Le lendemain de cette étrange rencontre nocturne, Malia ne savait plus où elle en était. Aydan l’avait déstabilisée, volontairement. Elle le savait. Mais ce qui l’effrayait encore plus… c’est à quel point elle y avait répondu.
Elle descendit comme chaque matin, prête à assurer son rôle, à ignorer ce qui s’était passé dans le jardin. Mais lorsqu’elle entra dans le bureau, Aydan était déjà là, vêtu d’un costume sombre, une tasse à la main. Ses yeux se levèrent vers elle. Il ne dit rien. — Bonjour, monsieur Deveraux, dit-elle, gardant un ton neutre. Il sourit, un sourire sans chaleur. — Vous avez bien dormi ? Ou mes questions d’hier soir vous ont-elles tenue éveillée ? Elle serra les poings. Il jouait avec ses nerfs. — J’ai bien dormi, répondit-elle simplement. Il s’approcha, lentement, et posa un dossier sur son bureau. Elle y vit une enveloppe scellée, marquée « Confidentiel ». — Ceci doit être remis en main propre à une certaine adresse. Aucune copie, aucune question. C’est compris ? Elle acquiesça. — Oui, monsieur. Mais lorsqu’elle saisit l’enveloppe, il ne lâcha pas tout de suite. Ses doigts frôlèrent les siens, et il la fixa droit dans les yeux. — Vous savez, Malia… certains secrets sont plus lourds que l’argent qu’ils rapportent. — Je suis prête à les porter, si c’est ce que vous attendez de moi. Il la lâcha enfin, visiblement satisfait de sa réponse. • L’adresse était située dans un quartier chic, mais reculé. Une immense bâtisse, avec des vitres teintées, une entrée sécurisée, et un homme en costume sombre qui attendait à la porte. — Pour vous remettre ceci, dit Malia, tendant l’enveloppe. L’homme la prit sans un mot. Mais avant de refermer la porte, il lui lança : — Il faut être courageuse pour travailler pour lui. Ou désespérée. Malia resta figée un instant. Qu’est-ce que cela voulait dire ? Qu’avait-elle remis exactement ? Et pourquoi cette sensation de vertige ne la quittait-elle plus depuis qu’elle avait rencontré Aydan ? • En rentrant, elle trouva Aydan en conversation tendue au téléphone. Il parlait dans une langue étrangère qu’elle ne comprenait pas. Lorsqu’il la vit entrer, il coupa court à l’appel. — Suivez-moi. Il l’emmena dans une pièce qu’elle n’avait encore jamais vue. Une bibliothèque majestueuse, murs recouverts de livres rares et de tableaux anciens. — Asseyez-vous, ordonna-t-il. Elle obéit, intriguée. — Vous avez réussi la première mission. Mais le plus dur commence maintenant. Je vais vous demander des choses qui iront contre votre instinct. Peut-être même contre votre morale. Elle le fixa, le cœur battant. — Et si je refuse ? — Alors vous partez. Et vous m’oubliez. Un silence. Puis elle répondit : — Je reste. Il la regarda longuement, puis s’approcha… jusqu’à ce que son visage soit à quelques centimètres du sien. — Vous êtes consciente que tout ça n’est pas un jeu ? — Et vous ? Êtes-vous conscient que je ne suis pas une poupée à manipuler ? Il eut un sourire dangereux. — C’est justement ce qui vous rend intéressante. • Ce soir-là, elle monta dans sa chambre plus troublée que jamais. Elle ouvrit son ordinateur pour classer des fichiers comme chaque soir, mais une vidéo attirait son attention. Intitulée simplement : “Clause 7 – Enregistrement”. Curieuse, elle lança la vidéo. L’image était floue, mais elle reconnut Aydan, plus jeune. Il parlait à une femme en pleurs, dans ce même bureau. — Je ne peux pas t’aimer, disait-il. Ce contrat t’interdit d’aimer ton employeur. Puis la vidéo s’arrêta brusquement. Malia resta figée. Clause 7… interdit d’aimer son employeur. Mais lui ? Lui, que cherchait-il en flirtant avec elle, en l’attirant dans ses filets, en brouillant toutes les frontières ? • Elle n’eut pas le temps de réfléchir davantage. Un message s’afficha sur son écran : “Clause 7 n’est pas une simple règle. C’est une frontière. Franchissez-la… et vous vous perdrez.” Pas de signature. Pas de nom. Mais elle savait. C’était lui. • Et ce soir-là, pour la première fois, Malia comprit qu’elle ne contrôlait plus rien. Ni ses choix. Ni ses émotions. Ni même ce cœur qui battait plus vite chaque fois qu’il entrait dans une pièce. ⸻ 💬 Le mystère autour d’Aydan s’épaissit… et la tentation devient de plus en plus difficile à ignorer. 📌 Clause 7 : Ne jamais tomber amoureuse de son patron. Mais Malia pourra-t-elle s’y tenir ? 📌 Partage ton avis en commentaire et n’oublie pas d’ajouter l’histoire à ta bibliothèque !Le hangar résonnait des échos métalliques des bottes et des armes qui se mettaient en joue. La fumée, épaisse et suffocante, brouillait la vue, mais les projecteurs implacables rendaient chaque ombre tranchante, chaque respiration plus lourde. Kael, debout au milieu de ses compagnons, gardait son arme levée, mais son regard était fixé sur la silhouette de Moretti, dominant la scène depuis la passerelle métallique.— Toujours aussi prévisible, Kael, lança Moretti avec un sourire cruel. Tu crois tendre des pièges, mais c’est toujours moi qui écrase l’adversaire sous ses propres illusions.Kael ne broncha pas. Ses yeux étincelaient d’une rage froide.— Cette fois, tu t’es trompé d’ennemi, Moretti. Tu aurais dû apprendre à craindre les loups solitaires.Autour d’eux, les hommes armés se resserrèrent. Liora plaça instinctivement Selene derrière elle, son arme pointée vers la nuée d’adversaires. Armand, déjà accroupi, pianotait fébrilement sur sa tablet
Kael ne quitta pas Selene des yeux. La tension dans l’appartement était si dense qu’on aurait pu la trancher au couteau. Liora tenait toujours son arme pointée vers elle, ses doigts crispés sur la détente, prête à tirer au moindre faux mouvement. Armand, lui, avait déjà inséré la clé USB dans son ordinateur, ses doigts courant fébrilement sur le clavier pour ouvrir les fichiers.— Alors ? demanda Kael, la voix basse, sans détourner son regard de Selene.Armand fronça les sourcils, son visage pâlissant à mesure que les lignes de données défilaient.— C’est… monstrueux. Elle ne ment pas. Ce qu’il y a là-dedans dépasse tout ce que nous avons déjà. Des réseaux d’esclavage moderne, des transferts d’armes chimiques, des noms de généraux, de juges… et des preuves d’exécutions déguisées.Il leva les yeux, presque choqué.— Kael, avec ça, on peut rayer Moretti de la carte. Mais…— Mais quoi ? gronda Kael.— Mais ça implique aussi
L’aube se leva sur une ville en suspens. Dans les rues, les journaux avaient déjà repris les fuites massives publiées dans la nuit. Les écrans des télévisions diffusaient les preuves de corruption, les comptes offshore, les visages de juges, de banquiers, de politiciens liés directement à Moretti. L’effet était immédiat : un tremblement social, une onde de choc qui ne pouvait plus être étouffée. Les murmures se transformaient en cris, les regards de peur en regards de colère.Mais derrière cette victoire, Kael sentait le vide. Son esprit revenait sans cesse au mot entendu la veille : Selene. Il ne pouvait pas l’ignorer. Chaque fibre de son être refusait d’accepter qu’elle ait pu les trahir… et pourtant, les indices s’alignaient. Une silhouette familière, un nom lâché dans la rage, des coïncidences trop parfaites.Liora, quant à elle, n’avait pas fermé l’œil. Elle observait Kael, ses épaules tendues, sa mâchoire serrée, ses yeux perdus dans le vide. Elle savait qu’i
Kael ne laissa pas le temps au silence de s’installer. La nuit précédente n’avait pas seulement brisé des murs ; elle avait révélé une logique : Moretti frappait là où il croyait faire le plus mal — en transformant la peur en écran. Kael décida de répondre sur un autre terrain. Si Moretti voulait la démonstration, il allait lui en donner une… mais pas celle qu’il attendait.Ils passèrent la matinée à recouper les informations arrachées à l’intermédiaire capturé la veille. Armand, toujours aussi efficace, avait identifié un refuge discret appartenant au réseau de Moretti — un entrepôt transformé en hub pour les transferts illégaux et les réunions secrètes. Derrière ce hangar se trouvaient des serveurs, des comptes, des papiers qu’il fallait saisir. S’ils mettaient la main sur ces preuves, ils pourraient retourner l’opinion, mettre à nu les complices, faire trembler les piliers qui protégeaient Moretti.— On ne peut pas se contenter d’une frappe chirurgicale, dit Kae
La nuit était tombée, mais la villa de Kael ne s’était pas assoupie. Au contraire, elle vibrait d’une activité intense : des hommes montaient la garde, des véhicules circulaient à l’extérieur, et chaque lumière allumée donnait l’impression d’une forteresse imprenable. Pourtant, derrière cette façade rassurante, Kael savait que l’ennemi préparait son coup.Liora, assise dans le salon, feuilletait nerveusement un dossier qu’Armand avait apporté. Les pages regorgeaient de noms, de comptes, de numéros de téléphone. Elle levait parfois les yeux vers Kael, qui faisait les cent pas, incapable de rester immobile.— Tu sens comme moi qu’il ne va pas tarder, murmura-t-elle.— Oui, répondit Kael sans hésiter. Moretti ne nous laissera pas le temps de frapper en premier.Il s’interrompit, passa une main dans ses cheveux, puis ajouta avec gravité :— C’est ce soir, Liora. Je le sens.⸻Un grondement de moteur se fit entendre au loin. Armand ent
Kael n’avait presque pas fermé l’œil de la nuit. Les dossiers laissés par Armand restaient étalés sur la table, témoins muets d’une menace grandissante. Le jour se levait à peine, et déjà une tension électrique emplissait l’air de la villa.Liora descendit les escaliers, ses cheveux encore humides de la douche, son regard déterminé. Elle trouva Kael dans le salon, en train de scruter des cartes et des schémas avec une intensité glaciale.— Tu n’as pas dormi, constata-t-elle doucement.— Impossible, répondit-il sans lever les yeux. Ces gens ne nous laisseront pas de répit.Elle s’approcha, posa une main sur son épaule.— Alors on ne leur en laissera pas non plus.Kael releva enfin le regard vers elle. Dans ses yeux brillait une lueur nouvelle : moins de rage brute, plus de calcul, plus de clairvoyance. Il inspira profondément, puis déclara :— Aujourd’hui, on prend les devants.⸻La matinée fut consacrée aux préparatif