Kael se pencha sur le carnet, ses doigts glissant sur les pages comme s’il craignait de les froisser. Chaque symbole semblait le défier, comme un mur invisible dressé entre eux et la vérité. Liora, à ses côtés, observait attentivement, essayant de mémoriser chaque signe.
— Par quoi on commence ? demanda-t-elle, la voix basse.Eliott posa son scanner à côté et sortit un petit crayon à mine fine.— On ne pourra pas tout traduire d’un coup. Le code est basé sur un ancien alphabet chiffré, mais… il a été modifié. C’est un mélange entre symboles et coordonnées géographiques.Kael redressa brusquement la tête.— Des coordonnées ? Tu veux dire que… ça mène à un endroit précis ?— Exactement, répondit Eliott, un éclat dans le regard. Et pas un seul endroit. Plusieurs. Comme un parcours.Liora sentit un frisson.— Un parcours… vers quoi ?Eliott la fixa, sérieux.— Vers l’héritage. Mais pas seulement matériel. Ce qu’il conKael avait les yeux rivés sur moi, comme s’il cherchait à lire chacune de mes pensées avant même que je ne parle. L’air entre nous était saturé, lourd de tout ce qui n’avait pas encore été dit.— Dis-le, souffla-t-il, d’une voix basse mais tendue.Je croisai les bras, plus pour me protéger que par défi.— Tu veux que je dise quoi, Kael ? Que je te fais confiance alors que tu m’as caché la moitié de ta vie ? Que je devrais juste sourire et tout accepter ?Il serra les mâchoires, ses doigts crispés sur la table.— Je t’ai protégée.— Non, tu t’es protégée toi, répliquai-je, le regard fixe. Tu m’as tenue à l’écart comme si j’étais une pièce fragile… Mais je ne suis pas fragile.Il se leva d’un coup, sa chaise raclant le sol. Ses yeux s’embrasèrent, non pas de colère pure, mais d’une frustration profonde.— Tu crois que c’est facile pour moi ? Chaque fois que je te regarde, je sais ce que je risque de perdre. Tu crois que je dors
Le silence, lourd et presque étouffant, s’était abattu sur la pièce après les dernières paroles de Kael.Ses yeux, sombres et brûlants, restaient fixés sur Liora, qui, malgré la tempête d’émotions dans son regard, tenait bon.— Alors… c’est comme ça que ça devait se terminer ? demanda-t-elle, la voix à peine audible, mais tremblante de rage.— Je n’ai jamais voulu que ça se termine… murmura Kael, s’approchant d’un pas, ses poings serrés. Mais tu sais aussi bien que moi qu’on n’a plus le choix.Liora recula d’un pas, comme si chaque mouvement de lui menaçait de la briser un peu plus. La pièce sentait la tension électrique, chaque respiration un affront au silence.— On a toujours le choix, Kael. Toujours. Tu m’as dit ça toi-même, il y a des mois. Alors ne viens pas me dire que maintenant… il n’y a plus d’issue.Il se rapprocha encore, cette fois jusqu’à réduire l’espace entre eux à quelques centimètres. Elle sentit la chaleur de son co
Le vent hurlait contre les vitres du manoir, comme si la tempête dehors voulait forcer son chemin à l’intérieur. Kael se tenait debout près de la grande baie vitrée, les mains serrées derrière son dos, le regard fixé sur l’obscurité. Son visage, tendu et impénétrable, reflétait pourtant une inquiétude qu’il tentait de cacher.Liora entra dans la pièce, ses pas feutrés trahissant malgré elle une nervosité croissante.— Tu as eu des nouvelles ? demanda-t-elle, sa voix à peine plus forte qu’un murmure.— Rien. Pas encore, répondit Kael sans se retourner.Elle fronça les sourcils.— Kael… on ne peut pas rester ici à attendre. Chaque minute compte. Si c’est vraiment eux qui l’ont…— Je le sais, coupa-t-il, son ton tranchant comme une lame. Mais se précipiter serait une erreur.Un éclair illumina la pièce, suivi d’un grondement de tonnerre qui fit vibrer le plancher. Le silence retomba, lourd et étouffant. Liora sentit son cœur battre plus vite.
La nuit s’était abattue sur la ville comme un voile lourd, étouffant toute lumière. Dans l’appartement, l’air semblait chargé d’électricité, comme si les murs eux-mêmes retenaient leur souffle. Liora fixait la fenêtre, observant les lumières lointaines qui clignotaient au rythme des voitures passant sur l’avenue.Kael entra dans le salon, ses pas silencieux trahissant une tension qu’il ne cherchait même plus à dissimuler. Il avait encore cette expression dure, celle qui annonçait qu’il avait appris quelque chose de grave.— Tu ne devrais pas rester plantée là.— Et toi, tu ne devrais pas garder ce regard, répondit Liora sans se tourner.Kael serra la mâchoire. Il hésita un instant, puis lâcha d’une voix grave :— Ils savent.— Qui ? demanda-t-elle en se retournant brusquement.— Tous. Ceux qui étaient censés rester à l’écart. Ceux qu’on espérait éviter.Elle se figea, le cœur battant à tout rompre. Elle comprenait ce que ça voulait
Le silence qui suivit était presque assourdissant. On aurait dit que même le vent avait cessé de souffler, suspendu dans l’air lourd de tension. Kael fixait Liora, ses yeux noirs brillants d’une intensité qui la faisait frissonner.— Tu crois que tu peux encore me cacher quelque chose ? demanda-t-il d’une voix basse, presque rauque.— Ce n’est pas… ce que tu crois, répondit-elle en détournant légèrement le regard, ses doigts se crispant sur le dossier de la chaise.Kael fit un pas vers elle. Chaque mouvement semblait calculé, précis, comme un prédateur qui approche sa proie.— Alors explique-moi, Liora. Explique-moi pourquoi tout ce que je découvre sur toi me pousse à croire que tu joues sur deux tableaux.Elle inspira profondément, se levant d’un geste brusque.— Parce que je n’ai pas le choix, Kael ! Tu crois que j’ai demandé à vivre avec cette peur constante, à cacher la vérité à tout le monde ?Il s’arrêta net, surpr
L’aube naissait à peine, un voile gris perlant sur la mer agitée. L’air était encore saturé d’humidité, et les vagues frappaient les rochers avec une force sourde. La grotte, désormais presque silencieuse, résonnait seulement du bruit des sacs qu’on refermait et du cliquetis d’armes vérifiées.Kael était déjà prêt, le visage fermé, sa silhouette se découpant dans la lumière blafarde qui entrait par l’ouverture.— On part dans cinq minutes, dit-il d’une voix qui ne laissait aucune place à la discussion.Liora referma précautionneusement son sac, s’assurant que le carnet était toujours dissimulé au fond. Elle sentait déjà un poids dans sa poitrine, comme si chaque pas à venir allait les rapprocher d’un gouffre invisible.Nathan était accroupi, en train de nouer ses bottes, son visage impassible. Mais Kael le surveillait du coin de l’œil, sans relâche.Damien, lui, pestait à voix basse contre le froid.— On se croirait en hiver… et moi qui pe