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Chapitre 3

Penulis: Zuzu
last update Terakhir Diperbarui: 2025-05-30 02:49:06

Le parc est un petit coin de verdure au milieu de la ville, entouré d’arbres aux feuilles qui dansent doucement sous la brise. Leur murmure est apaisant, une douce mélodie qui contraste avec le tumulte de la vie urbaine qui nous entoure.

Samira court devant moi, son ballon rouge serré contre elle comme un trésor. Ses boucles sautillent au rythme de ses pas, et ses éclats de rire s’élèvent dans l’air chaud du début d’après-midi, résonnant comme une musique joyeuse et insouciante. Le soleil, filtrant à travers les branches, dessine des motifs mouvants sur le sol, créant un jeu de lumière auquel elle se mêle avec une grâce enfantine.

Je la regarde s’élancer, insouciante, libre, et une chaleur douce m’envahit. C'est comme si, pendant un instant, tout le poids du monde s'évanouissait, laissant place à une légèreté oubliée.

Rien que pour ce rire, je me dis, je peux supporter le poids de ce monde. Chaque sourire de Samira est une victoire sur l’adversité, une lueur dans notre quotidien souvent sombre.

Je m’assois sur un banc usé, fatiguée mais heureuse de ce moment volé au temps. Mes mains sont vides, mon ventre creux, mais dans le sourire de Samira, je retrouve un peu de force. C'est un moment où le passé et l'avenir s'effacent pour ne laisser place qu'à l'instant présent, pur et simple.

Elle ne sait pas encore combien tout cela est fragile. Elle ne connaît pas encore les ombres qui nous suivent, ni la faim qui serre mes entrailles comme une chaîne invisible mais implacable.

Mais aujourd’hui, elle est libre. Son monde est un kaléidoscope de couleurs et de rires, un espace où les soucis n’ont pas de place. 

Et pour quelques instants, moi aussi. Assise là, je laisse le murmure des arbres et le rire de ma sœur m'envelopper, effaçant les cicatrices de nos luttes. Je ferme les yeux un moment, savourant cet éphémère mais précieux répit, une pause dans la danse incessante de la survie.

Soudain, une rafale de vent est passée, brusque et violente. Le ballon s’est envolé, arraché de ses petites mains sans qu’elle puisse rien faire. Il tournoyait dans le ciel, rouge comme un feu follet, emporté par le souffle du vent, s'élevant au-dessus des arbres comme un rêve qui s'échappe.

« Mon ballon ! » a crié Samira, surprise et paniquée. Son cri déchirait l'air, un mélange d'urgence et de désespoir enfantin.

Sans réfléchir, elle s’est mise à courir derrière, ses petites jambes filant à toute vitesse, son regard fixé sur le ballon qui disparaissait peu à peu dans l'azur. J’ai bondi du banc, le cœur battant, l’appelant à haute voix :

« Samira ! Attends ! »

Mais la foule dans le parc s’est soudain épaissie. Je la voyais encore, toute petite, se frayant un chemin entre des adultes bien habillés, des invités en robes et costumes, tous absorbés par leurs conversations et rires, inconscients de la scène qui se déroulait. Puis, tout à coup, elle a disparu, engloutie par la masse humaine.

Mon souffle s’est coupé. J’ai crié son nom, la voix tremblante :

« Samira ! Où es-tu ? » Un appel désespéré qui se perdait dans le brouhaha de la fête.

Mais il n’y avait plus rien. Juste le murmure des invités, la musique douce qui flottait dans l'air. Et Samira qui avait disparu. Un vide immense s'est ouvert en moi, peuplé d'angoisse et de crainte, tandis que je tentais de la retrouver parmi les silhouettes dansantes et les éclats de rires insouciants.

Je la vois filer devant moi, Samira, si petite, qui court de toutes ses forces, son souffle court, ses joues rouges d'effort et d'émotion. Chaque pas semble la propulser plus loin, comme si elle pouvait rattraper le ballon envolé par la seule force de sa détermination. Elle disparaît soudain dans une allée bordée de hautes haies épaisses. Je n’hésite pas une seconde : je me lance à sa poursuite, l’instinct maternel et la peur me poussant en avant.

Le cœur battant, mes jambes brûlent déjà, mais je dois la rattraper. J'enlève mes babouches usées qui allait me faire traîner. Je ne connais pas ces allées, elles me sont étrangères, presque comme un labyrinthe mystérieux qui semble m’engloutir. Chaque détour, chaque recoin me fait perdre un peu plus de repères, m’éloignant de la réalité grise de notre vie, mais aussi de ce parc familier qui était notre sanctuaire.

J’entends au loin des rires, des éclats de voix, des notes de musique qui s’élèvent et flottent dans l’air comme une mélodie envoûtante. Puis des flashs lumineux éclatent, les appareils photo crépitent, capturant des instants de joie et de célébration. Je pousse une haie épaisse, haletante, et je débouche sur un autre monde.

Devant moi s’étend un lieu féerique. Des arches blanches recouvertes de fleurs exotiques qui dégagent un parfum enivrant, des tables élégamment dressées avec des nappes d’un blanc immaculé et des couverts étincelants, des invités vêtus de robes longues et de costumes impeccables, leur élégance contrastant avec ma simplicité. Les sourires sont brillants, les verres tintent dans un ballet de cristal. Tout est lumière, éclat, comme un rêve auquel je n’ai pas droit, un conte de fées dont je ne suis que spectatrice.

Je m’immobilise soudain, haletante, juste derrière un pilier de marbre blanc. Le souffle court, je me cache instinctivement, comme si je n’avais pas le droit d’être là, d’assister à une telle scène. Devant moi, c’est un décor de rêve : des arches fleuries, un tapis immaculé qui serpente entre les tables élégamment dressées, des musiciens qui jouent doucement une mélodie enchanteresse. Tout autour, des invités en costumes élégants et robes de gala, riant, parlant, s’embrassant avec une aisance que je ne connais pas. Leurs voix sont un murmure joyeux, un écho d’un bonheur partagé.

Je me fonds dans l’ombre, bouche bée, le cœur battant. C’est un autre monde. Un monde de luxe, de richesse, de bonheur… un monde auquel je n’ai jamais eu accès, pas plus que Samira ou moi. Un mariage somptueux, éclatant comme dans les films qu’on ne peut regarder que dans les cinémas de la ville, ces histoires magnifiées par la lumière et le son, inaccessibles et lointaines.

Je passe la main sur ma robe usée, rugueuse sous mes doigts. Ce tissu élimé, cet habit de misère, contraste cruellement avec les soies et les dentelles qui tourbillonnent devant moi, chaque mouvement un ballet de tissus luxueux. Je me sens comme une intruse, une ombre dans ce monde de lumière.

Je me demande, amèrement, en regardant ces visages heureux et pleins d’amour : Est-ce qu’un jour, quelqu’un posera les yeux sur moi avec autant d’amour ? Comme dans ces histoires qu’on raconte au coucher, que personne ne vit vraiment… Ces contes où le bonheur semble si simple, si évident, un droit acquis.

Un bruit soudain me fait sursauter, déchirant le voile fragile de l'émerveillement dans lequel j'étais plongée. Je me retourne rapidement, le cœur battant à tout rompre mais Samira a disparu. Mon regard fouille frénétiquement l'espace, cherchant désespérément sa petite silhouette parmi l'opulence aveuglante.

« Samira ? SAMIRA ! » Je crie, la voix brisée par la panique, chaque appel résonnant comme une supplique dans ce monde étranger. Mais mes mots se perdent dans la cacophonie des rires et des conversations, un murmure insignifiant dans le brouhaha joyeux.

Autour de moi, la foule dense s’agite, indifférente à ma détresse. Les invités rient, les musiciens jouent encore, tissant une toile sonore qui semble amplifiée par mon anxiété. Tout devient un brouillard confus où je suis seule à lutter contre le courant.

Je pousse des gens, essaie de percer la masse, de la retrouver. Mais c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin, une mission impossible dans ce labyrinthe humain. Chaque visage inconnu que je croise accentue mon sentiment de perte, d'impuissance.

Le cœur tambourinant, je me jette dans la foule en hurlant son prénom, mon seul repère dans ce monde qui soudain m’échappe. Chaque pas est un effort désespéré pour ne pas céder à la panique totale, pour garder un fil de rationalité dans cette marée de luxe et d'illusion.

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