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Chapitre 6 : Kaito

Author: Kira
last update Last Updated: 2025-02-24 18:02:57

Quelques heures plus tard, alors que je tente en vain de calmer mon esprit, le téléphone vibre brusquement. C’est Luna. Une mauvaise intuition me traverse.

Je décroche immédiatement.

— Chef, il y a un problème, commence-t-elle sans détours, son ton sec et professionnel. Nous avons repéré un homme suspect qui suivait Juliette pendant sa sortie shopping.

Mon estomac se noue à ses mots. Je le savais.

— Explique-moi. Que s’est-il passé exactement ?

— Il a commencé à les suivre dès qu'elles ont quitté l’hôtel, dit-elle, évoquant Juliette et sa voisine. Nos hommes l’ont remarqué tout de suite. Il gardait ses distances, mais il ne les lâchait pas d’une semelle, passant d’une boutique à l’autre sans jamais les quitter des yeux. Nous avons tenté de l’approcher discrètement, mais il a disparu dans la foule avant que nous ne puissions le confronter.

Disparu ? Mon pouls s’accélère. Ce genre d’individus ne disparaît pas par hasard. S’il a pu les suivre sans se faire repérer au départ, c’est qu’il savait précisément ce qu’il faisait.

— Et vous n’avez rien sur lui ? Pas un visage, pas un nom ? demandé-je, ma voix plus tendue que je ne le voudrais.

— Pas encore, chef. Nos hommes ont récupéré des images des caméras de surveillance. Je les analyse en ce moment. Il doit bien avoir laissé une trace quelque part.

Je serre le téléphone si fort que mes doigts en blanchissent. Tout cela est de ma faute. Si Juliette est devenue une cible, c’est uniquement parce qu’elle m’a sauvé. Ils l’utilisent pour m’atteindre, et je suis encore trop faible pour m'en occuper moi-même.

— Continue de chercher. Je veux un nom et une localisation. Rapidement, ajouté-je, le ton glacial. Et double la surveillance. Je veux que chaque mouvement de cet homme soit suivi de près s'il réapparaît.

— Bien sûr, chef. On ne la quitte pas des yeux.

Je raccroche, mais le nœud dans ma poitrine ne disparaît pas. Cet homme savait. Il savait qui elle était.

Je me lève difficilement, sentant la douleur irradier de ma blessure. Chaque jour passé sans action directe rend la situation plus critique. Mais je ne peux rien faire dans cet état. Pas encore. Je me tourne vers la baie vitrée, fixant l’horizon sans vraiment le voir. L’image de Juliette, insouciante, déambulant dans les rues, me hante.

Ils savent qu’elle m’a sauvé la vie, qu’elle est ma dette, et ils comptent l’utiliser pour m’atteindre. Je frappe du poing contre le cadre de la baie vitrée, une douleur fulgurante traverse mon abdomen, me rappelant que la situation est devenue critique.

Je dois la ramener près de moi, le plus vite possible.

Je me prépare rapidement, ne supportant plus d'être enfermé dans cette chambre. Mes ennemis guettent, prêts à saisir la moindre faiblesse. Ils n’ignorent rien, et cette fois, au-delà de mes blessures physiques, j’ai quelqu'un à protéger, quelqu'un qui compte plus que tout.

Je ne laisse jamais ce genre de faiblesse s’installer dans ma vie. D’ordinaire, je résous rapidement ce genre de problèmes avant qu'ils ne s’aggravent, mais cette fois-ci, la situation est plus complexe. Je dois agir avec prudence, car il en va de la vie de Juliette.

Mon téléphone retentit à nouveau alors que je suis absorbé par mes dossiers au bureau. Le silence feutré de la pièce est brisé par une sonnerie insistante.

— Monsieur Takahashi

— Kaito-sama, je suis soulagé de vous savoir en vie.

Je serre les dents, mes mâchoires s’ankylosant sous la pression. J’essaie de maîtriser ma voix, mais la tension est palpable.

— Je suis profondément navré pour ce qui s’est passé sur votre yacht ce soir. Je suis prêt à tout pour réparer cette erreur.

— Une erreur ? J’ai failli perdre la vie ! Mon ton monte d’un cran, trahissant ma colère contenue. Chaque mot semble peser lourd dans l’air.

— Je vous en prie, laissez-moi venir vous voir au plus vite. Cette situation exige un entretien en face à face, et je ne peux pas me permettre d'attendre plus longtemps.

Le silence s’installe, chargé de menace. Je sais qu’il doit comprendre la gravité de la situation. Les enjeux sont trop élevés pour que je laisse passer cela.

— Je descends bientôt au Japon. Je vous contacterai dès mon arrivée.

— Je comprends, dit-il, la voix empreinte de résignation.

Il sait que c’est moi qui dicterai les règles. C'est moi qui aurai le dernier mot dorénavant.

Mon esprit ne peut s’empêcher de revenir à cette maudite soirée. Les images défilent dans ma tête, me rappelant chaque détail, chaque mot. Une colère sourde monte en moi, et mes poings se serrent jusqu’à blanchir mes jointures. La rage couve, brûlante, impossible à étouffer.

Plus tard j’apprends que Juliette passe la soirée chez sa voisine, cette femme est beaucoup trop intrusive à mon goût, mais au moins, elle n’est pas seule. C’est la seule chose qui me rassure un peu

Je prends une longue inspiration, lorsque la voix du médecin me ramène brutalement à la réalité.

— Vos points de suture ne tiendront pas si vous continuez comme ça. Vous prenez vos antidouleurs ?

— Pas toujours. Ils m’engourdissent trop. J’ai besoin d’être lucide. La douleur, au moins, me rappelle que je suis encore en vie.

Le médecin hoche la tête. Il sait qu’il ne me fera pas changer d’avis.

Une fois parti, je me prépare. M’habiller devient une véritable épreuve, chaque mouvement tirant sur ma blessure. Pourtant, après un long moment, j’y parviens enfin.

— Prépare une voiture, on sort, ordonné-je à Ichida, qui dévore ses nouilles dans la cuisine.

— Oui… oui, chef ! Il se lève précipitamment, manquant de tout renverser.

— Je veux deux autres voitures, quatre hommes armés dans chacune. On va rendre visite à quelqu’un.

Ichida fronce les sourcils.

— Ça risque de dégénérer ?

— Tout dépendra d’eux.

Le Club

L’un des établissements les plus réputés de la ville. La musique vibre jusque dans la rue, étouffée par l’épaisseur des murs. Devant l’entrée, deux colosses nous barrent aussitôt la route.

— Vous ne pouvez pas entrer comme ça, lance l’un d’eux, impassible.

Ichida esquisse un sourire narquois.

— Tu veux parier ?

— Ichida. On fait les choses dans les règles, dis-je avec un brin de malice.

Il recule, comprenant immédiatement le message.

— Qui dois-je annoncer ? demande l’un des gardes.

— Kaito, du clan Yamaguchi.

Le nom fait l’effet d’un coup de tonnerre. L’homme blêmit légèrement avant de s’écarter.

— M-Monsieur… veuillez entrer. Mon maître va vous recevoir.

J’avance, Ichida à mes côtés, tandis que mes hommes restent en arrière, postés à l’entrée. À l’intérieur, la musique assourdissante s’atténue peu à peu tandis que nous sommes escortés vers un bureau à l’arrière du club. Avant d’entrer, on nous désarme.

L’homme que je viens voir est déjà installé derrière son bureau, un sourire trop large sur le visage.

— Kaito-sama, mon ami ! Tu es en vie, quel soulagement !

— Pas besoin de jouer la comédie Renji..

— Qu’est-ce que tu insinues ? fait-il, l’air faussement offensé.

Je m’approche, plantant mon regard dans le sien.

— Laisse cette jeune femme tranquille. Tu n’obtiendras rien d’elle. Elle m’a sauvé la vie, je l’ai récompensée. L’histoire s’arrête là.

Il hausse un sourcil, amusé.

— Je ne vois pas de quoi tu parles.

— Ne fais pas l’idiot… Les caméras ont filmé un de tes hommes en train de s’introduire chez elle.

Son sourire s’étire un peu plus.

— Ah… alors tu la surveilles ? Intéressant.

— La nouvelle de ta tentative de meurtre a fait le tour du milieu. On voulait juste s’assurer que…

— Que j’étais mort ?

— Que tu étais en vie et en pleine forme, mon ami, dit-il avec un rire feint. Mais au fond, je vois bien qu’il n’est pas aussi détendu qu’il le prétend.

Je me penche légèrement, baissant la voix.

— Tu donnes immédiatement l’ordre à tes hommes d’arrêter de rôder autour d’elle, si tu veux que cette affaire reste… en bonne santé. Tu sais très bien que j’ai un contrôle absolu sur la ville et sur les différents trafiques dans tout le secteur. Je pourrais te faire fermer boutique en quelques minutes. Alors arrête de jouer au malin.

Son sourire disparaît.

— Je comprends… Je vais donner l’ordre.

Il compose un numéro et porte le téléphone à son oreille.

— Le haut-parleur, exigé-je.

Il hésite, puis obéit. Le téléphone sonne trois fois avant qu’une voix grave ne réponde.

— Annule l’opération de la plage. Plus personne ne doit approcher cette femme.

— Mais monsieur, nous…

— C’est un ordre, abruti ! Ne discute pas !

Silence. Puis une réponse brève.

— Bien reçu.

Je m’appuie contre le bureau, laissant planer un instant de tension.

— J’espère que c’est bien clair. Parce que la prochaine fois… ce ne sera pas une simple visite de courtoisie.

Il acquiesce, un sourire crispé aux lèvres.

Je me redresse et tourne les talons.

— On y va, lancé-je à Ichida.

- Surveille-le, je n’ai aucune confiance en lui ni en qui que ce soit d’ailleurs, ils sont tous comme des chiens enragés en ce moment ils ont l’occasion de m’atteindre, il faut être plus rapide et plus malin.

- Oui chef, vous pouvez compter sur moi.

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