Le courage brisé

Le lendemain matin, Brigitte se réveilla chez Alicia, le visage encore marqué par les larmes.

Elle savait qu’elle ne pouvait plus fuir.

Elle devait parler à son père.

Alicia lui posa une main sur l’épaule.

— Tu peux le faire, Brigitte. Tu dois dire la vérité. Il doit savoir ce que Julien et Clarisse t’ont fait.

Brigitte inspira profondément.

— Oui… je dois le dire. Même si je sais déjà comment il va réagir…

Elle se rendit dans la grande maison familiale. Le jardin était silencieux, presque étouffant.

Son père était assis dans le salon, lisant son journal.

Il leva les yeux, surpris.

— Brigitte ? Pourquoi tu viens à cette heure-là ?

Brigitte sentit sa gorge se serrer.

— Papa… j’ai quelque chose de grave à te dire.

Il posa son journal, soupira comme s’il s’attendait déjà à quelque chose de décevant.

— Je t’écoute. Vas-y, parle.

Brigitte rassembla tout son courage.

— Julien… m’a mise à la porte hier soir.

Son père ne réagit pas.

Elle poursuivit, la voix brisée :

— Et j’ai découvert des photos… des photos de Julien avec… avec Clarisse.

Pour la première fois, son père fronça les sourcils.

— Clarisse ? dit-il, étonné.

— Oui. Ils… ils ont une relation derrière mon dos. Et Julien m’a frappée. Il m’a chassée, papa. J’étais dehors à 22h avec ma valise… enceinte.

Elle s’attendait à un cri, une colère, une réaction de protection.

Mais il resta froid, immobile.

— Alors tu veux que je fasse quoi ? dit-il calmement.

Brigitte cligna des yeux, abasourdie.

— Papa… je… je t’annonce que Julien me trompe avec Clarisse ! Ta fille ! Et il m’a mise dehors ! Je pensais que… tu allais me soutenir…

Il s’appuya contre son fauteuil, les bras croisés.

— Brigitte, c’est ta vie privée. Tu t’es mariée avec lui, pas moi. Je ne vais pas me mêler de votre histoire de couple.

Brigitte sentit son cœur se déchirer.

— Papa… je suis ta fille. Je suis enceinte. J’ai été battue hier soir…

Il leva une main pour l’interrompre.

— Ça suffit. Je ne veux pas de drames ici. Je vais juste… parler avec Clarisse. Je veux comprendre ce qu’elle a fait. Mais toi… gère ton mariage. Je ne peux rien pour toi.

Silence.

Un silence qui écrasa Brigitte comme un coup de poing.

Ses mains tremblaient.

Elle murmura :

— Donc… tu ne vas rien faire ? Rien du tout ?

Il haussa les épaules.

— Que veux-tu que je fasse ? Julien n’est pas mon enfant. Et Clarisse est majeure. Je peux seulement lui parler. C’est tout.

Puis il ajouta, froidement :

— Tu as toujours été trop émotive. C’est sûrement un malentendu.

Brigitte sentit ses jambes flancher.

---

Brisée une seconde fois

Elle sortit de la maison en titubant, les larmes lui brouillant la vue.

— Même maintenant… même après ça… tu me rejettes encore, papa… murmura-t-elle.

Son téléphone vibra.

Un message d’Alicia :

“Comment ça s’est passé ? Tu veux que je vienne te chercher ?”

Brigitte respira difficilement.

— Oui… viens. Je n’ai plus de force.

Elle comprit alors quelque chose de terrible :

Elle ne pouvait compter que sur elle-même.

Ni Julien.

Ni Clarisse.

Ni son propre père.

Son cœur se resserra, mais au fond d’elle, une petite flamme commença à naître.

La flamme de la femme qui allait se relever.

Pour elle.

Pour son enfant.

Clarisse était tranquillement assis dans le salon de Julie lorsque son téléphone vibre il elle reçoit une notification du message de son père (je à te parler c'est entre nous deux je t'attends dans mon bureau pour l'instant,elle se prépare et prend son sac direction ou bureau de son père 

Dès qu'elle arrive 

— CLARISSE !  Tu peux me dire ce que tu as fait à ta sœur ?

Elle sursauta. Elle n’avait jamais entendu son père crier ainsi.

Elle descendit lentement les escaliers et trouva son père dans son bureau, les bras croisés, le visage rempli d’une déception amère.

— Papa… qu’est-ce que j’ai fait ?

Il frappa violemment la table.

— NE ME PARLE PAS AVEC CETTE INNOCENCE !

— Je viens d’apprendre ce que tu as fait à ta sœur !

Clarisse pâlit.

— Papa… je… c’est pas…

— TU TE TAIS !

Sa voix trembla de colère.

— Moi qui pensais que c’était toi l’enfant qui me soutiendrait quand je n’aurai plus de force… Je pensais que c’était toi qui serais mon aide, ma fierté, ma réussite !

Son souffle était court.

— Et regarde ce que tu m’as fait. Avec le mari de ta propre sœur ! Tu n’as aucune honte ? Tu n’as aucun respect ?

Clarisse serra les dents.

— Papa, c’est toi-même qui m’as élevée comme ça ! Tu m’as toujours dit que j’étais la meilleure. Tu m’as toujours mise devant Brigitte ! Tu m’as toujours dit que je méritais le meilleur ! Alors oui, je serai la femme d’un homme riche ! Je ne mérite pas—

— FERME-LA, IDIOTE !

La pièce trembla sous la violence de sa voix.

— Riche ? C’est ça ton rêve ? Détruire la vie de ta sœur pour un homme sans dignité ?

Il la pointa du doigt, les yeux rouges de rage.

— Je t’ai élevée pour être forte, pas pour devenir une honte pour cette famille !

Clarisse éclata en cri :

— Papa, je ne t’aime plus ! Je suis fatiguée de suivre tes règles ! Laisse-moi vivre ma vie !

Cette phrase tomba comme un coup de massue.

Le père recula d’un pas.

Ses lèvres tremblèrent.

Il mit une main sur son front comme s’il venait de recevoir un choc violent.

Sans un mot, sans un dernier regard, il retourna s’asseoir dans son grand fauteuil en cuir.

Ses épaules s’affaissèrent.

Pour la première fois, Clarisse vit son père vieillir d’un seul coup.

Elle partit en claquant la porte, le cœur rempli de colère…

…laissant derrière elle un homme brisé, silencieux, effondré dans son bureau.