Home / Mafia / Les larmes de la reine / Chapitre 4 – Le prix du désir

Share

Chapitre 4 – Le prix du désir

Author: Déesse
last update Last Updated: 2025-03-20 21:28:00

Alessia

Je me parle à moi-même, les yeux rivés à mon reflet dans le miroir. Mon regard est trouble, mes joues rouges, mes lèvres encore gonflées par l’intensité du moment. Je me hais pour ce frisson qui me parcourt quand je repense à sa voix rauque dans mon oreille.

Un son.

Une vibration.

Mon téléphone.

Je sors de la salle de bain, attrape le portable sur la table. Un message.

Lorenzo : "Dors, princesse. Tu vas avoir besoin de toutes tes forces pour me résister."

Mon cœur bondit.

Je jette le téléphone sur le canapé, le souffle coupé.

Il joue avec moi. Il s’amuse.

Et le pire ? C’est que je sens déjà le désir remonter, là, entre mes cuisses.

Je serre les poings, furieuse contre lui. Contre moi-même.

Je ne suis pas à lui.

Je ne serai jamais à lui.

J’inspire profondément et me dirige vers la cuisine. Peut-être que manger quelque chose m’aidera à retrouver mes esprits. Mais alors que j’ouvre le frigo, une ombre se glisse derrière moi.

— "Tu ne devrais pas rester seule, Alessia."

Mon sang se glace.

Je me retourne brusquement.

Un homme est là. Grand, blond, un sourire froid sur les lèvres. Il porte un costume impeccable, une carrure massive. Il n’est pas seul. Deux autres hommes sont derrière lui, postés devant la porte d’entrée.

Je recule d’un pas.

— "Qui êtes-vous ?"

Le blond avance lentement.

— "C’est charmant ici. Un peu petit, mais ça fait l’affaire."

— "Sortez."

Il sourit.

— "Tu es la fille qui a réussi à attirer l’attention de Lorenzo De Luca. Félicitations. Mais tu sais ce que ça signifie, non ?"

Mon estomac se noue.

Je me raidis, le souffle court.

— "Je ne suis personne pour Lorenzo."

Le blond ricane.

— "Vraiment ? Alors pourquoi Lorenzo nous a demandé de veiller sur toi cette nuit ? Il semble penser que tu es importante."

Je serre les poings.

— "Je n’ai pas besoin de protection."

— "Ce n’est pas toi qui décides."

Il fait un pas de plus.

J’attrape le couteau posé sur le comptoir.

— "Restez loin de moi."

Il lève les mains en signe d’apaisement, son sourire s’élargissant.

— "Calme-toi, Alessia. Je suis là pour ton bien."

— "Alessia n’a pas besoin de toi."

La voix est basse, glaciale.

Mon cœur s’arrête.

Lorenzo.

Il est là, appuyé contre le chambranle de la porte, vêtu d’un costume noir parfait. Ses cheveux sombres sont négligemment coiffés, et son regard est tranchant, meurtrier.

Le blond se fige.

— "Lorenzo."

Lorenzo décroise lentement les bras, s’avance avec une aisance déconcertante.

— "Sortez."

— "On ne faisait que discuter."

— "Je n’aime pas discuter."

Sa voix est basse, glaciale. Il y a une menace explicite dans son ton.

Le blond recule légèrement, mais tente de garder contenance.

— "Pas de problème. On se retire."

Les deux autres hommes suivent le blond vers la sortie. Mais avant de franchir la porte, le blond se retourne vers moi.

— "Fais attention, Alessia. Être proche de Lorenzo a toujours un prix."

Il disparaît dans le couloir.

Lorenzo ferme lentement la porte derrière eux.

Je reste figée, le souffle court.

— "Qu’est-ce que c’était ?"

Lorenzo avance, son regard noir planté dans le mien.

— "Un avertissement."

Je secoue la tête, le cœur battant à tout rompre.

— "Je ne veux pas de ce monde. Je ne veux pas de toi."

Il s’arrête juste devant moi.

— "Je t’ai déjà dit que ce n’était pas toi qui décidais."

Je recule d’un pas, mais il me rattrape. Sa main se glisse derrière ma nuque, forçant mon regard à s’ancrer au sien.

— "Je vais te protéger, Alessia."

— "Je n’ai pas besoin de protection."

Il sourit, ce sourire froid et calculé.

— "Bien sûr que si."

Je le repousse violemment, la poitrine en feu.

— "Tu crois que tu peux m’acheter ? Me posséder ?"

Il rit doucement.

— "Je n’ai pas besoin de t’acheter, Alessia. Parce que quoi que tu en dises…"

Il s'approche encore, son souffle caressant ma joue.

— "Tu es déjà à moi."

Il me relâche soudainement et recule, le regard impénétrable.

— "Ne laisse plus personne entrer chez toi. Sauf moi."

Il ouvre la porte, se retourne une dernière fois.

— "À bientôt, princesse."

La porte claque.

Je reste seule dans l’appartement, le cœur battant à une vitesse folle.

Un avertissement.

Une menace.

Une promesse.

J’aurais dû avoir peur.

Mais tout ce que je ressens, c’est le frisson du danger.

Et le pire dans tout ça ?

J’ai envie qu’il revienne.

Je suis réveillée par le bruit de la pluie contre la fenêtre.

Mon corps est tendu, ma tête lourde. Je n’ai pas dormi, ou si peu que ça ne compte pas. L’écho de la soirée d’hier me hante encore. Lorenzo. Cet homme blond. Cette menace qui s’est insinuée dans ma vie comme un venin.

Je passe une main dans mes cheveux, inspirant profondément. Il faut que je reprenne le contrôle. Que j’arrête de me laisser happer par lui, par ce regard noir et cette voix qui s’insinue sous ma peau.

Mais comment lutter contre quelque chose qui s’impose avec autant de force ?

Je me lève et me dirige vers la cuisine. Mon appartement est plongé dans la pénombre. L’atmosphère est lourde, comme si les murs eux-mêmes retenaient leur souffle. J’allume la cafetière, le bruit rassurant du liquide noir m’offrant une distraction temporaire.

Continue to read this book for free
Scan code to download App

Latest chapter

  • Les larmes de la reine   Chapitre 120 — FIN

    AlessiaLe soleil entre doucement dans la chambre, glissant à travers les voilages comme un voile doré. La lumière caresse ma peau, tendue et sensible, là où mon ventre s’arrondit chaque jour un peu plus. Ce ventre, ce secret vivant que je porte en moi, battant au rythme d’une vie nouvelle, fragile et puissante.Je sens la chaleur de Lorenzo à mes côtés, son souffle calme qui effleure ma peau, ses doigts qui cherchent les miens. Il dort encore, mais je sais qu’il m’observe, même dans ses rêves. Je tourne lentement la tête vers lui, nos regards se croisent dans un silence chargé d’émotions.Ses yeux sont lourds, pleins de cette lumière qui parle d’espoir, de désir et d’une tendresse infinie. Il s’approche doucement, sa main glisse sur ma joue, caresse mes lèvres entrouvertes, comme pour vérifier que je suis bien là, réelle, présente.— Tu es magnifique, murmure-t-il, la voix rauque de cette émotion que je ressens aussi.Un frisson me parcourt, un mélange de douceur et d’une attente brû

  • Les larmes de la reine   Chapitre 119 — L’aube des possibles

    AlessiaLe soleil entre par la fenêtre, doux, chaud, presque timide.Il caresse ma peau tendue, arrondie, et semble prendre soin de ce secret que je porte.Un secret vivant. Un battement dans mon ventre.Je pose une main sur ce ventre qui s’arrondit chaque jour un peu plus, comme on touche un trésor fragile, une promesse née du feu et de la nuit.Lorenzo dort encore à mes côtés.Ses doigts effleurent doucement ma peau, glissant sur mon ventre comme pour sentir, lui aussi, ce miracle silencieux.Je souris, les yeux embués.Ce chemin que nous avons parcouru les douleurs, les luttes, les silences, les renoncements tout cela trouve aujourd’hui un sens profond, presque sacré.Ce bébé, c’est la vie que nous avons choisie ensemble.Un avenir.Un commencement.Je me redresse lentement.Lorenzo ouvre les yeux, me regarde.Dans son regard, il y a cette lumière, celle que j’ai apprise à reconnaître celle d’un homme qui a renoncé à fuir, qui a embrassé l’incertitude et la beauté du réel.— Il bou

  • Les larmes de la reine   Chapitre 118 — Valeria

    LorenzoElle dort encore.Le plateau est vide. Le café bu. Les miettes oubliées.Mais la bague, elle, brille sur sa main comme une vérité nue.Je la regarde, allongée là, offerte à la lumière du matin.Pas apprêtée. Pas conquérante.Juste elle. Désarmée. Présente.Alessia, fiancée.Deux mots que je n’aurais jamais cru pouvoir prononcer un jour sans trembler.Et pourtant, ce matin, c’est le seul silence qui me tient debout.Je reste là, assis au bord du lit.Je ne bouge pas.Je ne veux pas la réveiller.Mais je ne peux plus dormir non plus.Parce que dans le silence de cette chambre,il y a un autre nom qui me brûle encore la poitrine.Un nom que je n’ai pas prononcé depuis des semaines, mais qui me suit comme une ombre.Valeria.Je baisse les yeux.Je me demande ce qu’elle dirait, si elle savait.Si elle voyait cette bague.Si elle comprenait ce que je suis en train de faire :vivre enfin sans elle.Je sens une vieille culpabilité se tordre en moi.Pas un regret. Pas un remords.Mais

  • Les larmes de la reine   Chapitre 117 — Le matin du choix

    AlessiaJe suis réveillée par une odeur que je reconnais entre mille.Le café.Pas celui d’un bar impersonnel, pas l’arôme trop fort des machines industrielles.Non. Celui qu’on fait avec soin, à la main, à feu doux, en silence.Celui qu’on prépare sans urgence.Celui qui dit : je suis déjà levé, et j’ai pensé à toi avant même de m’habiller.Je reste encore un instant dans l’entre-deux du sommeil.Les yeux clos, mais l’âme en éveil.J’écoute.Des bruits feutrés.Une tasse posée doucement.Un pas retenu sur le parquet.Le froissement délicat d’un torchon replié.Et puis…Sa voix.Basse. Un peu hésitante. Presque enfantine.— Tu peux ouvrir les yeux, Alessia.Je souris sans les ouvrir tout de suite.Je garde encore une seconde de plus cette chaleur en moi.Puis, doucement, j’obéis.Et ce que je découvre me coupe le souffle.Lorenzo.Debout au pied du lit, les cheveux en désordre, une chemise ouverte sur un t-shirt blanc.Dans ses mains, un plateau.Pas chargé à la hâte composé.Deux tas

  • Les larmes de la reine   Chapitre 116 — Ce que je te donnerai

    AlessiaJe suis encore blottie contre lui.Pas tout à fait en paix.Mais entière.Son souffle dans mes cheveux.Ses doigts sur ma nuque.Sa présence, enfin offerte sans détour, sans masque.Je n’ose pas bouger.Je crains de rompre quelque chose de fragile, un fil à peine retissé entre nous.Mais ce n’est pas du silence qui nous tient.C’est une sorte de souffle commun.Un battement en duo.Lorenzo ne dit rien.Je l’écoute respirer.Et dans le noir, j’ai l’impression d’entendre son cœur.Pas seulement ses pulsations mais tout ce qu’il contient : les pertes, les choix, la fatigue… et ce reste de foi qui résiste.J’ose lever les yeux.Ses traits sont fatigués, tirés par la nuit, par les décisions brutales, par les mots qu’il a enfin dits.Mais il est beau.Pas le genre de beauté lisse, irréelle.Non.Le genre de beauté qu’on aime plus encore quand elle tremble un peu.Quand elle se laisse approcher.— Tu ne dors pas ? je murmure.Il secoue lentement la tête.— Pas encore.— À quoi tu pen

  • Les larmes de la reine   Chapitre 115 — Ce qu’elle retient encore

    LorenzoJe suis resté là.Figé dans le silence qu’elle a laissé derrière elle.La porte a claqué doucement.Pas comme une fuite.Comme une réponse.Valeria est partie.Mais elle savait.Elle savait parce que je lui ai dit.Parce que je l’ai regardée dans les yeux.Et que j’ai prononcé son nom.Alessia.Pas comme une arme.Pas comme un aveu.Mais comme une vérité nue, nue à en saigner.Je n’ai pas menti.Je n’ai pas caché.Je n’ai pas minimisé.Elle a vacillé.Mais elle n’a pas cédé.Elle est partie droite, blessée, le regard rivé vers le haut de l’escalier.Elle savait qu’elle était là.Dans ma maison.Dans mon lit.Et moi… j’ai assumé.Pas pour me laver.Pas pour justifier.Mais parce que c’était la seule chose que je pouvais encore offrir sans trahir plus que je ne l’ai déjà fait.Je reste dans l’entrée un moment.Tout est silencieux.Mais ce n’est pas le silence du vide.C’est celui d’après l’impact.Celui où la poussière retombe, où le souffle revient, où la vérité s’installe comm

More Chapters
Explore and read good novels for free
Free access to a vast number of good novels on GoodNovel app. Download the books you like and read anywhere & anytime.
Read books for free on the app
SCAN CODE TO READ ON APP
DMCA.com Protection Status