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LE SILVANIEN ET LE LOUP
LE SILVANIEN ET LE LOUP
Penulis: Déesse

Chapitre 1 : L'Héritage des Ombres

Penulis: Déesse
last update Terakhir Diperbarui: 2025-12-02 22:41:56

Léo

Le train grince et halète avant de s’immobiliser dans un dernier souffle de vapeur. La gare de Saint-Sylvain n’est qu’un quai de pierre morne, posé comme un après-pensée à la lisière d’une mer verte de sapins. Je descends, mon unique valise à la main, l’air frais du soir me saisissant à la gorge. Il sent la terre mouillée, la résine et quelque chose d’autre, de fauve, que je ne peux nommer.

La maison de mon grand-oncle Alban est encore à deux kilomètres. Je commence à marcher sur le chemin de terre, les bras couverts de frissons. Le soleil se meurt derrière la crête des arbres, et les ombres s’allongent, devenant denses et hostiles.

C’est alors que le premier hurlement déchire le silence.

Un son à glacer le sang, primitif, qui semble vibrer dans mes os. Il est suivi par un chœur d’autres voix, plus lointaines. Une meute. Mon cœur se met à battre la chamade, un piétinement animal dans ma poitrine. Je presse le pas, mes yeux essayant de percer l’obscurité naissante entre les troncs.

Et c’est là que je le vois.

Plus grand, plus massif qu’un loup normal. Pelage gris et ombre, et des yeux… des yeux qui brûlent d’un feu jaune. Il est là, immobile, à une vingtaine de mètres, me fixant. Son regard n’est pas simplement bestial. Il est intelligent, perçant. Il me scrute, il me pèse. La peur me cloue sur place, une odeur aigre de transpiration montant à mes narines. Nous restons ainsi, un long moment, dans un face-à-face silencieux et terrifiant. Puis, avec un grognement sourd qui résonne dans ma cage thoracique, il tourne la tête et disparaît dans l’épaisseur du bois, aussi silencieusement qu’il était apparu.

Je reste un moment pantelant, avant de reprendre ma marche, presque en courant cette fois.

La maison est telle que je l’imaginais : de pierre, isolée, les volets fermés comme des paupières mortes. La clef rouillée grince dans la serrure. L’intérieur sent le renfermé, la poussière et les souvenirs. Après une inspection rapide, trop épuisé et secoué pour penser à manger, je me laisse tomber sur le lit étroit de la chambre d’amis, espérant que le sommeil chasse les visions de loups aux yeux de feu.

Mais le sommeil n’apporte aucun répit.

Je rêve. Je marche dans une forêt luxuriante, baignée d’une lumière dorée. Un chant mélodieux, à la fois voix et son de flute, m’attire plus profondément. Je m’enfonce dans un sous-bois où les fougères caressent mes jambes. Soudain, la végétation s’écarte, révélant une clairière.

Un homme… ou quelque chose qui lui ressemble… est là, adossé à un arbre colossal. De sa chevelure brune émergent des bois de cerf élancés, luisant comme de l’ébène poli. Sa peau, d’un ton chaud de terre cuite, est parcourue de fines veinures semblables à de l’écorce. Il est nu, et son corps est une sculpture de muscle et de grâce sauvage. Il se tourne vers moi, et ses yeux sont verts comme la mousse au printemps.

Il ne dit rien. Il tend simplement une main, un sourire paisible et antique aux lèvres. Une sérénité, une attraction magnétique que je n’ai jamais connues m’envahissent. Je tends ma main pour la saisir…

CRAC.

Je me réveille en sursaut, assis dans mon lit, le cœur battant à tout rompre. La sueur froide trempe mon t-shirt. Le bruit provenait de l’extérieur. Je me lève, les jambes tremblantes, et me dirige vers la fenêtre.

Je écarte le rideau d’un doigt hésitant.

Dehors, dans la pâleur de l’aube, il est là. Le loup. Non, l’homme. Les deux.

Il est agenouillé dans le jardin, à la lisière des arbres. Son dos est large, musclé, parcouru de cicatrices palpitantes. Ses épaules sont tendues. Il tourne légèrement la tête, et je vois son profil sauvage, ses yeux dorés qui luisent d’une lueur intérieure. Il a le visage marqué par une lutte intérieure, une douleur brute.

— Je ne te veux pas de mal.

Sa voix est rauque, un grondement à peine articulé, qui porte pourtant jusqu’à moi à travers la vitre, comme s’il parlait directement dans mon esprit.

Je recule d’un pas, choqué. La peur et une fascination morbide se livrent un combat en moi.

— Laisse-moi tranquille, murmuré-je, sans même être sûr qu’il m’entende.

Un grognement, plus proche d’un rire amer, me répond.

— Trop tard. Tu es ici. Tu sens… Tu sens comme l’autre rive. Comme la fin de la tempête.

Il se lève alors, sa silhouette se découpant, imposante et menaçante, contre la forêt qui s’éveille.

— Je reviendrai. Je m’appelle Elias.

Et sur ces mots, il se fond dans l’obscurité des bois, laissant derrière lui un silence lourd de promesses et de menaces. Je reste figé, le front contre la vitre froide, sachant au plus profond de moi que ma vie venait de basculer dans un monde dont je ne connaissais ni les règles, ni les dangers. Un monde qui contenait à la fois un loup-garou nommé Elias… et le souvenir brûlant d’un esprit des bois aux yeux de mousse.

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