Chapitre 4

Léa est arrivée la première à la classe pour récupérer sa fille. Elle s'était soigneusement habillée, et Manon en était fière, portant son cartable avec bonheur et disant à ses camarades : « C'est ma maman ! »

Léa l'a prise dans ses bras, « Manon, tu es vraiment formidable aujourd'hui. »

De retour à la maison, Manon a demandé à Sophie de préparer les ingrédients pour faire des gâteaux et des biscuits.

Manon a suivi Léa avec excitation, observant comment elle préparait le gâteau. Léa avait mis à cuire des cookies déjà préparés, et le parfum sucré des amandes s'est répandu dans le salon. Manon a tapé dans ses petites mains joyeusement, « Je veux manger les biscuits ! »

« Ça sera prêt tout de suite », a dit Léa en frottant intentionnellement un peu de farine sur son visage.

Manon l'a immédiatement remarquée. Sans rien dire à sa mère, elle est allée chercher un mouchoir. Une fois revenue, elle a tiré sur la manche de sa mère : « Maman, tu as de la farine sur le visage, je vais te l'enlever. »

Léa a fait semblant d'être surprise : « Oh ! Vraiment ? »

Puis elle s'est penchée pour regarder sa fille essuyer sérieusement son visage. Ses yeux se sont embués, elle savait que sa fille était gentille au fond.

Manon a terminé soigneusement et a demandé avec fierté : « Maman, je suis douée, hein ? »

« Tu es extraordinaire », a loué Léa.

Léa a utilisé les meilleurs ingrédients pour préparer le gâteau de sa fille, en contrôlant soigneusement la quantité de sucre. Le gâteau était plus sain et nutritif que ceux vendus dans le commerce.

Bientôt, un joli petit gâteau était prêt. Il était six heures trente du soir, et Manon a regardé par la fenêtre, fronçant les lèvres, « Pourquoi papa n'est-il pas encore rentré ? »

Léa pensait qu'Alex ne rentrerait pas. Aujourd'hui, elle avait officiellement déclaré la guerre à Isabelle à l'école. Il devait être chez elle à cet instant.

À ce moment-là, le téléphone a sonné. Sophie a décroché, « Allô ! »

« OK ! Je le dirai à Madame », a dit Sophie en raccrochant rapidement, puis elle s'est tournée vers Léa, « Madame, Monsieur a dit qu'il ne rentrerait pas dîner, il est en sortie professionnelle. »

Léa a hoché la tête, « Alors, faisons le dîner pour nous trois ce soir ! »

À partir de maintenant, elle n'allait laisser personne troubler son bonheur avec sa fille.

Après le dîner, Léa a accompagné sa fille pour jouer au ballon sur la pelouse. Elle a fait semblant de tomber, et Manon a immédiatement accouru vers elle, l'air inquiète. Léa a simulé une petite claudication et a vu dans les grands yeux de sa fille toute la préoccupation et la tendresse.

Le cœur de Léa s'est adouci ; elle était réellement touchée.

Le soir, après avoir donné le bain à sa fille, la petite fille fatiguée s'est endormie toute seule à vingt-et-une heures trente. Léa a doucement fermé la porte et a poussé un soupir.

Ensuite, Léa est allée dans le bureau voisin et a rédigé un plan d'action pour son projet de recherche. Elle se réjouissait de ne jamais avoir abandonné ses études. Pendant ces années, pour être une bonne épouse, elle avait craint le jugement d'Alex et lui avait caché beaucoup de choses.

Sous la lumière, le visage de Léa était calme, et ses yeux brillaient de confiance. À partir de maintenant, elle n'allait plus se cacher, elle allait redevenir elle-même.

Son père, Benoît Bernard, était un éminent médecin en France. Avant de mourir, il avait formé de nombreux talents. Son souhait était de créer un laboratoire, et elle voulait terminer et publier les résultats médicaux que son père n'avait pas achevés.

Au bout d'un temps, Léa a éteint l'ordinateur, s'est frotté les tempes et s'est préparée à rejoindre sa fille pour la nuit.

Il était un peu après minuit.

Léa, déjà au lit, mais incapable de dormir, a entendu la porte s'ouvrir : Alex était rentré.

Selon son habitude, chaque fois qu'Alex rentrait tard, elle sortait de la chambre pour l'accueillir et s'occuper de lui. S'il avait bu, elle préparait un thé pour le dégriser. S'il était simplement fatigué, elle lui chauffait un verre de lait pour l'aider à dormir.

Un mariage pouvait enseigner beaucoup de choses à une femme : laver, cuisiner, observer les humeurs des autres et servir, jusqu'à transformer sa propre vie en celle d'une servante qui se fatiguait sans être appréciée.

Lorsque les pas sont arrivés à la porte, Léa a immédiatement fermé les yeux.

La porte s'est ouverte, et une grande silhouette est apparue près du lit de Léa, une légère odeur d'alcool et de parfum féminin flottant dans l'air, celui qu'Isabelle aimait porter.

Alex s'est penché pour arranger la couverture de sa fille et l'a doucement embrassée ; mais Léa, feignant de dormir, ne l'a pas évité.

Un léger baiser chaud est tombé sur son front.

Léa s'est figée de tout son corps. Quand Alex est parti, elle s'est levée en vitesse, a attrapé un mouchoir humide et a frotté vigoureusement l'endroit où il avait posé ses lèvres.

Un homme qui venait de dormir avec une autre femme lui semblait sale.

Pendant les trois jours suivants, Léa a beaucoup retrouvé la complicité avec sa fille. Après tout, c'était elle qui l'avait portée dans ses bras depuis sa naissance. L'amour de sa fille n'avait pas disparu, il avait juste été remplacé temporairement. Avec patience, elle pouvait raviver la l'affection de sa fille.

Vendredi midi, Léa avait passé la matinée à travailler sur le projet dans son bureau. En descendant pour boire un verre d'eau, elle a aperçu Alex montant les escaliers.

Léa a descendu de son bureau du troisième étage et leurs regards se sont croisés. Elle a dépassé Alex et est descendue pour préparer le thé.

« Tu es encore fâchée ? » a demandé Alex d'une voix teintée de mécontentement.

Léa a été surprise un instant, puis a répondu en se retournant : « Pourquoi serais-je fâchée ? »

« Rien », a dit Alex, semblant ne plus vouloir insister, et il est monté à l'étage.

Léa a froncé les sourcils en descendant. Ces derniers temps, elle avait effectivement oublié beaucoup de choses entre eux.

Quelques minutes plus tard, elle s'en est souvenue : il y a deux semaines, dans un élan d'impulsivité, elle avait déchiré le passeport d'Alex pour l'empêcher de partir en rendez-vous à l'étranger avec Isabelle.

Pour cela, Alex et elle avaient été en froid pendant une semaine. Finalement, elle avait profité du sommeil de leur fille pour entrer discrètement dans leur chambre et coucher avec lui, ce qui avait apaisé la situation.

C'était à cela qu'il faisait référence tout à l'heure.

Léa savait que, peu importe ses efforts pour l'empêcher, Alex emmènerait sa fille à l'étranger pour passer Noël avec Isabelle.

Dans un instant de distraction, le téléphone de Léa a sonné. C'était son ancien camarade, et elle a répondu avec un sourire : « Lucien Marchand ! »

« Léa, j'ai lu ta thèse en entier, ça m'a vraiment impressionné ! J'ai hâte de te rencontrer pour en discuter », a dit une voix excitée à l'autre bout du fil.

« Merci pour ta validation », a répondu Léa.

« As-tu du temps ces deux prochains jours ? Je viendrai te voir pour en parler. »

« Lucien, puis-je fixer un rendez-vous ? »

« D'accord, on en parlera en personne quand tu seras libre. »

Léa a remonté avec sa tasse de thé et a regardé l'heure sur sa montre. Elle ne voulait pas manquer l'heure de récupérer sa fille à l'école.

Alex était également rentré après minuit la veille, et il devait être fatigué et se reposait dans sa chambre. Léa n'avait pas l'intention de le déranger, mais en arrivant dans le salon du deuxième étage, elle l'a trouvé encore au téléphone.

« Je prendrai l'avion lundi prochain et j'emmènerai Manon. »

« Demande ce que tu veux comme cadeau. »

Léa s'est mise de côté dans l'entrée. Alex a dirigé ses pas vers sa chambre et, enfin, elle a entendu sa voix : « Je réaliserai tous tes souhaits. »