Chapitre 0001

Lorsqu'Inès Lopez est arrivée à l'église, le cœur battant d'anticipation, l'homme avec lequel elle était fiancée brillait par son absence, une ombre de doute commençant à planer sur son esprit. Une demi-heure après l'heure convenue, alors qu'Inès, les mains tremblantes d'incertitude, s'apprêtait à lui téléphoner pour démêler cette situation confuse, son propre téléphone a vibré. L'espoir d'entendre une excuse plausible s'est rapidement évaporé dès qu'elle a décroché.

Une rafale d'insultes furieuses l'a accueillie, si fortes et si cruelles qu'elles semblaient percer ses tympans, chaque mot comme une lame tranchant dans son cœur : « Inès! Toi, l'imposteuse, avec ta vie privée chaotique à l'université, maintenant que tu n'es plus pure, tu cherches à trouver un homme ignorant de ton passé pour t'épouser ? Je te préviens, ton plan ne réussira jamais, arrête de rêver ! »

« Pas étonnant qu'après seulement trois jours de rencontre, tu as suggéré de nous marier. Si mon ex-petite amie n'avait pas été dans la même université que toi, j'aurais presque été trompé par toi, la femme sournoise ! »

Dès qu'il a fini de parler, il a raccroché brusquement.

Inès n'a même pas eu le temps de dire un mot pour se défendre avant d'être ainsi condamnée par cet homme.

La voix au téléphone était si forte que de nombreux regards se sont tournés vers Inès, leur mépris et dédain agissant comme des milliers d'aiguilles piquant incessamment son cœur.

Un cauchemar survenu deux ans auparavant refaisait surface dans sa mémoire, une longue et sombre nuit durant laquelle elle avait subi une douleur physique et une humiliation psychologique, incapable de s'échapper...

La sueur perlait sur son front, le teint d'Inès devenait de plus en plus pâle, son sang semblant geler et son corps ne pouvait cesser de trembler.

À quelque distance, une paire d'yeux bleus profonds comme un puits ancien fixait Inès depuis l'ombre, frappant nonchalamment l'accoudoir de son fauteuil roulant, son regard semblant sérieusement réfléchir.

« Tiago. » À ce moment-là, un jeune homme s'est précipité vers Tiago, l'expression anxieuse, murmurant : « Mademoiselle Léa a dit qu'elle était en route, mais pourrait être retardée d'une heure à cause d'un embouteillage. »

« Dis-lui de ne pas venir, » le regard froid de Tiago Vincent restait fixé sur Inès, sa voix indifférente, « je n'aime pas ce type de femme. »

« Mais... » l'assistant semblait embarrassé, ajoutant : « Le vieux monsieur insiste pour le mariage, nous sommes sous pression... »

Ignorant l'assistant, Tiago a actionné le commutateur de son fauteuil roulant et s'est dirigé directement vers Inès.

« Madame, accepteriez-vous de m'épouser ? »

La voix de l'homme était plaisante, comme l'eau qui coule d'une source, la tirant des ténèbres vers la lumière.

Inès a levé les yeux, légèrement surprise.

Elle avait vraiment besoin d'un mariage.

Plus précisément, elle avait par hasard souscrit à un produit financier lié au mariage, et la compagnie d'assurance s'était engagée à lui rembourser une somme d'argent lors de son mariage tout en augmentant son plafond de remboursement d'assurance médicale.

Ainsi, elle serait en mesure de couvrir les frais médicaux élevés de sa mère.

Inès, quant à elle, s'est retrouvée sans voix, serrant son sac contre elle dans un geste qui trahissait son trouble intérieur. Elle a observé cet homme, remarquant malgré elle qu'en dépit de son handicap, il dégageait une présence et un charme qui surpassaient de loin ceux des hommes qu'elle avait pu rencontrer lors de ses précédents rendez-vous arrangés.

Une réflexion a traversé son esprit, claire et impérieuse : Inès, ces trois derniers mois, ton unique désir n'était-il pas de te marier rapidement ? Face à cette opportunité qui se présentait enfin à elle, une hésitation inattendue l'a saisie. Pourquoi doutait-elle soudainement ?

Alors que des pensées contradictoires et des émotions variées tournoyaient dans son esprit, créant un tumulte de doutes et de questionnements, Inès a senti une résolution naître au fond d'elle.

« D'accord, j'accepte. » Sa voix, bien que légèrement tremblante, portait la marque d'une décision mûrement réfléchie, annonçant sa volonté de franchir le pas et de repousser les dernières ombres du doute pour s'engager dans cette nouvelle voie qui s'ouvrait devant elle.