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Chapitre 24 — L'ombre entre deux mondes

مؤلف: L'invincible
last update آخر تحديث: 2025-10-25 23:55:14

Élodie

La maison n'est plus que silence. Un silence épais, lourd de tous les mots non dits, de tous les regards évités. Il s'est installé comme un occupant supplémentaire, plus présent qu'Ophélie elle-même.

Le dîner est un exercice de torture raffinée. Je suis assise en face de Marc, je pique ma fourchette dans mon assiette sans avoir faim. À ma droite, la grand-mère, Thérèse, trône, distribuant des commentaires anodins sur la météo ou le jardin. À ma gauche, Ophélie. Toujours elle. Elle mange par petites bouchées délicates, un sourire vague aux lèvres, mais ses yeux, ces yeux trop clairs, ne cessent de bouger. De Thérèse à Marc. De Marc à moi.

Marc garde les yeux baissés sur son assiette, fidèle à son serment. Il ne la regarde pas. Il ne lui adresse pas la parole. Mais son silence à lui est bruyant de gêne et de tension. Chaque fois qu'Ophélie rit doucement à une remarque de Thérèse, je vois ses doigts se crisper autour de son verre.

— Tu es bien silencieux ce soir, Marc, lance soud
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    ÉLODIELe grattement à la porte résonne encore dans la pièce, un son d'ongles sur le bois qui se grave dans l'obscurité. Marc est une statue à côté de moi. Nous retenons notre souffle, ensemble et pourtant si seuls, écoutant les pas feutrés s'éloigner dans le couloir. L'air est épais, coupant. Chaque seconde qui passe est un étau qui se resserre autour de ma poitrine. Le piège, désormais, n'est plus dehors. Il est dans cette chambre, entre nous.Et puis, ça recommence.Ce n'est plus un grattement. C'est un coup franc, précipité, contre la porte.— Marc ? Marc, es-tu réveillé ?La voix de Thérèse est un fil tranchant dans la nuit. Elle perce le silence feint, sachant très bien que nous ne dormons pas.Marc sursaute comme électrocuté. Il allume la lampe de chevet, la lumière crue nous transperce, révélant nos visages défaits.— Qu'y a-t-il, Grand-mère ? répond-il, la voix rauque de sommeil qu'il ne possédait pas une minute plus tôt.— C'est Ophélie. Elle ne va pas bien. Elle est prise d

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    ÉLODIELe vent gifle mon visage quand je monte dans la voiture, mes mains tremblent sur le volant, je n’arrive même pas à mettre la clé dans le contact. Ma respiration est saccadée, ma vue trouble. Tout ce que je vois, c’est la porte derrière moi, cette porte que j’ai claquée comme on ferme un chapitre, et pourtant je sens encore son odeur, sa voix, son silence.Je veux partir, m’arracher à tout ça, m’éloigner de cette maison maudite, de cette mascarade.— Élodie !Sa voix.Marc.Je ferme les yeux, mais le bruit de ses pas se rapproche, pressé, désespéré. Il me rattrape avant que je puisse fuir. Sa main se pose sur la portière, m’empêchant de l’ouvrir.— Laisse-moi, Marc. Laisse-moi partir.— Non. Pas comme ça.Il se penche, son visage à quelques centimètres du mien, ses yeux pleins d’une panique que je n’avais jamais vue. Le vent emporte nos mots, mais je l’entends encore, ce ton brisé, cet homme qui essaie de rattraper l’irréparable.— Élodie, tu ne peux pas partir, murmure-t-il. Ce

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    ÉLODIELe silence après la phrase de la grand-mère n’a rien d’un silence ordinaire.C’est une suspension du monde, une fissure dans la réalité.Tout s’arrête.Même la respiration de la maison semble s’éteindre.Je reste là, droite, les muscles tendus, le cœur battant trop fort. Ophélie est toujours assise, les jambes croisées, un léger sourire aux lèvres, ce genre de sourire qui ne dit pas « je suis désolée » mais « j’ai gagné ». Ses doigts glissent nonchalamment sur le velours du canapé, caressant l’accoudoir comme si c’était déjà le sien. Comme si elle marquait son territoire.Chaque geste qu’elle fait m’écorche les nerfs.Je la hais. Physiquement. Intensément.Et pourtant, elle reste là, impassible, tranquille, le menton légèrement relevé.Je voudrais hurler, la gifler, la tirer par les cheveux jusqu’à la porte et la jeter dehors.Mais mon corps ne bouge pas.Ma rage est trop grande, elle me paralyse.— Non, dis-je enfin, d’une voix rauque, étranglée. Non. Elle ne reste pas ici.Pa

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    ÉLODIEJe pensais que cette journée serait tranquille, que nous pourrions enfin retrouver Marc et moi un peu de sérénité dans la maison familiale, quand je sens un frisson parcourir mon dos. Quelque chose cloche. L’air semble chargé, lourd, presque oppressant, et mon instinct me crie que je ne suis pas seule dans le confort feutré de notre intimité.Marc est près de moi, calme, mais je perçois un léger tressaillement dans sa posture, un éclair de surprise qu’il s’efforce de contenir. Moi, mon estomac se noue, mes mains deviennent moites, mes doigts s’accrochent au rebord de mon sac comme pour m’ancrer à la réalité.— Marc… quelque chose… je sens… je sais pas…Il fronce légèrement les sourcils, scrutant la maison comme pour vérifier ce que je pressens déjà.— Qu’est-ce qu’il se passe ? murmure-t-il, la voix basse, inquièteJe ne peux répondre. Mon regard se tourne vers l’escalier, et là, je la vois. Cette femme de mauvaise orgues : Ophélie , elle descend lentement, chaque pas mesuré, c

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    ÉLODIELa semaine de lune de miel s’achève comme un souffle que l’on retient trop longtemps avant de revenir à la réalité, et pourtant chaque instant passé avec Marc semble s’être gravé dans ma chair, dans mes sens, dans ma mémoire, comme si l’océan avait emporté tous les doutes pour les remplacer par une chaleur étourdissante . Mais à présent le soleil s’élève au-dessus de nos têtes, implacable, et nous rappelle que nous devons retrouver notre maison, notre quotidien, et surtout la demeure où trois femmes m’attendent, chacune portant sur elle le poids de l’histoire de Marc, chacune détentrice d’une part de son univers que je n’ai encore qu’effleurée .Nous roulons côte à côte sur l’autoroute bordée d’arbres en fleurs, le vent entrouvre légèrement les vitres, et je sens l’odeur du cuir mêlée à celle des pins et de l’air salin, une odeur qui me rappelle la mer mais qui, paradoxalement, ne fait qu’accroître mon appréhension. Marc conduit en silence, son visage fermé, ses doigts crispé

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