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Chapitre 6 — Première cliente

Author: Déesse
last update Last Updated: 2025-09-05 00:51:49

MARCO

Je me réveille tôt, les mains moites, le cœur battant trop vite. Pas une minute de sommeil. Mes pensées ont tourné en rond toute la nuit, oppressantes, insupportables. Le café que je prépare ne fait rien pour calmer l’angoisse qui me colle à la gorge. Mes doigts tremblent autour de la tasse.

Le téléphone vibre. Je sursaute. Un message de Claudia. Trois phrases sèches, tranchantes. Ce soir. Première cliente. Hôtel Orion. Sois prêt.

Je relis. Et soudain tout se complique. J’ai la bouche sèche, un goût métallique sur la langue.

Je passe la journée enfermé dans un brouillard. Je me change trois fois, incapable de me décider. Finalement, chemise noire, pantalon sobre, parfum discret. J’ai l’impression de me costumer pour un rôle qui me dépasse. Pas d’hésitation, pas de peur. Voilà ce qu’elle attend de moi. Mais à l’intérieur, je suis une plaie ouverte.

Quand j’arrive à l’hôtel, mes jambes sont lourdes comme du plomb. Le hall est vaste, saturé de marbre et de lumière. Trop propre, trop luxueux, presque obscène. La réceptionniste me tend une clé sans un mot. J’ai l’impression qu’elle sait. Que tout le monde sait.

L’ascenseur monte. Chaque étage me serre un peu plus la poitrine. Mon reflet dans le miroir me fixe, étranger. Qui est cet homme ?

Je frappe. La porte s’ouvre.

Elle est là. Quarantaine élégante, robe noire qui épouse ses formes, un parfum dense qui m’envahit. Ses yeux sont des lames. Elle me scrute comme si elle déshabillait mon âme.

— Marco, souffle-t-elle d’une voix basse, chaude. Bienvenue.

Je hoche la tête, muet. Elle me tend une coupe de champagne. Mes doigts tremblent quand je l’attrape.

On parle. Non, elle parle. Longuement. Son travail, ses réussites, ses nuits blanches, sa solitude. J’acquiesce, je pose des questions calculées, comme Claudia m’a appris. Elle aime ça. Sa voix ralentit, se voile. La distance se réduit.

Puis, sans prévenir, ses lèvres se posent sur les miennes. Un choc. Mon estomac se tord. Ma femme… L’image me lacère. Mais la voix de la cliente me tire brutalement :

— Tu n’es pas là, Marco…

Un reproche glissé comme une caresse.

— Excuse-moi…

Je l’embrasse plus fort, avec une faim soudaine, comme pour étouffer ma propre culpabilité. Ses mains m’arrachent la chemise, les boutons volent. Je l’imite, fébrile. Sa peau est ferme, satinée, chaude. J’écrase ses seins entre mes doigts, elle gémit, bascule la tête en arrière.

Elle descend, s’agenouille devant moi. Ses yeux restent accrochés aux miens tandis que ses doigts ouvrent ma braguette. Mon sexe surgit, raide, tendu par la nervosité et le désir mêlés. Elle le saisit, le caresse, puis l’engloutit d’un coup. Ma respiration se brise.

Sa langue me tourne autour, suce, aspire. Elle me tient prisonnier de sa bouche.

— Putain…

Un gémissement m’échappe. Je lutte pour me retenir, mais elle accélère, maîtrise chaque mouvement. Ma volonté craque. J’explose, incapable de retenir la décharge brûlante qui jaillit au fond de sa gorge. Elle avale, jusqu’à la dernière goutte. Puis elle se redresse, essuie ses lèvres, me sourit avec insolence.

— Tu es délicieux, murmure-t-elle avant de m’embrasser.

Je goûte ma propre semence sur sa langue. Dégoût et excitation entremêlés.

Elle sort un préservatif, me le tend comme une offrande. Mes mains tremblent quand je le déroule.

Elle se tourne, se met à quatre pattes, robe glissée au sol. Son cul rebondi me nargue. Je le caresse, j’écarte doucement, je frôle sa fente humide. Elle gémit, suppliante déjà.

— Prends-moi, Marco…

Je m’enfonce d’un seul coup. Elle hurle, agrippe les draps.

— Oui ! Encore !

Je cogne. Brutal. Mes mains serrent ses hanches, mes coups résonnent dans la chambre. Son dos ondule, ses seins ballottent sous l’impact. Ses cris montent, se brisent, emplissent l’air.

— Plus fort !

Je frappe, encore et encore, jusqu’à sentir son corps se tordre sous moi, ses tremblements incontrôlables. Elle jouit violemment, son sexe se serre sur ma queue, m’arrache le souffle.

Je continue, marteau contre enclume, jusqu’à m’écrouler moi aussi, me vider en elle, haletant, écrasé par le poids de l’instant.

Elle tombe sur le lit, les cheveux en bataille, la peau moite, mais son sourire est victorieux. Elle attrape une enveloppe sur la table, me la tend.

— Tu étais parfait…

Je prends l’argent, glacé jusqu’aux os. Je regarde mes mains, mes bras, mon corps. Mais ce n’est plus moi. C’est un autre.

Une ligne franchie. Une marque brûlée dans ma chair. Une cicatrice qui ne disparaîtra jamais.

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