AzarL’air de l’enceinte sportive est lourd de chaleur et d’adrénaline. Les couloirs bruissent de voix et de rires, le claquement des chaussures sur le parquet résonne comme un rappel cruel que je suis maintenant ici, loin de Leyna. Chaque regard de mes coéquipiers me rappelle les attentes, la pression, le poids de la performance.Je serre la poignée de ma valise, encore une fois, comme pour garder un contact avec moi-même. Mon esprit dérive pourtant, vers elle, vers son sourire, la douceur de ses mains que je veux sentir encore. Chaque instruction du coach devient une épreuve de concentration : je hoche la tête, j’écoute, mais mes pensées flottent ailleurs, tissées de souvenirs de nos gestes, de nos mots, de notre complicité.Le briefing commence. Plans de jeu, stratégies, rôles assignés. Tout est logique, précis, professionnel. Mais dans mon esprit, c’est le désordre affectif qui règne. Je me surprends à imaginer Leyna ici, dans son monde, et à sourire malgré moi. Ce fil invisible e
AzarL’avion touche enfin le sol, et un souffle mêlé d’excitation, de fatigue et de nervosité me traverse. Istanbul s’étend sous mes yeux, immense, bruissante et vivante. Tout mon corps sent le contraste brutal entre la douceur des souvenirs de Leyna et l’urgence de ce qui m’attend ici. Les passagers se lèvent, pressés, impatients, et je me glisse parmi eux, le cœur encore lourd.La sortie de l’aéroport est un choc sensoriel : valises roulantes, taxis klaxonnant, cris des vendeurs ambulants, l’odeur des fast-foods et du bitume chaud. Chaque détail me rappelle que je suis loin de la tranquillité de mon appartement, loin de Leyna. Pourtant, ses yeux, son sourire, la chaleur de ses mains, sont gravés dans mon esprit. Je ferme les yeux une seconde et les imagine à nouveau, comme si ce simple acte pouvait me raccrocher à elle.Je récupère ma valise, le poids du voyage et de la séparation se faisant sentir dans mes épaules. Chaque pas sur le trottoir est un rappel de l’inévitable, mais auss
AzarL’avion vibre sous mes pieds, chaque décollage semblant emporter un peu de moi avec lui. La cabine est un brouhaha confus : annonces, pas des passagers, murmures de conversations. Pourtant, tout cela disparaît dans le souffle de Leyna encore présent dans mon esprit.Je m’assois à ma place, la fenêtre à côté, et je laisse mes doigts effleurer le siège devant moi comme si je pouvais y laisser une trace de ma dernière proximité avec elle. Je fixe l’horizon, mais mes pensées sont ailleurs, coincées entre le souvenir de son sourire et le contact de ses mains. Chaque vibration du moteur, chaque turbulence me rappelle que je m’éloigne, mais que le fil invisible entre nous reste tendu, fragile et pourtant solide.— Reviens vite… murmurai-je pour moi-même.Mon téléphone vibre. Un message d’elle : un simple emoji, un clin d’œil. Une touche d’humour, de légèreté, mais qui m’arrache un sourire triste. Même à des milliers de mètres, elle trouve le moyen de rester là, présente.Je m’adosse au
LeynaL’aéroport est un autre monde. Bruit métallique des valises, annonces qui résonnent dans chaque couloir, agitation incessante des passagers. Tout paraît impersonnel et pourtant, je suis figée par la présence d’Azar à quelques pas de moi. Son sourire, fragile et presque interdit, traverse la foule et m’atteint au cœur.— Tu es sûr que tout est prêt ? murmurai-je, essayant de couvrir à peine le tumulte ambiant.Il hoche la tête, mais ses yeux me trouvent, s’accrochent à moi, comme s’il voulait retenir chaque détail. Le sac qu’il a posé à ses pieds semble dérisoire face à ce que nous avons partagé hier, à la chaleur que nous avons laissée dans mon appartement. Chaque geste de lui me semble amplifié, chaque frôlement de nos doigts devient un instant suspendu.— Leyna… souffle-t-il en me prenant la main, juste un instant.Je ferme les yeux, inspirant profondément son odeur. Son parfum me reste dans la gorge, et je me surprends à vouloir prolonger ce contact encore et encore. Le temps
LeynaLa nuit tombe trop vite. Comme si le ciel lui-même savait qu’il ne nous reste qu’une poignée d’heures avant que tout change.Azar est affalé en travers de mon canapé, ses jambes trop longues dépassant du plaid que je lui ai jeté. Sur la table basse, deux tasses de thé refroidissent déjà. La télé diffuse un film qu’aucun de nous ne regarde. Il zappe, distrait, son pouce appuyant machinalement sur la télécommande.— Tu réalises que c’est ta dernière soirée ici ? dis-je doucement.Il tourne la tête vers moi, hausse les épaules.— J’essaie de pas trop y penser.Je m’assois à côté de lui, mon genou frôlant le sien. Un silence fragile s’installe. Pas pesant, mais chargé de tout ce qu’on n’ose pas dire. Chaque seconde compte, et ça rend tout plus vif, plus intense.Alors je brise le fil, volontairement légère.— Tu veux que je cuisine quelque chose ?— Non merci, je tiens à arriver en vie à Istanbul.Je lui balance un coussin, qu’il esquive avec un sourire insolent.— T’abuses, je suis
AzarLe matin est encore frais quand je la retrouve. Leyna est déjà là, assise sur le muret, ses jambes battant dans le vide. Elle a ce sourire qui donne l’impression que la journée sera forcément meilleure que la précédente, comme si elle l’avait déjà décidé pour nous deux. Dans ses mains, un sac en toile qu’elle me tend sans préambule.— Devine ce qu’il y a dedans ?— Des toasts cramés ?Elle lève les yeux au ciel et me donne une petite tape sur l’épaule.— Mauvaise langue. Sandwich maison. Si tu critiques, je te laisse mourir de faim.— Charmant programme, dis-je en grimaçant.On marche côte à côte dans les rues encore calmes. Les commerçants ouvrent leurs volets en grinçant, les odeurs de pain chaud se mêlent à celles du café qui s’échappe des bistrots. J’ai l’impression de flotter dans un temps suspendu, hors du terrain, hors du bruit des stades. Une étrange légèreté m’accompagne : pas d’entraînement, pas de coach qui crie, pas de sifflet strident. Juste nous.Au parc, le banc de