All Chapters of DOMINATION : Chapter 11 - Chapter 20

Il serra un peu plus ses bras. Pas au point de lui faire mal, mais assez pour qu’elle sente sa force.— J’ai tous les droits. Tu m’entends ?— Ce que je fais en dehors du travail… ne vous regarde pas, articula-t-elle, les larmes au bord des yeux. J’ai le droit d’avoir une vie privée. Vous ne pouvez pas…— Je peux tout, la coupa-t-il froidement. Tu ne comprends pas encore, hein ? Tout ce que tu crois contrôler… ta mère, ta sœur, ton petit ami… tout ça ne tient qu’à un fil. Et ce fil, c’est moi.Il la fixait avec intensité, ses yeux noirs brûlants d’une rage contenue.— Tu t’habilles comme une gamine sage, tu baisses les yeux comme une petite fille, mais je sais qui tu es vraiment. Tu crois que tu peux te débarrasser de moi ? Jouer les innocentes ? Croire qu’un minable comme ton Charles pourra te protéger ?Léa tenta de le repousser, mais il la bloquait complètement. Elle tourna la tête sur le côté, incapable de soutenir son regard.— Je vous déteste, murmura-t-elle.Durval sour

Des clichés de Charles, à son travail. Des images prises à son insu. À son bureau, à la pharmacie, en train de parler à des clients. Dans l’un des fichiers joints : un dossier complet sur lui. Détails personnels. Numéro de sécurité sociale. Adresse. Et pire… un contrat professionnel avec l’en-tête d’un grand laboratoire partenaire, prêt à être rompu. Elle mit une main sur sa bouche, horrifiée. La voix de Durval résonna dans son oreille, glaciale. — Tu sais, ce serait vraiment dommage s’il perdait son emploi. Lui qui est si gentil, si naïf. Il ne mérite pas qu’on le sacrifie, pas vrai ? —vous…vous n’avez pas le droit de faire ça, murmura Léa, la gorge nouée. — Le droit ? répéta Durval, amusé. Ma chère Léa, tu oublies où tu vis. Tu crois que ces gens-là ne font jamais de “faveurs” pour régler des problèmes ? Tu crois qu’un appel ne suffit pas à casser une carrière ? Il suffit que je dise qu’il m’a volé une information. Ou qu’il est instable. Je peux faire ce que je veux. — A

Le dimanche matin se leva sur un ciel pâle, traversé de nuages lourds et lents. Léa était revenue du port peu avant l’aube. Elle avait traversé l’appartement sur la pointe des pieds, s’était changée sans bruit, et s’était enfermée dans la salle de bains pour laver son corps. Encore. Et encore.Mais rien n’enlevait cette sensation. Cette brûlure sous la peau. Cette odeur invisible de Durval qui semblait l’avoir marquée jusque dans l’âme.Elle s’était recouchée, le visage tourné vers le mur, sans dire un mot à Émilie qui dormait paisiblement dans sa chambre.Vers midi, elle était encore en pyjama quand la sonnette de l’appartement retentit. Elle se redressa, légèrement hébétée. Elle ouvrit. Charles.Il souriait, légèrement fatigué, un bouquet de fleurs à la main.— Salut, dit-il. Je sais, j’aurais dû appeler. Mais j’avais besoin de te voir.Léa hocha la tête sans un mot. Elle s’effaça pour le laisser entrer.Il déposa les fleurs sur la table, s’approcha, et l’embrassa doucement su

Le réveil sonna à 6h30. Léa l’éteignit sans un mot. Elle resta allongée quelques minutes, les yeux ouverts, fixant le plafond. L’air était tiède, la lumière douce. Dehors, on entendait quelques oiseaux.Tout semblait normal. Comme un matin banal. Mais à l’intérieur, tout était figé.Elle se leva sans un bruit, prit une douche rapide, puis retourna s’habiller. Sur le lit, la robe bleue que Durval lui avait demandé de porter. Elle resta un instant devant elle. Ce tissu semblait maintenant être une injure silencieuse, une balafre posée sur un cintre.Elle l’enfila sans réfléchir.Dans la cuisine, Émilie la regarda en silence. Elle s’était levée tôt pour préparer deux tartines, comme elle le faisait parfois depuis que sa sœur rentrait tard.— Tu vas encore avec lui ? demanda la petite d’une voix presque inaudible. Léa sourit faiblement.— C’est le travail, Émilie. Il faut bien…Elle n’acheva pas. Elle prit la tartine, l’avala sans faim, puis attrapa son sac.—Rentre directement apr

Le restaurant était l’un de ces lieux inaccessibles au grand public. Niché au dernier étage d’un hôtel privé, « Le Cercle » n’ouvrait ses portes qu’aux invités triés sur le volet. Les murs étaient tapissés de velours bleu nuit, les lumières tamisées par des lustres discrets, et chaque table semblait flotter dans un cocon d’élégance et de silence.Léa était assise à la droite de Durval, dans une robe noire qu’une styliste lui avait fait enfiler moins d’une heure plus tôt, après une session express de maquillage dans son propre salon. Le tissu moulait sa silhouette avec une précision presque indécente. Elle avait hésité, protesté même, mais Durval n’avait pas laissé place à la discussion.— Ce n’est pas une tenue, Léa. C’est une stratégie.C’est tout ce qu’il avait dit. Et elle n’avait rien répondu.Face à elle, trois hommes d’affaires d’une cinquantaine d’années échangeaient des sourires polis, des chiffres impressionnants et des anecdotes étouffées par la bienséance. Des noms de f