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Penulis: Segnora
last update Terakhir Diperbarui: 2025-05-08 21:24:00

Isabela pénétra dans une pièce adjacente au salon, où elle aperçut une silhouette stricte, presque impérieuse. Une femme d’âge mûr, vêtue d’une robe de lin sombre, se tenait là, les bras croisés, l’air sévère. Elle se présenta d’une voix glaciale :

— Señora Amparo, dit-elle, en la toisant de haut. Je suis la gouvernante ici. Bienvenue dans la maison des Alcaraz.

Isabela esquissa un sourire poli, mais l’accueil n’avait rien de chaleureux. La gouvernante la regarda brièvement, puis détourna le regard, comme si elle jugeait inutile de lui accorder plus d’attention. Un frisson d’inconfort traversa Isabela. Elle avait l'impression d'être observée, jugée. Chaque mouvement de la gouvernante semblait calculé pour rappeler à Isabela qu'elle n'était qu'une intruse dans cette maison empreinte de secrets et d'obscurité.

Les domestiques qui s’affairaient autour de la maison, occupés à leurs tâches, semblaient tout aussi distants, voire fuyants. Chaque fois qu'Isabela s’approchait d’eux, leurs yeux se baissaient ou se tournaient précipitamment ailleurs. Un homme en uniforme passa près d’elle et, au dernier moment, fit volte-face, évitant son regard. La scène se répétait encore et encore. Leurs gestes étaient rapides, presque nerveux, comme s’ils tentaient d’éviter toute interaction. L’ambiance, déjà lourde, semblait se charger d’une tension invisible.

Elle jeta un coup d’œil à Rogelio, le chauffeur, qui était en train de décharger des bagages de la voiture. Contrairement aux autres, il la fixa brièvement, avant de lui offrir un sourire timide, comme si sa présence l’étonnait, mais sans crainte. Cela surprit Isabela. Au moins, il n’évitait pas son regard. Elle s’avança un peu, brisant ainsi le silence de la pièce.

— Vous semblez être le seul ici à ne pas me fuir, observa-t-elle avec un léger sourire.

Rogelio haussait les épaules, l'air détendu malgré l'atmosphère pesante autour d’eux.

— Je n'ai aucune raison de vous éviter, Señora, répondit-il d’un ton calme. Je suis là pour vous aider, et c’est tout ce qui compte.

Isabela se sentit un peu plus à l’aise en entendant ces mots. Au moins, il semblait authentique, sans masque. Il n'y avait aucune animosité dans son regard, seulement une forme de curiosité tranquille. Cela contrastait tellement avec la froideur de la gouvernante et l’évitement des autres domestiques.

Elle hocha la tête et décida de poursuivre la conversation avec lui.

— Il semble que tout le monde ici ait peur de moi, dit-elle en observant les domestiques s’éclipser silencieusement. Est-ce toujours comme ça, ou est-ce moi qui dérange ?

Rogelio secoua la tête, un sourire qui frôlait l'amusement effleurant ses lèvres.

— Je ne dirais pas que vous les dérangez, Señora. Plutôt… qu’ils sont très respectueux de la famille Alcaraz et de ses règles. Il marqua une pause. Ils ont peur de ce qui ne se dit pas ici, vous comprenez ?

Isabela le fixa intensément, intriguée. Il avait l’air de savoir beaucoup plus qu’il n’en disait. Elle décida de ne pas insister, mais une petite graine de suspicion germa dans son esprit.

— Je vois… dit-elle enfin. Merci pour votre honnêteté, Rogelio.

Il acquiesça de la tête, puis se détourna pour retourner à son travail. Isabela, quant à elle, resta un instant à observer les domestiques qui continuaient de se mouvoir avec discrétion autour d’elle. Leur silence et leurs regards évitants n’étaient pas qu’une simple marque de respect envers la famille Alcaraz. Il y avait là quelque chose de plus… un poids, un secret qu'ils tentaient tous de dissimuler.

Elle se retourna vers la gouvernante, qui l’observait toujours sans chaleur. L’air de la maison Alcaraz était lourd de non-dits, et chaque visage semblait porter une part de mystère. Mais un sentiment persistant de mal-être continuait de la hanter. Isabela n’était pas simplement une invitée ici ; elle était une étrangère, et cette maison semblait bien plus dangereuse qu'elle ne l'avait imaginé.

Isabela suivit la gouvernante à travers des couloirs sombres, aux tapisseries fanées et aux murs décorés de portraits anciens. L’atmosphère semblait encore plus oppressante à mesure qu’ils s’éloignaient des pièces principales, jusqu’à ce qu’elle atteigne une aile isolée du manoir. La lumière était tamisée, et un silence pesant régnait dans l’air.

La gouvernante s'arrêta devant une porte en bois massif, à moitié ouverte, et lui indiqua d'un geste sec d'entrer.

— Voici votre chambre, Señora, dit-elle, sans un sourire.

Isabela entra sans se faire prier, mais un malaise l’envahit immédiatement. La pièce était grande mais austère. Les murs étaient tapissés de motifs anciens, une teinte de rouge fané donnant à la pièce une atmosphère de temps révolu. Le lit à baldaquin en bois sculpté trônait au centre, couvert de draps en lin blanc, mais la finition semblait altérée par les années. Les rideaux en velours, épais et sombres, balançaient légèrement au gré d’une brise invisible, créant une sensation de claustrophobie.

Un ancien miroir à cadre doré se tenait dans un coin, et l’armoire en bois, qui semblait tout droit sortie d’un autre siècle, grinçait chaque fois qu’Isabela l’effleurait. L’air était lourd, presque stagnant, comme si la pièce avait été laissée de côté, ignorée pendant des décennies. Elle n’aurait pas été surprise si des poussières anciennes s’étaient accumulées sur les meubles. Mais l’aspect le plus frappant était l'absence totale de personnalisation. Aucune touche de confort moderne, aucune image ou souvenir personnel. C’était une chambre de passage, un endroit où l’on ne voulait pas que l’on s’attarde.

Isabela se laissa tomber sur le lit avec un soupir, observant les rideaux qui tombaient en cascades sombres autour d’elle. Une sensation étrange l'envahit, comme si on lui avait assigné cet endroit pour la tenir éloignée du cœur même de cette maison. Était-ce une chambre pour les invités, ou une manière subtile de l’isoler ? Quelque chose lui disait qu'on ne voulait pas qu'elle s’imprègne trop de l’âme de cette maison. On préférait la garder à l'écart, loin des pièces où se tramaient les mystères du passé.

Elle s'approcha de l’armoire, l’ouvrant lentement. À l’intérieur, seulement quelques vêtements d’appoint en tissus usés et quelques couvertures qui avaient l'air de n’avoir pas été touchées depuis des années. Ce n’était pas une chambre pour quelqu’un d'important, mais plutôt pour quelqu’un qu’on ne voulait pas voir ou entendre. Son regard se tourna vers la fenêtre, où la mer, brillante sous le soleil couchant, apparaissait au loin. Il y avait quelque chose d’irréel dans ce paysage, comme un décor figé dans le temps.

Elle s'assit sur le lit, les mains serrées autour des souvenirs de sa mère. Le collier, la photo, la carte postale. Tout cela semblait plus lourd maintenant, comme un fardeau qu’elle ne pouvait plus ignorer. Pourquoi l’avaient-ils envoyée ici, si loin de tout ce qui lui était familier ? Pourquoi cette chambre isolée, loin de l'agitation des autres pièces ?

Elle posa le collier sur la table de nuit, et son regard se fixa sur la porte, l'impression étrange que quelque chose d'invisible l’observait, la jugeait, comme si cet endroit était bien plus qu'une simple demeure – comme si chaque objet, chaque mur, chaque silence, avait une histoire qu'elle n'était pas prête à découvrir.

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