Je sais d’avance que les risques sont énormes, et qu’ils vont sûrement être réticents, mais nous n’avons tout simplement pas le choix, alors, je commence par Kalyus, qui sera probablement plus compliqué à amadouer que Loan.Je me tourne vers lui lentement et lui fais face, je pose mes yeux sur lui en tentant de capturer son regard comme il le fait si souvent avec le mien, et puis j’attrape ensuite lentement sa main tout en laissant glisser le bout de mes doigts sur ma peau bouillante, et juste après avoir entrelacé d’un geste doux mes doigts autour des siens, je me mets à le fixer droit dans les yeux tout en lui lançant un petit sourire en coin…Il relève un sourcil, mais très rapidement il se perd lui aussi dans mon regard, et c’est à ce moment-là, à l’instant précis où nos deux âmes rentrent en contact et se connectent l’une à l’autre que j’ose lui demander avec une pointe d’appréhension dans la voix :— Il faut que vous m’ameniez jusqu’à cette grotte, il est très important que je v
Et bien sûr encore une fois, ma réponse, mais aussi mon choix n’a pas l’air de plaire à Monsieur l’alpha et à son bêta, qui tentent de foncer juste derrière moi pour me stopper, mais qui sont retenus par Mado qui les stoppe dans leurs élans avant qu’ils ne me retiennent.— NON ! Laissez-la progresser seule!Elle hurle sur eux d’une voix assez sèche, puis secoue la tête tout en fronçant les sourcils… Et même si elle est âgée et pas très grande, elle prend une posture intimidante en se positionnant en plein dans le passage.— Je suis certaine que Mira sait ce qu’elle fait.Kalyus grogne, il secoue la tête, ses sens s’agitent à mesure que je m’éloigne de lui, il tente alors de forcer le passage, mais Mado ne se laisse pas faire, et avec son petit corps faible et vieilli elle lui fait barrage encore une fois.— Il serait peut-être temps que tu contrôles correctement ton Lycan, Kalyus !Sa voix est sèche et presque accusatrice.— Elle est la réincarnation de Dhelesys, elle détient la flamm
À l’entente de ce bruit, je me fige instantanément, mon cœur s’emballe quand mes yeux passent de droite à gauche en étudiant rapidement la situation… J’ai l’air seule, mais il est clair que je ne le suis pas, parce que le bruit suivant qui se fait entendre : un léger froissement dans les feuillages juste sur ma droite, est suivi d’un long souffle étouffé et presque inaudible, qui me fait frissonner et comprendre que quelqu’un est bien là avec moi.Et puis un autre, plus bruyant, plus présent, c’est même un gros grognement qui retentit comme si j’avais quelqu’un juste à ma gauche… Et encore un, mais cette fois plus bas, comme d’un murmure derrière moi, comme d’un souffle discret glissé d’entre les arbres…Mon cœur bat plus fort, mon corps se tend sous la panique qui commence à m’envahir, mais je ne me laisse pas submerger, quelqu’un joue avec moi, et ce quelqu’un veut que j’aie peur ! Et il est clair que je ne lui donnerai pas cette satisfaction… Alors, je reprends mon chemin, je conti
La Luna s’avance d’un pas lent vers nous tout en sentant l’air, ses yeux rose clair sont fixés sur moi : Ils sont magnifiques et je suis vraiment étonnée de ne pas m’en être rendu compte la première fois où je l’ai vue, puis elle se stoppe à une petite distance de nous, et elle respire à nouveau mon odeur, mais beaucoup plus profondément cette fois-là, un peu comme si elle tentait de savoir à qui elle avait vraiment affaire… Et c’est là que d’autres loups, qui sont visiblement de la même meute qu’elle, la rejoignent.Très rapidement, ils se regroupent tous derrière elle, et je ne sais pas si cette Luna pourra réellement faire quelque chose pour moi, ou bien si sa visite va marquer le début d’une nouvelle attaque… Mais tout ce que j’espère à ce moment précis, c’est que Kalyus ou Loan aient eux aussi entendu le hurlement d’Ézelya et qu’ils soient déjà en route pour me porter secours, car si ce n’est pas le cas, il me reste encore moins de chance de survie qu’à mon départ…Ils sont beauc
Je m’engouffre enfin dans la grotte, mon souffle est court, mes jambes lourdes, et mes poumons sont encore en feu après le violent étranglement qu’Ézelya m’a infligé juste avant… L’obscurité m’enveloppe aussitôt, l’atmosphère de l’endroit est froide, humide et presque étouffante, mais je continue, j’avance quand même, je pose l’une de mes mains contre la paroi rugueuse pour me guider, et je pose l’autre contre ma poitrine, là où mon cœur cogne avec une force brutale.Chaque pas résonne bruyamment autour de moi, un peu comme d’un écho venu d’un ailleurs… L’air ici est chargé, il est dense, et ça me laisse la sensation étrange que la grotte respire, ou je ne sais pas, mais c’est bizarre, c’est probablement peut-être moi qui commence à divaguer.Clairement, je progresse à l’aveugle et à tâtons pendant quelques très longues minutes, qui paraissent d’ailleurs durer une éternité, mais j’avance jusqu’à ce que j’aperçoive enfin une faible lueur, elle est diffuse, et elle émane du fin fond de
Je n’ai pas le temps de réellement réagir, que le sol gronde à nouveau, mais beaucoup plus fort cette fois-ci, d’une vibration beaucoup plus profonde, mais aussi plus violente à ressentir que la précédente…Un frisson me traverse le corps tout entier, il est brutal, presque instinctif, parce que mon corps sait avant moi que quelque chose ne va pas, et que ce qui va suivre va forcément nous mettre en danger, je le sais, je le ressens au plus profond de mon être, alors par réflexe, je recule d’un pas, Mado me serre la main et recule elle aussi, Loan grogne, et Kalyus commence à montrer les crocs.Et puis, plus rien, tout se stoppe un très court instant, il ne reste alors plus que nos regards inquiets et nos souffles coupés qui attendent avec appréhension que tout reprenne, et c’est exactement ce qui se produit… Un bruit sourd déchire rapidement le silence, et un énorme craquement sec se fait entendre juste après, un peu comme si la terre s’ouvrait en deux !Et puis, un autre, et encore
Le souci, c’est qu’avant même qu’on puisse atteindre la sortie, l’un des Chartrux hurle en frappant ses énormes pattes sur le sol, ce qui crée une grosse vibration, mais aussi un autre éboulement ! La grotte se ferme sous nos yeux, les pierres tombent du plafond et s’écrasent presque sur nous ! Et c’est là que de plus gros problèmes nous tombent dessus… Nous sommes bloqués, ici, dans cette grotte avec eux !Des pierres s’effondrent encore, et cette fois l’entrée est complètement impraticable, il ne reste plus de lumière, plus d’échappatoire, nous n’avons pas le choix : On est forcés contre notre gré de descendre dans les profondeurs de la grotte, Kalyus ouvre la marche sans hésiter, lui il connaît la grotte sur le bout des doigts, il en connaît chaque détour, et aussi chaque passage.Mais l’autre souci qui nous tombe rapidement aussi dessus, c’est qu’avec les éboulements, beaucoup de chemins se sont fermés, et d’autres, complètement inconnus à Kalyus, se sont ouverts à leur place, tou
Kalyus lâche un grognement sec, et il n’attend pas que les bêtes nous tombent dessus, il se précipite vers un passage étroit qui est sur notre droite, un passage qui a dû s’ouvrir avec les éboulements, et il nous pousse presque de force à l’intérieur, en nous criant d’avancer.— Allez, dépêchez-vous ! Dans le tunnel.Je cours comme je peux, avec Mado qui m’agrippe la manche et qui me suit en trébuchant presque sous mes pas, et derrière nous : Loan lutte pour ne pas s’effondrer, il titube en fixant droit devant lui, il est essoufflé, son loup est déjà à bout de souffle, mais il ne s’arrête pas, il boite à cause de sa patte qui est blessée, mais il serre les dents et ne lâche pas… Et moi, je vois bien que son corps ne suit plus, je ne sais pas de quel mal il est atteint, mais je ressens au plus profond de moi que ça ne va que s’empirer.Parce que derrière nous, j’entends toujours les Chartrux ramper : des bruits de griffes qui raclent la roche, des souffles chauds, des grognements qui s
Quelques heures plus tôt : Juste après que mon corps se soit volatilisé sous les yeux de Mado et des garçons, les hurlements des chefs de meutes ont résonné à travers la réserve. Ils se sont élevés comme d’un cri collectif, comme d’un ordre de ralliement, les voix ont grondé à travers la forêt, portées par la panique et l’urgence du moment. Ils ont flairé les Chartrux, et ils ont eux-mêmes ressenti cette énorme masse d’énergie : Démesurée & incontrôlable. Tous les Alphas de la réserve, et leurs Lunas, sont priés de se présenter à une réunion d’urgence, pour eux, il n’y a pas une seconde à perdre : Tout le monde doit se rendre immédiatement à l’assemblée. Une réunion qui marque la continuité des problèmes pour Kalyus et Loan, mais aussi pour Mado et moi. •{ Point de vue de Kalyus }• •Kalyus• Je n’ai pas crié, je n’ai pas rugi, je n’ai pas flanché non plus, mais à l’intérieur de moi, tout s’est instantanément effondré brutalement. Elle s’est volatilisée juste devant moi,
Le silence est la première chose qui me frappe : Un silence dense, étouffant, et étrangement terrifiant, il n’est pas vide, pas plein non plus, mais chargé d’un je ne sais quoi.Peut-être de souvenirs ? D’avenir ? Je ne sais pas.Mais quand je rouvre les yeux, je ne suis plus là, enfin, je ne suis plus dans la forêt, ni dans la maison de Mado, ou encore dans la grotte… Je suis ailleurs, un peu comme dans un lieu flottant, c’est bizarre mais c’est comme s’il n’y avait pas de sol, ni de ciel, c’est brumeux, comme figé dans une lumière pâle et rougeâtre qui semble venir de partout et de nulle part à la fois.Ça a l’air irréel mais tellement vrai à la fois.Mon souffle forme une espèce de buée, et pourtant l’air n’est ni froid ni chaud, encore une fois c’est très étrange à expliquer, j’ai l’impression d’être seule ici, ou enfin presque.Parce qu’il y a des ombres qui bougent dans les brumes, elles restent à distance mais… Elles ont l’air… Menaçantes je dirais.Elles n’ont pas de visages,
Je n’ai jamais ressenti quelque chose d’aussi intense, d’aussi prenant et puissant en même temps, et j’en tremble encore de toutes mes pattes. C’était bon, c’était brutal, dur et violent même parfois, mais c’était terriblement bon, mon corps n’a jamais cessé de vibrer pour lui, mon cœur n’a fait que battre à vive allure, je me suis perdue dans un océan de sensations toutes aussi puissantes les unes que les autres. À ce moment-là, il me faut un peu plus de temps que Kalyus pour reprendre mes esprits, et quand je lui fais enfin à nouveau face, il me fixe déjà d’un regard plus que satisfait. — Rentrons maintenant ! Il frotte son museau contre le mien et me bouscule d’un petit geste d’épaule pour que j’enclenche la marche à ses côtés. Puis il hume mon odeur avant de relâcher une espèce de petit ronronnement étouffé. — Ton odeur est maintenant parfaite. — Elle est complètement imprégnée par la mienne… Par réflexe, je me renifle, puis je le sens à lui aussi par la même occasion, et
⛔️ ATTENTION ⛔️ Certaines scènes de ce chapitre contiennent du contenu explicite.Je suis immédiatement surprise par la vitesse à laquelle je cours maintenant, mes pattes s’enfoncent dans la terre et me projettent droit devant moi, je suis propulsée par une force que je ne maîtrise pas encore, mais qui me donne instinctivement une sensation de pleine puissance. Je brûle toujours autant, mon corps vibre à chacun de mes mouvements, je suis en totale osmose avec mon âme de louve, mais aussi avec cette flamme qui est toujours là, bien ancrée en moi. Malgré ma vitesse, je vois distinctement chaque petit détail qui passe sous mon regard : De la petite goutte d’eau sur une feuille, à la fourmi qui grimpe sur le tronc d’un arbre juste droit devant moi, j’arrive à voir le monde différemment, et il est encore plus beau sous cet angle-là. Je continue de fuir, je traverse un buisson épineux mais ses branches fouettent brutalement mon museau, ce qui me force à ralentir à peine, j’en profite don
Kalyus mute presque immédiatement après moi, et son loup a l’air d’apprécier la louve que je suis devenue, car je suis totalement à son image : J’ai hérité d’un magnifique pelage noir ébène brillant, de longues pattes fines, et d’une silhouette parfaitement musclée, je suis également plus grande et plus massive que toutes les autres louves que j’ai pu apercevoir sur la réserve jusqu’à présent… Même celle d’Ézelya. Il s’approche lentement de moi, il hume l’air tout en me tournant autour, il grogne, couine, hésite puis recule. Tous mes sens sont à l’affût, et sa simple proximité fait immédiatement frémir ma louve, car l’odeur qu’il dégage… Est irrésistiblement troublante, et à ce moment-là, je comprends mieux pourquoi la mienne l’obsédait tellement. — * Compagne ! Ses yeux d’un rouge vif se fixent sur moi mais sa gueule ne bouge pas, une vague de chaleur me transperce quand sa voix résonne bizarrement dans ma tête, alors instinctivement je recule d’un pas, assez troublée par ce q
Et puis très rapidement je me sens bizarre : Le lien se scelle et la mutation commence lentement, la chaleur brûlante de la morsure se propage en moi… Une onde violente parcourt tout mon corps jusqu’à mon cœur, jusqu’à mes tripes, jusqu’à tout au fond de mes entrailles, mais aussi jusqu’à mon âme. Une explosion douce et cruelle à la fois me transperce, une douleur brutale, mais étrangement agréable me submerge, et l’instant d’après ma peau se rétracte sous la morsure, mais je ne crie pas, enfin pas tout de suite, parce que là, je ne le peux tout simplement pas ! Quelque chose vient de claquer à l’intérieur de moi… C’est violent, c’est brut, ça remonte comme d’une vague brûlante… Ma peau me serre, je sens chacun de mes os se fissurer, mon cœur cogne si fort que j’ai l’impression qu’il se gonfle et qu’il va déchirer ma poitrine. Je ne sais même pas si je crie, ou si c’est juste dans ma tête, mais tous les sens que je possède s’ouvrent d’un coup, et tout est rapidement trop fort, tr
⛔️🔞Attention 🔞⛔️ ce chapitre est explicite et contient des scènes a caractère sexuel.Kalyus me fixe un court instant, son regard passe sur chaque petite parcelle de ma peau, et à mesure qu’il descend sur mon corps, il se rougit d’une intensité nouvelle… Et l’instant d’après, il saisit brusquement mes cuisses, les ouvre d’un geste sec et se stoppe juste après.Mon corps continue de vibrer sous ses mains, et par réflexe je me cambre.Il se positionne entre mes jambes, et approche son visage lentement jusqu’à mon ventre, je ressens immédiatement sa respiration chaude ricocher à ma peau, ce qui fait que je frissonne un peu plus.Il serre la mâchoire quand ses doigts se resserrent sur mes cuisses, je sais qu’il tente encore de retenir ce feu qui le ronge, mais mon odeur est plus forte que sa simple volonté… Alors, il se penche un peu plus contre moi, et sa bouche effleure ma peau tout en descendant doucement en direction de mon nombril.Sa main chaude glisse dans un mouvement ferme entr
Le temps s’écoule devant nous à une lenteur inimaginable, ses yeux restent posés sur moi, complètement figés, mais aussi assombris par quelque chose qu’il tente de contenir, mais que je sens déjà sur le point de déborder… Parce que son torse se soulève de plus en plus rapidement, et que son souffle est court, chaud, et irrégulier. — Ça ne change rien, Mira. — Il pourra le faire aussi, après moi… Il me crache ça d’une voix basse et brisée. Et sincèrement, ses mots ne peuvent que me transpercer de l’intérieur, mon cœur se serre, puis tremble assez violemment, et à ce moment-là, quand mes yeux s’accrochent aux siens, la seule chose qui me vient à l’esprit ce n’est pas de lui répondre pour tenter de le réconforter, c’est plutôt de lui montrer à quel point je peux lui appartenir… À quel point ce lien qui nous lie l’un à l’autre peut être plus puissant que tout… Ça se fait tout seul, presque instinctivement, et sûrement même sans trop y réfléchir avant. Je lui arrache un baiser
Alors, d’un regard tremblant, je détourne la tête vers Kalyus, qui est totalement figé, son visage se crispe à mesure que son regard s’assombrit, et d’un simple clignement de cils, soudain… il explose. — JAMAIS ! La table vole contre le mur, son cri s’arrache de sa gorge, il est presque inhumain, et il me coupe le souffle et me glace instantanément sur place. Il avance ensuite vers Mado d’une démarche assez menaçante, il a les poings serrés, les nerfs des joues qui battent, la rage débordante de son regard, puis il lui fait face, et grogne d’une haine à peine contenue : — Humaine ! Tu oses penser que lui, un simple bêta, pourrait poser sa marque sur elle ? Que son odeur pourrait couvrir la mienne ? C’est un affront ! Un déshonneur ! Pour moi, Lycan. À ce moment-là, au timbre de sa voix, à sa posture, mais aussi à la manière dont il s’adresse à Mado, nous comprenons tous immédiatement que nous ne faisons plus face à Kalyus, mais bien à son Lycan. Et il a clairement l’air fou de r