LÉNAJe pose la main sur la poignée.Je veux sortir.Je dois sortir.Mais la porte claque, sèchement, dans un coup bref, sans appel.Je reste figée, la paume contre le bois, le souffle suspendu.Il est là.Derrière moi.Je sens d’abord sa chaleur, puis son souffle, et enfin son corps, qui me rattrape comme une vague trop lourde, trop dense, qui m’enveloppe tout entière.Il ne dit rien.Il n’a pas besoin.Son torse contre mon dos, son ventre contre mes reins, son sexe, dur, appuyé juste là, contre mes fesses tendues par la peur ou le désir je ne sais plus.Je me fige. Mais mon corps, lui, a déjà répondu.Mes cuisses se pressent. Mon ventre se contracte. Mes lèvres s’entrouvrent.Et une chaleur ancienne, familière, honteuse, m’envahit.Il se penche. Son souffle m’effleure l’oreille.— Ne bouge pas.Ses mains glissent le long de mes bras, lentement, fermement, comme s’il voulait m’imprimer dans sa peau. Puis elles se posent sur mes hanches, m’encerclent, me tiennent.Il se frotte à moi,
LÉNAJe pose la main sur la poignée.Je veux sortir.Je dois sortir.Mais la porte claque, sèchement, dans un coup bref, sans appel.Je reste figée, la paume contre le bois, le souffle suspendu.Il est là.Derrière moi.Je sens d’abord sa chaleur, puis son souffle, et enfin son corps, qui me rattrape comme une vague trop lourde, trop dense, qui m’enveloppe tout entière.Il ne dit rien.Il n’a pas besoin.Son torse contre mon dos, son ventre contre mes reins, son sexe, dur, appuyé juste là, contre mes fesses tendues par la peur ou le désir — je ne sais plus.Je me fige. Mais mon corps, lui, a déjà répondu.Mes cuisses se pressent. Mon ventre se contracte. Mes lèvres s’entrouvrent.Et une chaleur ancienne, familière, honteuse, m’envahit.Il se penche. Son souffle m’effleure l’oreille.— Bouge pas.Ses mains glissent le long de mes bras, lentement, fermement, comme s’il voulait m’imprimer dans sa peau. Puis elles se posent sur mes hanches, m’encerclent, me tiennent.Il se frotte à moi, a
LÉNALe bureau tourne autour de moi.Les écrans, les voix, les papiers, les rires feutrés… tout devient lointain, déformé, comme si j’étais sous l’eau.Je sens les regards, même sans les voir. Je les sens me suivre, me frôler, s’accrocher à moi comme un parfum trop fort que je n’arrive pas à faire disparaître. Je n’arrive plus à respirer. Ma peau est trop chaude, ma gorge trop sèche. Je n’ai pas bu assez d’eau. Ou peut-être est-ce l’inverse.Mes doigts tremblent sur le clavier. Je n’ai aucune idée de ce que j’écris.Je sens encore Raphaël.Sa voix , son regard , sa menace murmurée, froide comme un baiser de glace dans ma nuque. Ce moment suspendu, où il aurait pu… Il aurait pu faire bien plus. Et je ne sais toujours pas si j’ai eu peur qu’il le fasse, ou peur qu’il s’arrête.Je me lève d’un bond.Mon siège grince trop fort. J’évite les regards. J’avance à pas rapides dans le couloir. Mes talons claquent comme des coups de fouet sur le carrelage. J’ouvre la porte des toilettes d’un ges
LÉNAJe franchis les portes vitrées avec une demi-heure de retard.Mon cœur cogne déjà dans ma poitrine, mais ce n’est pas à cause de la course.C’est la sueur froide, la panique qui rampe sous la peau, l’odeur persistante de la nuit dernière encore collée à mes poignets ce parfum étranger qui n’est pas le mien, pas celui de Léo, encore moins celui de Raphaël.Ma robe est trop serrée, mes cheveux trop ébouriffés malgré le chignon hâtif, mes jambes flageolantes sous mes talons trop hauts.Je ne sais même plus comment je me suis levée ce matin.Je me suis regardée dans la glace, les lèvres gonflées, le cou marqué d’un rien, d’un souffle, d’une main trop audacieuse au creux d’un club où je n’avais rien à faire.J’ai bu , trop bu .Je me suis laissée faire. Pas jusqu’au bout. Mais assez.Assez pour que ma peau me trahisse.Assez pour que, quand j’entre dans l’open space, le silence se fasse plus épais que d’habitude.— Léna.La voix tombe comme une lame. Sèche , sans appel.Je me fige.Je
LénaLe couloir est désert.Le soir est tombé depuis longtemps, mais les lumières au plafond restent froides, blanches, implacables.Chaque pas résonne sur le carrelage poli, brutal dans ce silence qui me pèse.Je marche d’un pas rapide, le souffle encore court du stress accumulé pendant la journée.Je veux juste rejoindre la sortie.Quitter cette arène, cette maison où chaque regard semble peser sur moi comme un voile invisible qui m’efface, me désarme.Mes mains sont moites, mon sac glisse un peu sous mes doigts crispés.Je sens encore le poids des yeux sur ma peau.Ce regard tranchant de Raphaël, qui me lit comme un livre qu’il déchire lentement.Et puis, ce feu dans les yeux de Léo, brûlant et sauvage, qui me dévore sans retenue.Soudain, une ombre surgit devant moi, me bloquant le passage.Un souffle chaud effleure ma peau, un frôlement qui fait vaciller ma raison.— Tu pars déjà ? murmure une voix chaude et basse, proche.Je relève la tête.C’est lui. Léo.Son visage est trop pr
LénaJe sors du bureau, la nuque tendue, les joues encore chaudes.Léo me laisse passer le premier, bien trop près derrière moi, comme une ombre collante et brûlante.Et Raphaël reste silencieux, observateur, statufié dans le cadre de sa porte. Il me suit du regard comme on suit une pièce sur un échiquier.Je ne sais pas encore à quel jeu ils jouent.Mais je sens que je viens d’être placée sur le plateau.La secrétaire me conduit à mon espace de travail.Un bureau ouvert, élégant, minimaliste. Juste en face de la grande baie vitrée donnant sur les toits gris de la ville.Je m’assois, le cœur encore agité.Respire.C’est mon premier jour.Je devrais me concentrer.Je devrais...Mais à peine ai-je posé mes mains sur le clavier que je le sens.Son regard.Raphaël, depuis son bureau derrière les cloisons vitrées.Il ne me regarde pas franchement. Pas directement.Mais je le sens.Je croise brièvement ses yeux.Et là, tout se fige.Ce n’est pas un regard ordinaire.C’est une dissection. Un