Chapitre 3

Vincent me menaçait. Pendant un instant, j'ai cru avoir mal entendu.

Mais c'était bien la vérité. À cet instant, Vincent se tenait là, le visage impassible, crachant des mots qui me transperçaient le cœur comme des lames.

J'ai enfoncé mes ongles dans mes paumes pour me forcer à me calmer. Mais mes lèvres tremblantes m'ont trahie.

J'ai dit : « Tu veux mettre fin à l'alliance entre nos meutes ? Vas-y, mais n'oublie pas que c'est ta meute qui a demandé cette alliance au départ. »

« En tant que meute fautive ayant rompu le contrat, tu devras verser 300 millions d'euros à ma meute. Es-tu sûr que la meute du Pierre Brun est prête à rompre l'alliance avec la meute du Lac de la Lune et à me verser 300 millions d'euros simplement parce que tu l'as décidé ? »

Vincent était visiblement agité après avoir entendu mes paroles. Il ne pouvait que grincer des dents en réponse. Après tout, ce n'était pas lui qui détenait le pouvoir ultime au sein de la meute du Pierre Brun.

La seule raison pour laquelle la meute du Pierre Brun avait pu durer aussi longtemps était grâce à la protection de la meute de Flamme Sombre. L'alpha de cette meute n'était autre que Bernard Richard, l'oncle de Vincent.

Si je n'avais pas utilisé les ressources de la meute du Lac de la Lune pour aider Vincent, ce dernier serait resté l'un des nombreux successeurs dont l'importance était égale à zéro.

Vincent pensait que je céderais et que je continuerais à jouer mon rôle de fiancée loyale et bienveillante, comme je l'avais fait par le passé. Cependant, mon amour pour lui s'était déjà dissipé. Je ne ferais plus jamais de compromis pour lui.

Voyant que la situation commençait à dégénérer, Joséphine a décidé d'afficher un sourire sur son visage et de jouer le rôle de pacificatrice.

« Ne te fâche pas, Angela. »

Elle m'a pris la main comme si nous étions les meilleures amies du monde, mais je n'ai pas hésité à la repousser.

Des larmes ont commencé à perler dans les yeux de Joséphine. Elle s'est mise à pleurer faussement devant tout le monde.

« Je suis désolée, d'accord ? Ne m'en veux pas, s'il te plaît... Tu devrais continuer la cérémonie avec Vincent... Si tu es vraiment en colère contre moi, alors... alors tu peux me gifler, d'accord ? Laisse tomber tout ça ! »

Même si Joséphine s'est excusée auprès de moi, elle m'a tout de même lancé un regard provocateur lorsqu'elle s'est approchée de moi. Elle voulait que je perde mon sang-froid afin de pouvoir jouer à nouveau le rôle de la victime.

Bien sûr, je n'allais pas faire ce qu'elle voulait.

« Très bien. Viens ici. » ai-je répondu doucement. « Laisse-moi te gifler. »

Tout le monde a poussé un cri de surprise en entendant ma réponse.

Joséphine est restée figée. Elle ne s'attendait pas à ce que j'accepte de la gifler.

Pendant ce temps, Vincent s'est rapidement placé devant Joséphine, jouant le rôle du chevalier prétentieux qu'il était.

« Ça suffit ! Qu'est-ce qui te donne le droit de gifler Joséphine ? »

Je me suis contentée de rire en réponse, même si une douleur fantôme commençait à me brûler la poitrine.

« Et le fait qu'elle ait pris ma bague ou qu'elle ait gâché la cérémonie de liaison que j'ai mis un an à préparer ? N'est-ce pas une raison suffisante pour que je la gifle ? »

« Se pourrait-il que ce soit toi qui lui aies donné la bague, Vincent ? Avais-tu l'intention de t'unir à Joséphine depuis le début ? Si c'est le cas, alors il n'y a absolument aucune raison pour que cette cérémonie ait lieu ! »

À ce moment-là, l'expression de Vincent est devenue extrêmement sombre.

« Tu veux vraiment gâcher cette cérémonie, n'est-ce pas ? »

Il a attrapé la main de Joséphine avant de la lever. « En vérité, j'ai déjà réservé un voyage de noces à la plage. Puisque tu ne chéris pas cette opportunité, autant emmener Joséphine avec moi en voyage. »

Vincent était persuadé que je paniquerais et le supplierais de m'emmener à sa place. Il pensait que je continuerais à le poursuivre comme l'amoureuse folle que j'étais autrefois. Après tout, j'avais déjà fait cela par le passé.

Mais tout était fini entre nous désormais.

Lorsque j'ai baissé les yeux et que je n'ai pas répondu à Vincent, son expression a finalement vacillé. Il a entraîné Joséphine hors de la salle, me laissant seule sous la lumière fragmentée.

Quant aux parents de Vincent, ils ont quitté la salle, mécontents. Leurs amis et leur famille ont fait de même.

Les autres invités se taisaient, mais je sentais leur regard scrutateur dans le silence.

Nina s'est approchée de moi, la voix tremblante, et m'a demandé : « Voulez-vous que j'annonce l'annulation de la cérémonie, Angela ? »

J'ai soupiré doucement. « J'ai consacré tellement d'efforts à l'organisation de cette cérémonie. Pourquoi devrais-je l'annuler ? Si Vincent ne veut pas devenir mon compagnon, je demanderai à quelqu'un d'autre de prendre sa place. »

Puis, j'ai sorti mon téléphone et composé un numéro. Peu après, une voix de baryton éméchée, séduisante et rauque, s'est fait entendre à l'autre bout du fil.

« Angela ? Est-ce que je rêve ? Tu n'es pas en train de célébrer ta cérémonie ? Comment peux-tu m'appeler à cette heure-ci ? »

J'ai fait de mon mieux pour réprimer le tremblement dans ma voix. Après tout, je ne voulais pas qu'il sache que j'avais pleuré plus tôt.

« Vincent est parti en lune de miel avec son amour d'enfance, mais je ne veux pas que la cérémonie de liaison soit gâchée. »

« Je suis désolée de te déranger à cette heure-ci. Il me manque un marié pour la cérémonie. Est-ce que tu... »

Avant que je puisse terminer ma phrase, la voix m'a interrompue avec enthousiasme : « Oui ! Donne-moi dix minutes ! Ne bouge pas, ma princesse ! J'arrive tout de suite ! »

Une agitation a éclaté instantanément. Tout le monde me regardait, clairement sous le choc. Même Nina avait l'air stupéfaite.

Ignorant leurs regards, j'ai rappelé calmement : « D'accord. Fais attention sur le chemin. Ne bois pas si tu conduis. »