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Author: Segnora
last update Last Updated: 2025-05-08 21:22:13

Isabela se leva de sa chaise, son esprit tourbillonnant d’incertitudes. Le nom Alcaraz tournait en boucle dans sa tête, comme une mélodie dérangeante qu’elle ne pouvait arrêter. Elle savait qu'il lui fallait des réponses, et la seule personne qui pourrait l'aider n’était autre que sa tante Rosa.

Avec une détermination mêlée d'angoisse, elle attrapa son téléphone, hésita un instant, puis composa le numéro. Le tonnage familier de la sonnerie accentuait l'angoisse qui pesait sur ses épaules. Lorsque sa tante répondit enfin, sa voix douce mais ferme résonna dans l'écouteur.

— "Isabela, ma chérie, ça va ?"

Isabela se mordilla la lèvre. Ce n’était jamais facile de poser des questions délicates à Rosa. La vieille femme était un pilier dans sa vie, mais ses silences avaient toujours créé un fossé entre elles, un fossé qu’Isabela n’avait jamais osé franchir.

— "Tante Rosa, j’ai reçu une lettre aujourd’hui, d’un notaire à Palawan. Il parle d’un certain Don Fernando Alcaraz et de… un héritage. Mais je ne comprends rien."

Un silence lourd s’installa de l’autre côté du fil. Isabela sentait son cœur battre plus vite, son instinct lui disant que quelque chose clochait. Rosa ne réagit pas immédiatement, comme si elle pesait chaque mot avant de répondre.

— "Palawan... Alcaraz. Il y a longtemps que je n’ai pas entendu ce nom."

Isabela haussait les sourcils, un frisson la parcourant. Elle se souvint que sa tante n’avait jamais été particulièrement loquace sur le passé de sa mère. Mais elle avait aussi toujours semblé fuir le sujet. Pourquoi, maintenant, ce nom résonnait-il si fortement ?

— "Qu’est-ce que tu veux dire par 'longtemps' ?" demanda Isabela, sa voix plus pressante.

Rosa soupira, son ton devenant plus grave, plus hésitant.

— "Ta mère... Elle a vécu à Palawan avant que tu naisses. C’était il y a trente ans, peut-être un peu plus. Elle y a travaillé un temps dans une plantation, je crois. Mais elle ne m’a jamais raconté en détail."

Isabela sentit une douleur familière dans la poitrine, celle d'un passé qu’on lui avait toujours caché. Mais elle insista, n’acceptant pas les vagues réponses.

— "Et après ? Qu’est-ce qui s’est passé ?"

Rosa s’éclaircit la gorge, comme si elle se préparait à révéler quelque chose de difficile à dire.

— "Elle est revenue... changée. Pas comme avant. Elle n’a jamais parlé de l’homme qui t’a conçue. Ni de l’endroit où elle avait été, ni des raisons. Elle m’a juste dit que... que tu étais sa plus grande bénédiction."

Les mots durs de Rosa s'enfoncèrent dans l’esprit d'Isabela comme des clous. Sa mère... cet homme. L’idée qu’elle portait un secret aussi lourd, quelque chose qui semblait lié à Palawan, la perturbait profondément.

— "Pourquoi n’as-tu jamais insisté pour savoir ?" demanda Isabela, sa voix trahissant une blessure qu’elle avait enfouie depuis trop longtemps.

Rosa resta silencieuse un moment, comme si elle pesait soigneusement ses paroles.

— "Je voulais, bien sûr. Mais ta mère... elle était fragile après. Et elle refusait d’en parler. Alors je me suis contentée de l’aimer, d’être là pour toi."

Le ton de Rosa, aussi doux que toujours, rendait la situation encore plus étrange. Isabela comprenait, mais la douleur de cette vérité incomplète la rongeait. Pourquoi n’avait-elle jamais questionné sa mère ? Pourquoi n’avait-elle jamais exigé plus de réponses ?

— "Tante Rosa, je dois aller à Palawan. J’ai l’impression que ce passé me rattrape. Peut-être que cette histoire a quelque chose à voir avec moi."

Rosa soupira profondément de l'autre côté du fil.

— "Si tu y vas, prends garde, ma chérie. Les Alcaraz sont des gens puissants. Et il y a des choses qui sont mieux laissées dans le passé."

Les mots de Rosa résonnaient comme une mise en garde, mais Isabela savait au fond d’elle que l’ignorance ne ferait qu’aggraver le mystère. Le passé de sa mère, les secrets autour de sa naissance... tout ça l’appelait, et elle n’avait d’autre choix que de répondre à l’appel.

— "Je prendrai garde, tante. Merci."

Isabela raccrocha, son regard fixé sur l’horizon, perdu dans des pensées sombres. Les questions qui s’étaient accumulées dans sa tête devenaient trop lourdes à ignorer. Si Palawan détenait la clé de son identité, elle devait y aller. La décision était prise.

---

Plongée dans un tourbillon d’émotions contradictoires après sa conversation avec sa tante, Isabela se dirigea vers son appartement, déterminée à remettre de l'ordre dans les bribes de son passé. La lettre mystérieuse de Me Ruben Santos et les révélations de Rosa l’avaient perturbée, mais elle savait que pour avancer, elle devait plonger plus profondément dans ses souvenirs, là où la vérité semblait se cacher.

Elle se dirigea vers un tiroir du bureau, celui qu’elle avait toujours évité d’ouvrir. Ce tiroir était une relique du passé, contenant des souvenirs que sa mère n’avait jamais voulu qu’elle explore : des lettres, des photographies, des objets qui lui rappelaient une époque qu’elle n’avait jamais connue. Un léger frisson la traversa alors qu’elle ouvrait le tiroir et en sortait son contenu. Chaque objet semblait lui murmurer des secrets depuis longtemps enfouis.

Le premier objet qu’elle saisit fut un collier en perles fines. Un simple bijou, mais qui lui était familier. Elle se souvenait de sa mère le portant souvent. Il était toujours là, en dépit des années, comme une partie d'elle-même qui refusait de disparaître. L'odeur subtile du parfum de sa mère, ce mélange de lavande et de bois de santal, semblait encore imprégnée dans les perles. Un frisson parcourut son échine. Pourquoi sa mère lui avait-elle donné ce collier, alors qu'elle n’en parlait jamais ?

Puis, un autre objet attira son attention : une vieille photo en noir et blanc d'une plage déserte. La photo était abîmée, les bords jaunis par le temps. Elle distinguait à peine sa mère, jeune, sur cette plage lointaine, le regard perdu dans l'horizon, une silhouette floue au loin, mais pas un visage. Aucune explication n’accompagnait cette image, rien qui ne pourrait lui fournir des indices sur ce qu'elle était censée voir.

Isabela hésita. Pourquoi sa mère avait-elle gardé cette photo ? Et pourquoi cette plage semblait-elle si familière, bien que l’endroit lui fût inconnu ?

En dessous de la photo, elle découvrit une carte postale. L’écriture était soignée, mais l’adresse, comme le message, étaient partiellement effacés. Elle parvint cependant à déchiffrer quelques mots à peine lisibles : "Palawan... un endroit magnifique, mais dangereux... tout doit rester caché." Les lettres tremblaient légèrement, comme si sa mère elle-même avait hésité avant de les écrire.

Ce message énigmatique fit battre son cœur plus fort. "Tout doit rester caché." Pourquoi ? Et pourquoi Palawan ? Pourquoi ce lieu, toujours lié à ce nom qu’elle avait à peine entendu, était-il au centre de tout cela ?

Enfin, au fond du tiroir, elle trouva une annonce déchirée. Le papier était fragile et usé par le temps. C’était une offre d’emploi, datant de l’époque où sa mère avait vécu à Palawan. Le titre était marqué en lettres majuscules : "Maison Alcaraz cherche personnel pour la plantation. Expérience dans l’hôtellerie et les services requis." Un numéro de téléphone et une adresse à Palawan étaient inscrits, mais le reste du texte était partiellement effacé.

Les mots "Maison Alcaraz" frappèrent Isabela comme une révélation, aussi nette que le froid qui lui serra la gorge. Sa mère avait travaillé pour les Alcaraz ? Pourquoi ne lui en avait-elle jamais parlé ? Et pourquoi cette annonce semblait-elle si soigneusement conservée dans un coin oublié de ses affaires ?

Isabela se leva brusquement, la tête pleine de pensées confuses. Ces objets, ces indices, la rapprochaient-elle vraiment de la vérité ? Ou était-ce juste une accumulation de souvenirs vides qui l’éloignaient encore plus de la réalité ?

Elle rangea tout soigneusement, mais une détermination nouvelle s’était formée en elle. Elle n'avait plus le choix. Elle devait aller à Palawan, affronter les Alcaraz et découvrir ce que sa mère avait caché.

---

Isabela se tenait devant son miroir, les yeux plongés dans son reflet. Le collier de sa mère reposait dans sa main, et la photo de la plage, légèrement froissée par ses doigts, était maintenant posée sur le comptoir de la cuisine. Elle n’avait pas dormi, l’esprit agité par les objets qu’elle venait de découvrir. Chaque indice semblait l'attirer irrésistiblement vers Palawan, un endroit qu’elle n’avait jamais imaginé devoir explorer. Le nom des Alcaraz, la carte postale cryptique, et la mystérieuse lettre du notaire se superposaient en une toile de mensonges et de secrets qu’elle ne pouvait plus ignorer.

Elle passa lentement sa main dans ses cheveux, essayant de maîtriser l’angoisse qui montait en elle. Palawan. Ce nom n’était plus seulement un lieu sur une carte ; c’était un appel, un souffle venu du passé, une clé qu’elle devait tourner, peu importe où elle la mènerait.

Le téléphone posé sur la table, elle hésita un instant avant de décrocher. Son cœur battait plus vite, pressentant que cet appel marquerait un tournant décisif dans sa vie. Elle composa le numéro du notaire, Me Ruben Santos, dont le nom résonnait maintenant comme une promesse de vérité cachée.

La sonnerie semblait interminable avant qu’une voix calme ne réponde :

— “Maître Isabela Reyes ? C’est Ruben Santos, le notaire. Comment puis-je vous aider ?”

Isabela inspira profondément, essayant de garder son calme malgré l’agitation intérieure qui menaçait de tout envahir.

— “Bonjour, Me Santos. Je vous appelle pour confirmer que je vais me rendre à Palawan. J’aimerais en savoir plus sur ce que vous attendez de moi, et si possible, obtenir plus d’informations sur la succession de Don Fernando Alcaraz. J’ai quelques questions."

Il y eut une brève pause avant que Me Santos ne réponde.

— “Je comprends, Maître Reyes. Votre présence est effectivement requise pour examiner le testament et les documents associés à la succession. Cependant, je dois vous avertir que certains aspects de cette affaire sont délicats. Les membres de la famille Alcaraz sont… discrets. Il pourrait y avoir des éléments que vous ne serez pas prête à entendre.”

Isabela serra les dents, sentant l’urgence de découvrir la vérité.

— “Je suis prête à entendre tout ce que vous avez à me dire. Si Don Fernando Alcaraz m’a mentionnée dans son testament, je dois savoir pourquoi. Je vous rejoindrai à Palawan dès que possible.”

Il sembla réfléchir un instant, puis répondit, son ton légèrement hésitant :

— “Très bien, Maître Reyes. Vous trouverez un hébergement réservé en votre nom à l’hôtel près de la maison des Alcaraz. Vous pourrez y rencontrer tous les intervenants nécessaires. Nous vous attendons dans deux jours. Faites attention à vous, et n’oubliez pas : cette affaire dépasse de loin ce que vous imaginez.”

Isabela raccrocha, son esprit tourbillonnant. Cette conversation ne fit qu’ajouter au mystère qui l’entourait. Pourquoi ces précautions ? Pourquoi ce silence autour des Alcaraz ?

Elle se leva et se rendit à son bureau, ses doigts glissant sur la pile de papiers. Elle prit son passeport et commença à préparer ses affaires, déterminée à ne plus fuir.

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