Chapitre 5: La Nouvelle Mission
Lorsque la voiture s’arrêta devant l’entrepôt délabré qui servait de quartier général à Jonas, je pris une profonde inspiration. L’endroit, avec ses murs couverts de graffitis et son odeur de métal rouillé, ne payait pas de mine, mais c’était ici que tout se décidait.
Un homme ouvrit la porte avant même que je ne frappe. À l’intérieur, Jonas était installé sur son fauteuil en cuir usé, un verre de whisky à la main et un sourire satisfait sur les lèvres.
— "Nina," dit-il en me voyant entrer, "la reine de la mission impossible."
Je souris légèrement et m’avançai vers lui.
— "Qu’est-ce que tu as pour moi cette fois, Jonas ?" demandai-je, curieuse.
Il posa son verre sur la table basse et croisa les doigts.
— "Une mission d’infiltration."
— "Ah, j’aime déjà où ça va," répondis-je en croisant les bras, amusée.
Jonas se redressa et m’indiqua de m’asseoir en face de lui.
— "Écoute bien, Nina. Cette fois, on vise gros. Espoir, le chef de la mafia qui nous fait de l’ombre depuis des années."
Je haussai un sourcil, intriguée.
— "Espoir ? Le fameux fils Moretti ?"
— "Exactement," acquiesça Jonas. "Son père dirigeait tout avant de mourir, et maintenant, Espoir est à la tête de l’empire. Il est fortuné, puissant, et surtout, il a des comptes bien remplis qui feraient rêver n’importe qui."
Je m’adossai à ma chaise, absorbant l’information.
— "Et qu’est-ce que tu veux que je fasse ?"
Jonas sourit, ce sourire qui annonçait toujours des complications.
— "C’est simple. Tu vas t’infiltrer dans sa vie. Séduis-le, deviens sa petite amie. Une fois qu’il te fait confiance, tu me ramènes tout : les infos sur ses opérations, l’accès à ses comptes, et tout ce qu’il cache."
Je laissai échapper un sifflement impressionné.
— "Tu ne veux rien d’autre ? Peut-être que je lui vole son âme pendant que j’y suis ?"
Jonas rit doucement.
— "Nina, tu es la meilleure dans ce que tu fais. Et puis, on parle d’un gros poisson ici. Si tu réussis, on pourra mettre fin à son empire et nous imposer définitivement."
Je réfléchis un instant, mes pensées tourbillonnant. Une mission comme celle-ci, c’était à la fois excitant et dangereux. Mais c’était aussi une opportunité en or.
— "Alors, dis-moi," repris-je, "qu’est-ce que je dois savoir sur lui ?"
Jonas attrapa un dossier posé sur la table et me le tendit.
— "Espoir Moretti. 32 ans. Célibataire, mais il n’est pas du genre à faire confiance facilement. Il est entouré de gardes du corps, et il ne montre jamais ses failles. Tu devras être patiente et stratégique. C’est un homme d’affaires en surface, mais en coulisse, il gère des trafics d’armes, de drogue, et tout ce qui rapporte gros."
Je parcourus les photos et les notes dans le dossier. Espoir avait un visage dur, mais séduisant. Un regard perçant, des traits marqués par la discipline et une vie de pouvoir.
— "Il est plutôt mignon pour un mafieux," dis-je avec un sourire en coin.
Jonas haussa les épaules.
— "Ne te laisse pas distraire, Nina. C’est un requin. Mais je sais que tu es douée pour faire croire que tu es amoureuse. Et cette fois, tu n’as pas le droit à l’erreur."
Je fermai le dossier et levai les yeux vers Jonas.
— "Ne t’inquiète pas, Jonas. Ce poisson-là, je vais l’attraper."
Il me regarda avec fierté, puis ajouta :
— "Je savais que je pouvais compter sur toi. Alors prépare-toi, parce que cette mission va te demander tout ce que tu as."
En quittant l’entrepôt, je ne pus m’empêcher de sourire. Espoir Moretti, chef de la mafia, allait bientôt tomber dans mes filets. Du moins, c’était le plan.
LE POINT DE VUE D'ESPOIR
Le club privé était presque vide ce soir-là. Les lumières tamisées créaient une ambiance feutrée, où les murmures des conversations et le tintement des verres semblaient lointains. Je m’étais installé dans un coin isolé, un verre de whisky à la main, fixant l’obscurité au-delà des grandes baies vitrées.
C’était un endroit où je venais souvent pour me retrouver seul, loin du chaos de la mafia, des rivalités, et des affaires. Mais ce soir, même le calme environnant ne parvenait pas à apaiser le tumulte dans ma tête.
Mon père… toujours à compliquer les choses, même après sa mort. Ce foutu testament.
Je pris une gorgée, savourant la brûlure du liquide, tandis que mes pensées tournaient autour de cette condition insensée.
Trois mois. Trois mois pour trouver une femme et me marier.
Un soupir m’échappa. Si seulement il avait laissé le bateau sans condition. Depuis que j’étais enfant, ce navire représentait un rêve. Le joyau de son empire. Le bateau abritait les meilleurs restaurants de la ville, un symbole de luxe et de puissance. Et maintenant, il m’était à portée de main, mais avec une entrave qui me semblait presque impossible.
Le mariage.
Je fronçai les sourcils en regardant mon reflet dans le verre. Aucune des femmes qui gravitaient autour de moi ne convenait. Ce n’était pas faute de rencontrer des femmes. Mon lit n’était jamais froid, mais elles étaient toutes les mêmes : intéressées par mon argent, prêtes à jouer des jeux pour obtenir une part de ma richesse. Des putes.
Pas une seule d’entre elles n’avait la moindre qualité pour devenir ma femme.
Je me levai brusquement, posant mon verre vide sur la table. Je détestais me sentir coincé, mais cette fois, je n’avais pas le choix. Mon père savait ce qu’il faisait en m’imposant ce mariage.
— "Espoir Moretti, l’homme qui contrôle tout sauf sa propre vie," murmurai-je avec une amertume qui me fit sourire ironiquement.
La salle était toujours silencieuse. Peut-être qu’un jour, je remercierais mon père pour cette folie. Peut-être qu’une femme digne de ce nom entrerait dans ma vie par miracle.
Mais ce soir-là, le miracle semblait bien lointain.
Chapitre 56: L'EXPLICATION DE NINA LE POINT DE VUE D'HECTORLorsque Clara m’avait parlé de l’état d’Espoir, j’avais eu du mal à y croire. Mon frère, le roc inébranlable, détruit par une femme ? Mais en repensant à tout ce que j’avais vu ces derniers mois entre lui et Nina, je savais qu’elle avait raison. Nina l’aimait sincèrement, et malgré ce qu’elle avait fait, je ne pouvais laisser Espoir sombrer. Je me dirigeai donc directement vers sa demeure. Dès que j’entrai dans son bureau, une odeur forte de whisky me frappa, et je le trouvai affalé dans son fauteuil, une bouteille à moitié vide à la main. Il semblait avoir vieilli de dix ans en quelques jours. Ses cheveux étaient en désordre, et ses yeux rouges et cernés montraient clairement qu’il avait peu dormi. — Espoir, il faut qu’on parle, dis-je fermement en refermant la porte derrière moi. Il leva les yeux vers moi, son regard lourd et fatigué. — Si c’est pour me donner une leçon, Hector, je te préviens, je n’ai pas la tête
CHAPITRE 55: A l'aide LE POINT DE VUE D'ESPOIRCes derniers jours, ma vie n’avait plus aucun sens. Depuis que j’avais découvert que Nina, la femme à qui j’avais passé la bague au doigt, n’était rien d’autre qu’une infiltrée, tout semblait s’effondrer. J’avais l’impression de marcher dans une pièce remplie de verre brisé, chaque pas me blessant un peu plus profondément. Je passais mes journées à errer dans la maison, et mes nuits… Je les noyais dans l’alcool. Une bouteille de whisky était devenue ma plus fidèle compagne, et chaque gorgée me brûlait la gorge, mais pas autant que la trahison de Nina brûlait mon âme. Pourtant, je ne pouvais pas m’empêcher de penser à elle. Ses sourires radieux, ses gestes tendres, la façon dont elle riait à mes blagues, même les plus stupides. Je savais que rien de tout cela ne pouvait être entièrement faux. Ça ne pouvait pas l’être. Mais aussitôt que cette pensée traversait mon esprit, une autre la suivait, plus sombre, plus insidieuse : et si tout
Chapitre 54 : JE PEUX TOUT T'EXPLIQUER LE POINT DE VUE DE NINAJe l’ai cherché partout dans la maison. Espoir n’était ni dans le salon, ni dans la salle à manger, ni dans notre chambre. Il était introuvable, et une inquiétude sourde me rongeait. Je savais qu’il était troublé ces derniers jours, mais je ne comprenais pas pourquoi. Ce n’était pas dans ses habitudes de disparaître ainsi. En descendant un couloir sombre, je finis par apercevoir une lumière tamisée filtrer sous la porte de son bureau. Mon cœur s’emballa. Je frappai doucement, mais aucune réponse ne vint. Je poussai lentement la porte et le trouvai là, assis sur une chaise en cuir, une bouteille de whisky à moitié vide posée sur le bureau devant lui. Espoir. Mon Espoir. Il avait l’air… brisé. Son visage était crispé, ses yeux injectés de sang, et ses épaules affaissées comme s’il portait le poids du monde sur elles. — Espoir ? murmurai-je en m’approchant doucement. Il leva les yeux vers moi, et ce que je vis dans
Chapitre 53: c'est elle la tope LE POINT DE VUE D'ESPOIRJe fixais l'homme, le revolver encore dans ma main. Son visage ruisselait de sueur, et son regard fuyait le mien. Mais moi, je ne voyais que la vérité qui allait sortir de sa bouche. Une vérité que je n’étais pas prêt à entendre. — Alors, parle, dis-je d'une voix froide et maîtrisée, bien que mon cœur battait à tout rompre. Qui est-ce ? L'homme respira profondément, visiblement résigné. — Elle… c’est une femme, dit-il, la gorge sèche. Une belle femme… peau caramel, cheveux noirs longs… toujours bien habillée, élégante. Je sentis une tension familière monter en moi. Une femme ? Non, ça ne pouvait pas être elle. — Continue, ordonnai-je, les mâchoires serrées. — Elle a des yeux profonds, charmeurs… une voix douce, mais elle est dangereuse. Elle travaille pour Jonas. Je serrai les poings, mon souffle devenant plus lourd. — Un nom, dis-je en me penchant vers lui. Donne-moi son nom ! L'homme hésita un instant, regar
Chapitre 52 : la capture La nuit tombait doucement sur la ville, et les rues devenaient de plus en plus désertes. Les phares du SUV noir des hommes d’Espoir illuminaient la route devant eux. Ils revenaient d’une mission de routine en ville lorsqu’ils aperçurent une silhouette familière, un visage qui ne pouvait pas passer inaperçu. — C’est pas lui, là ? murmura l’un des hommes à l’avant, son regard fixant un homme qui marchait le long du trottoir. Le bras droit d’Espoir, assis à l’arrière, se redressa légèrement. Il plissa les yeux, observant l’homme en question à travers la vitre teintée. — Si, c’est bien lui, répondit-il calmement. Cet enfoiré travaille pour Jonas. Il esquissa un sourire glacial, puis se tourna vers le chauffeur. — Ralentis. On va le choper. Le SUV freina légèrement, glissant presque silencieusement le long du trottoir. L’homme de Jonas ne sembla pas remarquer qu’il était suivi. Il avançait tranquillement, sa capuche relevée, les mains dans les poches.
Chapitre 51 : l'échange LE POINT DE VUE DE NINA Je venais à peine de me calmer après ma discussion avec Clara, encore secouée par les nausées, lorsque mon téléphone vibra sur la table de chevet. En voyant le nom de Jonas s’afficher, mon cœur se serra. Je savais que cet appel n’annonçait rien de bon. Je pris une profonde inspiration et décrochai. — Allô ? fis-je d’une voix hésitante. Jonas, toujours aussi direct, ne perdit pas de temps avec les politesses. — Le prototype de ta bague est prêt. Je vais envoyer quelqu’un pour l’échanger contre l’original. Assure-toi que tout se passe bien. Ces mots tombèrent comme une enclume sur ma poitrine. J’avais espéré, peut-être naïvement, qu’il avait oublié cette idée insensée. Mais non. Il était déterminé. Je restai silencieuse, incapable de parler. Mon souffle s’accéléra, mes mains tremblaient, et mes yeux se remplirent de larmes. — Nina, tu m’écoutes ? insista Jonas, son ton tranchant. Je fermai les yeux, retenant un sanglot, e
Chapitre 50 : Des nausées inhabituelles LE POINT DE VUE DE NINA Je me retrouvais seule dans ma chambre avec Clara, une tasse de thé chaud entre les mains. Clara était assise sur le lit, en train de feuilleter distraitement un magazine, tandis que je jouais avec ma bague de fiançailles. — Alors, raconte-moi, Nina, dit Clara avec un sourire malicieux. Comment tu vois le mariage ? La fête, les invités, ta robe ? J’espère que tu prépares quelque chose de grandiose ! Son enthousiasme me fit sourire malgré moi. — Oh, je ne sais pas encore, répondis-je en haussant les épaules. Espoir et moi n’avons pas vraiment discuté des détails. Clara posa le magazine et se tourna complètement vers moi, son regard pétillant de curiosité. — Tu plaisantes ? C’est ton mariage, Nina ! Tu ne veux pas une grande fête avec des fleurs partout, une robe magnifique et une soirée qui dure jusqu’à l’aube ? Je ris doucement, mais mon sourire s’effaça rapidement. Mon regard se posa de nouveau sur ma bague
Chapitre 49: Je sors avec Clara LE POINT DE VUE D'ESPOIRJe discutais avec Hector dans mon bureau, une tasse de café à la main, et lui assis en face de moi avec ce sourire moqueur qu'il savait si bien afficher. Nous étions en plein débat sur les préparatifs du mariage, et comme toujours, il avait un avis sur tout. — Alors, frérot, tu as pensé à l’endroit ? demanda-t-il en s’adossant nonchalamment. Je réfléchissais encore. J’avais envisagé plusieurs options : une plage privée, un grand hôtel luxueux ou peut-être même un château en périphérie de la ville. — J’hésite entre une réception classique et quelque chose de plus… unique, dis-je. Tu sais que Nina aime les choses simples, mais je veux quand même que ce soit mémorable. Hector éclata de rire. — Simples ? Mon frère, tu te maries avec une femme magnifique, et tu veux que ce soit "simple" ? Si tu veux mon avis, il faut mettre le paquet. Invites des personnalités influentes, fais en sorte que tout le monde se souvienne de cet
Chapitre 48: La proposition de Jonas LE POINT DE VUE DE NINACe jour-là, je m'étais décidée à rendre visite à Jonas. Cela faisait un moment que je n’avais pas mis les pieds chez lui. L’idée de retourner là-bas me procurait un mélange étrange d’appréhension et de nostalgie. Je devais lui montrer que j’étais toujours en contrôle, que je n’avais pas oublié pourquoi j’étais là au départ. En arrivant devant sa maison, je remarquai que l’endroit avait changé. La façade semblait fraîchement repeinte, et de nouvelles plantes bordaient l’entrée. Jonas avait toujours ce goût pour le luxe ostentatoire. Je descendis de la voiture, pris une profonde inspiration, puis toquai à la porte. Quelques secondes plus tard, il apparut, vêtu de manière élégante comme toujours. — Nina ! s’exclama-t-il en souriant, ses bras ouverts comme s’il m’accueillait chez moi. Cela fait une éternité. — Oui, ça fait un bail, répondis-je avec un sourire. Nous échangeâmes des salutations habituelles avant qu’il m