Obsédé par elle

Obsédé par elle

last updateLast Updated : 2025-03-07
By:  KiraOngoing
Language: French
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Juliette mène une vie banale à Paris jusqu’au jour où elle décroche le jackpot à la loterie. Plutôt que de savourer sa nouvelle richesse, elle fuit son quotidien pour s’offrir un nouveau départ à Hawaï. Entre plages paradisiaques et luxe apaisant, elle pense avoir trouvé la liberté… jusqu’à ce qu’elle découvre un homme inconscient, échoué sur le rivage. Kaito, mystérieux et dangereusement séduisant, cache bien des secrets. Blessé, traqué, il refuse toute aide officielle et entraîne Juliette dans une spirale d’incertitudes et de danger. Qui est-il vraiment ? Pourquoi refuse-t-il qu’elle contacte les secours ?

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Chapter 1

Chapitre 1 : Juliette

Le cœur battant, je regarde encore une fois les numéros sur l’écran de mon téléphone. Ce n’est pas possible !

Je cligne des yeux, mon souffle coupé. 1, 5, 14, 23, 42... et le 7. Mon billet. Tous les numéros y sont. Je viens de gagner à la loterie. Des millions.

Un instant de silence. Puis l’excitation monte en moi, comme un raz-de-marée. Je bondis de ma chaise, manquant de renverser ma tasse de café froid. Mon cœur tambourine dans ma poitrine, mes mains tremblent. Est-ce vraiment réel ?

Mais très vite, l’euphorie s’évapore. Une étrange peur me saisit. Et maintenant ? Depuis des années, je rêve d’une autre vie, loin de cette routine ennuyeuse, loin de mon petit studio parisien en désordre. J’ai toujours pensé qu’un jour, je partirais, que je m’évaderais quelque part. Et à présent que j’en ai la possibilité, je ne sais plus que faire.

Je balaye la pièce du regard. Le studio est minuscule, encombré de piles de livres et de vêtements abandonnés un peu partout. Est-ce vraiment cet endroit que j'ai besoin de quitter ? Ou bien est-ce moi-même que j'essaie de fuir ?

Je me laisse retomber sur la chaise, l’esprit tourbillonnant de questions. Où pourrais-je aller ? Je me souviens alors de la vieille carte du monde accrochée au mur, cette carte que je fixais pendant des heures quand je rêvais de voyager. Je me lève, les mains moites, et je ferme les yeux. Mon doigt glisse doucement sur la carte.

Quand je les rouvre, il pointe sur un endroit entouré d’eau : Hawaï.

Mon cœur rate un battement. Hawaï ? L’idée semble folle, et pourtant, elle fait battre mon cœur plus vite. C’est un signe.

En quelques jours, je prends ma décision. Je réserve un billet d’avion et vide mon appartement. Je n’ai rien à perdre, alors pourquoi pas ? Je ne préviens personne, je ne réfléchis plus. Un nouveau départ, loin de tout.

Quelques semaines plus tard, je pose enfin le pied sur le sol d’Hawaï. La chaleur douce, le parfum des fleurs exotiques et le bruit des vagues m’accueillent. Le soleil est éblouissant, et les palmiers se balancent sous le vent léger. C’est tellement différent de Paris… tellement paisible.

J’ai loué une cabane luxueuse faisant partie d’un hôtel en bord de mer, un véritable havre de paix à l’écart de l’agitation. Le bungalow est moderne, avec des baies vitrées qui donnent directement sur l’océan, et un service de conciergerie qui répond à chaque demande. Le confort est total, le cadre paradisiaque. Tout est parfait. Peut-être que c’est exactement ce que je cherchais.

Le premier mois est une sorte de rêve éveillé. Chaque matin, je me réveille tôt pour siroter mon café sur la terrasse, les pieds nus dans le sable chaud. Je fais de longues promenades sur la plage, les vagues caressant mes chevilles, et j’essaie de ne pas penser à ce que j’ai laissé derrière moi. Néanmoins, parfois, l’angoisse refait surface. Est-ce vraiment suffisant pour me rendre heureuse ?

Ce matin-là, je pars comme d’habitude pour une promenade matinale. Le ciel est encore rose, et l’air frais sent bon l’océan. Il n’y a personne sur la plage. Juste moi, le bruit des vagues et le cri lointain des mouettes.

Mais soudain, quelque chose attire mon attention. Une forme sombre flotte au loin, ballottée par les vagues. Je retire mes écouteurs et plisse les yeux. Qu’est-ce que c’est ?

Je m’avance lentement, mon cœur battant plus vite. Un débris ? non. Ce n’est pas ça.

Un frisson parcourt mon échine. C’est un corps.

Je reste figée un instant, le souffle coupé. Je devrais faire demi-tour, courir demander de l’aide. Toutefois, mes jambes refusent de bouger. Avant même de comprendre ce que je fais, je cours dans l’eau, les vagues glacées frappant mes mollets. Quand j’arrive près de lui, mes mains tremblent. C’est un homme, allongé sur le ventre, inerte.

— Oh mon Dieu…

Je le tire tant bien que mal vers la plage, mes muscles tendus par l’effort. Mon cœur tambourine dans mes tempes, et l’eau glacée m’oppresse. Respire, Juliette, respire.

Une fois sur la plage, je retourne le corps. C’est un homme jeune, d’origine asiatique, les cheveux noirs et trempés collant à son visage pâle. Il ne bouge pas. Est-il... mort ?

Ma respiration se bloque. J’ai vu ça à la télé, dans des films, seulement maintenant que je suis face à cette situation, je panique. Que faire ? Mon instinct prend le dessus. Je pose les mains sur son torse et commence un massage cardiaque, priant pour qu’il se réveille.

Après plusieurs longues secondes, il tousse soudain, recrachant l’eau de ses poumons. Je recule d’un bond, mon cœur battant à tout rompre.

— Ça va ? Vous m’entendez ?

L’homme ouvre lentement les yeux. Ses pupilles sont sombres, profondes. Il me fixe un instant, visiblement désorienté. Puis, il tente de se redresser, mais je l’en empêche.

— Ne bougez pas. Je vais appeler une ambulance ! Une ambulance… Vous avez besoin d’une ambulance. Je ravale difficilement ma salive.

— Non ! Il serre fermement mon poignet pour m’empêcher de composer le numéro.

— Vous avez besoin d’aide !

— J’ai dit non, aidez-moi à me relever ! Il s’appuie sur moi.

Je le regarde, hésitante. Est-ce vraiment une bonne idée de l’emmener chez moi ? Qui est-il ? et pourquoi refuse-t-il de voir un médecin ?

Mais au fond de moi, quelque chose me pousse à l’aider. Peut-être la panique, peut-être la curiosité. Je ne sais pas pourquoi, mais je décide de le conduire chez moi.

Je passe son bras autour de mes épaules, et ensemble, nous marchons lentement vers mon chalet. Mon esprit est en ébullition. Que suis-je en train de faire ? et qui est cet homme bordel ?

Nous empruntons discrètement le chemin qui mène chez moi. C’est à ce moment que je remarque qu’il saigne du côté droit, en bas du ventre. Une fois arrivés devant l’entrée, je l’aide à s’asseoir et me dépêche de chercher ma clé dans mon cabas. Lorsque j’ouvre enfin, l’inconnu s’appuie sur le mur et s’engouffre à l’intérieur.

— Ferme la porte, vite ! grogne-t-il. Apporte-moi de l’alcool, une trousse de premiers secours et des serviettes. Son ton est autoritaire, surtout pour un homme blessé.

— C’est plus raisonnable d’appeler les secours !

— Non, fais ce que je te demande bordel !

Il me tutoie comme si nous étions des complices de longue date. Ça me crispe. Chaque mot qu’il prononce me met davantage sur les nerfs, mais je ravale ma frustration. Pas maintenant. Pas dans cette situation grotesque.

Je fonce vers la salle de bain, claque la porte derrière moi. Mon cœur cogne contre ma poitrine. Mes mains tremblent. Qu’est-ce que je viens de faire ? Est-ce que j’ai offert mon aide à un homme dangereux ? Mon esprit s’emballe. Pourquoi refuse-t-il de voir un médecin ? Une seule raison tourne en boucle dans ma tête : Il fuit quelque chose. Ou quelqu’un.

La panique monte. La police ? Est-ce qu’il est recherché ? Je ferme les yeux, mais ça empire. Des images défilent. Du sang. Des sirènes. Des menottes. Je suis en train de sombrer.

Je prends une profonde inspiration pour me calmer, puis je saisis la trousse dans le petit meuble de la salle de bain, ainsi que des serviettes propres. Je me dirige ensuite vers la cuisine pour prendre une bouteille d’alcool fort.

De retour dans le salon, je m’agenouille près de lui et lui tends la bouteille de vodka, la seule que je possède, ainsi que la trousse de premiers secours.

— Je vais avoir besoin de ton aide pour couper ce fichu t-shirt. Dit-il.

Je saisis les ciseaux et m’exécute.

Il ouvre le bouchon de la bouteille avec ses dents et verse une bonne quantité sur la plaie. Je le vois serrer les dents, luttant pour ne pas crier de douleur. Je prends deux serviettes, en plaçant une sur sa blessure et en essuyant délicatement son front avec l’autre. Profitant de l’occasion, j’utilise un thermomètre frontal pour vérifier sa température. Il affiche 40 degrés.

Tout ce que j'ai, c’est de l’aspirine. Je lui tends le cachet et un verre d’eau qu’il avale aussitôt, accompagné d’une gorgée d’alcool.

— C’est dangereux de mélanger les médocs et l’alcool.

— Rien à foutre, dans mon état, je ne pense pas que ça changerait quelque chose ! Il serre les dents de douleur.

— Inutile d’être grossier, je ne suis pas la personne malintentionnée dans cette situation.

— Celui qui m’a fait ça ne verra plus jamais la couleur du ciel, je le jure, passe-moi la boîte à couture, je dois me recoudre.

— Quoi !

— Tu as bien compris ! Bordel ! Il hurle de douleur.

— Non, non, tu dois absolument voir un médecin. Tu pourrais t’évanouir ou avoir des complications si tu tentes de te recoudre toi-même.

— Quel est ton prénom ?

— Juliette, dis-je, regrettant aussitôt d’avoir révélé mon vrai prénom. Mais après tout, il est déjà chez moi, dans mon salon, entouré de mes affaires personnelles...

— Moi, c’est Kaito, répond-il. Écoute, ce n’est pas ma première fois, fais-moi confiance, Juliette. Le simple fait d’entendre mon prénom dans sa bouche me glace le dos.

Je lui passe l’aiguille désinfecté avec l’alcool et le fil. Il mord fort dans une serviette et commence à coudre sa blessure. La sueur coule sur son visage en cascade.

Je l’observe, fascinée et horrifiée à la fois. La sueur perle sur son front, coulant en cascade le long de ses tempes, mais il ne bronche pas. Ses mâchoires serrées, son souffle court, il garde un contrôle total, comme un automate en plein travail. Chaque mouvement est précis, chaque point une petite douleur qu’il ne laisse transparaître que par l'agitation de ses muscles, mais rien de plus.

Je le regarde, mon cœur battant plus vite que d’habitude. Comment est-il capable de faire ça, sans fléchir, sans montrer de faiblesse ?

Une fois que Kaito a terminé de recoudre sa blessure, il s’allonge épuisé. Je dépose délicatement un coussin sous sa tête et le laisse se reposer. Très vite, il s’endort profondément. Je prends alors une serviette pour essuyer la sueur qui perle sur son visage, afin de lui procurer un peu de soulagement. Avec précaution, je place ensuite un pansement propre sur sa blessure pour favoriser la guérison, puis je le couvre d’un doux plaid pour le garder au chaud. Après avoir pris soin de lui, je me dirige vers l’évier pour me laver soigneusement les mains. Ensuite, je me prépare une tasse de café, sachant que j’en ai vraiment besoin pour clarifier mes pensées et réfléchir à la suite des événements.

Je fais les cent pas dans le salon, arpentant chaque centimètre de la pièce. Les pensées tourbillonnent dans ma tête, m’emplissant d’incertitude. « Pourquoi refuse-t-il que j’appelle les secours ? Que cherche-t-il à cacher ? Est-il un fugitif recherché ? » Ces questions sans fin alimentent mes doutes et mes suspicions.

Après une longue réflexion, je saisis le téléphone, prête à composer le numéro de la police. Pourtant, une force indéfinissable m’en empêche et je repose aussitôt l’appareil. Quelque chose en moi, que je ne parviens pas à identifier, me retient de prendre cette décision. Je me retrouve à fixer Kaito. Cet homme possède un regard sévère, plein de rage, un regard que je connais bien.

Je finis par m’asseoir enfin, épuisée par toutes ces réflexions tourmentées. Je tiens ma tasse de café chaud entre mes mains, laissant la chaleur réconfortante me calmer peu à peu. Mes yeux restent fixés sur Kaito, assis non loin de moi, perdue dans mes pensées.

Alors que je le fixe, mon regard est irrésistiblement attiré par les tatouages qui s'étendent en motifs complexes sur son torse et ses bras. Au centre, une imposante carpe s’enroule de son flanc jusqu’à sa clavicule, ses écailles brillantes et détaillées créant une impression de mouvement, presque comme si elle nageait dans une rivière invisible. D'autres motifs s'enchaînent autour, des vagues stylisées et des fleurs mystérieuses, aux couleurs vives mais sombres, qui renforcent l'aura inquiétante et fascinante de cet homme.

Ces tatouages semblent porter un sens profond, quelque chose de symbolique, mais je n’en connais ni l'histoire, ni la signification. Et pourtant, ils me captivent, comme une langue secrète gravée dans sa chair. Je ressens dans ces dessins la marque de quelque chose d'ancien, d’intimidant, peut-être lié à un monde de violence et de traditions qui me dépasse.

 « Mais que suis-je en train de faire, bon sang ! » Je me surprends à murmurer ces mots à voix basse.

Je regarde aussitôt ailleurs lorsque Kaito bouge le bras. Afin de me détendre, je m’allonge légèrement sur le canapé. Je ferme les yeux et prends quelques respirations profondes, cherchant à faire le vide dans mon esprit. Mais je finis par m’endormir.

Je me réveille enfin, épuisée, pour constater qu’il est presque midi. Mon premier réflexe est de chercher du regard dans la direction où se trouvait l’inconnu. Cependant, sa place est maintenant vide.

Une terrible migraine me frappe soudainement, et je me rassois, massant doucement mes tempes. Mes pensées sont encore embrumées par le sommeil et par tout ce qui s’est passé. Je me demande où il a bien pu passer, et une légère inquiétude commence à s’installer.

Je regarde ensuite partout dans le chalet, scrutant chaque recoin, mais aucune trace de lui ne subsiste, à l’exception des serviettes tâchées de sang que j’aperçois dans la salle de bain.

Je décide de faire le tour de ma terrasse, espérant le trouver quelque part à l’extérieur. Néanmoins, mes recherches restent vaines, et je ne trouve aucune trace de lui.

De retour dans la cabane, mon regard est attiré par un bout de papier posé sur le plan de travail. Je m’approche et le prends entre mes mains, découvrant les mots griffonnés dessus :

 « Quelqu’un est venu me chercher, garde la bague, c’est un gage d’amitié. Je te promets de régler ma dette dès que je le pourrai. Ne parle à personne de ce qui s’est passé. »

 Signé Kaito.

« Il aurait pu me réveiller, putain ! » murmuré-je avec frustration. Une part de moi est déçue qu’il soit parti sans plus d’explications, laissant derrière lui une atmosphère de mystère et d’inachevé. Seulement, une autre part de moi est soulagée de ne plus subir cette situation.

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