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Chapitre 4

Author: Stars
Pourtant, les cris étouffés derrière la porte me parvenaient distinctement.

Valentin, comprenant que son statut d'Alpha était en péril, ne tenait visiblement plus en place.

Mais cette fois, je ne lui laisserais aucune chance de se rattraper. Il allait payer. Puisqu'il avait rompu notre lien mental, abandonné sa tribu pendant trois mois, alors pourquoi ne pourrais-je pas, moi aussi, m'éloigner un temps ?

J'ai passé une journée paisible dans la maison que Lambert m'avait préparée.

Lorsqu'il est venu aux funérailles, il m'a apporté une nouvelle des plus savoureuses : « Ses amis te cherchent partout. Ils ont failli débarquer dans ma meute pour avoir de tes nouvelles. »

J'ai esquissé un sourire : « Quand c'était moi qui le cherchais désespérément, il n'a pas daigné se montrer. À son tour de goûter à cette souffrance. »

J'ai sorti une vieille robe noire et blanche, me suis maquillé le visage d'une pâleur spectrale, puis ai utilisé des gouttes pour les yeux afin d'avoir l'air au bord des larmes. Mon reflet dans le miroir montrait une femme brisée par le chagrin.

Lambert et moi nous sommes séparés pour nous rendre aux funérailles. Je serrais un clé USB si fort que mes doigts en blanchissaient.

Sur place, Lambert m'attendait déjà. Vêtu d'un costume noir impeccable, il a traversé la foule de loups pour venir à ma hauteur et m'a tapoté l'épaule avec une feinte solennité : « Toutes mes condoléances... »

Aux funérailles d'un Alpha, toute la meute devait se présenter. Bientôt, la place s'est remplie de loups venus rendre hommage, ainsi que de parents et amis de Valentin, tous ignorant la vérité.

Leur douleur sincère m'a serré le cœur.

Valentin, en tant qu'Alpha, n'avait pas seulement joué avec moi, il avait trompé toute sa meute, trahi ceux qui l'aimaient.

Aujourd'hui, il allait enfin rendre des comptes !

Je me suis occupée des condoléances, accueillant même des Alphas d'autres meutes avec qui nous collaborions.

Mais je savais qu'après la révélation de la vérité, la réputation de Valentin serait ruinée. Aucun d'eux ne voudrait plus jamais traiter avec lui.

Les amis de Valentin avaient les traits crispés. L'un d'eux a fini par m'attirer à l'écart et a murmuré d'un ton pressant : « Béatrice, tu as perdu la raison ? Arrête immédiatement cette mascarade ! Valentin est bien vivant. »

J'ai cligné des yeux, forçant quelques larmes à couler, avant de répondre d'une voix brisée : « Ne t'épuise pas à me raisonner. Je sais qu'on ne ressuscite pas les morts. Après tant de jours, j'ai enfin les idées claires, je ne me berce plus d'illusions. »

Alors qu'il s'apprêtait à répliquer, Lambert s'est interposé : « Béatrice, nous partageons tous ta peine aujourd'hui. J'espère simplement que tu pourras tourner la page. »

Sur ces mots, il m'a entraînée loin de cet importun.

« Tout le monde est là », a observé Lambert.

Je lui ai adressé un sourcil levé : « On verra bien. »

Je suis montée ensuite sur l'estrade, ai saisi le micro, et ai annoncé d'une voix solennelle : « Aujourd'hui est un jour de deuil. Notre Alpha nous a quittés. Merci à tous d'être venus rendre hommage à Valentin... »

Mais mon discours était interrompu par un cri hystérique : « Béatrice, tu es folle ! Je te répète que Valentin n'est pas mort ! »

Mélodie s'était précipitée pour m'arracher le micro : « Es-tu vraiment sa compagne ? Son corps n'a même pas été retrouvé et tu organises déjà ses funérailles ? »

J'ai scruté vainement les alentours, toujours pas de trace de Valentin.

Étrange... Même à ce stade, il refusait de se montrer ?

D'un ton glacial, j'ai rétorqué : « Je suis la Luna de cette meute. Qui es-tu pour remettre en question mes paroles ? De quel droit ? »

Les yeux de Mélodie se sont emplis de larmes sous le choc : « Comment peux-tu être aussi cruelle ? Valentin respire encore ! »

Mon regard s'est posé sur les marques de baisers à son cou... et puis sur mon collier. D'un geste vif, je le lui ai arraché avant de chuchoter à son oreille : « Il respire encore ? Un compagnon infidèle, pour moi, équivaut à un mort ! »

Mélodie est restée pétrifiée, incapable de réagir.

J'ai repris le micro, mais au moment d'ouvrir la bouche, une silhouette dépenaillée a surgi devant moi. Et d'une voix étranglée par l'émotion, elle a prononcé : « Béatrice... Je suis de retour, je suis encore vivant ! »
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