All Chapters of La Marque de l'Alpha: Chapter 31 - Chapter 40

Je restais assise sur le rebord de la fenêtre, les genoux repliés contre ma poitrine, la joue posée sur le verre froid. La forêt s’étalait en contrebas, vaste et immobile, comme si le monde retenait son souffle. Une part de moi s’était apaisée depuis la morsure... depuis le lien. Et pourtant, une autre part, plus ancienne, plus sourde, s’agitait encore sous ma peau.Kaël était derrière moi, assis sur le lit. - Tu crois que c’est possible ? murmurai-je sans me retourner.- Quoi donc ?- Nous deux. Toi, Alpha d’une meute de loups-garous. Moi, simple humaine... paumée et cabossée.Il ne répondit pas tout de suite. Il attendit que je me retourne pour le regarder. Son regard était direct, patient.- Ce que je sais, c’est que je ne veux pas te perdre. Peu importe ce que tu es.Je baissai les yeux.- Et si... si j’étais incapable d’être à la hauteur ? Si je finissais par ne pas supporter ce lien ? Je me sens étrangère à tout ça, parfois. Comme une pièce mal taillée qu’on essaie de forcer da

Le ciel était gris , tendu d’un voile pâle qui annonçait une pluie fine, sans menace. La cour de la maison semblait étrangement silencieuse. Pas de bruit d’entraînement, pas d’éclats de voix dans les bois. Et surtout... pas de Kaël.Il était parti tôt, avant même que je me réveille complètement. Une mission « urgente », m’avait dit Maëna en entrant dans la chambre avec une tasse de thé encore fumante. Il reviendrait dans deux jours. Peut-être trois.- Ne t’inquiète pas, il va bien, m’avait-elle assurée. Mais il a laissé des consignes. Tu vas t’entraîner. Avec moi.Je l’avais regardée, interloquée, la tasse entre les mains.- Avec toi ?- Oui, confirma-t-elle avec un sourire tranquille. Il paraît que tu as du potentiel. Et aussi une fâcheuse tendance à courir vers le danger sans réfléchir.Je n’avais pas su quoi répondre à ça.**Une heure plus tard, j’étais dans la voiture avec Nolan et Sana, deux des amis les plus proches de Kaël. Ils s’étaient portés volontaires pour m’emmener jusqu

Kaël me tendit la casquette comme s’il s’agissait d’un objet sacré. Son regard cherchait le mien, prudent, presque coupable. Je le fixai sans bouger, les bras croisés sur ma poitrine.- Tu veux vraiment que je mette... ça ?- C’est pas une question de style, Élina.Je pris la casquette entre deux doigts, comme si elle allait me mordre. Un truc kaki, informe, qui sentait vaguement le cuir et le bois sec. Je la posai sur ma tête. Il hocha la tête avec satisfaction, puis se pencha pour arranger une mèche qui dépassait.- Tu vas me faire passer pour un scout fuyant la guerre, c’est ça ?- Non. Juste pour quelqu’un qu’on ne reconnaîtra pas, dit-il plus doucement.Je n’ajoutai rien. J’avais compris.Il s’agenouilla ensuite pour attraper un vieux sac au pied du lit. Il en sortit un pantalon noir large, un sweat à capuche et une paire de baskets poussiéreuses.- Enfile ça. Et cache tes cheveux. Les affiches de disparition, les fouilles autour de la forêt... Ça circule encore.Je pris les vête

Je sentis mes jambes se dérober sous moi. Mon corps se mit à trembler sans que je ne puisse rien faire pour l’en empêcher. Les bras de Thomas s’étaient refermés autour de moi comme un piège refermé trop vite, trop fort, et toute l’air sembla fuir mes poumons.Je voulais crier, mais rien ne sortit. Je voulais fuir, mais ses mains me retenaient, crispées sur mes hanches.- Tu m’as manqué, Élina, murmura-t-il, le souffle court, et je sentis ses lèvres frôler mes cheveux.Non. Non, non, non.Les larmes me montèrent aux yeux. Mon cœur cognait si fort dans ma poitrine que j’étais certaine qu’il allait éclater. Je le repoussai, ou du moins j’essayai, mais mes bras étaient trop faibles et lui bien trop sûr de sa force.- Viens, dit-il, sa voix rauque me glaçant le sang. On va juste parler, d’accord ? J’ai... tellement de choses à te dire.Je tentai encore de m’écarter, mais il attrapa mon poignet et m’entraîna vers le parking. Maëna n’était pas encore revenue. Aucun visage connu. Personne pou

Il ne bougeait plus. Planté là, les poings légèrement crispés, la mâchoire tendue, les yeux luisants d’un mélange de fierté blessée et d’arrogance bancale. L’air vibrait de tension, mais ce n’était pas la mienne. C’était la sienne. Ce parfum toxique d’un homme convaincu d’avoir des droits sur une femme qui ne voulait plus de lui.Je sentais Élina derrière moi, à peine dissimulée, sa respiration saccadée heurtant mes omoplates. Elle ne tremblait pas de peur. C’était plus ancien. Plus brutal. Je le sentais dans la manière dont elle agrippait ma veste : la colère.Thomas fit un pas vers nous. Je le stoppai d’un mouvement de bras.- Tu ne comprendras jamais, pas vrai ? lança-t-il à Élina, sans me regarder. T’as toujours aimé faire ton intéressante. Je veux juste te ramener à la maison. Ton beau-père te croit morte, Léa aussi. On peut faire comme si rien de tout ça n’était arrivé, souffla-t-il.Ma paume se referma lentement. Mon souffle resta calme.Mais c’est sa voix à elle qui fendit l’