LyraJe ne sais plus s’il fait jour ou nuit. L’obscurité et la lumière du néon s’alternent comme des gifles, mais je n’arrive pas à savoir depuis combien d’heures je suis assise ici. Un jour, deux peut-être ? Je n’en sais rien. Ce que je sais, en revanche, c’est que mon corps crie.Ma gorge est une plaie ouverte. Mes lèvres sont fendillées, ma langue colle à mon palais. Je n’arrive presque plus à avaler ma propre salive. La soif est partout, dans ma tête, dans mes veines, dans chaque tremblement de mes muscles. J’ai l’impression que le feu de ma gorge s’étend jusqu’à mes tempes.Je relève les yeux vers mes geôliers. Deux silhouettes campées contre la porte, toujours les mêmes. Ils parlent peu, mais je sens leur présence, lourde, oppressante, comme deux chiens de garde qui attendent le signal de leur maître.Ma voix, quand elle sort, est un souffle rauque :— S’il vous plaît… un peu d’eau…Ils échangent un regard, puis rient. Un rire qui n’explose pas, mais qui rampe, qui s’infiltre. L
Last Updated : 2025-09-22 Read more