Entendant la parole de Luc, M. Royer a frémi d’un battement de coeur. Oui, Luc avait raison. Si l’on laissait Louis continuer à faire du cinéma comme ça, la famille Royer serait véritablement détruite par ce gendre matrilocal. « M. Royer, comme vous êtes en soirée de famille ce soir, c’est pas un moment propice à l’effusion de sang. Alors, permettez-moi de donner une leçon à cette sale engeance ingrate pour vous! » S’avisant de l’intention de Luc qui était prêt à se bagarrer, M. Royer n’a fait preuve d’aucun désir de le retenir. Les autres Royer semblaient également rester en spectateurs indifférents. Ils méprisaient eux aussi Louis depuis longtemps et mourraient d’envie qu’il soit corrigé par Luc.Avec un rire vicieux, Luc a pris son élan en quelques pas. Par le biais d’un saut en l’air, il a essayé de donner un coup de pied à Louis au visage. Il s’était exercé dans un gymnase pour plusieurs années et il avait suivi des cours de taekwondo sous la direction d’un prétendu entraîneur
Quoi ?!Tout le monde en était ahuri. Qu’est-ce qui s’était passé ?Louis, ce bon à rien, n’avait fait que se lever le bras droit . Comment Luc Dubois était-il tombé de façon tellement embarrassée ?Ce propre-à-rien connaissait-il l’art martial en secret ?Ou encore, c’était tout à fait par hasard, comme un chat aveugle rencontre un rat mort ?Beaucoup penchaient vers cette dernière possibilité. On pouvait seulement dire que Luc n’avait pas de chance, du fait qu’il était flanqué par terre si facilement par Louis, lequel n’avait fait qu’un geste de bras !« Louis...Louis Boucher, tu vas voir ! » Luc, toujours couché par terre, s’est dressé un peu avec beaucoup de peine. Il a hurlé maintenant en pointant son index vers Louis : « Je te tuerai. Je veux ta peau. On verra bien ! »Tous regardaient Luc qui saignait du nez, puis ils ont tourné les yeux à Louis avec pitié.Ce pauvre gendre matrilocal n’aurait point de ressources. Luc, au contraire, était cadre de niveau intermédiaire dans la So
Téo Roussel, ce nom, une fois entendu, a pris les Royer présents par un hoquet de terreur .Ce Téo, c’était qui ? C’était un homme très reconnu par sa férocité parmi les bandes à N ! Combien de grandes familles cherchaient à le flatter sans néanmoins trouver des moyens ?Luc, futur gendre de la famille Royer, était en mesure de le faire venir ?C’était trop fort !Même M. Royer examinait Luc avec admiration. Il était énormément satisfait de ce futur beau-petit-fils.« Me faire ne plus voir le prochain lever du jour ? Très bien. », a dit Louis en souriant : « Alors j’en suis très curieux. Toi, qui seras ruiné et qui ne vaudras pas un sous, comment pourrais-tu... »« Ah ! Ah ! Ah ! Ce type est complètement malade. Monsieur Dubois est jeune et riche. Il a encore sur lui un chèque au porteur ! Il ne vaudrait pas un sous ? Il serait ruiné ? Est-ce que ce bon homme comprend en fin de compte ce que veut dire ruiner ? »« Hélas, les gendres matrilocaux d’aujourd’hui, ils ne font que regarder l
« Monsieur Dubois, que se passe-t-il ? », a demandé Jacques d’un ton un peu flatteur.Luc, dont l’esprit lui revenait, a menti en souriant : « Rien de grave. Le vice-président de la Société Boucher m’a invité à prendre un verre, mais vous voyez bien, je ne suis pas disponible pour le moment. On donne donc un autre rendez-vous, à demain. »Àses mots, les Royer se sont tous tremblés de surprise. Le vice-président avait invité Luc Dubois à prendre un verre ?Et celui-ci n’avait pas accepté de sorte que le rendez-vous avait été reporté à demain ?Quelle dignité et quel prestige!Les Royer n’ont pas pu se défendre de se grouper autour de Luc afin de lui complaire.A cette heure-là, des coups de frein se sont entendus à l’entrée principale de la villa. On apercevait que plusieurs fourgons noirs se sont arrêtés.Tout de suite après, les portes des fourgons se sont ouvertes. Une dizaine d’ hommes robustes, tenant des couteaux de cuisine et battes de base-ball à la main, en sont sortis.Parmi
Louis, un peu surpris, a lancé un regard vers Christina. Il avait l’impression que son épouse ne lui montrait pas le moindre souci. Il n’a pas prévu qu’elle se souciait de lui à cet instant. Cette idée lui a apporté une petite douceur dans le coeur. Christina, par contre, ne s’est pas rendu compte de ce changement de sentiment. Elle était trop anxieuse !Qui était cet homme ? Téo Roussel, c’est-à-dire Frère Téo au milieu des bandes. Elle ne l’a pas vu en personne, mais elle a pas mal entendu parler de lui.D’après ce qu’on disait, ce Téo n’avait été qu’un voyou dérisoire il y a quelques ans . Mais il avait été apprécié par un grand poids, qui lui avait donné un peu d’appui par hasard, à l’aide de quoi, il avait fait preuve de tant de compétence qu’il avait créé un vaste monde à N contre toute attente.Bien que Téo fasse le commerce depuis un ou deux ans et qu’il se contraigne beaucoup, sa réputation était toujours là. Les milieux légaux et illégaux devaient tous le traiter avec consi
Luc était tout excité. Par la suite, il s’est dirigé vers Louis en triomphant. Il était fou de joie en secret. Grâce aux nombreuses complaisances qu’il avait faites à Téo, ce dernier se serait présenté aujourd’hui pour lui, ce qu’il n’attendait même pas ! Quel honneur !A ce qu’on disait, de nombreuses familles désiraient inviter Téo à dîner mais en vain !Avec Téo à l’appui, sa demande en mariage serait probablement acceptée ce soir. En effet, Luc avait fait la connaissance de Téo par hasard. Un jour, il avait heurté par accident une passante quand il était dans l’hôtel d’or blanc et il avait risqué d’être battu à mort. Téo, qui y passait en coïncidence et qui ne voulait pas de tracas là-dedans, lui avait réglé le problème au passant.D’ici, Luc s’est rendu compte que l’argent seul ne suffisait pas et qu’il fallait avoir des amis.Ainsi, Luc s’est creusé la tête en vue de fréquenter Téo et il a offert à ce dernier, de son propre chef, des renseignements dans l’administration des aff
Louis, souriant, n’avait pas l’intention de parler.En face de lui, malgré cela, un frison a couru à Téo de manière presque spontanée.Ce leader des bandes, qui avait habituellement l’audace de combattre en faisant des aller-retour cent fois dans la foule, a ressenti pourtant un froid imperceptible aux plantes des pieds. Il a manqué de faire pipi dans sa culotte.Le regard de Louis, plus que tout, l’a rendu trempé de sueurs froides. Il était hors d’état de prononcer un mot pour un long moment.Après avoir découvert que Téo ne bougeait plus, Luc, qui était en arrière, est devenu un peu impatient. Il a crié : « Frère Téo, ne fais pas tant de façons avec lui. C’est lui, un bon à rien, un gendre matrilocal. Veuille l’abattre par terre et lui couper les pattes ! »Luc, en s’écriant sans arrêt, avaient les yeux quelque peu rouges. Il souhaitait d’un vif désir que Louis soit battu à mort sur le champ par le couteau.« La personne que tu veux mutiler, c’est lui ? » Téo, qui s’en est rendu comp
Or, à peine s’est-il approché de Louis que Téo lui a pris par les cheveux.Paf ! Paf ! Paf !Plusieurs claques ont été imprévisiblement lancées sur le visage de Luc, tour à tour par les deux mains de Téo. En un clin d’oeil, la figure de Luc a été gonflée comme la tête de cochon.Luc était pétrifié : « Frère Téo, je voudrais que tu corrige ce bon à rien... Pourquoi tu... »En plus de Luc, tout le monde sur place était brouillé. On ignorait complètement ce qui s’était passé. Comment tout ça ?« Toi, tu te cherches des soucis et tu veux m’entraîner dedans. Je te rends invalide aujourd’hui... » Téo a donné un coup de pied à Luc, qui a volé plusieurs mètres dans l’air. Puis Téo a ordonné cruellement à ses hommes: « Corrigez-le ! A fond... »A l’origine, les hommes qui étaient venus avec Téo se sentaient un peu confus. Mais l’esprit leur est revenu rapidement. Etant donné que le chef a donné l’ordre, à quoi bon se croiser les bras ?Allons-y !Une seconde plus tard, Luc a reçu des coups de