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Un nouveau souffle

Penulis: Maryne029
last update Terakhir Diperbarui: 2025-05-13 16:40:42

Le train s’arrêta dans un grincement métallique. Cyra ouvrit les yeux, sortit de ses pensées brumeuses et attrapa sa valise. Elle descendit sur le quai désert d’une petite gare provinciale. L’air était différent ici. Plus frais, plus léger, comme lavé des lourdeurs de sa vie d’avant.

Le ciel était d’un gris doux, couvert mais apaisant. Devant elle, une route bordée d’arbres, quelques commerces, des passants qui marchaient tranquillement, sans bousculade ni urgence. Pas de visages connus. Pas de menaces tapies derrière les fenêtres. Elle était seule. Et pour la première fois depuis longtemps… ça lui faisait du bien.

Elle attrapa un taxi et donna l’adresse d’un petit studio qu’elle avait réussi à louer via un site en ligne. Ce n’était pas grand, ni luxueux. Mais c’était à elle. Son nom figurait sur le bail. Elle avait payé avec les quelques économies mises de côté en secret.

Le chauffeur s’arrêta devant un immeuble aux murs clairs, un peu usé, mais propre. Elle monta les marches en tirant sa valise cabossée, le cœur battant. Elle ouvrit la porte du studio. Une pièce, une kitchenette, une salle de bain minuscule, un lit pliant.

Et pourtant, ce fut comme entrer dans un refuge.

Elle s’assit sur le lit, regarda autour d’elle. C’était modeste. C’était silencieux. C’était son premier espace de liberté.

Elle se laissa tomber en arrière, les bras écartés.

Un sourire lui échappa.

Elle aurait dû faire ça depuis longtemps.

Les jours suivants passèrent comme dans un souffle.

Elle acheta un rideau à fleurs dans une boutique d’occasion. Quelques assiettes dépareillées. Une casserole. Deux tasses. Elle remplit les placards d’un peu de nourriture. Des fruits. Du pain. Du lait.

Et chaque soir, elle écrivait dans son carnet. Parfois au bébé, parfois à elle-même.

Elle évitait encore de regarder son ventre. C’était difficile. Il était là. Il prenait sa place. Discret, mais de plus en plus réel. Par moments, elle posait sa main dessus, machinalement. Elle ne savait toujours pas ce qu’elle allait faire. Elle vivait au jour le jour.

Puis, un matin, elle enfila une robe un peu trop serrée à la taille. Le miroir lui renvoya l’image sans détour : ses hanches s’étaient épaissies, son ventre avait pris du volume. Elle ne pouvait plus faire semblant.

Elle allait devenir mère.

Il fallait qu’elle trouve du travail. Vite.

Elle écuma les rues de la ville, glissant des CV imprimés à l’avance dans les boulangeries, les librairies, les petites enseignes locales. Elle ne cherchait pas un métier de rêve. Juste de quoi vivre. De quoi offrir un peu de stabilité à l’enfant à venir.

C’est dans une petite boutique de fleurs qu’on lui proposa une période d’essai. La patronne, une femme au regard doux et aux mains pleines de terre, lui demanda si elle aimait les plantes.

Cyra avait répondu simplement : « Je crois que j’ai besoin de quelque chose qui pousse. »

La patronne avait souri, sans poser de questions.

Le lendemain, elle commençait.

Le rythme était apaisant. Ouvrir les caisses de tulipes, arranger les bouquets, arroser les plantes, parler aux clients. Elle se sentait utile. Elle ne pensait plus trop à ce qu’elle avait fui. Ou plutôt, elle n’en parlait plus. Elle reconstruisait. Un jour à la fois.

Le soir, elle s’asseyait sur le petit balcon de son studio, une tasse de tisane entre les mains, les pieds posés sur le rebord, regardant la ville s’endormir. Le silence n’était plus une menace. Il était devenu un compagnon.

Elle ne savait pas encore si elle allait garder cet enfant pour de bon. Mais elle savait qu’ici, elle avait enfin l’espace pour y penser librement.

Et dans ce coin de province, loin de tout ce qu’elle avait connu, pour la première fois, Cyra se sentait presque… paisible.

Le parfum.

C’était tout ce qu’il restait à Raphaël vraiment d’elle.

Cette fragrance douce, chaude, presque vanillée, mélangée à la sueur d’une nuit hors du temps, s’était imprimée à jamais dans son esprit. Et depuis, il la cherchait partout. Dans les rues. Dans les ascenseurs. Au détour d’un couloir. Il humait l’air, espérant, sans même s’en rendre compte, croiser à nouveau cette odeur. Elle seule pourrait le ramener à elle.

Cyra.

Il répétait son prénom dans sa tête comme une prière.

Mais c’était comme chercher un fantôme dans le brouillard.

Trois mois avaient passé. Trois mois d’investigations discrètes. D’argent dépensé pour obtenir des informations, des visages, des enregistrements. Rien. Elle n’avait laissé aucune trace. Et parfois, dans les moments d’égarement, il se demandait : avait-elle seulement existé ?

Ou bien n’était-elle qu’une vision née de la drogue, une hallucination douce, une invention de son corps en manque de chaleur humaine ?

Il se détestait d’en arriver là.

Et il haïssait encore plus les deux femmes qui l’avaient mis dans cette situation.

Sa mère et sa grand-mère.

Le retour à la maison familiale avait été brutal. Il avait claqué la porte du salon ce jour-là, après des heures de silence rageur. Elles l’attendaient, assises, comme deux impératrices complices. Sa grand-mère, l’élégance austère dans chaque pli de sa jupe. Sa mère, le regard acéré sous son brushing parfait.

« Tu sais pourquoi c’était nécessaire, Raphaël », avait déclaré la plus âgée sans détour.

« Tu refuses de te marier. Tu refuses d’avoir un enfant. Alors nous avons dû provoquer le destin. »

Il avait cru qu’il allait hurler. Exploser.

Mais il s’était contenté de répondre, froidement :

« Si vous osez refaire une seule chose dans ce genre… je vous raye de ma vie. »

Elles n’avaient pas réagi. Elles s’étaient contentées de se regarder, avec cet air supérieur qu’il détestait. Comme si, malgré tout, elles avaient atteint leur but.

Et maintenant, elles revenaient à la charge.

« Tu dois assurer ta descendance », répétait sa mère, comme une mélodie empoisonnée.

« Il est temps de penser à l’avenir de la lignée », ajoutait la grand-mère.

Raphaël, épuisé de cette quête sans issue, avait fini par céder. Par lassitude. Par abandon.

Elles lui avaient présenté des prétendantes. Des femmes de bonne famille, issues de milieux influents, toutes belles, toutes froides, toutes conscientes de ce qu’impliquait épouser Raphaël Delcourt.

Il avait fini par en choisir une.

Elle s’appelait Élise.

Elle avait un rire qui sonnait creux, une main glacée et des regards évaluateurs. Elle parlait chiffres, voyages de luxe, associations caritatives. Jamais d’émotions. Jamais de livres. Jamais d’ombres. Et surtout, jamais d’amour.

Mais elle était parfaite pour le rôle. Et elle ne lui poserait pas de questions. Elle voulait son nom, son argent, sa position. Lui, il voulait la paix. Un arrangement. Un échange de façade.

Le contrat parfait.

Pourtant, chaque nuit, il rêvait encore d’elle.

Cyra.

Son rire un peu timide. Ses boucles blond vénitien tombant sur ses épaules. Son regard brumeux, égaré mais sincère. La manière dont elle avait posé sa main sur son torse, comme si elle savait qu’elle ne pourrait jamais le refaire.

Et ce baiser. Ce premier baiser. Celui qui l’avait désarmé. Celui qui avait tout changé.

Il aurait tout donné pour remonter le temps.

Mais dans la grande maison silencieuse, aux murs trop propres, aux couloirs trop bien rangés, il n’y avait plus de place pour les souvenirs brûlants. Il n’y avait que l’attente.

Et un engagement sans amour, scellé à contrecœur.

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