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Les mensonges rentrent avec la nuit

Author: Seth
last update Last Updated: 2025-11-19 11:43:29

John arriva chez lui vers 22h passées.

Il coupa le moteur lentement, resta quelques secondes immobile dans la voiture.

La réalité revenait d’un coup : sa maison, son mariage, ses responsabilités… et ce qu’il venait de vivre.

Son cœur battait vite, pas à cause de l’alcool, mais du mélange de culpabilité et de douceur qui l’envahissait.

Il inspira profondément, sortit du véhicule et entra discrètement.

Mais Joseanne n’était pas endormie — elle l’attendait.

Dans le salon à demi éclairé, elle leva brusquement la tête en le voyant.

— Tu étais où tout ce temps, John ? demanda-t-elle, sèchement, les bras croisés.

John, épuisé, ne chercha même pas à se justifier.

— Je suis soul, Joseanne… j’ai juste besoin de repos, s’il te plaît… pas de questions.

Elle fronça les sourcils, méprisante.

— Et je ne sais même pas pourquoi je te demande, répondit-elle en tournant la tête.

— Tu fais déjà ce que tu veux…

John ne répliqua pas.

Il sentit une douleur dans sa poitrine — plus forte que l’alcool.

Il entra dans la chambre, posa son téléphone sur la table de nuit et s’allongea.

Quelques secondes plus tard, son téléphone vibra.

FALONNE :

« Tu es bien arrivé ? »

Il ferma les yeux un instant.

Une voix douce résonna dans sa mémoire, la voix de Falonne, celle qui lui avait apporté un peu d’humanité.

Il répondit :

JOHN :

« Oui… Merci beaucoup pour tout. »

Quelques secondes passèrent.

Puis un nouveau message arriva :

FALONNE :

« C’est rien… j’espère que tu vas bien dormir.

Je ne voulais pas te déranger… tu avais besoin de repos. »

John sentit quelque chose de chaud au fond de lui.

Quelque chose qu’il n’avait plus ressenti depuis longtemps.

Il écrivit :

JOHN :

« Oui… vraiment. Merci beaucoup. »

Il resta là, le téléphone sur sa poitrine, respirant lentement.

Une part de lui culpabilisait.

Une autre se sentait vivante pour la première fois depuis des années.

Dans la pièce d’à côté, Joseanne, pourtant réveillée, l’observait à travers la porte légère.

Elle ne voyait pas les messages, mais elle voyait une chose :

John souriait.

Un sourire qu’elle n’avait plus vu depuis longtemps…

et qui n’était pas pour elle.

Elle fronça les sourcils et referma la porte en silence.

---

Pendant ce temps… Jonathan, le père de John

À plusieurs kilomètres de là, Jonathan rentrait aussi chez lui.

Il avait encore en tête ce qui s’était passé quelques jours plus tôt avec la jeune femme de la pharmacie… Falonne.

Son histoire l’avait touché profondément.

Une jeune mère, seule, respectueuse, polie, courageuse…

Elle l’avait marqué.

Une idée lui trottait dans la tête depuis.

Peut-être une folie.

Peut-être une intuition de père.

En entrant dans son salon, il attrapa son Téléphone et appela son fils cadet, Lewis, qui vivait au Canada.

— Allô, papa ? Tu m’appelles tard… tout va bien ?

Jonathan sourit.

— Fiston… écoute bien ce que je vais te dire.

— Je crois que j’ai trouvé ta future femme.

Lewis éclata de rire.

— Papa ! Tu recommences ! Encore une de tes idées ?

Jonathan s’assit dans son fauteuil, l’air sérieux.

— Je te parle sérieusement, Lewis.

— Elle s’appelle Falonne. Une jeune femme correcte, calme, très respectueuse. Une fille qui se bat seule pour élever son fils. Une femme de valeur.

Lewis resta silencieux un instant.

— Et tu la connais comment ?

Jonathan inspira.

— Je l’ai rencontrée par hasard. Elle a failli perdre son enfant en pleine route… je l’ai aidée.

— Et j’ai vu une lumière chez elle. Une force. Une douceur que je ne vois plus souvent aujourd’hui.

Lewis répondit d’un ton taquin :

— Papa… tu veux me marier ou tu veux adopter la fille ?

Jonathan éclata de rire.

— Je veux juste quelqu’un de bien pour toi, fiston.

— Et crois-moi… cette fille mérite un avenir. Elle mérite un homme qui la respecte… et qui l’aime vraiment.

Lewis soupira doucement.

— On verra, papa… Envoie-moi sa photo quand tu en auras une.

Avec plaisir, répondit Jonathan.

Dans son esprit, tout semblait évident.

Mais ce que Jonathan ignorait encore…

c’est que la même jeune femme qu’il voulait présenter à son fils…

… était celle que son autre fils, John, venait de tenir dans ses bras quelques heures plus tôt.

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