Chapitre 7
L’air était chargé d’électricité, de cette tension lourde qui annonçait une tempête imminente. Rafael observait Zafira avec un regard glacé, ses poings serrés si fort que ses jointures blanchissaient.
— Répète ce que tu viens de dire, ordonna-t-il, sa voix plus tranchante qu’une lame.
Zafira ne recula pas, soutenant son regard avec une audace farouche.
— Je n’ai pas à répéter. Tu as très bien entendu.
Les mots résonnaient encore dans son esprit comme un coup de feu.
Elle avait un fils.
Un enfant qu’elle avait caché.
Et ce n’était pas le sien.
Une brûlure acide se répandit dans ses veines.
— Qui ? souffla-t-il.
Zafira ne détourna pas les yeux.
— Il s’appelle Leo. Il a deux ans.
Deux ans.
Ce qui signifiait qu’elle l’avait eu avec un autre pendant qu’il consolidait son empire, qu’il affrontait ses ennemis, qu’il portait le poids d’une couronne maudite.
La jalousie s’immisça en lui comme un poison.
— Et qui est son père ? demanda-t-il d’un ton tranchant.
Le regard de Zafira s’assombrit.
— Ce n’est pas important.
Un rire amer s’échappa des lèvres de Rafael.
— Pas important ? Tu te tiens devant moi, après avoir prêté serment devant la mafia et le cartel, et tu me dis que l’existence d’un héritier qui n’est pas de mon sang n’est pas importante ?
Elle inspira profondément, son corps tendu comme un arc prêt à se rompre.
— Il n’a rien à voir avec toi, Rafael. Il n’est pas une menace.
— Il l’est, siffla-t-il. Parce qu’il porte ton nom. Parce qu’il sera vu comme un héritier potentiel. Parce que nos ennemis chercheront à l’utiliser contre nous.
Zafira serra les mâchoires.
— C’est pour ça que je l’ai gardé caché.
Rafael secoua lentement la tête.
— Tu m’as menti.
Son ton n’était pas furieux. C’était pire que ça. Il était froid, implacable.
— Je ne te devais rien, rétorqua-t-elle.
Un silence brutal s’abattit entre eux.
Puis, il lâcha :
— Je ne l’accepterai pas.
Elle eut un rire sans joie.
— Comme si j’avais besoin de ton acceptation.
Un éclat sauvage traversa les prunelles de Rafael, un avertissement silencieux.
Mais avant qu’il ne puisse répondre, un garde entra précipitamment dans la pièce.
— Patron, nous avons un problème.
Rafael ferma les yeux une fraction de seconde, contenant la rage qui grondait en lui.
— Quoi encore ?
Le garde hésita, puis déclara :
— Massimo Ricci est de retour.
Le nom résonna comme une gifle.
Zafira devint livide.
Massimo.
Le père de son fils.
Le traître.
Il n’était pas censé être en vie.
Elle sentit une terreur glaciale s’insinuer en elle.
— Il a un message pour toi, poursuivit le garde.
Il tendit un téléphone, et Zafira prit l’appareil d’une main tremblante.
Un message vocal.
Elle appuya sur lecture.
La voix de Massimo s’éleva, suave et menaçante.
— Ma belle Zafira… Tu pensais vraiment que tu pouvais m’échapper ? J’arrive. Et cette fois, je prendrai tout ce qui m’appartient.
Son sang se glaça.
Elle releva lentement les yeux vers Rafael.
Son expression avait changé.
Il n’y avait plus seulement de la colère ou de la jalousie.
Il y avait une promesse de destruction.
— On dirait que ton passé vient de nous rattraper, murmura-t-il.
Zafira se redressa, son regard brûlant d’une nouvelle détermination.
— Alors prépare-toi, De Santis. Parce que cette fois, je ne fuirai pas.
Chapitre 50Les fenêtres du palais étaient grandes ouvertes, laissant entrer l’air frais de la nuit. La lueur pâle de la lune se reflétait sur les pierres du sol, dansant avec l’ombre des voiles légers qui flottaient autour des arches. Zafira se tenait là, immobile, les bras croisés sur son torse, observant la vue qui s’étendait devant elle. La ville qu’elle dominait, l’empire qu’elle avait créé. Elle n’avait pas imaginé que tout cela arriverait un jour, pas de cette façon. Elle n’avait pas imaginé que son pouvoir serait aussi lourd à porter, qu’il la transformerait, qu’il exigerait des sacrifices si profonds. Mais c’était ce qu’elle avait voulu, ce qu’elle avait pris. Elle n’avait pas le droit de se retourner maintenant. Pas après tout ce qu’ils avaient enduré.Rafael s’approcha lentement, son regard fixé sur elle, son pas lourd de la détermination qu’il portait depuis toujours. Leur chemin, bien qu’emplis de défis et de trahisons, les avait menés là où ils étaient aujourd’hui, côte
Chapitre 49Les couloirs du palais étaient remplis de murmures. Il y avait quelque chose d’indéfinissable dans l’air, une tension palpable, une certitude que ce qui se passait ce jour-là changerait tout à jamais. Zafira se tenait dans la grande salle, entourée de ses alliés, de ses conseillers et de ses ennemis. Chaque pas qu’elle faisait résonnait comme un rappel silencieux de son ascension, de tout ce qu’elle avait sacrifié pour en arriver là. Mais aujourd’hui, il ne s’agissait plus de survie ou de vengeance. Aujourd’hui, elle allait revendiquer ce qui lui revenait de droit.À ses côtés, Rafael se tenait droit, son regard fier mais aussi empreint d’une lourde compréhension. Il avait toujours été là, derrière elle, dans l’ombre, mais aujourd’hui, c’était Zafira qui se tenait sur le devant de la scène. Il l’observait avec un mélange de fierté et de crainte, conscient que la femme qu’il aimait n’était plus la même. Elle n’était plus celle qu’il avait rencontrée autrefois, celle qui ava
Chapitre 48Le vent soufflait doucement à travers les rideaux de la grande salle. L’air était lourd, comme si le monde entier attendait que quelque chose de terrible se produise. Zafira et Rafael se tenaient face à face, leurs regards fixés, leurs pensées lourdes du poids de la décision qui s’offrait à eux. Ils avaient fait un long chemin pour en arriver là, mais cette nouvelle épreuve semblait plus grande, plus menaçante que tout ce qu’ils avaient connu jusqu’à présent.Rafael tourna lentement la tête vers Zafira, cherchant des réponses dans ses yeux. Il savait qu’ils étaient sur le point de franchir une ligne qu’ils ne pouvaient plus effacer. La guerre qui les attendait n’était plus seulement une question de pouvoir ou de survie. C’était une guerre qui toucherait leur âme, leur humanité.« Tu te souviens de ce que l’on disait ? Qu’on voulait briser ce cercle infernal, Zafira ? » dit-il d’une voix presque douce, mais pleine de gravité. « J’ai l’impression qu’on s’apprête à entrer dan
Chapitre 47Rafael tenait le vieux dossier entre ses mains tremblantes, l’air concentré. Il l’avait trouvé dans les archives secrètes du cartel, une pièce qui n’avait jamais vu la lumière du jour. Un document qui semblait simple à première vue, mais qui dégageait une aura étrange, presque menaçante. Leurs mains s’étaient frôlées en le feuilletant ensemble, et Zafira avait immédiatement ressenti cette sensation, ce frisson qui secouait le fond de son âme. Ce n’était pas un simple document. C’était un secret.Elle s’était approchée de lui, ses yeux scrutant le contenu avec la même intensité. « Qu’est-ce que c’est ? » demanda-t-elle, la voix un peu plus basse, comme si elle redoutait ce qu’elle allait découvrir.Rafael soupira. Il n’avait pas besoin de répondre immédiatement. Il savait déjà que ce qu’ils allaient lire allait bouleverser tout ce qu’ils pensaient savoir sur leur empire. Il tourna doucement une page, et les mots semblèrent sortir de l’ombre, glissant sur la surface du papie
Chapitre 46Rafael se tenait face à Zafira, ses yeux plongés dans les siens, comme si chaque moment passé à la regarder était une victoire en soi. Ils avaient traversé tant d’épreuves ensemble, et malgré tout, malgré la violence, la guerre et les trahisons, ils étaient là, debout, plus forts que jamais. Il avait souvent imaginé ce moment, mais jamais sous cette forme. Il n’était pas seulement le roi, et elle n’était pas seulement la reine par obligation. Non, cette fois-ci, il voulait que tout soit différent.Zafira, tout aussi fascinée par la profondeur de son regard, sentit son cœur s’accélérer. Il y avait quelque chose dans l’air, une tension douce-amère, une promesse non formulée. Le monde autour d’eux, avec toutes ses convoitises et ses intrigues, n’avait plus d’emprise sur eux. Aujourd’hui, il n’était question que d’eux deux. D’un amour qui transcendait tout ce qu’ils avaient connu jusqu’à présent.« Zafira… » Sa voix était basse, presque un murmure. Mais elle portait toute l’in
Chapitre 45Le soleil se levait sur un empire nouveau, sa lumière perçant lentement la brume matinale qui enveloppait le palais. Les grandes portes du hall principal s’étaient ouvertes, laissant entrer une lumière chaude et apaisante, comme une promesse d’avenir. Rafael et Zafira se tenaient côte à côte, observant le paysage qui s’étendait devant eux. Leur empire, marqué par la guerre et la souffrance, était désormais une forteresse solide. Mais une nouvelle phase de leur règne commençait, et avec elle, de nouveaux défis.Leurs regards se croisèrent, et dans ce silence partagé, il y avait une compréhension tacite. Ils avaient vécu l’impensable, survécu à des trahisons, des batailles et des pertes qui les avaient changés à jamais. Et aujourd’hui, c’était le moment d’assurer l’avenir, celui de leur héritier, de leur fils. Un héritier qui, dès aujourd’hui, serait officiellement reconnu comme l’enfant du roi maudit.« Il est temps. » La voix de Zafira brisa le silence, mais elle était dou