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Chapitre 2

Author: Lilia
Isabelle se tenait au bas de l'escalier dans une simple robe blanche, avec une innocence fragile.

Elle m'a aperçue et un sourire brillant s'est dessiné sur son visage. « Tu dois être Salomé, je suis Isabelle. C'est un plaisir de te rencontrer enfin. »

Sans répondre, je me suis contentée de la regarder.

Maître Roman est sorti du salon. En voyant Isabelle, il arborait un rare regard d'affection paternelle.

« Isabelle, tu dois être fatiguée de ton voyage. Demande à Salomé de te conduire à ta chambre. »

« Merci, Maître Roman. » a répondu Isabelle avec douceur.

« Prends la chambre de Salomé. Elle bénéficie de la meilleure lumière, parfaite pour ton rétablissement. » a annoncé Maître Roman.

Je me suis tournée vers lui. « Ma chambre ? »

« A partir de maintenant, c'est la chambre d'Isabelle. Tu peux aller au troisième étage, il y a une chambre d'amis vide là-haut. »

Un rire froid s'est échappé de mes lèvres. « Non, merci. »

Je suis remontée et j'ai commencé à faire ma valise.

Trente minutes plus tard, j'ai descendu les escaliers en traînant ma valise.

Maître Roman a vu ma valise et a froncé les sourcils. « Où vas-tu comme ça ? ».

« Je pars », ai-je dit sans me retourner, « depuis que je ne suis plus une Roman, je n'ai plus de raison de rester ici. »

« Salomé ! », a-t-il crié après moi, « ton mariage est dans deux semaines ! Ne sois pas ridicule ! »

« Je sais. » J'ai ouvert la porte. « Je serai au mariage pour respecter notre accord. »

La porte s'est refermée derrière moi. J'ai quitté le domaine des Roman sans un regard en arrière.

Mon premier arrêt était l'hôtel le plus cher de Paris.

J'ai dit au concierge : « Je voudrais votre suite la plus chère. »

« Pour combien de nuits ? »

« Deux semaines. »

Pour payer, j'ai utilisé la carte de crédit supplémentaire que Maître Roman m'avait donnée. Elle avait un plafond de cinq millions d'euros que j'avais rarement touché.

Aujourd'hui, j'allais l'utiliser au maximum.

Une fois dans la suite, j'ai immédiatement commencé à dépenser pour me venger.

J'ai contacté un couturier privé et j'ai commandé trois robes de mariée sur mesure, d'une valeur de cent mille euros chacune.

J'ai ensuite acheté dix parures de haute couture et deux montres Rolex en édition limitée.

En une seule journée, j'ai dépensé près de quatre millions d'euros.

Très vite, l'appel de Maître Roman est arrivé.

« Salomé ! Tu as perdu la tête ? Tu as dépensé quatre millions en un jour ! »

« Qu'est-ce qu'il y a ? » J'ai demandé, en me prélassant sur le canapé en cuir de l'hôtel. « On m'envoie à Marseille, une fille doit faire bonne impression. »

« Tu dois dépenser autant pour faire bonne impression ? »

« Bien sûr », ai-je dit en sirotant mon champagne. « J'épouse l'héritier de la famille Laurent. Je ne peux pas avoir l'air radin, n'est-ce pas ? De plus, les Laurent paient cinq cents millions pour cette alliance, quelques millions, c'est de la monnaie de poche. »

« Tu... » Maître Roman était tellement en colère qu'il avait du mal à parler.

« Père, oh, attends, je devrais t'appeler M. Roman maintenant », ai-je ri. « Tu m'as déjà reniée, alors je n'ai pas le droit de dépenser ton argent. Que dirais-tu de ceci : dès que les fonds de l'alliance arriveront, je te rembourserai immédiatement. »

J'ai raccroché et continué mon shopping.

Mon plan était simple : vider les liquidités de la famille Roman avant que l'argent de l'alliance n'arrive. Ensuite, les cinq cents millions iraient directement sur mon compte. Si Maître Roman le voulait, il devrait venir mendier.

Nous verrions alors s'il favoriserait encore sa maîtresse et cette fille.

Alors que je m'apprêtais à faire mes derniers achats, mon téléphone a sonné.

C'était un message de Victor. « Tu n'es pas venue depuis trois jours. Il y a un problème ? »

J'ai regardé fixement le message, mon cœur battant soudainement contre mes côtes.

Mais je me suis vite ressaisie. Victor détestait qu'on désobéisse à ses ordres, rien de plus.

J'ai répondu : « Des affaires de famille, ça va s'arranger dans quelques jours. »

Victor n'a pas répondu.

Le lendemain matin, alors que je me dirigeais vers la sortie pour poursuivre mes achats, le concierge de l'hôtel m'a arrêtée. « Mlle Roman, je suis vraiment désolé, mais votre compte a été bloqué. Vous ne pouvez pas continuer à débiter votre chambre. »

« Que veux-tu dire ? »

« Vous devez régler votre facture immédiatement, ou... » Il a fait une pause délicate. « Nous devrons vous demander de partir. »

Une heure plus tard, j'étais sur le trottoir devant l'hôtel avec ma valise.

Sans le sou et sans domicile fixe.

Je ne pouvais pas me décider à vendre les produits de luxe que j'avais achetés, j'en avais besoin comme d'une armure pour Marseille.

J'ai pensé à appeler un ami, mais j'ai réalisé que je n'en avais pas. Les gens qui se pressaient autour de moi n'étaient là que pour le pouvoir et l'influence de la famille Roman.

Maintenant que j'avais été chassée, qui s'intéresserait à moi ?

A la tombée de la nuit, j'ai traîné ma valise dans les rues, sans but précis.

Finalement, j'ai trouvé un banc vide dans un parc et je me suis assise.

La nuit devenait profonde, le parc était silencieux, à l'exception du bourdonnement lointain de la circulation.

J'ai serré mes genoux contre moi, comptant les cinq jours qui me restaient avant le mariage. Je ne pouvais pas vivre dans la rue avant ce moment.

Alors que je m'inquiétais, quelques hommes ivres se sont approchés de moi en titubant.

« Hé, ma belle. Tu es toute seule ? » a bredouillé l'un d'eux, empestant l'alcool bon marché.

Je me suis levée avec méfiance. « Ne t'approche pas de moi. »

« Ne sois pas comme ça », a dit l'homme en m'attrapant, « viens boire un verre avec nous. »

J'ai fait un pas en arrière, mais le banc m'a empêché de m'échapper.

A ce moment-là, une voix grave et menaçante s'est fait entendre.

« Elle est avec moi. »

Je me suis retournée. Victor est sorti de l'ombre, le visage plein de fureur.

Les ivrognes ont jeté un coup d'œil à son imposante présence et se sont enfuis.

Victor s'est approché de moi, son regard s'est posé sur ma valise, puis sur le banc.

« Sans domicile fixe, et tu ne viens toujours pas me voir ? »
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