LOGINLa villa s’agitait comme un nid de frelons. Malia, encore bouleversée par la vidéo mystérieuse de la veille, tentait de garder la tête froide. Le personnel était en ébullition : un événement privé allait se tenir chez Aydan ce soir. Un bal privé, selon les mots de la gouvernante, uniquement pour les “partenaires de confiance”.
— Et moi, je fais quoi ? demanda-t-elle à l’un des majordomes. — Vous êtes sur la liste, mademoiselle, répondit-il avec un sourire en coin. Votre tenue vous attend dans votre chambre. Elle monta, intriguée et anxieuse. Une robe y était déposée : noire, longue, fendue sur la cuisse, avec un corsage en dentelle qui mettait sa silhouette en valeur de manière presque indécente. Une note l’accompagnait. « Cette robe vous sied mieux que les doutes que vous nourrissez. — A.D » Elle sentit son cœur se serrer. • La soirée était un mélange d’élégance et de mystère. Les invités étaient vêtus comme dans un rêve ou un cauchemar, selon le point de vue. Des visages connus, des visages cachés, des langues chuchotant des affaires qui n’avaient rien d’innocentes. Aydan fit son entrée en dernier. Costume noir, regard glacial, sourire contrôlé. Il ne la regarda pas. Pas tout de suite. Mais lorsqu’il croisa enfin son regard, elle comprit : il l’avait remarquée. Il la scrutait comme un roi observe un pion… ou une reine qu’il ne peut plus ignorer. — Malia, murmura-t-il en s’approchant. — Monsieur Deveraux. — Aydan, ce soir. Elle haussa un sourcil. — Et demain ? Ce sera encore un autre masque ? Il esquissa un sourire. — Il faut savoir jouer… si on veut survivre. Il lui tendit la main. — Une danse ? Elle hésita, puis la saisit. • Sur la piste, tout devint flou. La musique, les regards, les murmures. Il la faisait tournoyer, doucement, lentement. Trop lentement. Assez pour qu’elle sente chaque frisson, chaque palpitation. Leur proximité était insupportable. Enivrante. — Pourquoi moi ? souffla-t-elle. — Parce que vous ne savez pas encore mentir. — Et vous… vous savez trop bien ? Il ne répondit pas. Son silence était plus parlant que tous les mots du monde. • Après la danse, elle s’éloigna, le cœur battant. Elle avait besoin d’air. Mais à peine avait-elle atteint la terrasse qu’une voix féminine, sèche et cassante, l’arrêta. — Tu ne devrais pas être ici. Une femme élégante, plus âgée, la fixait avec dégoût. — Et vous êtes… ? — Quelqu’un qui connaît les règles de ce jeu depuis bien plus longtemps que toi. Un conseil ? Ne t’attache pas. Tu es là pour le servir. Pas pour l’aimer. Malia ne répondit pas. Mais elle sentait son estomac se tordre. • Quand elle revint à l’intérieur, Aydan parlait avec un homme en costume gris. Malia le reconnut. C’était le même que celui de la villa où elle avait déposé l’enveloppe. Elle s’approcha discrètement. — …elle est plus intelligente que ce qu’on pensait, disait l’homme. Mais ça la rend dangereuse. Aydan croisa les bras. — C’est pour ça que je garde un œil sur elle. — Tu joues avec le feu, Aydan. Il eut un rire sans joie. — C’est ce que je fais de mieux. Malia recula, le souffle coupé. Ils parlaient d’elle. Comme si elle n’était qu’un pion, un dossier, une stratégie. • Plus tard, il la retrouva, seule dans la bibliothèque. — Tu as fui, constata-t-il. — J’avais besoin de silence. — Ou de vérité ? Elle se tourna vers lui, les yeux brillants. — J’ai vu la vidéo. Celle avec la clause 7. C’était qui, cette femme ? Un long silence. — Celle qui a voulu franchir la ligne. Celle qui a cru que j’étais sauvable. — Et tu l’as rejetée ? — Je l’ai protégée. — En brisant son cœur ? — En l’empêchant de perdre plus que ça. • Elle baissa les yeux. — Et moi ? Tu vas aussi me « protéger » à ta façon ? Il s’approcha lentement. — Je t’ai prévenue, Malia. Tu crois pouvoir rester froide. Mais je vois ce qui se passe. Ce frisson, ce trouble. Tu n’es pas immunisée. Elle leva les yeux, tremblante. — Et toi, Aydan ? Tu l’es ? Un silence. Chargé. Douloureux. — Je ne peux pas me permettre de ne pas l’être. • Mais alors qu’il tournait les talons pour partir, il s’arrêta à la porte, sans se retourner. — Ne t’attache pas, Malia. Je suis le genre d’homme qui finit toujours par décevoir. Et il disparut. Elle resta seule, au milieu de cette immense bibliothèque pleine de mensonges… et de vérités qu’elle n’était peut-être pas prête à entendre. ⸻ 💬 Aydan s’ouvre… mais garde ses secrets. Et Malia commence à comprendre que ce contrat cache bien plus qu’un simple emploi. 📌 Une fête, une mise en garde, une danse dangereuse… et une question sans réponse : jusqu’où ira-t-elle pour découvrir la vérité ? 📌 Partage ton avis en commentaire et n’oublie pas d’ajouter l’histoire à ta bibliothèque !Le silence qui régnait dans la pièce était si lourd qu’on aurait pu entendre le battement de leurs cœurs. Liora se tenait debout, les bras croisés, le regard fixé sur Kael. Devant elle, les dossiers étalés sur la table semblaient être autant de preuves d’un passé qu’ils avaient tenté d’enterrer.Kael brisa enfin le silence.– Tu savais depuis le début, n’est-ce pas ?Sa voix n’était pas accusatrice. Elle était fatiguée, presque résignée.Liora ferma les yeux un instant, prit une inspiration profonde, puis répondit calmement :– Oui. Mais je ne voulais pas y croire.Kael détourna le regard. Les mots semblaient peser sur ses lèvres comme des pierres. Il fit quelques pas, les mains dans les poches, cherchant à contenir la tempête qui grondait en lui.– Alors tout ce qu’on a fait… tout ce qu’on a risqué… c’était pour rien ?– Pas pour rien, répliqua Liora. Pour comprendre. Pour découvrir qui tire les ficelles. Et maintenant, on le sait
Un bruit sourd résonna dans la salle blanche. Le bourdonnement des machines s’intensifia, les écrans clignotèrent, projetant sur les murs des chiffres rouges et des schémas d’ADN qui pulsaient comme des cœurs vivants.Liora ouvrit brusquement les yeux, le souffle court, le front couvert de sueur. Ses mains tremblaient. Elle sentit encore les électrodes accrochées à ses tempes, son sang battant à ses oreilles.Kael, sur le lit voisin, remuait faiblement. Son torse se soulevait dans un rythme irrégulier. Elle appela son nom, d’abord doucement, puis plus fort :– Kael ! Réveille-toi !Il gémit, bougeant la tête, avant d’ouvrir lentement les yeux. Ses pupilles avaient une teinte dorée, presque animale, comme si quelque chose s’était éveillé en lui.– Liora… où est-ce qu’on est ?– Dans leur centre. Ils ont recommencé leurs expériences. Sur nous.Elle tira sur ses liens, sans succès. Un bip strident retentit. Une voix féminine, froide et mé
Le vent hurlait à travers les vitres brisées de la chapelle. La lampe torche de Kael projetait des ombres instables sur les murs, tandis que Liora fixait encore le dossier ouvert devant elle.Les mots dansaient devant ses yeux, incompréhensibles et pourtant terriblement clairs : Projet Genesis. Sujet principal : Liora E. Kaelis.Elle inspira profondément, tentant de calmer le tremblement de ses mains.– C’est donc ça… tout ce qu’on a vécu, tout ce qu’on a traversé… c’était écrit avant même qu’on se rencontre.Kael referma lentement le dossier et se redressa. Son visage, habituellement si sûr de lui, était marqué par la stupeur.– Liora, ce programme… j’en ai entendu parler il y a des années. C’était un projet gouvernemental secret, censé avoir été abandonné après plusieurs échecs.Liora tourna vers lui un regard chargé d’incompréhension.– Tu savais qu’il existait ?– Pas dans le détail. J’ai grandi dans un orphelinat sous contrôle
Le soir tombait lentement sur la ville, étirant ses ombres sur les vitres du manoir. Liora, assise sur le bord du lit, fixait un point invisible sur le mur. Son esprit était ailleurs, égaré dans les souvenirs qu’elle avait essayé d’enfouir depuis trop longtemps. Tout semblait si calme autour d’elle, mais à l’intérieur, c’était une tempête silencieuse.Kael entra sans frapper, ses pas lourds trahissant son agitation. Il s’arrêta à quelques mètres, observant son profil immobile.– Tu n’as pas bougé depuis des heures.– J’avais besoin de silence, répondit-elle d’une voix éteinte.Kael s’approcha lentement, posant une main sur son épaule.– Le silence, c’est dangereux quand on a trop de choses dans la tête.Liora tourna enfin le visage vers lui. Ses yeux brillaient d’un mélange d’émotion et de fatigue.– J’ai reçu un message… de mon père.Kael fronça les sourcils.– Ton père ? Après toutes ces années ?Elle hocha la tête.
La nuit tombait sur la ville comme un voile sombre et impénétrable. Les lampadaires allumaient à peine la rue, créant des ombres mouvantes sur les murs décrépis. Liora marchait à côté de Kael et de Daren, chaque pas résonnant dans le silence pesant. Son esprit était en ébullition : la révélation de Daren, la marque originelle, le lien avec la Source… Tout cela l’angoissait, mais elle sentait une force nouvelle couler en elle, un mélange de peur et de détermination.Kael, marchant quelques pas devant, jetait des coups d’œil prudents autour d’eux. Sa main effleurait l’arme qu’il portait à la ceinture, prête à agir au moindre signe de danger. Daren, lui, semblait étrangement calme, presque trop. Liora sentait un frisson parcourir son dos.– Où allons-nous exactement ? demanda-t-elle, brisant enfin le silence.– À l’ancien temple, répondit Daren, la voix basse. C’est là que la Source réside. C’est là que tu apprendras à maîtriser ce pouvoir… avant qu’ils ne te
Le jour se levait à peine sur la ville meurtrie. Des éclats de lumière filtraient à travers les nuages lourds, teintant les toits d’une lueur argentée. Liora, encore affaiblie, observait le ciel depuis la fenêtre du refuge où Kael l’avait conduite après l’attaque. Son cœur battait à un rythme instable. Elle revoyait encore les silhouettes armées, les cris, les éclairs de lumière qu’elle n’avait su contrôler.Elle avait failli tout détruire. Et cette idée la hantait.Kael entra dans la pièce, un plateau à la main. Il s’arrêta en la voyant, figée devant la fenêtre.– Tu n’as pas fermé l’œil, constata-t-il doucement.– Je n’arrive pas à dormir, répondit-elle sans se retourner. Chaque fois que je ferme les yeux, je revois… ce que j’ai fait.Il s’approcha, posa le plateau sur la table et s’arrêta juste derrière elle.– Tu n’as rien fait de mal. Tu t’es défendue.– Non, Kael. Ce n’était pas de la défense. C’était autre chose. Quelque ch







