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Chapitre 79 — Là où le pouvoir vacille
Last Updated:
2025-07-16 21:40:54
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LA HAQUEUSE ET LE MAFIEUX Chapitre 82 — Là où tout vacille
SASHALa chambre sent le linge propre, mais ce n’est pas une odeur apaisante c’est une odeur de choses effacées, de vie réinitialisée, de ces endroits où l’on est de passage, où rien ne vous appartient, pas même le silence qui flotte entre les murs trop pâles et les meubles trop sages.Je suis assise sur le lit, les jambes croisées sous moi comme si me faire petite pouvait m’empêcher d’exploser, et je porte un pull qui n’est pas à moi, trop grand, trop rêche, trouvé dans un tiroir poussiéreux comme si quelqu’un avait voulu oublier jusqu’à la chaleur qu’il avait laissée dedans, et je m’y enveloppe parce qu’il faut bien se tenir à quelque chose quand on a tout lâché.Dehors, la lumière se cherche encore. Le ciel hésite entre le gris et le bleu, comme si même le jour avait peur de se lever complètement, comme si tout autour de moi refusait de prendre position, de dire oui ou non, de dire reste ou pars exactement comme lui.Je n’ai pas vraiment dormi, je crois. J’ai fermé les yeux par mom
LA HAQUEUSE ET LE MAFIEUX Chapitre 81 — Là où le vide résonne
LUCIANOLe jour se lève à peine.Pas un vrai lever. Juste cette clarté voilée, timide, qui flotte à la frontière de la nuit, comme si le matin lui-même hésitait à commencer.Le ciel est gris pâle. Les murs transpirent le froid.Et le silence, lui, est… trop net.J’ouvre les yeux.La première chose que je remarque, ce n’est pas son absence.C’est l’absence de son souffle.Le rythme doux, régulier, rassurant, qu’elle émettait dans son sommeil.Ce souffle-là, discret mais présent.Toujours là.Toujours fidèle.Il n’est plus là.Je tends la main à gauche.Le drap est lisse. Froid.Personne n’a dormi de ce côté cette nuit.Même ça, elle l’a effacé.Je m’assieds au bord du lit.Nu. Le dos voûté.Et je n’arrive pas à bouger.Le temps se suspend.Pas comme lorsqu’on est heureux.Comme quand on comprend que quelque chose a changé, irrémédiablement, et qu’on n’a pas vu venir la fissure.Mais qu’on en paye le prix maintenant.Je finis par me lever.Le parquet est froid sous mes pieds.Je passe d
LA HAQUEUSE ET LE MAFIEUX Chapitre 80 — Là où les certitudes s’effritent
LUCIANOJe croyais que la nuit m’avait enfin lâché.Mais elle m’attendait ici.Dans cette lumière encore allumée.Dans cette silhouette figée.Elle est assise près de la baie vitrée.Les genoux croisés, les bras posés sur l’accoudoir, le regard droit.Pas de colère.Pas de théâtre.Mais une tension dans la mâchoire.Un fil prêt à rompre.Je referme la porte derrière moi, lentement.Sans la quitter des yeux.— Tu m’espionnes maintenant ?Ma voix est calme. Trop.Elle sonne faux, même à mes oreilles.— J’observe.Sa réponse tombe net.Pas d’intonation.Juste un constat.Je pose ma veste sur le dossier du canapé.Je défais mes boutons sans précipitation.Mon corps fatigue. Mon esprit s’emballe.Je joue la neutralité, comme toujours.Mais je sens qu’elle ne va pas me laisser passer.— Qu’est-ce qu’il y a ? demandé-je enfin.Elle tourne lentement la tête vers moi.Ses yeux brillent. Pas de larmes.De lucidité.— Est-ce que tu me caches quelque chose ?Le coup est direct.Sans détour.Elle
LA HAQUEUSE ET LE MAFIEUX Chapitre 79 — Là où le pouvoir vacille
GRAZIELLAJe referme la porte derrière moi. Lentement.Pas parce que je suis fatiguée.Pas parce que j’ai peur.Mais parce que je sens encore son regard dans mon dos.Un souffle. Un poids. Un écho.Et ce n’est pas censé m’affecter.Pas moi.Je dénoue la ceinture de ma robe. Un seul geste. Précis. Sec.La soie glisse et tombe à mes pieds, comme un rideau trop sage.Je me tiens droite. Nue. Froide.Mais il y a quelque chose d’insidieux sous la peau.Une chaleur diffuse. Un résidu.J’aurais pu rester plus longtemps.J’aurais pu dire une phrase de plus.L’effleurer une seconde fois.Mais j’ai choisi de partir.Parce que je sais comment on plante un hameçon.Pas en forçant. Pas en pressant.Mais en s’éclipsant juste au moment où l'autre commence à s’accrocher.Je connais la stratégie.Je maîtrise les dynamiques.Je manipule les instincts.Et pourtant…Ce soir, quelque chose m’a échappé.Pas une erreur. Pas une faiblesse.Un glissement. Silencieux. Subtil.Un changement de ton à l’intérieur
LA HAQUEUSE ET LE MAFIEUX Chapitre 78 — Là où l’aimantation commence
LUCIANOIl y a quelque chose de déplacé dans l’air.Un souffle en trop.Un battement en moins.Un vide, là où il ne devrait pas y en avoir.Depuis qu’elle a quitté le jardin suspendu, un rythme s’est brisé à l’intérieur.Discrètement.Mais définitivement.Je continue mes tâches. Je parle, je signe, je tranche.Tout est normal.Mais rien ne l’est.Mes gestes sont les mêmes.Mais leur précision est entamée.Comme une lame trop aiguisée qu’on aurait trempée dans l’eau tiède.Elle ne m’a rien pris.Pas encore.Mais elle a posé une empreinte. Et c’est pire.Parce que c’est moi qui la garde. C’est moi qui la fais vivre.Je me déteste pour ça.Ce genre de faiblesse. Ce genre d'intrusion.Je les ai appris.Combattus.Exterminés.Mais là… c’est différent.Pas une faille.Un glissement.Et l’orgueil me chuchote que je contrôle encore. Que tout cela n’est que passager.Puis le message arrive.Une carte.Rien d’exubérant. Papier ivoire, bord net. Une calligraphie maîtrisée. Aucune fioriture.Ce s
LA HAQUEUSE ET LE MAFIEUX Chapitre 77 — Là où les lignes se déplacent
GRAZIELLAJe ne me retourne pas.Jamais.Ce serait une erreur de rythme. Une concession à la nostalgie. Et je n’accorde rien au passé. Tout ce que je fais est tourné vers l’après. Vers l’angle exact où la faille apparaîtra.Luciano Velardi.Il n’a pas bougé.Mais il a basculé.D’un demi-degré.Assez pour que la trajectoire change.Assez pour que, dans quelques jours, ce qu’il croyait tenir s’effondre comme du sable trop sec.Je descends les marches lentement, sans empressement, mais avec précision. Chaque pas que je pose est une intention. Une preuve que je maîtrise déjà l’espace. Que je le redessine.Le majordome tente un regard. Il est pâle. Il transpire à peine, mais ça suffit. Il n’a pas compris ce qu’il a vu. Il ne sait pas ce qui s’est joué là-haut, dans ce jardin où même l’air s’est mis à trembler.Et c’est très bien ainsi.L’ignorance des autres est mon ombre portée.Je glisse le long du couloir principal. Pierre blanche, lumière tamisée, silence épaissi. L’odeur est celle du
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