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Le choc des vérités

Autor: Seth
last update Última atualização: 2025-12-05 16:07:49

Le choc des vérités

Après les coups et l’humiliation du matin, Brigitte monta lentement les escaliers. Chaque marche était un effort. Elle sentait encore la brûlure sur sa joue, mais ce n’était rien comparé à la douleur dans son cœur.

Arrivée dans sa chambre, elle referma la porte à clé. Comme une barrière fragile entre elle et ce monde qui la blessait. Elle se changea mécaniquement, optant pour une robe en soie bleu nuit. Elle prit son sac, son ordinateur, et descendit sans un mot.

Elle croisa sa belle-mère dans le couloir. Adèle ne la regarda même pas. Elle fixait la télé, son téléphone à la main. Brigitte força un sourire.

— Bonne journée, maman.

Pas de réponse.

Brigitte soupira. Elle monta dans sa voiture, démarra, et prit la route du travail. L’air de la climatisation caressait doucement son visage, mais son esprit était ailleurs. Son bébé. Julien. L’annonce. Tout cela la rendait fébrile, mais elle voulait rester forte. Elle devait tenir, au moins jusqu’à ce que Julien rentre. Il fallait qu’elle lui parle.

Mais ce qu’elle ignorait, c’est que la guerre avait déjà commencé derrière son dos.

---

Pendant ce temps, dans le salon…

Adèle composa le numéro de son fils, les doigts tremblants d’énervement. Il décrocha presque aussitôt.

— Allô, maman ?

— Julien, ta femme est enceinte. Tu m'entends ? Cette idiote a osé tomber enceinte sans ton autorisation.

Un silence au bout du fil. Puis une voix glaciale :

— C’est donc sa décision ? Très bien. Je vais la corriger.

— Tu fais bien, mon fils. Elle croit que ce mariage lui donne tous les droits. Elle doit redescendre.

— Je prends le vol de 11h. Je serai à la maison dans l’après-midi.

Adèle sourit, satisfaite.

— Je t’attends. Ne t’inquiète pas, je la surveille.

---

Il était 15h quand Brigitte sentit un vertige soudain. Assise dans son bureau, elle porta une main à son front. Une forte nausée lui serra l’estomac. Elle se leva, chancela légèrement, puis prit sa décision : elle devait rentrer.

Elle appela sa secrétaire.

— Préviens que je pars plus tôt aujourd’hui. J’ai besoin de repos.

Elle prit la route en silence. Le ciel était gris, lourd, comme si lui aussi pressentait la tempête à venir.

Arrivée chez elle, elle entra doucement, comme pour éviter de déranger. Adèle était dans le salon, toujours sur le même fauteuil. La télévision tournait, mais elle ne la regardait pas vraiment. Elle savait.

Brigitte s'approcha.

— Bonsoir maman.

Aucune réponse. Pas même un regard.

Brigitte ne s’en formalisa pas. Elle monta directement dans sa chambre, posa son sac, et s’allongea quelques minutes. Elle sentit son téléphone vibrer. Un message. D’un numéro inconnu.

Elle fronça les sourcils. Curieuse, elle ouvrit le message.

Il n’y avait qu’un mot écrit :

"Regarde ce que tu ne devais jamais voir."

Puis cinq photos en pièces jointes.

Elle cliqua sur la première.

Son cœur s’arrêta net.

Julien. Dans un lit. Torse nu. Enlaçant une femme… dont le visage lui était étrangement familier.

Elle agrandit la photo suivante. La même femme. Nue, à moitié couverte d’un drap, endormie contre Julien.

Elle ouvrit la troisième.

Et là… elle comprit.

C’était sa demi-sœur. Clarisse.

La bouche de Brigitte s’ouvrit, mais aucun son n’en sortit. Son téléphone tomba au sol. Ses mains tremblaient. Une douleur sourde lui perça la poitrine.

— Non... non, ce n’est pas possible… pas elle… pas Julien…

Elle recula jusqu’au lit, s’effondra sur le matelas. Les larmes coulaient déjà. Brûlantes. Incontrôlables.

Elle murmura, comme pour se convaincre que ce n’était qu’un cauchemar.

— Ils m'ont trahie… tous les deux. Ma propre sœur… Mon propre mari…

Elle attrapa de nouveau son téléphone, les mains tremblantes, et regarda l’heure. 15h47.

Et c’est là qu’elle réalisa.

— Il est déjà rentré… Il est ici.

Elle se releva brusquement, essuya ses larmes, ouvrit la porte, descendit les escaliers en titubant.

— Maman ? appela-t-elle. Julien est rentré, pas vrai ?

Adèle, toujours assise dans le salon, leva lentement les yeux vers elle, un sourire froid au coin des lèvres.

— Tu le sauras bien assez tôt.

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