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Beranda / Loup-garou / LA CAPTIVE DU LYCAN / Chapitre 3 : La Marque et la Meute

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Chapitre 3 : La Marque et la Meute

Penulis: Millie
last update Terakhir Diperbarui: 2025-05-02 21:17:10

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Isalys avait grandi dans un monde rationnel.

Elle croyait aux plantes, aux infusions, aux remèdes. Elle croyait aux battements du cœur, aux instincts, aux blessures visibles et aux mots murmurés dans la pénombre. Elle croyait à la terre. À ce qui s’explique. Ce qu’on peut toucher. Pas aux prophéties. Pas aux pactes anciens ni aux liens tissés par des forces invisibles.

Et pourtant, elle portait cette marque.

Elle l’avait regardée longtemps, seule dans la chambre que Thorne lui avait attribuée — un coin reculé de la grande bâtisse. La pièce était sobre, avec une paillasse, un brasero, et une bassine d’eau chaude que quelqu’un avait eu la délicatesse de déposer en son absence. Elle avait baissé sa tunique et observé la marque dans la glace de métal poli : une lune bordée de griffes, exactement comme dans les légendes murmurées par les anciens du village. Elle n’avait jamais su ce que ces contes signifiaient. Maintenant, elle en portait l’héritage.

La porte s’ouvrit sur un raclement léger.

Vaena entra sans frapper.

— Tu dois venir. Thorne a convoqué le Conseil de la Meute.

Isalys se redressa, méfiante.

— Je ne suis pas une Lycan. Je n’ai rien à faire là-bas.

Vaena leva un sourcil.

— Tu es l’Élue du Pacte. Ça te place au centre de tout.

Elle ne répondit pas. Se contenta de passer sa cape et de suivre la guerrière dans les couloirs de pierre, jusqu’à une vaste salle circulaire, creusée dans la roche elle-même. Une trentaine de personnes étaient déjà rassemblées autour d’un feu central. Hommes et femmes, tous marqués par la force de leur lignée : cicatrices, tatouages, regards d’or ou d’argent. La meute.

Et tous se turent à son entrée.

Thorne se tenait debout, le regard dur, l’énergie qui irradiait de lui presque palpable. Il ne parla pas tout de suite. Il laissa le silence s’installer, s’imposer. Puis il leva la main.

— Voici Isalys. Humaine, mais porteuse du Sceau de Lyr. Elle est celle que le destin a liée à notre meute… et à moi.

Un grondement monta de l’assemblée.

— Elle est faible ! cria un homme à la barbe grise. Elle n’a pas notre force, pas notre sang !

— Elle est une menace ! ajouta une autre. Une étrangère au cœur de notre sanctuaire !

Thorne ne cilla pas.

— Assez.

Sa voix claqua comme un fouet. Le silence retomba.

— Le Pacte a été scellé bien avant notre naissance. Bien avant nos conflits, nos peurs et nos guerres. Nous ne le comprenons pas. Mais nous le respectons. C’est ce qui nous unit encore. Ce qui nous protège de la chute.

Il se tourna vers elle.

— Et elle n’est pas faible.

Isalys sentit son estomac se nouer. Tout ça allait trop vite. Trop fort.

— Je ne veux pas de ce lien, dit-elle soudain, la voix tremblante.

Un murmure parcourut la salle. Thorne fronça les sourcils.

— Tu ne peux pas refuser.

— Et si je le fais ? demanda-t-elle.

Un vieil homme, que Vaena appela plus tard « le Sage », prit la parole.

— Si l’élue du Pacte refuse son union avec l’Alpha… le lien se brisera. Et la meute sombrera dans le chaos.

Isalys blêmit.

— C’est absurde… je ne suis qu’une guérisseuse.

Le vieux hocha lentement la tête.

— Peut-être. Mais la Lune, elle, t’a choisie.

Thorne s’approcha d’elle. Assez près pour que seul elle entende ce qu’il allait dire :

— Tu peux refuser. Mais si tu le fais… je ne te retiendrai pas prisonnière. Je te relâcherai. Tu pourras fuir. Retourner à ton monde.

Elle le fixa, surprise.

— Tu… tu me laisserais partir ?

Il hocha la tête.

— Mais une fois la meute brisée… il n’y aura plus rien pour te protéger du reste du monde. Ni moi. Ni nos lois. Ni la Lune.

Il recula alors. Se tourna vers la meute.

— Nous lui laissons sept nuits. Sept nuits pour sentir le lien. Le comprendre. Et décider. À la fin de la septième, elle choisira : la fuite… ou la meute.

Le Conseil approuva à contrecœur.

Vaena ramena Isalys dans ses quartiers sans un mot.

Quand elle referma la porte derrière elle, elle s’autorisa enfin à trembler.

Sept nuits.

Et une décision qui ne changerait pas seulement sa vie…

Mais celle de tout un peuple.

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