Le manoir d’Adriano est un endroit où le silence règne, comme une ombre pesante dans chaque pièce. Les murs sombres, les meubles imposants et les grandes fenêtres donnant sur un jardin abandonné créent une ambiance à la fois belle et inquiétante. Ce soir-là, dans son bureau, la lumière tamisée d’une lampe de bureau éclaire son visage dur et impassible. Le reste de la pièce semble englouti par l’obscurité.
Adriano est assis derrière son bureau, un téléphone posé devant lui. Il attend. La tension est palpable. Le bruit de la sonnerie brise le silence. Il décroche lentement, son regard figé dans le vide, sa main serrant le combiné.
Adriano — “Bellucci.”
La voix à l’autre bout du fil est froide, presque moqueuse. C’est Michael Varetti, le rivale d’Adriano, un homme qui ne laisse jamais transparaître la moindre émotion dans ses paroles.
Michael Varetti — “Alors, Adriano, comment vont tes affaires ?”
Adriano — “Qu’est-ce que tu veux ?” Il ne perd pas de temps, le ton déjà glacial.
Michael Varetti — “Juste un petit rappel. Le temps n’est pas en ta faveur, tu sais.” La voix se fait plus grave, menaçante. “Les choses bougent dans l’ombre, et tu es loin d’avoir toutes les cartes en main.”
Adriano garde son calme, bien que la tension soit désormais perceptible dans chaque muscle de son corps. Il regarde les lourdes tentures qui recouvrent les fenêtres, comme s’il attendait que l’obscurité l’engloutisse.
Adriano — “Je règle mes affaires comme je l’entends. Si tu crois que tu peux me faire peur avec tes menaces, tu te trompes.”
Un léger rire s’échappe de l’autre côté du téléphone, froid et cruel.
Michael Varetti — “Peu importe ce que tu crois. Ce que je veux, c’est que tu comprennes qu’un vent de changement souffle, et il ne te sera pas favorable.”
Adriano se redresse dans son fauteuil, ses doigts frôlant les bords de son bureau. Il ne laisse rien paraître, mais l’avertissement de Michael l’atteint plus qu’il ne veut l’admettre.
Michael Varetti — “Je ne viens pas ici pour te menacer, Adriano. Je viens t’avertir. Tu devrais être plus prudent avec ceux que tu protèges, et particulièrement avec la jeune femme que tu as enlevée.”
Un frisson parcourt l’échine d’Adriano. Il sait que Michael fait allusion à Elena. Mais il ne montre aucun signe de faiblesse. Il respire profondément, son regard maintenant plus perçant que jamais.
Adriano — “Tu n’as aucune idée de ce que tu dis.”
Michael Varetti — “Je suis juste un messager. Mais toi, tu es un homme d’action.” Un silence lourd s’installe de l’autre côté du fil. Puis, dans un murmure glacé, Michael ajoute : “Tu sais ce qui arrive quand on perd de vue l’objectif, Bellucci. Ne fais pas cette erreur.”
Adriano serre les poings sous son bureau, la voix de Michael résonnant encore dans son esprit. Il sait qu’il est face à une menace réelle, une menace qu’il devra gérer. Mais il n’est pas du genre à céder à la pression.
Adriano — “Je fais mes choix. Si tu crois que tu peux m’intimider, tu te trompes.”
Michael Varetti — “Tu as raison sur un point. Tu fais tes choix. Mais les conséquences, Adriano, elles viennent toujours avec une facture.”
Le silence devient lourd, presque suffocant, alors que Michael raccroche sans un mot de plus. Adriano reste là, la main posée sur le téléphone, les yeux fixés sur les ombres dans le coin de la pièce.
Il sait que Michael est dans l’ombre, que ses menaces ne sont pas vaines. Mais il refuse de céder. Elena, malgré tout, reste une clé. Et il est déterminé à ne pas la perdre dans ce jeu dangereux.
point de vue d'ElenaElena se laissa tomber dans le fauteuil près de la fenêtre. Elle fixait le paysage sans vraiment le voir, son esprit en proie à une agitation qui la submergeait. Pourquoi cette situation la perturbait-elle autant ? Elle savait qu'Adriano était plongé dans des affaires dangereuses et qu’il avait des alliés qu’il devait parfois protéger et auxquels il se confiait. Mais Isabelle… Cette femme qui apparaissait et disparaissait à sa guise, son imperturbable assurance, tout chez elle la rendait folle.Elle se leva brusquement, incapable de rester dans cette torpeur. Ses pensées tourbillonnaient trop vite. Alexandro la suivait des yeux, mais il savait que tôt ou tard, Elena briserait le silence. Elle était trop fière pour accepter cette situation sans réponse. Ses pas résonnèrent dans le couloir tandis qu’elle se dirigeait vers la bibliothèque, là où elle savait qu’Adriano était en train de se concentrer sur des documents et des plans.La colère bouillonnait en elle. Elle
Point de vue d'IsabelleIsabelle s’assit dans le coin sombre de la pièce, le téléphone serré entre ses mains. Elle avait écouté en silence tout ce que Michael avait dit, analysé chaque mot avec soin. Il croyait que tout était sous contrôle, mais Isabelle savait qu’il n'était pas aussi rusé qu'il le pensait. Elle n'était pas prête à laisser Adriano se faire manipuler par quelqu’un d'aussi dangereux.Elle prit une profonde inspiration et commença à taper un message destiné à Adriano. Pas question de lui donner trop d’informations, mais il devait savoir qu'elle avait des choses à lui dire.“Je sais ce que Michael prépare. Je ne peux pas t'en dire plus pour l'instant, mais sois vigilant. Il n'est pas ce qu'il prétend. Si tu veux comprendre, appelle-moi. – Isabelle”Elle appuya sur "Envoyer" et attendit quelques secondes, le regard fixé sur l'écran. Ce n'était pas grand-chose, mais c’était un début. Michael ne devait pas savoir qu'elle avait averti Adriano. Tout était une question de timin
erra les mâchoires, mais il ne bougea pas. Il savait que Luca ne se montrerait pas s’il n’avait pas une raison précise. Il voulait quelque chose.— Dis-moi ce que tu veux avant que je perde patience, gronda Adriano.Luca fit quelques pas de côté, comme s’il évaluait son environnement, puis il plongea son regard sombre dans celui d’Adriano.— Une proposition, tout simplement, dit-il d’un ton presque léger. Une alliance temporaire.Elena sursauta légèrement derrière Adriano. Elle ne comprenait pas encore toute l’étendue de leur histoire, mais cette simple phrase suffisait à faire bouillir le sang d’Adriano.— Une alliance ? répéta-t-il d’une voix traînante, comme s’il goûtait le mot sur sa langue. Tu veux vraiment que je croie que tu es venu ici pour me proposer ça… après avoir fait exploser ma porte ?Luca sourit, penchant légèrement la tête.— Je voulais juste être sûr d’avoir toute ton attention.Adriano eut un rictus froid.— C’est réussi. Maintenant, tu as dix secondes avant que je
Point de vue ADRIANO La nuit était tombée depuis longtemps sur le manoir d’Adriano. La lumière tamisée du bureau projetait des ombres dans la pièce, accentuant l’aura de tension qui régnait. Assis derrière son bureau, Adriano faisait tourner un verre de whisky entre ses doigts, perdu dans ses pensées. Luca était revenu dans le jeu, et cette fois, il ne se contentait plus de menaces voilées. Il attaquait.De l’autre côté de la pièce, Elena était debout, les bras croisés. Elle observait Adriano, tentant de déchiffrer ce qui se passait dans son esprit. Il n’avait pas dit un mot depuis qu’ils avaient appris la dernière provocation de Luca. Un de ses entrepôts avait été réduit en cendres, et il savait que ce n’était qu’un avertissement.« Que vas-tu faire ? » demanda-t-elle enfin, rompant le silence pesant.Adriano leva les yeux vers elle, son regard sombre et calculateur. « Luca cherche à me pousser à bout. Il veut me forcer à faire un faux pas. »Elena s’approcha lentement, posant ses m
Point de vue d'ElenaLes rayons du matin filtrèrent doucement à travers les rideaux, jetant une lueur chaude et apaisante sur la chambre. Elena émergea lentement du sommeil, encore enveloppée dans les bras d’Adriano. Le parfum de sa peau, la chaleur de son corps près du sien… elle aurait voulu que ce moment dure éternellement. Mais la réalité s’immisça rapidement, comme un voile lourd qui alourdissait ses pensées.Elle tourna légèrement la tête pour observer Adriano, endormi à ses côtés. Son visage, détendu dans le sommeil, semblait plus jeune, moins marqué par les épreuves de la vie. Mais dès qu’elle l’observa plus longtemps, les questions commencèrent à affluer dans son esprit. Et si ce qu’ils avaient partagé la veille n’était qu’un moment éphémère, une explosion de passion dans une relation complexe ?Elle se leva délicatement, pour ne pas le réveiller, et se dirigea vers la fenêtre. Le manoir était silencieux, à l’exception du chant des oiseaux au loin. Elena posa les mains sur le
Point de Vue d’elena La nuit enveloppait le manoir d’un silence presque irréel. Assise sur le canapé du salon, un livre ouvert sur les genoux, Elena fixait les pages sans réellement les lire. L’absence d’Adriano pesait sur elle plus qu’elle ne voulait l’admettre. Une semaine. Sept jours où elle avait tenté de se convaincre qu’elle appréciait la tranquillité, qu’elle n’avait pas besoin de sa présence pour respirer. Un soupir s’échappa de ses lèvres alors qu’elle referma doucement son livre. Son regard se perdit un instant sur la grande horloge du salon. Minuit. Il ne rentrerait que dans deux jours, selon Alexandro. Mais alors qu’elle se levait pour rejoindre sa chambre, un bruit attira son attention. La porte d’entrée s’ouvrit dans un grincement, et son cœur se figea. Des pas lourds résonnèrent dans le couloir, puis une silhouette familière apparut sous la lueur tamisée des lampes. Adriano. Il se tenait là, vêtu d’un costume légèrement froissé, la fatigue visible sur son v