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Penulis: Écrivaine 2.0
last update Terakhir Diperbarui: 2025-08-13 07:27:39

Elle referma l’écrin d’un claquement discret.

___ Ça, ce n’est pas votre problème, n’est-ce pas ?

___ Mon problème, c’est l’image de Kane Corp. Ce soir, c’est aussi toi.

Le sang lui monta aux joues. Elle se leva, l’écrin dans la main, et s’approcha de la porte.

___ Dites-moi au moins à quoi sert ce dîner.

___ C'est pour que certains actionnaires cessent de me coller la fille d’un autre au bras. Et à soutenir un programme de bourses pour étudiants. Essentiellement, à me regarder signer un chèque.

___ Charmant, lança Alaya.

___Tu verras, ils rient tous très poliment, répondit-il d’un ton neutre.

Elle s’immobilisa.

___ Mets la bague avant d’arriver et relève les cheveux. Ça allonge ta ligne.

Le commentaire la piqua autant qu’il la troubla. Elle hocha la tête, sans promesse, et sortit.

Cole l’attendait près des ascenseurs privés : quarantaine, épaules larges, oreillette discrète, regard clair qui balayait tout sans jamais s’arrêter vraiment. Il ne sourit pas, mais sa voix était étonnamment douce.

___ Mademoiselle Brooks ? Je suis Cole. On descend au -1. La voiture est prête.

Dans l’ascenseur miroir, Alaya aperçut son propre visage : cernes légères, bouche serrée, écrin noir dans la main. Elle se sentit soudain minuscule dans cette tour de verre.

Les portes s’ouvrirent sur un sous-sol impeccablement éclairé. Une berline noire, une Maybach aux vitres teintées attendait, moteur ronronnant. Un chauffeur en gants sombres, Noah, leur ouvrit la porte arrière avec une précision silencieuse.

___ Bonsoir, mademoiselle, dit-il simplement.

Le cuir sentait le bois ciré et la bergamote. La ville se mit à couler derrière les vitres, gommée par l’insonorisation. Cole prit place à l’avant, à côté de Noah, et parla bas dans son micro. Alaya, elle, posa l’écrin sur ses genoux. L’envie la démangeait de le jeter par la fenêtre. À la place, elle l’ouvrit, glissa la bague à son annulaire. La bague est grop grande d'un demi-millimètre. Elle tourna l’anneau. Il accrocha la lumière. Une sensation étrange, un poids, un rôle se referma autour d’elle.

Son téléphone vibra. Elle jeta un regard et aperçut le nom de son amie Mia s'afficher sur l'écran. Elle décroche rapidement, sentant le besoin de tout lui raconter.

___ Alors ?!

___ Tu ne me croirais pas si je te disais que je dois accompagner Aiden à un dîner ce soir.

Mia reste silencieuse pendant une seconde.

___ Tu as signé le contrat ?

___ Oui, j'avais pas d'autres choix.

Alaya lança un regard au chauffeur et à son garde du corps, la lèvre pincée.

___ J'ai tellement de choses à te raconter. Mais si tu es disponible, je t'enverrai l'adresse d'un styliste et on se retrouve là-bas, proposa Alaya.

___ D'accord. Je t’attends chez le styliste. Stress pas, on va te faire briller.

___ “Briller”, c’est un synonyme pour “survivre sans tomber en talons” ?

___ Exactement, alors respire, ma chérie.

Elle rangea le téléphone, ferma les yeux deux secondes et fit comme Mia lui a dit : Respire.

***

La boutique de Julian était un cocon de lumière douce et de bois clair. On y parlait à voix basse comme dans une galerie. Mia se jeta littéralement sur elle.

___ Okay ! D’abord, t’es pâle, mais ça fait “glace de diamants”, donc on va jouer là-dessus. Ensuite, montre-moi le…

Ses yeux s’arrondirent en voyant la bague que portait desormais Alaya.

___ Khé ! C’est un vrai ?

___ Placeholder, dit Alaya, ironique. Ça veut dire “prends l’illusion et souris”.

Julian apparut, silhouette longiligne, lunettes fines, sourire chirurgical.

___ Mademoiselle Brooks, enchanté. On a reçu des instructions : “élégant, tranchant, aucun froufrou, noir ou blanc, cheveux relevés, minimalisme assumé”. Je suppose que ces “instructions” viennent d’en haut.

___ D’Aiden, oui, répondit Alaya, sèche.

Julian eut un petit rire.

___ Il a l’œil, j’admets. Mais moi, j’ai le goût. On va trouver ce qui te ressemble.

Les portants glissèrent, des tissus frémirent. Mia attrapait, reposait, examinait. Cole, à l’entrée du showroom, parlait à voix basse avec une assistante, rien n’échappant à sa vigilance.

La première robe, une colonne noire en crêpe lourd, épousa la taille d’Alaya mais étouffa ses épaules. La deuxième, blanche, drapée sur une bretelle unique, lui fit des yeux froissés : trop “déesse grecque”. La troisième, noire encore, bustier droit, fendue à mi-cuisse, la fit se redresser sans effort. Quand elle sortit de la cabine, Mia poussa un sifflement.

___ Stop ! Ne bouge plus ! C’est celle-là.

Le miroir lui renvoya une femme qu’elle reconnaissait à peine : la robe sculptait sa taille, dévoilait ses clavicules, la fente dessinait une promesse proprement scandaleuse… mais chic. Julian pinça le tissu ici et là, puis hocha la tête.

___ Avec un chignon bas, une paire de pendants fins, et un bracelet rigide. Pas de collier. Laisse respirer le décolleté. Chaussures : sandales noires à bride. Hauteur, dix centimètres. Tu as l’air de savoir marcher.

___ Elle sait, mentit Mia, confiante.

___ Je sais, répéta Alaya, comme pour se convaincre.

On la maquilla dans une alcôve : teint très léger, regard étiré d’un trait brun, bouche rehaussée d’un baume teinté. Le coiffeur arma ses épingles, releva les cheveux d’Alaya en un chignon qui semblait tenir par magie, une mèche échappée effleurant la nuque. Elle aurait juré sentir encore la chaleur de la remarque d’Aiden : Relève les cheveux.

Julian posa enfin sur son poignet un bracelet d’or blanc.

___ Cadeau de la maison ou de… la tour d’ivoire qui a passé le coup de fil. Peu importe. Ce soir, tu n’es pas un figurant, mademoiselle Brooks. Tu entres par la grande porte.

Elle déglutit, nerveuse.

___ Et si je n’ai pas la clé ? réplique-t-elle pour rigoler.

___ Tu es la clé, dit Mia doucement, en ajustant la fente de la robe. Rappelle-toi : tu n’as rien volé à personne. Tu te tiens droite. Tu regardes. Tu réponds sobrement. Et si une harpie te marche sur la robe, tu lui marches sur l’âme avec ton sourire.

Alaya eut un petit rire. Elle ne regrettait pas de lui avoir inviter à se joindre à elle.

___ Je t’aime.

___ Je sais, répondit Mia.

Cole s’avança et s’arrêta à distance de manière respectueuse.

___ On y va dans cinq minutes. Le convoi passe par l’entrée latérale. Les médias seront à l’avant. Tu restes à ma gauche jusqu’à ce que M. Kane te rejoigne. Si on t’appelle, tu continues d’avancer. Je gère.

___ Vous dites ça à toutes les “fiancées” ? lança Mia, bravache.

Cole ne sourit pas, mais son regard se radoucit.

___ Je dis ça à toutes les personnes que je dois faire passer dans une pièce pleine de requins.

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