L’homme garde les yeux rivés sur la route, il ralentit progressivement et roule plus lentement, ses mains se crispent légèrement sur le volant quand il se décide enfin à me répondre.
— Aucun loup ne peut quitter la réserve. Sa voix est ferme, son ton, lui , est sec, je le fixe, je secoue la tête, et lui lance. — Pourtant j’ai été suivie. — Non , je dirais même que j’ai été poursuivie. Il ne répond pas, il fronce les sourcils, sa mâchoire se crispe, puis , il inspire longuement par le nez, un peu comme pour ravaler quelque chose, la jeune fille, Sasha , finit quant à elle par murmurer d’une voix à peine audible : — Les clôtures sont vérifiées régulièrement. — Aucun signal n’a été déclenché pendant la nuit. Mais sa voix manque d’assurance, elle-même ne semble pas totalement convaincue par ce qu’elle est entrain de me raconter, alors, c’est plus fort que moi, j’enchaîne : — Est-ce possible… de les voir ? — Au moins l’un d’entre eux ? Cette fois, l’homme qui s’appelle Thomas freine légèrement, le temps d’un virage, et me lance un regard lourd dans le rétroviseur, il me fixe, analyse mon visage le temps d’un court instant, mes yeux, mon expression…Et là, Sasha secoue lentement la tête, d’un geste minime , presque invisible, mais clair pour moi. Je continue, d’une voix calme : — J’aimerais en voir un de mes propres yeux, s’il vous plaît. Malaise renforcé, un silence encore plus lourd s’impose , et la réaction du garde chasse ne se fait pas attendre, très rapidement , il secoue la tête : — Je ne pense pas que ce soit une bonne idée. — Tu es une étrangère ici, et les loups… ont un odorat très sensible. — Les nouvelles odeurs peuvent les rendre nerveux. — Imprévisibles, et agressif aussi. Puis il ajoute d’un ton plus sec : — Et pour ce qui est de la lune rouge, c’est un phénomène naturel, parmi tant d’autre. — Il n’y a rien à savoir de plus sur ça. Sa voix claque, elle impose la fin de cette discussion, et cette fois, Sasha détourne carrément les yeux vers la fenêtre, la discussion est close, mais que pour eux ! Pas pour moi… moi je croise les bras, et me cale un peu plus dans le siège, l’air m’échappe lentement, et j’ai encore et toujours cette même impression qu’on me cache quelque chose, mais aussi, qu’on veut m’empêcher de découvrir les réponses aux questions que je me pose… Et clairement, je déteste ça, alors , je ne lâche pas, je reprend même d’un ton plus sec moi aussi. — Je suis désolée, mais je n’ai pas fait tout ce chemin pour rien. — Et j’irais au bout de mes recherches. J’annonce la couleur, je ne suis pas du genre a abandonner, et encore moins aussi facilement. — Je pense franchement que toutes ces histoires avec les loups de cette réserve sont exagérées ! — Je veux juste m’en rendre compte par moi-même.— Personnellement, Je ne crois pas aux vieilles légendes. — Ni au folklore qui entoure cette histoire de lune rouge, moi je crois au réel , au fait , au concret. Le silence s’intensifie encore, il est lourd, et une tension presque palpable se fait immédiatement ressentir, je laisse mes mots flotter dans l’air, tout en ne lâchant pas l’homme du regard, et lui, me fixe à travers son rétroviseur. D’un regard presque menaçant, mais je ne lâche pas ! Je le fixe moi aussi , et de la même intensité que lui, puis J’ose même ajouter d’une voix presque défiante : — Et si il le faut, vous pouvez me déposer par ici et je me débrouillerai toute seule. — Je retrouverai mon chemin par moi-même. — Mais, il est hors de question que je parte d’ici avant d’avoir vu un loup de mes propres yeux. L’homme ne me lâche pas du regard, il a la mâchoire serrée , et le visage crispé, il tourne ensuite les yeux vers la jeune fille, puis ouvre la bouche, mais la referme, et hésite finalement quelques secondes en la fixant. L’atmosphère dans la voiture devient étouffante, mon cœur s’emballe sans trop de raison, et mes mains commencent même à devenir moites, je vois Sasha jeter un coup d’œil inquiet à son père, et j’aperçois, au fond de ses yeux, l’hésitation qu’elle peut ressentir elle aussi, car comme lui avant elle, elle veut dire quelque chose, mais préfère se taire. Ce que je trouve tout autant bizarre que tout le reste, et que tout ce qui a pu se passer jusqu’à présent, car finalement, après ce long silence qui me semble être interminable, l’homme soupire profondément, il accélère ensuite et prend un virage beaucoup plus brusquement que prévu, puis ralentit soudainement encore. Ses mains s’agrippent davantage au volant quand il fini par me réponde enfin. — D’accord. Mais… ce ne sera pas sans risque. — Tu veux voir des loups ? C’est ça ? — Sasha va t’y conduire ! Je me contente d’un léger hochement de tête, j’ai gagné, il a cédé, il vient d’accepter, mais il n’attend même pas ma réponse et continue en ajoutant : — Sasha, va te conduire vers la frontière sud, là où la meute la plus calme et paisible vit. — Plus calme, ne veux pas dire gentille ! — Il faut absolument que vous restiez à bonne distance. — Aucun contact direct n’est autorisé. Sasha relâche un petit bruit de frustration, mais n’ose visiblement rien dire, elle se tourne juste vers moi, me fixe d’un regard un peu plus méfiant, et fronce même les sourcils, son père lui, continue d’une voix plus basse, mais toujours aussi ferme : — J’espère que ça suffira à te convaincre que tu ne veux pas aller plus loin. — Mais sache , que tu n’es pas à l’abri que l’un d’eux te flaire… Il me lance un dernier regard, son visage est plus fermé que jamais , aucun sourire , aucune compassion, rien. Un frisson me traverse, alors que je réalise que la curiosité m’a menée bien plus loin que je ne l’aurais imaginé, je viens quand même de tenir tête au garde forestier de la réserve, et je ne compte clairement pas m’arrêter là! Je n’ai maintenant qu’une hâte , c’est de rejoindre l’autre partie de l’île , pour rencontrer les loups de cette fameuse meute, qui vivent au sud de la réserve, je suis même pressée de découvrir ce bel endroit où ils doivent vivre… Mais aussi, de constater qu’aucun d’eux n’est aussi gros , imposant , massif , et terrifiant , que celui de mes rêves , enfin… Plutôt de mes cauchemars.Et quelques petite seconde plus tard…Il enfonce la pédale sans attendre, son 4x4 reprend la route, et assez rapidement il s’engage dans un sentier plus étroit, beaucoup plus sauvage, et à peine tracé dans le sol. Clairement , il coupe carrément à travers les bois, et sans même ralentir, il connaît le chemin par cœur, ça se voit, ça se ressent immédiatement. Il accélère….Encore, et mon cœur commence à s’emballer, donc je m’accroche instinctivement à la poignée de ma portière. (Question de sécurité). Il passe les vitesses sans même se soucier de l’hostilité du terrain, des branches fouettent les vitres, de grosses bosses secouent l’habitacle, il prend également des virages serrés à m’en retourner l’estomac… Franchement…Il conduit comme un fou, mais comme un fou qui est précis, et qui a l’habitude de pratiquer cette route. Après une assez longue distance, il ralentit, sans prévenir, Et assez sèchement, la voiture dérape sur quelques mètres, mon cœur se serre, ma respiration se coupe,
Ou plutôt celui que je vois dans mes cauchemars…Sasha revient lentement vers moi, et me force à reculer tout en me disant : — Celui-là n’a rien à faire là ! — Il n’est pas sur son territoire. — Il ne fait pas partie de cette meute. — Je ne comprend même pas ce qu’il fout là. Je le fixe à nouveau, le loup s’approche du grillage, à la vue de tous, et je reste sous le choc quand je constate qu’il est encore plus grand que ce que je ne pensais, il a d’énormes pattes, et une gueule qui me tétanise sur place. C’est réel… Il existe… Il est bien là devant moi. Il hume l’air dans notre direction, il renifle tout en tentant de passer le bout de son museau à travers le grillage, puis grogne en nous fixant. — Putain! — Il t’a sentie. — Recule encore. Je ne cherche même pas à discuter, ni à contester ce qu’elle dit, je recule instantanément, et croyez-moi que je me liquéfie sur place quand je me rend compte qu’il a son regard fixé droit sur moi : Il a d’énormes yeux rouges, vi
Et puis soudain.. Tout s’arrête, la meute tourne les talons et ils détalent tous, les uns après les autres, tous sans exception, ils retournent dans les bois et le silence reprend sa place, plus un son, plus une patte, plus un souffle, plus rien, juste le vide qu’ils ont laissé derrière eux et le vent froid qui revient. — Il faut rentrer maintenant. — Tu en as assez vu, n’est-ce pas ? Sasha me lance ça , sans même détourner son regard du grillage, je ne dis rien, car il est clair que j’en ai assez vu, puis elle se tourne vers moi , et ajoute d’une voix beaucoup plus basse : — J’aimerais éviter de recroiser le gros mâle noir... Et là , je hoche la tête, car comme elle, je n’ai aucune envie de revoir ce loup, contrairement aux autres il n’a rien de mignon, ni même d’attendrissant, il a plutôt l’air agressif et menaçant,il me fait peur et il a l’air de lui faire tout autant peur à elle aussi, je crois que c’est peut-être ça le plus effrayant dans tout cette histoire Alors on r
Nous arrivons dans un petit couloir, Sasha ouvre la première porte à droite et pénètre dans la pièce. — Entre, fais comme chez toi. Elle referme la porte derrière elle et me fait un geste de la main pour m’inviter à m’asseoir sur le coin de son lit, je jette un coup d’œil à la pièce. C’est une belle chambre de jeune fille, avec quelques étagères sur les murs, des piles de livres, et un beau lit à baldaquin rose poudré, des papiers et des carnets éparpillés un peu partout sur son bureau, et ça me rappelle quelque chose… Ma chambre…Ce qui me fait immédiatement sourire. Je m’assois et la fixe, et … Sasha semble un peu gênée, elle détourne instantanément le regard, le silence s’installe presque immédiatement, elle relève les yeux sur moi puis ses lèvres tremblent à peine et enfin elle détourne à nouveau le regard, j’ai la forte impression qu’elle ne sait pas trop quoi dire et je me dis que peut-être qu’elle n’a pas l’habitude d’inviter des inconnus chez elle. C’est évident même
Je tourne assez rapidement les premières pages, et je m’arrête sur l’une d’elle qui m’interpelle immédiatement: Le papier est jauni et lettres sont presque effacées par endroits mais l’écriture est encore lisible, alors plisse les yeux et je commence à lire à voix basse. « L’an 1813. Premier hiver sur l’île d’Eyden-Stood. » Je me stoppe et relève un sourcil tout analysant la feuille, et je me dit tout de suite que ce document ressemble à une sorte de cahier de bord, puis je reprends ma lecture : « Moi-même, membre de la famille ValRoof me suis établie au nord de la réserve.» « Je note avoir observé des loups dès ma première nuit ici. » « Ils étaient déjà là depuis un long moment, je pense.» « ils sont organisés. Silencieux. Trop silencieux parfois. » « L’un d’eux est noir avec de grands yeux rouge. » Je m’arrête, et je lève les yeux immédiatement vers Sacha, elle… Elle garde le regard figé sur ses genoux, sans un mot donc je continue et je constate rapidement que plus b
Je me perds un très court instant dans mes pensées, mais juste assez longtemps pour repenser rapidement à tout ça, je me dis tout de suite qu’elle ne m’a pas menti pour rien, et qu’il doit forcément y avoir une bonne raison pour qu’elle en arrive a faire ça. Un mensonge n’est pas anodin… Alors je la fixe malgré moi, d’un regard beaucoup plus profond, que cachent-ils ? Pourquoi changent-ils tous d’attitude et de comportement dès que la question des loup se pose ? Une sensation étrange me serre la gorge, un peu comme si toute cette histoire m’échappait. M’échappait lentement, et malgré moi. Quelque chose cloche, et j’en ai maintenant la certitude, je sais que je n’arrive pas encore à mettre le doigt dessus, mais c’est bien là, bien présent, bien lourd mais aussi pesant. Puis, soudain… Le grondement d’un moteur se fait entendre et m’arrache à mes pensées, je reconnais immédiatement le 4x4 de son père, et il a l’air d’approcher a grande vitesse. Sasha se lève d’un bond. Les tr
Et puis le silence, plus un bruit, même pas un subtil chuchotement… Sourcil froncé, je fixe la porte, et mon cœur bat un peu trop fort à mon goût, mais je ne ressens pas de colère, ni de la peur, j’ai juste… cette certitude qui continue de grandir en moi. Sasha revient dans sa chambre quelques minutes plus tard. — Ça te dit toujours, cette balade à vélo ? Sa voix tente d’être légère, mais son ton la trahit : Elle est gênée, mais aussi stressée, et je sais que ce n’est pas seulement à cause de son père, c’est parce qu’elle sait que j’ai tout entendu, et ça , je le lis immédiatement dans son regard mais je le vois aussi à la manière dont elle pose ses yeux sur moi, et à ce demi-sourire mal assuré qu’elle me lance. Et moi, je ne fais rien pour cacher le fait que j’ai tout entendu, je la fixe droit dans les yeux, et clairement...Je compte lui toucher deux/trois mots sur le terme qu’a employé son père, mais pas tout de suite, je réglerai ça plus tard… À la place, je préfère lui répo
On continue de rouler sur plusieurs centaines de mètres, le paysage est magnifique , le soleil brille haut dans le ciel, c’est une très belle journée qui continue, et puis, beaucoup plus loin, le chemin se fait plus étroit. Ce qui nous force à ralentir. On pénètre finalement dans forêt , et les arbres se resserre immédiatement autour de nous, on grimpe un sentier escarpé, puis glisse entre des roches, ce qui est quand même assez dangereux par endroit , mais je suis toujours aussi déterminée à rejoindre le nord qu’à mon départ. Sasha elle , ouvre la marche , et progresse sans le moindre mal. — On va devoir poser les vélos ici, Mira. — Impossible d’aller plus loin avec eux. On s’arrête, elle me lance un petit sourire tout en retirant son casque. — D’accord. — Pas de souci. Il est temps d’aller plus loin et de s’enfoncer encore plus profondément dans la forêt, mais aussi d’atteindre le territoire du loup noir… Sasha enclenche la marche, on avance en silence et d’un pas
Le silence est la première chose qui me frappe : Un silence dense, étouffant, et étrangement terrifiant, il n’est pas vide, pas plein non plus, mais chargé d’un je ne sais quoi.Peut-être de souvenirs ? D’avenir ? Je ne sais pas.Mais quand je rouvre les yeux, je ne suis plus là, enfin, je ne suis plus dans la forêt, ni dans la maison de Mado, ou encore dans la grotte… Je suis ailleurs, un peu comme dans un lieu flottant, c’est bizarre mais c’est comme s’il n’y avait pas de sol, ni de ciel, c’est brumeux, comme figé dans une lumière pâle et rougeâtre qui semble venir de partout et de nulle part à la fois.Ça a l’air irréel mais tellement vrai à la fois.Mon souffle forme une espèce de buée, et pourtant l’air n’est ni froid ni chaud, encore une fois c’est très étrange à expliquer, j’ai l’impression d’être seule ici, ou enfin presque.Parce qu’il y a des ombres qui bougent dans les brumes, elles restent à distance mais… Elles ont l’air… Menaçantes je dirais.Elles n’ont pas de visages,
Je n’ai jamais ressenti quelque chose d’aussi intense, d’aussi prenant et puissant en même temps, et j’en tremble encore de toutes mes pattes. C’était bon, c’était brutal, dur et violent même parfois, mais c’était terriblement bon, mon corps n’a jamais cessé de vibrer pour lui, mon cœur n’a fait que battre à vive allure, je me suis perdue dans un océan de sensations toutes aussi puissantes les unes que les autres. À ce moment-là, il me faut un peu plus de temps que Kalyus pour reprendre mes esprits, et quand je lui fais enfin à nouveau face, il me fixe déjà d’un regard plus que satisfait. — Rentrons maintenant ! Il frotte son museau contre le mien et me bouscule d’un petit geste d’épaule pour que j’enclenche la marche à ses côtés. Puis il hume mon odeur avant de relâcher une espèce de petit ronronnement étouffé. — Ton odeur est maintenant parfaite. — Elle est complètement imprégnée par la mienne… Par réflexe, je me renifle, puis je le sens à lui aussi par la même occasion, et
⛔️ ATTENTION ⛔️ Certaines scènes de ce chapitre contiennent du contenu explicite.Je suis immédiatement surprise par la vitesse à laquelle je cours maintenant, mes pattes s’enfoncent dans la terre et me projettent droit devant moi, je suis propulsée par une force que je ne maîtrise pas encore, mais qui me donne instinctivement une sensation de pleine puissance. Je brûle toujours autant, mon corps vibre à chacun de mes mouvements, je suis en totale osmose avec mon âme de louve, mais aussi avec cette flamme qui est toujours là, bien ancrée en moi. Malgré ma vitesse, je vois distinctement chaque petit détail qui passe sous mon regard : De la petite goutte d’eau sur une feuille, à la fourmi qui grimpe sur le tronc d’un arbre juste droit devant moi, j’arrive à voir le monde différemment, et il est encore plus beau sous cet angle-là. Je continue de fuir, je traverse un buisson épineux mais ses branches fouettent brutalement mon museau, ce qui me force à ralentir à peine, j’en profite don
Kalyus mute presque immédiatement après moi, et son loup a l’air d’apprécier la louve que je suis devenue, car je suis totalement à son image : J’ai hérité d’un magnifique pelage noir ébène brillant, de longues pattes fines, et d’une silhouette parfaitement musclée, je suis également plus grande et plus massive que toutes les autres louves que j’ai pu apercevoir sur la réserve jusqu’à présent… Même celle d’Ézelya. Il s’approche lentement de moi, il hume l’air tout en me tournant autour, il grogne, couine, hésite puis recule. Tous mes sens sont à l’affût, et sa simple proximité fait immédiatement frémir ma louve, car l’odeur qu’il dégage… Est irrésistiblement troublante, et à ce moment-là, je comprends mieux pourquoi la mienne l’obsédait tellement. — * Compagne ! Ses yeux d’un rouge vif se fixent sur moi mais sa gueule ne bouge pas, une vague de chaleur me transperce quand sa voix résonne bizarrement dans ma tête, alors instinctivement je recule d’un pas, assez troublée par ce q
Et puis très rapidement je me sens bizarre : Le lien se scelle et la mutation commence lentement, la chaleur brûlante de la morsure se propage en moi… Une onde violente parcourt tout mon corps jusqu’à mon cœur, jusqu’à mes tripes, jusqu’à tout au fond de mes entrailles, mais aussi jusqu’à mon âme. Une explosion douce et cruelle à la fois me transperce, une douleur brutale, mais étrangement agréable me submerge, et l’instant d’après ma peau se rétracte sous la morsure, mais je ne crie pas, enfin pas tout de suite, parce que là, je ne le peux tout simplement pas ! Quelque chose vient de claquer à l’intérieur de moi… C’est violent, c’est brut, ça remonte comme d’une vague brûlante… Ma peau me serre, je sens chacun de mes os se fissurer, mon cœur cogne si fort que j’ai l’impression qu’il se gonfle et qu’il va déchirer ma poitrine. Je ne sais même pas si je crie, ou si c’est juste dans ma tête, mais tous les sens que je possède s’ouvrent d’un coup, et tout est rapidement trop fort, tr
⛔️🔞Attention 🔞⛔️ ce chapitre est explicite et contient des scènes a caractère sexuel.Kalyus me fixe un court instant, son regard passe sur chaque petite parcelle de ma peau, et à mesure qu’il descend sur mon corps, il se rougit d’une intensité nouvelle… Et l’instant d’après, il saisit brusquement mes cuisses, les ouvre d’un geste sec et se stoppe juste après.Mon corps continue de vibrer sous ses mains, et par réflexe je me cambre.Il se positionne entre mes jambes, et approche son visage lentement jusqu’à mon ventre, je ressens immédiatement sa respiration chaude ricocher à ma peau, ce qui fait que je frissonne un peu plus.Il serre la mâchoire quand ses doigts se resserrent sur mes cuisses, je sais qu’il tente encore de retenir ce feu qui le ronge, mais mon odeur est plus forte que sa simple volonté… Alors, il se penche un peu plus contre moi, et sa bouche effleure ma peau tout en descendant doucement en direction de mon nombril.Sa main chaude glisse dans un mouvement ferme entr
Le temps s’écoule devant nous à une lenteur inimaginable, ses yeux restent posés sur moi, complètement figés, mais aussi assombris par quelque chose qu’il tente de contenir, mais que je sens déjà sur le point de déborder… Parce que son torse se soulève de plus en plus rapidement, et que son souffle est court, chaud, et irrégulier. — Ça ne change rien, Mira. — Il pourra le faire aussi, après moi… Il me crache ça d’une voix basse et brisée. Et sincèrement, ses mots ne peuvent que me transpercer de l’intérieur, mon cœur se serre, puis tremble assez violemment, et à ce moment-là, quand mes yeux s’accrochent aux siens, la seule chose qui me vient à l’esprit ce n’est pas de lui répondre pour tenter de le réconforter, c’est plutôt de lui montrer à quel point je peux lui appartenir… À quel point ce lien qui nous lie l’un à l’autre peut être plus puissant que tout… Ça se fait tout seul, presque instinctivement, et sûrement même sans trop y réfléchir avant. Je lui arrache un baiser
Alors, d’un regard tremblant, je détourne la tête vers Kalyus, qui est totalement figé, son visage se crispe à mesure que son regard s’assombrit, et d’un simple clignement de cils, soudain… il explose. — JAMAIS ! La table vole contre le mur, son cri s’arrache de sa gorge, il est presque inhumain, et il me coupe le souffle et me glace instantanément sur place. Il avance ensuite vers Mado d’une démarche assez menaçante, il a les poings serrés, les nerfs des joues qui battent, la rage débordante de son regard, puis il lui fait face, et grogne d’une haine à peine contenue : — Humaine ! Tu oses penser que lui, un simple bêta, pourrait poser sa marque sur elle ? Que son odeur pourrait couvrir la mienne ? C’est un affront ! Un déshonneur ! Pour moi, Lycan. À ce moment-là, au timbre de sa voix, à sa posture, mais aussi à la manière dont il s’adresse à Mado, nous comprenons tous immédiatement que nous ne faisons plus face à Kalyus, mais bien à son Lycan. Et il a clairement l’air fou de r
Mado hausse les épaules et relève les yeux sur nous, puis elle passe le doigt sur la plaque de métal, avant de saisir le parchemin de la prophétie de Dhelesys.Elle nous fixe ensuite pendant un court moment, comme si elle cherchait les bons mots avant de commencer, et enfin, d’une voix posée, elle finit par répondre :— Effectivement, Kalyus, tu as raison, ce texte est clair : seul un être doté des trois capacités (magie, humanité et force animale) peut activer cette relique pour prétendument détruire les Chartrux. Autrement dit, il est probable que pour pouvoir complètement activer et manier cette arme, Mira doit devenir cet hybride.Elle marque une courte pause, déroule le parchemin de Dhelesys, passe son doigt sur les textes et pointe du doigt un passage clé :— Lorsque les trois cœurs seront réunis et se scelleront les uns aux autres…Elle relève les yeux sur nous et regarde les garçons.— Les morsures que vous lui avez infligées ne sont finalement pas anodines : en y réfléchissan