L’air du matin avait cette fraîcheur piquante propre aux débuts de saison, un mélange de renouveau et de tension contenue. Pour Alex, c’était le parfum d’un champ de bataille invisible.Il n’avait pas dormi beaucoup. La nuit précédente, son esprit avait ressassé chaque détail de ses plans : les alliances qu’il devait tisser, les secrets qu’il devait révéler au bon moment, les pièges qu’il devait tendre. Le chemin qu’il avait choisi n’était plus celui de la survie, mais celui de la domination. Désormais, chaque mouvement devait avoir un poids.Assis dans son bureau — une petite pièce qu’il avait transformée en véritable quartier général — il parcourait des dossiers financiers, des notes personnelles et surtout un carnet où il consignait tout ce qu’il savait de l’avenir. Ce carnet était son arme la plus redoutable : prédictions de crises, dates d’événements clés, noms de personnes qui allaient marquer l’histoire.Un sourire amer se dessina sur ses lèvres.— Si seulement vous saviez à qu
Le matin se leva avec une brume légère qui étouffait les bruits de la ville. Alex s’était assis à son bureau avant l’aube, le carnet ouvert, le regard fixé sur les lignes rageuses qu’il avait tracées la veille. Ses yeux brûlaient de fatigue, mais son esprit était aussi clair que l’acier d’une lame fraîchement forgée. La veille, il avait juré que rien ni personne ne l’arrêterait. Ce matin, il devait transformer ce serment en actes. Il avait appris, dans sa première vie, que la vengeance n’était pas une impulsion brutale mais une longue guerre d’usure. Chaque coup devait être préparé, chaque geste mesuré. Et aujourd’hui marquerait la première manœuvre visible. --- Il commença par organiser son capital. Ce qu’il possédait encore était modeste, mais il savait où frapper. Dix ans plus tôt, certaines entreprises considérées comme insignifiantes allaient devenir des géants. Il nota trois noms dans son carnet : une petite société de logiciels, une startup de paiement en ligne, et une
Le matin se leva sur la ville, voilé par un ciel grisâtre. Alex n’avait pas dormi. Pas une seconde. Ses yeux étaient rouges, mais son esprit brillait d’une lucidité glaciale. Il avait passé la nuit à dresser des plans, à revisiter ses souvenirs du futur comme un stratège analysant une guerre déjà vécue. Chaque événement, chaque trahison, chaque opportunité lui revenait avec une précision chirurgicale. Et maintenant, il avait une carte. En bas de son immeuble, il croisa le concierge, un vieil homme qui l’avait toujours regardé comme un gamin sans importance. Mais Alex lui rendit son sourire avec une assurance nouvelle. Ce n’était pas un simple échange banal. C’était un test. Et dans le regard du vieil homme, Alex vit ce qu’il voulait : une pointe de respect, née de l’assurance qu’il dégageait désormais. — Bonjour, monsieur Dupont, dit le concierge. Vous partez tôt aujourd’hui. — Une grande journée commence, répondit Alex en ajustant sa veste. Et il descendit la rue, le pas f
La nuit était tombée depuis longtemps sur la ville. Un silence épais enveloppait les rues désertes, brisé seulement par les aboiements lointains d’un chien errant. Dans son bureau faiblement éclairé, Alex contemplait une feuille blanche posée devant lui. Ses doigts tenaient un stylo, mais il ne bougeait pas. Ses pensées tourbillonnaient, plus sombres que jamais. Dix ans plus tôt, il avait été un homme brisé. Dix ans plus tard, il était mort dans la solitude, trahi, humilié, effacé de sa propre histoire. Mais aujourd’hui, il avait une seconde chance. Une seconde vie. Et il n’avait plus l’intention de la gaspiller. Le miroir de vérité Alex se leva et se dirigea vers la grande glace accrochée au mur. Il s’y regarda longuement. Les traits étaient les mêmes : le visage jeune, les yeux fatigués mais pas encore consumés par la douleur. Pourtant, il se sentait différent. Il approcha son visage du miroir et murmura : — Tu n’es plus Alex Dupont. Tu n’es plus cet homme naïf qu’ils o
Alex passa les jours suivants enfermé dans son bureau, le carnet toujours ouvert devant lui. Le monde extérieur semblait s’effacer : les appels d’Isabella restaient sans réponse, les visites de Marc se heurtaient à un silence glacial. Chaque heure, chaque minute était consacrée à écrire, calculer, prévoir. Il se souvenait parfaitement de certaines dates-clés, de ces événements qui avaient façonné son autre vie : L’ouverture d’une petite entreprise de technologie locale qui, en quelques années, deviendrait un mastodonte. La flambée des prix immobiliers dans un quartier encore méprisé. Le lancement d’un projet minier qui attirerait bientôt les investisseurs étrangers. À l’époque, il n’avait pas su en profiter. Il avait regardé, impuissant, pendant que d’autres s’enrichissaient. Pas cette fois. Le premier pas : un capital de départ Mais la connaissance ne suffisait pas. Il lui fallait de l’argent. Pas grand-chose, mais assez pour placer ses premières pierres. Alex fouilla
Le silence de la maison fut brisé par le claquement sec de la porte d’entrée. Alex releva la tête. Isabella entra, ses talons résonnant sur le parquet, chaque pas trahissant une nervosité contenue. Son visage, impeccablement maquillé malgré la nuit agitée, se crispa à la vue du carnet ouvert sur le bureau. — Tu écris maintenant ? demanda-t-elle d’une voix acide, cherchant à reprendre le dessus. Alex ne répondit pas immédiatement. Il referma calmement le cahier, posa le stylo, puis croisa les bras sur sa poitrine. Son silence pesa lourd, plus douloureux que n’importe quelle réplique cinglante. Isabella s’approcha, ses yeux scrutant les siens, cherchant une faille. Mais elle ne trouva qu’un mur glacé. — Alex… on peut parler ? dit-elle enfin, sa voix se radoucissant. Il esquissa un sourire amer. — Parler ? Comme on le faisait quand tu me disais que j’étais ton unique amour ? Ou comme quand tu passais tes nuits avec Marc ? Le coup fut direct, sans détour. Isabella blêmit, ses