Semua Bab LE MARIÉ FANTÔME : Bab 11 - Bab 20

AdrienLe soleil n’est pas encore levé, mais la lumière timide filtre déjà à travers les rideaux de la chambre. C’est un éclat fragile, presque hésitant, qui semble attendre de grandir pour illuminer le monde entier. Moi, je suis déjà éveillé, allongé là, près d’elle, à sentir sa respiration douce et paisible contre ma peau.Je ne peux pas détacher mes yeux de son visage, ce visage qui, depuis cette nuit, grave dans mon cœur une empreinte indélébile. Chaque trait, chaque nuance, tout semble suspendu dans un équilibre parfait. Son front délicat, ses cils qui bougent doucement à chaque soupir, ses lèvres encore un peu rosées par le sommeil.Elle est là, si fragile et pourtant si forte, comme une promesse incarnée, une lumière dans un monde souvent trop sombre.Je me rappelle encore la manière dont elle s’est abandonnée à moi, sans masque ni artifice, comme si elle me confiait son plus précieux secret. Ce moment n’est pas qu’un simple instant volé à la nuit, c’est un pacte silencieux, un

ISADORALe jour est là.Il ne s’annonce pas avec douceur, ni promesse. Il éclate. Brutal. Aveuglant. Comme un projecteur qu’on allume trop vite sur une scène encore vide.Pas le temps d’apprivoiser l’instant. Pas le luxe de respirer.Je me réveille en sursaut, les draps encore froissés de doutes.Un cri muet coincé dans la gorge.Mon cœur cogne dans ma poitrine comme s’il voulait s’enfuir.Aujourd’hui, je me marie.Trois mots qui résonnent dans ma tête comme une annonce de guerre.Aujourd’hui, je ne suis plus seulement Isadora.Je suis celle qui entre dans la légende.Celle qui dit « oui » à l’homme le plus craint du pays. Celle qui signe, par sa simple présence, une alliance plus puissante que tous les traités économiques de ces vingt dernières années.Et cette pensée me laisse à peine respirer.Je m’assois sur le bord du lit.La chambre sent le bois ciré, la tension contenue, le monde qui bruisse derrière les rideaux tirés.Une brise entre, glaciale et vive. Je frissonne. Pas à caus

ISADORAJe n’ai pas envie d’ouvrir les yeux.Pas tout de suite.Je veux rester là, dans cette chaleur douce, entre les draps froissés et les battements réguliers de son cœur contre mon dos.Il ne dort plus.Je le sens.Il respire lentement, mais ses doigts dessinent des cercles sur ma peau, comme s’il voulait m’écrire un poème invisible sans me réveiller.La lumière glisse à travers les baies vitrées, léchant les murs, les draps, nos corps emmêlés.Elle n’est pas brutale. Elle caresse. Elle attend. Elle s’installe sans bruit, comme si elle savait que ce matin, rien ne devait être pressé.Je finis par bouger. À peine.Ses bras se resserrent doucement autour de moi.— Tu dors ? chuchote-t-il, la voix encore basse, voilée de sommeil.— Je fais semblant, je murmure. Pour voir si tu restais.Il rit dans ma nuque, un souffle chaud qui me donne des frissons.— Même si tu t’étais évaporée, je t’aurais cherchée partout.— Même dans les endroits où on ne cherche pas une femme comme moi ?— Surt

ISADORALe ciel se teinte de rose lentement, comme s’il prenait son temps pour refermer la journée.Je suis restée blottie contre lui longtemps, là, dans cette crique hors du monde. Le sable a collé à ma peau, le sel de la mer reste sur mes lèvres… mais tout ça me va. Rien ne dérange. Rien ne salit. C’est juste… beau.Il s’est levé en premier. M’a regardée comme si j’étais la personne la plus belle au monde .Et puis il m’a tendu la main. J’ai pris la sienne, sans réfléchir.La villa nous accueille dans un silence apaisant. Elle sent la pierre chaude, le linge qui sèche au soleil, et les herbes suspendues aux poutres. Ici, c’est une bulle. Un espace hors du temps. Une page blanche.Il m’a laissée filer sous la douche sans rien dire. Quand je suis ressortie, il y avait un peignoir tout doux au pied du lit, et une robe en coton, ivoire, toute légère. Je ne l’avais jamais vue.Aucune consigne, aucun mot. Juste de l’attention.Quand je descends, pieds nus, les cheveux encore humides, la n

ISADORAUn mois.Un mois déjà.Ou peut-être seulement. Je ne sais plus.Le temps n’a plus la même texture ici.Il coule autrement. Plus dense. Plus doux.Comme le miel qu’on fait lentement glisser sur une peau chaude.Il y a eu des cartons à vider, des murs à repeindre, des draps à salir.Des rituels qu’on a créés sans s’en rendre compte : son café brûlant qu’il boit torse nu à la fenêtre, mes cheveux encore humides le matin, nos corps qui se cherchent, s’effleurent, se retrouvent même quand on ne dit rien.Il y a eu des réveils tardifs, des petits déjeuners pris nus sur le sol, des fous rires dans l’escalier parce qu’on ne savait plus où ranger le grille-pain.Et puis cette lumière, toujours différente selon l’heure, qui glisse sur nos peaux comme une promesse recommencée.Mais surtout…Il y a eu nous.Partout.Dans chaque pièce.Dans chaque heure.Dans chaque soupir.Notre amour a eu le temps de se poser, de s’étendre.De respirer.De brûler sans faire de bruit.Je connais maintenan