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Chapitre 21 : Le bureau des ombres
Last Updated:
2025-09-26 00:16:51
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SÉDUIRE EL INFIERNO Chapitre 22 : La porte close
IsabellaJe me tiens devant le miroir de sa chambre. C’est là qu’il m’a envoyée après notre entretien dans le bureau. Pour me préparer, a-t-il dit. Comme si j’étais une arme qu’on polit avant de l’exhiber.Mais ce miroir ne reflète pas seulement mon image. Il reflète mes doutes, mes blessures encore ouvertes, mon orgueil cabossé et cette étrange lueur nouvelle dans mon regard. Une flamme discrète, qui refuse de s’éteindre.Je ne comprends pas encore ce qu’il veut prouver. Ni à moi. Ni à l’homme qu’il va affronter ce soir. Mais je sens qu’il y a plus. Un enjeu plus intime. Une guerre qu’il mène entre ses propres ombres. Et j’en suis l’épée, ou le sacrifice.La robe est noire. Évidemment. Sans manches. Échancrée juste assez pour troubler, jamais pour distraire. C’est un uniforme, pas une coquetterie. Une déclaration. Une provocation.Je l’enfile sans trembler. Ma peau nue contre le tissu froid me donne des frissons, mais ce n’est pas de froid que je frémis.Quand il entre dans la pièce
SÉDUIRE EL INFIERNO Chapitre 21 : Le bureau des ombres
CristóbalElle fuit.Toujours.Chaque geste de sa nuque, chaque tension dans ses épaules me hurle qu’elle me rejette. Qu’elle refuse de comprendre ce que je suis. Ce que je représente. Mais elle reste. Encore. Même lorsqu’elle s’éloigne, c’est pour mieux revenir, attirée malgré elle.Et moi… moi je la laisse partir. Je la regarde faire semblant de m’échapper. Parce que je sais. Je sais qu’elle est à moi. Pas par soumission. Pas par peur. Mais parce qu’elle ne peut pas se détacher. Pas vraiment. Pas complètement.Soledad pense me posséder parce qu’elle suit mes règles. Parce qu’elle les comprend. Elle se plie à mes codes avec une efficacité mécanique.Isabella, elle, ne suit rien. Elle désobéit à la logique. Elle réagit à la sensation. À l’instinct. C’est pour ça qu’elle me dérange. Qu’elle me déstabilise. Qu’elle me fascine.Et c’est pour ça que c’est elle que je veux à mes côtés ce soir.Un marché nouveau. Instable. Potentiellement explosif. L’homme que je dois rencontrer se croit im
SÉDUIRE EL INFIERNO Chapitre 20 : À sa gauche
IsabellaJe me perds dans le silence. Un silence entre nous, qui se fait de plus en plus lourd, de plus en plus vaste. Et je comprends, alors, ce qu’il veut vraiment : qu’on se taise tous les deux. Qu’on accepte cette distance qu’il impose, non parce qu’il en a besoin, mais parce qu’il ne veut plus que je le touche, qu’il ne veut plus que je comprenne. Parce que, derrière ce regard de pierre, il y a un homme qui a cessé de croire à tout ce qu’il m’a dit.Je baisse les yeux, puis je ferme les paupières. Je comprends enfin : cette distance, c’est la seule chose qui le protège de moi.Je sens sa présence avant même d’ouvrir les yeux. L’odeur sucrée d’un parfum familier, lourd, entêtant, comme un avertissement dans l’air immobile de la loge. Je redresse la tête lentement, mes paupières lourdes de trop d’attente, et je la vois. Soledad. Installée à sa gauche, une main posée sur l’accoudoir, l’autre suspendue à son menton comme si le monde entier devait la contempler.Elle est belle, bien s
SÉDUIRE EL INFIERNO Chapitre 19 : Comprendre le silence
IsabellaJe reste là, figée. Le miroir devant moi se trouble, mais je ne peux détourner le regard. Il est parti. Il m’a dit de ne pas chanter. Il m’a dit ça d’une voix si froide, si tranchante, que je n’ai même pas pu réagir. Je le connais pourtant. Je sais ce qu’il est capable de faire quand il est décidé. Mais ce soir, quelque chose est différent.Pourquoi ? Pourquoi ce silence entre nous ? Pourquoi me demande-t-il de m’effacer de cette manière ?Je touche la boucle d’oreille, comme pour me donner un semblant de stabilité. Mais tout en moi vacille. La salle est silencieuse, à peine éclairée par les ampoules démesurées qui pendent du plafond. La musique, à peine entendue à travers les murs, semble étrangère à cet instant suspendu. Je pourrais crier. Lui demander pourquoi il me fait ça, pourquoi il se cache derrière des ordres. Mais je sais qu’il ne répondra pas. Cristóbal n’a jamais répondu quand il a pris une décision. Il agit. Il coupe. Il ferme les portes sans jeter un regard en a
SÉDUIRE EL INFIERNO Chapitre 18 : L’ordre du roi
CristóbalLa nuit tombe, mais la tension ne redescend pas. Elle s’épaissit. Elle colle à ma peau comme une seconde sueur, invisible mais tenace. Le genre de sueur qui vient quand on n’a pas couru, pas combattu, mais quand chaque nerf du corps est tendu comme une corde d’arc prête à rompre. Je suis assis seul, dans la pénombre de mon bureau, les volets mi-clos filtrant la lumière crue de la lune. L’ombre des persiennes dessine sur mes murs des barreaux de prison.Je suis libre, et pourtant, ce soir, je me sens captif.La voix d’Isabella flotte encore dans ma tête, comme un poison doux, insidieux. Elle se glisse entre mes pensées, s'infiltre dans chaque espace de silence, jusqu’à contaminer ce qui me reste de lucidité. Ce qu’elle provoque en moi… ce n’est pas de la paix. C’est un désordre silencieux, un trouble. Une faille.Et je ne peux pas me permettre d’être fissuré.Pas maintenant.Pas ici.Je me lève d’un bond. Le cuir du fauteuil grince derrière moi. Ce bruit m’agace. Tout m’agace
SÉDUIRE EL INFIERNO Chapitre 17 : Le feu sous la glace
SoledadJe les ai vus.Je les ai entendus.Pas les mots exacts. Mais les silences. Les souffles. Les regards.Je n’ai pas besoin de plus.Cristóbal est à elle.Et moi, je suis déjà de trop.Je serre les dents si fort que ma mâchoire craque. Mes ongles s’enfoncent dans ma paume. Il ne faut pas que je crie. Il ne faut pas que je laisse cette rage me brûler de l’intérieur. Pas encore. Pas maintenant.Je m’assieds au bord de mon lit, tente de respirer. L’air est lourd. Sa présence dans cette maison a tout changé. Avant, tout tournait autour de lui et moi, dans son ombre, je régnais. Personne ne pouvait l’approcher sans passer par moi. J’étais sa lame. Sa voix. Ses yeux quand il ne voulait pas voir.Et maintenant… maintenant il l'écoute, elle. Elle qui ne connaît rien de ce qu’il est devenu. Elle qui n’a pas vu le sang sur ses mains, les cadavres que j’ai dû faire disparaître pour le protéger. Elle qui croit qu’un regard douloureux suffit à mériter son pardon.Elle n’a aucune idée du monst
