Se connecterLe soleil matinal glissait doucement sur le visage d’Isalya Lysandre, traversant les rideaux de sa chambre comme un fil de lumière tiède. Elle ouvrit les yeux avec lenteur, son corps encore engourdi par le sommeil, son esprit flottant entre la torpeur et les souvenirs brûlants de la veille. La scène, le bar, et… lui. Tavrik
Un mélange d’excitation et de surprise la submergea. Elle n’aurait jamais imaginé vivre une telle soirée. Elle, prudente, réservée, sérieuse, s’était laissée emporter par un inconnu dans un salon privé du Blue Velvet. Et pourtant, ce n’était pas qu’une simple impulsion : il y avait quelque chose dans la façon dont il l’avait regardée, parlé, écoutée… quelque chose qui l’avait captivée.
Elle attrapa son téléphone, inspira profondément et appela ses parents. Sa voix trahissait un léger trouble, mais elle fit de son mieux pour paraître naturelle.
— Oui, maman… Oui, j’ai bien dormi… Non, je ne sors pas aujourd’hui, je vais juste me reposer. Après avoir raccroché, elle resta un long moment à fixer le plafond. Son esprit était encore envahi par les images et sensations de la nuit précédente.“Selyra va me tuer…” pensa-t-elle en riant nerveusement. Sa meilleure amie, qui la connaissait mieux que quiconque, allait forcément percevoir quelque chose dans sa voix, dans son regard.
Pour tenter de se calmer, elle se leva, prépara un petit-déjeuner tardif, laissa la musique emplir la pièce, et se plongea dans un roman. Mais à chaque page, ses pensées revenaient à lui : Tavrik, son sourire, son regard, la tension palpable dans ce salon privé. Chaque mot lu semblait imprégné de son souvenir.
En début d’après-midi, son téléphone vibra. Un message de Selyra :
Selyra 💫 : “Tu viens au café ? J’ai besoin de te parler et de ton humour.”
Elle sourit, un peu nerveuse. C’est moi qui ai besoin de parler… pensa-t-elle.
Selyra l’attendait à la terrasse, lunettes de soleil sur le nez et sourire malicieux.
— Tu es rayonnante, toi ! lança-t-elle dès qu’Isalya approcha. — N’importe quoi. — Oh que si. Il s’est passé quelque chose hier, avoue !Isalya esquissa un sourire, jouant avec sa tasse de café.
— Peut-être… — “Peut-être” ? répéta Selyra, faussement outrée. Toi, tu n’utilises jamais ce mot. D’habitude, c’est toujours “non, jamais” ou “oui, mais raisonnablement”. Donc, il y a anguille sous roche.Isalya éclata de rire, puis baissa les yeux.
— Promets-moi de ne pas hurler. — Je promets rien, mais parle.Elle inspira profondément.
— Hier soir… après avoir chanté avec les musiciens du bar comme nous le fessons souvent, j’ai rencontré quelqu’un. — Ah ! Je le savais ! Et alors ? — Et alors… je ne sais même pas comment c’est arrivé. C’était… intense. — Intense comment ? — Le genre d’intense que tu ressens une seule fois dans ta vie. On a parlé, ri, et… on s’est retrouvés dans un salon privé du bar.Selyra la fixa, bouche bée.
— Attends. Tu veux dire… ? — Oui. — Avec un inconnu ? — Oui. — Isalya ! cria-t-elle en posant sa tasse si fort que le café déborda légèrement.Les deux rirent, attirant quelques regards curieux autour d’elles.
— Tu réalises que c’était la première fois que je fais… ça ? murmura Isalya, à la fois gênée et émue. — Toi ? Première fois ? Avec un inconnu dans un bar ? Mon Dieu, je veux le numéro de ce mec, il a brisé la forteresse Isalya en une soirée !Selyra la regarda attentivement.
— Et toi ? Tu regrettes ? — Non… répondit-elle doucement. — Tu veux le revoir, hein ? Isalya haussa les épaules, mais son regard ne mentait pas. — J’en sais rien. C’était irréel… comme un rêve intense qui te laisse une marque.Selyra sourit.
— Alors profite de cette marque. Et si c’est plus qu’un rêve, il reviendra.Pendant ce temps, de l’autre côté de Paris…
Tavrik Drayce passait sa matinée à tourner en rond dans son appartement. Les femmes n’avaient jamais eu ce pouvoir sur lui. Habituellement, ses histoires étaient éphémères, sans conséquences. Mais cette fois… quelque chose était différent. La voix d’Isalya, son rire, ses gestes, la subtilité de son regard, tout le perturbait. Elle s’était imposée dans son esprit.
L’après-midi, il rejoignit ses deux amis, Kael et Léo, au bar habituel, un lieu plus élégant que le Blue Velvet.
— Alors ? lança Kael dès qu’il le vit arriver. — Alors quoi ? répondit Tavrik, feignant l’indifférence. — Ne joue pas au malin. Qu’en est-il de la chanteuse, et tu n’es pas rentré avec nous. — Il avait l’air très occupé, ajouta Léo en souriant.Tavrik leva les yeux au ciel, un sourire discret trahissant son trouble.
— Vous êtes lourds. — Allez, raconte. C’est qui, la chanteuse ? — Juste une fille. — “Juste une fille” ? répéta Kael, hilare. Tu veux dire, “la fille qui t’a fait disparaître pendant deux heures” ? Léo éclata de rire. — Et dans le salon privé, s’il vous plaît ! Monsieur voulait de l’intimité. C’est moi-même qui lui ai montré la porte, je n’aurais jamais cru qu’il s’y enfermerait pour discuter.Tavrik secoua la tête, amusé malgré lui.
— Vous êtes insupportables. — Mais t’es rentré comment ? demanda Kael en plissant les yeux. — j’ai appelé mon chaufeur bien sur puisque vous n’avaez meme pas daigner m’attendre. — Et t’as pris son numéro ? — Non.Un silence surpris tomba sur eux.
— Attends… t’es sérieux ? lança Léo. T’as passé la nuit avec elle et t’as même pas pris son contact ? — Ce n’était pas prévu. — Mec, t’es foutu, souffla Kael. — Foutu ? — Quand un mec comme toi parle d’une femme et regarde dans le vide en même temps, c’est fini.Tavrik esquissa un sourire, mais son regard trahissait une pensée profonde.
— C’est pas comme d’habitude. — Voilà. On y est, ricana Léo. Monsieur est touché.Il ne répondit pas. Kael et Léo se moquaient gentiment, mais il savait qu’ils avaient raison. Quelque chose avait changé en lui. Le souvenir de son sourire, la manière dont elle s’était mordue la lèvre avant de rire, sa pudeur mêlée d’audace… tout était resté gravé.
Paris s’illuminait doucement. Dans leurs univers respectifs, Isalya et Tavrik vivaient la même agitation, sans le savoir.
Elle, allongée sur son lit, casque sur les oreilles, écoutait la même chanson qu’au Blue Velvet. Elle revivait chaque geste, chaque mot, chaque regard. Lui, assis sur son balcon, un verre à la main, observait les lumières de la ville. La brise ramenait des souvenirs de la nuit précédente — la chaleur de sa voix, la douceur de sa présence.Aucun des deux ne pouvait dormir. Tous deux savaient que cette rencontre avait été plus qu’un simple hasard.
Isalya prit son téléphone, hésita, puis murmura :
— Il ne sait même pas que je m’appelle vraiment Isalya Lysandre.Au même moment, quelque part dans le XIe arrondissement, Tavrik murmurait :
— Si seulement je pouvais la revoir mais comment je sais juste qu’elle s’appelle Isalya.Un même souffle parcourut la ville, invisible mais brûlant.
Le début d’une obsession partagée. Une étincelle qui refusait de s’éteindre.Tavrik se réveilla ce lundi matin, encore prisonnier d’images qu’il n’avait pas cherché à convoquer.Le souvenir d’Isalya hantait ses pensées comme un parfum persistant : sa voix, son regard, la douceur féroce de ses gestes. Depuis ce week-end, il n’avait cessé de repasser la scène, encore et encore, comme un film impossible à effacer.Lui, Tavrik Drayce, connu pour son détachement et sa maîtrise de soi, ne reconnaissait plus le calme cynique qui faisait sa force. Une part de lui refusait d’admettre qu’une inconnue — une simple femme rencontrée dans un bar — puisse le troubler à ce point. Et pourtant, chaque respiration lui rappelait ce qu’il tentait d’oublier.Il passa une main sur son visage, soupira, et décida de céder à l’impulsion qui le tenaillait. Direction le Blue Velvet.Là où tout avait commencé.Le bar était déjà animé. La lumière tamisée, le son d’une guitare jazz, les rires étouffés… mais aucune trace d’elle.Tavrik entra, scruta la salle du regard, chaque table, chaque s
Le lundi matin s’annonçait comme tous les autres, du moins en apparence. Le soleil filtrait timidement à travers les stores du grand appartement d’Isalya Lysandre, dessinant sur les murs les reflets d’une journée qui s’éveillait. Le silence, seulement troublé par le ronronnement discret de la machine à café, contrastait avec le tumulte intérieur qu’elle s’efforçait d’apaiser.Assise sur son tabouret de cuisine, tasse en main, elle feuilletait distraitement les notifications de son téléphone : mails, rappels de réunions, un message de Selyra. Rien d’extraordinaire. Et pourtant, chaque vibration de l’écran semblait lui rappeler un écho de la veille.Le bar.Les lumières tamisées.Et ce regard. Celui de Tavrik.Elle inspira profondément, comme pour se ramener à la réalité. Aujourd’hui, elle devait se concentrer. Elle était analyste financière senior et gestionnaire de portefeuille dans une société d’investissement internationale — un poste exigeant, rigoureux, où la moindre erreur se pay
Le soleil matinal glissait doucement sur le visage d’Isalya Lysandre, traversant les rideaux de sa chambre comme un fil de lumière tiède. Elle ouvrit les yeux avec lenteur, son corps encore engourdi par le sommeil, son esprit flottant entre la torpeur et les souvenirs brûlants de la veille. La scène, le bar, et… lui. TavrikUn mélange d’excitation et de surprise la submergea. Elle n’aurait jamais imaginé vivre une telle soirée. Elle, prudente, réservée, sérieuse, s’était laissée emporter par un inconnu dans un salon privé du Blue Velvet. Et pourtant, ce n’était pas qu’une simple impulsion : il y avait quelque chose dans la façon dont il l’avait regardée, parlé, écoutée… quelque chose qui l’avait captivée.Elle attrapa son téléphone, inspira profondément et appela ses parents. Sa voix trahissait un léger trouble, mais elle fit de son mieux pour paraître naturelle.— Oui, maman… Oui, j’ai bien dormi… Non, je ne sors pas aujourd’hui, je vais juste me reposer.Après avoir raccroché, elle
Le Blue Velvet était un petit bijou de bar lounge niché au cœur de Paris. La lumière tamisée jouait sur les murs sombres, créant un halo doré autour des tables. L’odeur du bois ciré, mêlée à celle du café chaud et d’un soupçon de vin, flottait dans l’air.La musique pop-soul vibrait dans chaque recoin, rythmant les conversations et ponctuant les rires. C’était un endroit chaleureux, vivant, mais jamais impersonnel.Isalya était installée à sa table habituelle, un verre de vin rouge à la main, tapotant du pied sur le rythme. Elle suivait le chanteur principal avec un sourire amusé, ses yeux pétillant d’une énergie tranquille. Comme toujours, elle partageait ce refuge avec sa meilleure amie Selyra, mais ce soir, Selyra avait préféré passer la soirée avec son petit ami.Isalya était donc seule, un peu lasse de sa semaine de travail, mais prête à s’évader dans la musique.Au fil des notes, elle se leva sur un coup de tête. Le chanteur l’avait remarquée depuis quelques chansons et, avec un







