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Chapitre 5 : La guerre des corps

ผู้เขียน: Déesse
last update ปรับปรุงล่าสุด: 2025-03-13 23:00:16

Eden

L’air est lourd dans la chambre.

Ma poitrine se soulève rapidement sous l’effet du combat qui vient de s’achever. Mais est-ce vraiment fini ? Aleksandr est là, tout près, accroupi au bord du lit, le regard plongé dans le mien. Il n’a pas besoin de m’attacher pour que je sois prisonnière. Son simple regard m’enchaîne.

J’ai encore l’impression de sentir ses doigts sur mes poignets, sa poigne d’acier, cette façon qu’il a eue de me maintenir sans effort, comme si je n’étais qu’un caprice dans ses bras.

— Tu es trop belle quand tu luttes.

Sa voix est un murmure, un souffle chaud contre ma peau brûlante.

— Va te faire voir.

Il sourit.

Un sourire qui fait naître un frisson d’avertissement le long de mon échine.

Je ne devrais pas l’énerver.

Je ne devrais pas jouer à ce jeu.

Mais quelque chose en moi refuse de plier.

Il se redresse lentement, sa silhouette se découpant sous la lumière tamisée. Il retire sa veste d’un geste lent, maîtrisé, la jetant sur le fauteuil en velours sombre près du lit. Puis il déboutonne le col de sa chemise, retrousse ses manches jusqu’aux coudes.

Je suis toujours allongée sur le matelas, le souffle court, la tête bourdonnante d’adrénaline et de confusion.

Je dois partir.

Je dois fuir.

Mais il me regarde comme s’il savait déjà que je ne bougerai pas.

— Tu veux tenter encore ? demande-t-il, penchant légèrement la tête.

— Tenter quoi ? je réplique, la voix plus tranchante que je ne l’aurais voulu.

— De me fuir.

Son sourire s’efface.

L’atmosphère change.

Il s’approche du lit, et par pur réflexe, je me redresse sur mes coudes. Il s’arrête à quelques centimètres seulement, dominant ma position inférieure.

Je refuse de détourner le regard.

— Tu n’es pas ma prisonnière, Eden.

Un rire sec m’échappe.

— Ah oui ? C’est pourtant drôle, j’ai bien l’impression d’être coincée ici contre mon gré.

— Coincée, peut-être. Mais pas contre ton gré.

Ses doigts frôlent ma cheville, remontent lentement le long de mon mollet, traçant une ligne invisible contre ma peau nue.

Je me fige.

— Ne me touche pas.

— Fais-moi.

Je lui lance un regard furieux et tente de me dégager, mais il est plus rapide. Il attrape mon genou et le tire brusquement vers lui, m’arrachant un halètement surpris.

— Tu n’as aucune idée de ce que tu veux, Eden.

— Et toi, tu penses savoir mieux que moi ?

— Je le sais.

Ses mains remontent lentement sur mes cuisses, brûlantes contre ma peau glacée.

— Tu veux lutter… murmure-t-il en se penchant sur moi. Mais tu veux aussi perdre.

— Tu te fais des illusions.

— Alors frappe-moi.

Je frémis.

Ses yeux sont ancrés aux miens, un défi silencieux.

Je pourrais.

Je pourrais lever la main et le frapper, tenter de me dégager encore une fois. Mais mes muscles sont figés, paralysés par l’intensité de son regard.

Je hais cette sensation.

Je me hais de ne pas le repousser.

— Tu ressens cette tension, Eden ?

Sa voix est un murmure, presque tendre.

— C’est ce qui arrive quand on combat ce qu’on désire vraiment.

Je secoue la tête, refusant d’écouter ses paroles empoisonnées.

Mais il ne recule pas.

Ses doigts tracent une ligne brûlante sur mon bras.

— Tu es en guerre avec toi-même. Et tu es en train de perdre.

— Tu n’as aucune idée de ce que je ressens.

— Alors dis-le-moi.

Son souffle est brûlant sur ma peau.

— Dis-moi que tu me détestes. Que tu ne ressens rien.

Sa main s’attarde sur mon poignet, là où il m’a retenue plus tôt, comme pour imprimer son empreinte en moi.

Je serre les dents.

— Je te hais.

— Mens encore.

Ses lèvres frôlent mon oreille, et je ferme les yeux, essayant d’ignorer la chaleur qui monte en moi.

Il joue avec mes nerfs.

Et le pire ?

C’est que ça marche.

— Je vais te laisser une dernière chance, Eden.

Son ton est bas, hypnotisant.

— Soit tu luttes encore, et je continuerai à te provoquer jusqu’à ce que tu abandonnes…

Il marque une pause, laissant le silence s’étirer entre nous.

— Soit tu acceptes enfin ce que tu veux.

Je le fixe, mon souffle court.

Mon cœur bat trop fort, trop vite.

Et il attend.

Son regard est une promesse, un piège, une invitation au précipice.

Je pourrais encore fuir.

Je pourrais encore me débattre.

Mais le veux-je vraiment ?

Eden

L’ombre d’Aleksandr plane sur moi.

Je le fixe, la mâchoire serrée, les poings crispés. Il est trop proche, trop envahissant. Son parfum, cette odeur boisée et épicée, m’enveloppe, me brûle la peau comme une marque invisible.

Je ne peux pas le laisser gagner.

— Tu crois que tu peux me briser ? je crache, la voix rauque de défi.

— Je n’ai pas besoin de te briser, Eden.

Son ton est bas, lent, mesuré.

— Tu le fais déjà toute seule.

Je déteste la façon dont ses mots s’infiltrent en moi. Dont ils me touchent plus que je ne voudrais.

Je ne suis pas faible.

Je ne suis pas une proie.

Et pourtant, il est là, devant moi, m’étudiant comme s’il pouvait lire chaque pensée contradictoire qui me traverse.

Je me redresse brusquement, cherchant à mettre de la distance entre nous, mais il me devance. Son corps bloque le mien, sa main s’écrase contre le mur juste à côté de mon visage.

— Reste où tu es.

Son ordre claque dans l’air.

Je le défie du regard.

— Et si je refuse ?

Il sourit.

— Alors on verra jusqu’où va ta résistance.

Un frisson parcourt mon échine.

Il joue. Il me teste. Il me pousse dans mes retranchements, attendant le moment où je céderai.

— Tu es tellement sûre de toi, Eden.

Il murmure mon prénom comme une caresse empoisonnée.

— Mais à chaque fois que je te touche, ton corps trahit tes mensonges.

Ma respiration s’accélère malgré moi.

Ses doigts frôlent mon bras, une caresse infime mais électrisante.

— Dis-moi encore que tu me détestes.

Je le pourrais.

Je le devrais.

Mais les mots refusent de franchir mes lèvres.

Ses yeux s’assombrissent.

— C’est bien ce que je pensais.

— Va te faire foutre, Aleksandr.

Un rire sec s’échappe de sa gorge.

— Tu n’as toujours pas compris, pas vrai ?

Je frémis en sentant sa main glisser sur ma taille.

— Ce n’est pas moi qui suis piégé, Eden.

Il se penche légèrement, son souffle caressant ma joue.

— C’est toi.

Il est dangereux.

Il est insupportable.

Et le pire ?

C’est q

ue je suis incapable de le repousser.

Je voudrais le haïr.

Je voudrais pouvoir lutter sans faillir.

Mais quand ses lèvres frôlent ma peau, un feu incontrôlable s’allume en moi.

Et c’est là que je comprends.

Je suis en train de perdre.

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