MasukAurélia vit dans l’ombre de la ville, cachant un secret que personne ne doit connaître : elle possède le pouvoir de réveiller les morts. Chaque fois qu’elle touche un cadavre, une étincelle de vie traverse ses mains, ramenant temporairement les défunts dans le monde des vivants. Mais ce don, aussi fascinant que dangereux, attire des convoitises qu’elle ne peut ignorer. Un soir, son pouvoir attire l’attention de Matteo Rinaldi, un chef de la mafia aussi charismatique que cruel. Habitué à obtenir tout ce qu’il désire, Matteo voit en Aurélia un outil pour asseoir son empire et dominer ses ennemis. Sa fascination pour elle dépasse le simple intérêt professionnel : il est attiré par son mystère, sa force et sa fragilité. Aurélia se retrouve piégée dans un jeu de pouvoir et de désir. Elle sait que céder à Matteo pourrait détruire ce qu’il reste de sa liberté… mais le danger qu’il représente, son intensité et la promesse de protection la rendent irrésistiblement tentante. Entre manipulations, séduction et menace constante, leur relation devient un terrain miné où l’amour et la passion se mêlent à la peur et au contrôle. Dans ce monde où la vie et la mort s’entrelacent, Aurélia doit choisir : utiliser son pouvoir pour sauver les siens ou s’abandonner à un homme capable de la consumer tout entière.
Lihat lebih banyakAURÉLIA
La pluie frappe les pavés luisants comme un rappel incessant de ma solitude. Je presse le pas, le col de mon manteau noir relevé contre l'humidité qui cherche à pénétrer jusqu'à mes os. Dans mon sac, mes gants de cuir , ma première barrière, ma protection la plus basique contre ce que mes mains peuvent faire. Contre ce que je suis.
Mes cheveux blonds, trop bouclés, trop voyants, s'échappent de mon capuchon. Je les déteste certains jours. Ils attirent les regards dans un monde où je devrais être invisible. Une cascade de boucles dorées qui tombent jusqu'au milieu de mon dos, héritage de ma mère nordique, contraste cruel avec la noirceur de mon existence. Mon visage aux traits fins, trop pâle, est souvent décrit comme une beauté glaciale des pommettes hautes, des lèvres naturellement roses mais rarement souriantes, et des yeux gris-bleu qui, selon ma mère, voient trop. Je suis mince, trop mince, avec une morphologie qui semble faite pour se fondre dans l'ombre : élancée, presque fragile en apparence, mais avec une tension constante dans les épaules, une vigilance qui raidit ma posture.
Je passe devant l'entrée d'une ruelle sombre et mon regard est irrésistiblement attiré vers l'ombre. Un chat gît là, immobile, la fourrure collée par la pluie. Mon cœur se serre. C'est un réflexe, une traction presque physique dans ma poitrine, comme si chaque mort à proximité tirait sur le fil invisible qui relie mon âme à ce pouvoir maudit. Je m'agenouille, l'eau froide transperçant le tissu de mon pantalon. J'ôte mon gant droit, laissant apparaître une main fine, aux doigts longs, à la peau si pâle qu'elle semble presque translucide sous la lumière des réverbères.
L'étincelle jaillit, discrète, à peine visible , un éclair de chaleur dorée qui traverse ma paume, mon poignet, remonte le long de mon avant-bras. Le chat frissonne, ouvre des yeux vitreux, émet un faible miaulement. Il se relève, chancelant, et disparaît dans l'obscurité. Pour une heure, peut-être deux. Puis la vie le quittera à nouveau, cette fois pour de bon.
C'est toujours temporaire. Toujours.
Je remets mon gant, les doigts tremblants. Ce don , cette malédiction , me laisse chaque fois vidée, comme si une partie de moi partait avec celui que je ranime. Une fatigue profonde s'installe dans mes membres, et cette faim étrange, cette soif qui ne s'étanche jamais vraiment. Physiquement, je me sens plus mince encore après chaque utilisation, comme si le pouvoir puisait dans mes propres réserves vitales.
Tu devrais être plus prudente.
La voix intérieure est celle de ma mère, morte depuis cinq ans, mais dont les avertissements résonnent encore en moi. Elle savait, elle seule. Et elle avait peur pour moi. Pour ce qu'ils pourraient me faire s'ils découvraient mon secret. Ta beauté te rend déjà visible, ma chérie, me disait-elle en brossant mes boucles rebelles. Ton pouvoir, lui, te rendrait précieuse. Et les choses précieuses, on les vole, ou on les brise.
Je reprends ma marche vers l'appartement, ce minuscule refuge au-dessus de la librairie où je travaille. La ville, ce soir, semble retenir son souffle. Les enseignes au néon se reflètent dans les flaques, créant un monde inversé, déformé , un peu comme moi. Extérieurement, je ressemble à ces femmes élégantes des vitrines de magazines, avec ma silhouette fine et mes traits délicats. Intérieurement, je suis ce reflet dans l'eau de pluie : difforme, brisé, méconnaissable.
Quand j'atteins ma rue, je les vois.
Deux hommes en costumes sombres, élégants et pourtant menaçants, stationnent devant ma porte. Leur posture trahit une puissance contenue, une violence en laisse. Ils ne regardent pas autour d'eux ; ils attendent. Ils savent.
Mon cœur bat à tout rompre contre ma cage thoracique trop étroite. Je m'immobilise, prête à fuir, mes muscles se tendant pour la course, mais une voiture noire et luisante se range doucement le long du trottoir. La portière arrière s'ouvre.
Et il en sort.
Matteo Rinaldi.
Je ne l'ai jamais vu en personne, mais je le reconnais aussitôt. Les photos dans les journaux , toujours floues, toujours à distance , ne rendent pas justice à sa présence. Il est plus grand que je ne l'imaginais, avec une élégance naturelle qui semble déplacer l'air autour de lui. Ses cheveux noirs sont légèrement grisonnants aux tempes, et son regard… son regard me trouve immédiatement dans l'ombre où je me suis figée.
Je sens son regard parcourir ma silhouette, s'attarder sur mes cheveux qui brillent faiblement sous la lumière du réverbère, sur mon visage qu'il doit trouver trop pâle, trop exposé. Je croise instinctivement les bras sur mon corps, comme pour me faire plus petite, moins visible. En vain.
Il sourit. Pas un sourire chaleureux. Un sourire de possession, de reconnaissance.
— Mademoiselle Aurélia. Nous devons parler.
Sa voix est calme, posée, avec un accent à peine perceptible. Elle porte à travers la distance humide qui nous sépare. Elle n'a pas besoin de crier.
Je reste silencieuse, paralysée. Mes doigts se crispent sur mon sac, cherchant inconsciemment la protection des gants. Je sens la texture du cuir sous mes doigts, et je me demande s'il sait déjà pourquoi je les porte toujours. S'il sait que sous ce cuir se cachent les mains qui peuvent défier la mort.
Il fait froid. Vous devriez rentrer. Ou plutôt, permettre que je vous raccompagne.
AURÉLIAJe le regarde, incrédule.— Doser ? On ne dose pas la vie. On ne dose pas la mort !— Vous le faites pourtant déjà. L’étincelle est plus ou moins forte selon les fois, non ? Selon votre état, selon le… cadavre. Je veux que vous preniez conscience de ces variables. Que vous les maîtrisiez.Il se place de l’autre côté de la table, face à moi. Ses mains sont posées à plat sur l’acier.— Première leçon : le contact. Vous touchez toujours la peau nue. Et si vous tentiez à travers un tissu ? Une fine barrière. Pour amortir le choc, pour vous.— Ça ne marchera pas.— Vous n’en savez rien. Vous n’avez jamais essayé. Vous avez toujours cédé à la panique, à l’urgence. Ici, il n’y a pas d’urgence. Il n’y a que vous, elle, et moi.Son calme est plus effrayant que toute colère. Il a tout prévu, tout rationalisé. Il a transformé mon cauchemar en exercice pratique.Je regarde la vieille femme. Elle a l’air si paisible. Je ne veux pas troubler ce repos. Mais la pression de son regard sur moi
AURÉLIALe bracelet ne quitte plus mon poignet. Le cuir, avec le temps, a épousé la forme de mon os. La plaque d’argent, froide au réveil, se réchauffe contre ma peau, jusqu’à devenir une présence presque vivante. Une marque. La preuve visible du pacte.Les jours qui suivent sont étrangement calmes. Je ne sors pas de la maison. Matteo est souvent absent, affairé, je le suppose, à consolider les avantages tirés de l’information volée à la mort. Je prends mes repas dans ma chambre ou dans le petit salon d’hiver, sous le regard discret mais constant d’Enzo ou d’une domestique. Je ne suis pas enfermée à clé, mais chaque corridor, chaque fenêtre donnant sur le jardin hivernal, semble me rappeler que la liberté est une illusion soigneusement entretenue.Je m’ennuie. Et l’ennui, dans une cage dorée, est un acide qui ronge les résolutions. Je pense à Élodie. Matteo me permet de l’appeler, une fois par semaine, sur une ligne surveillée. Elle va bien. Elle parle de ses études, de ses amis, de s
AURÉLIALa nuit ne finit pas avec le retour. Elle s’incruste sous ma peau, dans la froideur des os que plus aucun feu ne semble pouvoir réchauffer. L’odeur de la terre humide et de la décomposition colle à mes narines, persiste malgré le bain brûlant que je prends en rentrant, où je frotte ma peau jusqu’au rouge. L’eau tourne grisâtre. Elle ne peut laver la souillure.Je reste assise au bord de la baignoire, enveloppée dans un peignoir, à regarder mes mains. La droite, celle qui a touché. Elle ne présente aucune marque, mais je sens encore la texture de cette peau morte, la décharge glacée du pouvoir qui est passé par moi, volé à je ne sais où, pour servir les desseins d’un autre.Les gants gris perle sont posés sur le tabouret de velours, délicats et pervers. Un trophée. Une entrave.Je ne me couche pas. Le sommeil serait une trahison envers l’homme de la fosse, dont je ne connais même pas le nom, dont j’ai violé le repos pour en extraire un fragment de vérité utile à Matteo Rinaldi.
AURÉLIAIl tend la main. Pas vers moi. Vers un livre sur son bureau. Mais le geste est proche, intrusif.— Et les gants que je vous ai offerts… portez-les ce soir. Pour moi. Considérez cela comme un premier geste de… bonne volonté.Son regard plonge dans le mien. Il n’y a pas de menace explicite. Juste une attente immuable. Et cette fascination trouble, qui est pire qu’une menace. Parce qu’elle me regarde, moi, pas seulement le pouvoir. Elle me voit trembler. Elle voit la répulsion. Et elle voit autre chose, que je refuse de nommer.Je me lève, brusquement, pour briser la proximité.— À quelle heure ?— 23 heures. Enzo viendra vous chercher. Habillez-vous chaudement. Et sombrement.Je hoche la tête et me dirige vers la porte.— Aurélia.Je me fige.— La musique, cette nuit… vous a plu ?Je me retourne, surprise. Il a un petit sourire en coin.— Je… je l’ai à peine entendue.— C’était du Satie. Gnossienne n°1. C’est une musique qui attend quelque chose qui ne vient jamais. Je trouvais
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