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Londres — 9h24, SkyEdge TowerLa première chose qu’Inaya remarqua en entrant dans la tour SkyEdge, ce fut l’odeur.Un mélange froid de cuir, de métal poli, et de pouvoir.Tout ici semblait pensé pour intimider.Le hall en marbre blanc, les ascenseurs en verre, les murs silencieux.Même les employés, tous tirés à quatre épingles, semblaient marcher au rythme du succès.Mais elle ne comptait pas se laisser écraser.Pas cette fois.Vêtue d’une chemise ivoire rentrée dans une jupe droite noire, Inaya avançait d’un pas décidé, même si à l’intérieur, son cœur battait la chamade.Ses mains tremblaient légèrement. Elle les glissa discrètement dans son sac, cherchant son carnet, un vieux réflexe pour s’ancrer.Un stage de six mois dans une entreprise internationale…Une opportunité rare. Une revanche.Un moyen de prouver que la petite fille brisée de Libreville était morte et enterrée.— « Mademoiselle Inaya M’Bemba ? »La voix de la réceptionniste la sortit de ses pensées. Une femme blonde, s

Inaya se tenait dans l’open space silencieux, encore secouée par sa rencontre avec Louis.Il n’avait presque pas changé. Et pourtant… tout en lui semblait plus froid, plus contrôlé. Comme si le garçon qu’elle avait aimé avait disparu pour laisser place à un homme que rien n’atteignait.Elle tentait de se concentrer sur les fichiers qu’on venait de lui remettre quand elle entendit une voix douce, presque chantante, derrière elle.— « Tu veux un café ? »Inaya se retourna.Une femme s’approchait, tenant deux gobelets dans ses mains.Elle était d’une beauté calme et ordonnée. Une silhouette élancée dans un tailleur beige, les cheveux bruns lisses tombant en cascade sur ses épaules, une peau pâle et soyeuse, des ongles parfaitement manucurés.Un sourire doux ornait ses lèvres.— « Je suis Élisa. Élisa Montclair. »Elle tendit un des cafés à Inaya.— « Je crois qu’on ne s’est pas croisées encore. Je suis… »Elle marqua une pause, puis ajouta avec un sourire presque timide :— « La fiancée

L’après-midi traînait dans une lenteur étouffante. Le soleil filtrait à travers les baies vitrées, dessinant des reflets dorés sur le sol du huitième étage. Inaya fixait son écran, mais les mots se confondaient. Son esprit restait coincé à la réunion du matin, à cette attaque voilée… et à son triomphe.Mais surtout à lui.Louis.Il ne l’avait pas humiliée.Il ne l’avait pas protégée non plus.Il l’avait… testée.Et elle avait gagné.Elle n’en tirait pas de satisfaction, juste une étrange amertume, comme un goût de revanche trop froide.Un coup discret à la porte interrompit ses pensées. Elle leva les yeux.— « Entrez. »La porte s’ouvrit doucement, sans bruit.Et Louis apparut.Sans cravate, manches retroussées, l’air calme. Trop calme.Il referma la porte derrière lui, puis s’approcha, lentement, comme s’il marchait sur du verre.— « Mademoiselle M’Bemba. »Sa voix était douce, mais chaque syllabe vibrait d’un sous-entendu.— « Vous avez fait sensation ce matin. »Inaya se leva, droi

Le soleil s’élevait doucement sur Londres, mais pour Inaya, ce matin-là ne ressemblait à aucun autre. Chaque pas vers l’entrée de SkyEdge résonnait dans son esprit comme un défi lancé à la destinée. Elle sentait au creux de son ventre une nervosité mêlée à une détermination farouche. Les couloirs modernes du siège semblaient plus froids, plus impersonnels que jamais. Elle avait passé la nuit à relire les rares documents qu’elle avait réussi à récupérer sur le projet Genesis. Des lignes de code cryptées, des rapports partiels, des schémas incomplets… tout cela formait un puzzle délicat à assembler. À peine arrivée, elle fut accueillie par le regard froid d’Élisa, qui ne manqua pas de lui lancer un sourire en coin, aussi faux que venimeux. Mais Inaya n’avait plus le temps pour les petites guerres internes. Elle prit place à son bureau et se plongea dans ses recherches. Les heures passèrent, ponctuées par des frustrations croissantes. Chaque tentative d’accès à des fichiers essentiels

Londres était enveloppée d’un voile gris et pluvieux lorsque Inaya pénétra une nouvelle fois dans les vastes locaux de SkyEdge. L’air humide semblait peser lourd, comme une métaphore parfaite du poids des responsabilités qu’elle venait de prendre sur ses épaules. Depuis la rencontre avec Mathieu et la découverte du dossier confidentiel sur le projet Genesis, sa vie avait basculé. Ce qui était au départ un simple stage s’était transformé en une plongée dans un univers où chaque détail pouvait cacher un piège, chaque sourire un mensonge.Elle s’installa à son bureau, le regard fixé sur l’écran, scrutant encore et toujours les lignes de code, les rapports et les documents qui s’entassaient devant elle. Les informations étaient fragmentées, brouillées, comme un puzzle que personne ne voulait qu’elle reconstitue. Pourtant, elle s’accrochait, déchiffrant patiemment chaque indice. Genesis n’était plus seulement une innovation technologique ; il incarnait désormais un combat silencieux entre