aussitôt en alerte.  

— "Jonas a besoin de toi. Maintenant."  

Son ton ne laissait aucune place à la discussion.  

Clara, à mes côtés, fronça les sourcils.  

— "C’est qui celui-là ?" chuchota-t-elle, visiblement intriguée.  

Je tournai la tête vers elle avec un sourire rassurant.  

— "C’est... un collègue," répondis-je, vaguement.  

Puis, je me dirigeai vers l’homme sans hésiter.  

— "Jonas a une nouvelle mission pour moi, c’est ça ?" demandai-je.  

Il hocha la tête.  

— "Exact. On doit partir tout de suite."  

Je jetai un dernier regard à Clara.  

— "Je dois y aller, mais on se voit bientôt, d’accord ?"  

Clara haussa les épaules, toujours un peu perplexe.  

— "D’accord, mais tu me raconteras tout. Et sois prudente, Nina."  

— "Toujours," dis-je avec un clin d’œil.  

Je montai dans la voiture, refermant la portière derrière moi. Le moteur vrombit, et la berline noire disparut dans la ruelle, me laissant seule avec cet homme silencieux et le poids de ce qui m’attendait.  

Continue to read this book for free
Scan code to download App

Latest chapter

  • L'HÉRITIER DE LA MAFIA ET MOI    Chapitre 63

    Chapitre 63 : chapitre finalLE POINT DE VUE DE NINA ___DEUX ans plus tard___ Les pleurs doux mais insistants de mon bébé me réveillèrent ce matin-là. Je n'étais pas agacée, bien au contraire. Ce son était devenu une mélodie à mes oreilles, un rappel constant de la vie et de l'amour qui remplissaient désormais ma maison. Avec un sourire encore endormi, je me levai pour le prendre dans mes bras. — Oui, mon ange, maman est là, murmurais-je en le berçant doucement. Je m'assis dans le fauteuil près de la fenêtre, le tenant contre ma poitrine alors qu'il cherchait instinctivement à téter. Chaque moment passé avec lui me rappelait à quel point la vie pouvait être précieuse. Liam, qui avait bien grandi et devenait un jeune garçon débordant d'énergie et de curiosité, fit irruption dans la chambre. Ses petits pas précipités et son sourire éclatant illuminèrent la pièce. — Maman, je peux porter mon petit frère maintenant ? demanda-t-il avec un enthousiasme adorable, ses grands yeux sup

  • L'HÉRITIER DE LA MAFIA ET MOI    Chapitre 62

    Chapitre 62: LA LUNE DE MIEL ENCHANTERESSE LE POINT DE VUE D'ESPOIR Après l’effervescence du lancement du bouquet, je pris la main de Nina pour l’entraîner doucement vers la sortie. Les invités nous saluaient, certains lançaient des pétales de fleurs, d’autres des confettis. Liam trottinait joyeusement derrière nous, encore excité par cette journée de célébration. Nous montâmes dans la voiture que j'avais spécialement réservée pour cette occasion : une limousine noire élégante, décorée de rubans blancs et de roses rouges. À l’intérieur, une douce musique jouait, et une bouteille de champagne nous attendait, accompagnée de deux flûtes en cristal. Nina s’installa à mes côtés, sa robe blanche se déployant comme une vague soyeuse sur les sièges. Son sourire ne la quittait pas, et pourtant, il y avait une lueur dans ses yeux qui me laissait deviner qu’elle avait encore beaucoup à dire. Je ne pouvais plus attendre. Mon cœur battait encore à l’idée de la révélation qu’elle avait fait

  • L'HÉRITIER DE LA MAFIA ET MOI    Chapitre 61

    Chapitre 61: LE MARIAGE LE POINT DE VUE DE NINAJe me tenais devant le miroir, émerveillée par le reflet qui me renvoyait une version de moi que je ne reconnaissais presque pas. La robe blanche qui moulait parfaitement ma silhouette était ornée de délicats motifs floraux brodés à la main. Un léger voile en dentelle tombait sur mes épaules, ajoutant une touche d’élégance intemporelle. Clara, debout derrière moi, ajustait mes cheveux avec une patience infinie. Elle riait doucement, son sourire éclatant illuminant la pièce. — Nina, sérieusement, tu es magnifique. Je crois que même les anges au ciel doivent être jaloux, dit-elle en replaçant une mèche rebelle. Je souris, touchée par ses mots. — Tu crois qu’Espoir aimera ? demandai-je timidement. Clara roula des yeux dans le miroir, une expression faussement exaspérée sur le visage. — Nina, tu plaisantes, j’espère ? Espoir va tomber raide dingue dès qu’il te verra. Il pourrait même pleurer, tiens ! Je ris doucement, mais une

  • L'HÉRITIER DE LA MAFIA ET MOI    Chapitre 60

    Chapitre 60: la victoire LE POINT DE VUE D'ESPOIR Je venais à peine de rentrer chez moi, encore sur l'adrénaline de ce qui venait de se passer. Le plan s’était déroulé exactement comme je l’avais imaginé. Jonas était tombé dans le piège à pieds joints. Je savais qu'il n'y avait qu'une seule étape qui restait : la confirmation de son arrestation. Comme si mes pensées avaient déclenché une réponse, mon téléphone vibra dans ma poche. Je le sortis, et le nom de l'agent du FBI s’afficha à l’écran. — Espoir, ici l’agent Miller, dit une voix assurée dès que je décrochai. — J’écoute, répondis-je calmement, bien que mon cœur battait encore fort. — Nous avons Jonas, confirma-t-il. Lui et ses hommes sont entre nos mains. L’opération a été un succès total. Je m’assis dans mon fauteuil, un léger sourire se dessinant sur mes lèvres. Enfin, cet enfoiré était hors d’état de nuire. — Bien joué, répondis-je avec un calme apparent. Miller poursuivit, un ton de gratitude dans sa voix :

  • L'HÉRITIER DE LA MAFIA ET MOI    Chapitre 59

    Chapitre 59 : l'embuscade LE POINT DE VUE D'ESPOIR La livraison s'était déroulée exactement comme prévu. Mon équipe et moi étions arrivés à l’entrepôt du livreur, situé dans une zone isolée de la ville, éclairée par de faibles lumières vacillantes. Les lieux semblaient calmes, mais je savais que, dans ce milieu, la tranquillité n'était jamais ce qu'elle semblait être. Le livreur, un homme massif au visage marqué par la vie, s’approcha avec une poignée d’hommes armés. Il tenait une tablette à la main, confirmant notre rendez-vous. — Espoir, toujours ponctuel. La cargaison est prête, dit-il d’un ton neutre. Je descendis de la voiture, accompagné de Max. — Tu sais que je ne plaisante pas avec les délais, répondis-je en lui tendant un dossier contenant les documents nécessaires. Il acquiesça en parcourant les papiers. Un de ses hommes ouvrit une caisse pour me montrer le contenu : des fusils soigneusement emballés et des sacs de poudre blanche. Tout semblait crédible. Je hocha

  • L'HÉRITIER DE LA MAFIA ET MOI    Chapitre 58

    CHAPITRE 58: LE PLAN LE POINT DE VUE D'ESPOIRAprès ma discussion avec Hector, je savais qu’il fallait agir rapidement. Jonas devait tomber, et cette fois, ce ne serait pas une simple vengeance. Il fallait un plan solide, une opération qui non seulement le détruirait, mais aussi le ferait disparaître définitivement de ma vie et de celle de Nina. Je pris mon téléphone et composai un numéro que je n’utilisais que rarement. À l’autre bout de la ligne, une voix grave répondit : — Bureau fédéral D'INVESTIGATION (FBI) , agent Sanderson. Je pris une inspiration. — C’est Espoir. J’ai une proposition à vous faire concernant Jonas, le trafiquant. Un silence tendu s’installa, puis Sanderson répondit avec une pointe de scepticisme. — Jonas ? Cela fait des années qu’on essaie de le coincer, mais il a toujours une longueur d’avance. Comment comptez-vous nous aider ? Je souris légèrement, même si Sanderson ne pouvait pas le voir. — Faites-moi confiance. Je vais lui tendre un piège q

More Chapters
Explore and read good novels for free
Free access to a vast number of good novels on GoodNovel app. Download the books you like and read anywhere & anytime.
Read books for free on the app
SCAN CODE TO READ ON APP
DMCA.com Protection Status