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Chapitre 6

ผู้เขียน: Jeanne Chino
Chaque fois qu'ils avaient besoin de me faire passer au second plan pour Delphine, mes parents ressortaient la même rengaine, usée jusqu'à m'en faire saigner les oreilles :

« Delphine est fragile, elle a eu une enfance difficile… Tu pourrais faire un petit effort, non ? »

Mais moi, je m'en fichais. Parce que le savoir, lui, m'avait donné la plus grande force. J'utilisais tous mes temps libres pour prendre de l'avance sur les programmes. À douze ans, j'ai sauté plusieurs classes et suis devenue la plus jeune lycéenne de l'histoire de notre ville. Pendant un moment, mon nom était sur toutes les lèvres — tout le monde savait que la famille Laurent avait une fille prodige.

Le téléphone de papa n'arrêtait pas de sonner. Les familles huppées voulaient que je fréquente leurs enfants, certaines allaient même jusqu'à proposer des fiançailles précoces. Mais, encore une fois, pour ne pas contrarier Delphine, il a tout refusé, sans même y réfléchir. Il n'a jamais pensé à ce que ces opportunités pouvaient représenter pour mon avenir.

Mais bon… Comment pourrais-je me comparer à sa précieuse Delphine, n'est-ce pas ?

Le jour où les résultats sont tombés, la proviseure du lycée et des journalistes sont venus en personne chez moi pour me remettre ma lettre d'admission. Mais à leur arrivée, tout ce qu'ils ont vu, c'est le dos pressé de mes parents qui partaient en courant. Delphine n'allait jamais me laisser attirer leur attention, évidemment. Elle s'était contentée de prétexter un mal de tête, et papa et maman avaient filé à l'hôpital comme si sa vie en dépendait — sans même prendre deux secondes pour saluer la proviseure.

Même si j'étais habituée à être déçue par eux, j'ai ressenti, ce jour-là, une vraie amertume mêlée d'impuissance. Le regard de la proviseure s'est posé sur moi, profond et sincère. Et elle m'a dit d'un ton grave :

« Notre lycée ne propose pas d'internat. Mais si tu veux loger sur place, tu peux me le demander.

Je m'arrangerai pour toi. »

Sa main, en se posant sur ma tête, était pleine de bienveillance. Cela faisait tellement longtemps qu'aucun adulte ne m'avait touchée avec autant de tendresse. J'ai fondu en larmes devant elle.

Et c'est peut-être grâce à cette unique larme… que j'ai rencontré, par la suite, les deux personnes les plus importantes de ma vie.

À l'approche de la rentrée, je n'en pouvais plus d'attendre : je suis partie vivre au lycée, loin de cette maison glaciale, sans chaleur ni amour. Le jour de mon départ, comme toujours, papa et maman étaient à l'hôpital avec Delphine, encore une fois à cause de l'un de ses petits malaises.

Léo, pourtant en vacances à la maison, ne m'a même pas proposé son aide. Il s'est contenté de me regarder aller et venir avec mes valises, puis, d'un ton froid, il a lâché :

« Cette maison va enfin retrouver un peu de calme. »

J'ai chargé mon dernier sac dans le taxi sans même accorder un regard à Léo. La proviseure m'avait réservé une chambre très confortable — probablement un ancien logement de professeur réaménagé, confortable comme un vrai petit studio.

J'ai passé toute une journée à nettoyer et ranger, jusqu'à rendre l'endroit propre et agréable à vivre. Puis je suis allée à la librairie, où j'ai acheté une montagne de livres de soutien scolaire. Le lycée allait être bien plus exigeant, je le savais, et cette fois, je devais redoubler d'efforts, et les surpasser tous.

Le jour de la rentrée, sans surprise, j'ai immédiatement été mise à l'écart par les autres élèves. Ils avaient entendu que le proviseur m'avait attribué un logement scolaire. Alors, sans chercher à comprendre, ils m'ont tout de suite collé l'étiquette de fille pistonnée.

« Oh là là… Voilà notre génie de 12 ans ! »

« T'as pas peur de dormir toute seule au dortoir, petit génie ? Tu vas pas pleurer pour voir ta maman ? »

« Faut la mettre à côté de la fontaine à eau, elle va peut-être vouloir faire chauffer son lait en poudre pendant la récré ! »

Ces élèves, trop sûrs d'eux, me rejetaient parce que ma seule présence suffisait à ternir leur éclat. Leurs remarques acides auraient sûrement blessé une adolescente ordinaire. Mais moi, avec une vie entière en plus dans la tête, je ne voyais là que de l'enfantillage ridicule.

J'étais peut-être jeune, mais j'étais grande pour mon âge. Sans hésiter, je suis allée m'installer au beau milieu de la classe. Et bien sûr, les remarques désagréables n'ont pas tardé à fuser.
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