All Chapters of Les chaînes du Destin: Chapter 11 - Chapter 20

Le soleil déclinait lentement derrière les larges baies vitrées de l’appartement, enveloppant la pièce d’une lueur orangée. Livia, assise dans le salon, serrait entre ses doigts une tasse de thé dont la chaleur s’était depuis longtemps dissipée. Ses pensées tourbillonnaient comme un orage, lourdes et menaçantes. La lettre de son père, découverte la veille, continuait de la hanter. Chaque mot lu résonnait encore dans son esprit, comme des chaînes invisibles qui se resserraient autour d’elle. Que lui avaient-ils fait ? Et pourquoi ?Un éclat de voix résonna soudain, brisant le silence pesant de l’appartement. Elle sursauta, le cœur battant. La porte du bureau de Raphaël, située au fond du couloir, était entrouverte. Un mince filet de lumière s’en échappait. Elle se leva lentement, ses pas étouffés par le tapis épais, et s’approcha.— Je t’ai dit de ne jamais me rappeler sur ce numéro, gronda Raphaël d’une voix contenue, mais où perçait une colère glaciale. Si tu touches encore une fois

La nuit précédente, Livia n’avait presque pas fermé l’œil. Après l’incident de la porte fracturée dans l’appartement de Raphaël, elle avait été évacuée précipitamment par Victor. Raphaël, furieux d’un tel manquement à la sécurité, avait ordonné qu’elle soit ramenée sous surveillance étroite… mais pas chez lui. C’est ainsi qu’elle s’était retrouvée dans son propre appartement, Victor posté en sentinelle dans le couloir, invisible mais présent. Même entourée de protection, elle n’arrivait pas à calmer les battements erratiques de son cœur.Le moindre bruit la faisait sursauter. La pluie tambourinait contre la vitre, et chaque goutte semblait frapper ses nerfs à vif. Dans l’obscurité, elle revoyait encore la poignée de la porte tourner lentement, la respiration haletante de l’ombre derrière… et la voix déformée qui résonnait encore dans sa tête : “Tu n’auras pas de seconde chance.”Quand le matin arriva, Livia était épuisée. Ses paupières lourdes la brûlaient, mais elle se força à s’habi

Le ciel était encore sombre lorsque Livia pénétra dans son bureau. Les rideaux fermés plongeaient la pièce dans une semi-obscurité, comme si la lumière elle-même hésitait à entrer. Elle se sentait vide, aspirée par l’intensité de la veille, par la tension qui avait électrisé chacun de ses pas aux côtés de Raphaël. La soirée au bal masqué l’avait laissée confuse et vulnérable. Les mots qu’il lui avait murmurés résonnaient encore dans sa tête : “Tu n’as aucune idée du danger que tu représentes pour moi.”Elle déposa son sac et sa veste sur le canapé, cherchant un semblant d’air dans cet espace devenu trop étroit. Un silence inhabituel régnait, seulement brisé par le tic-tac régulier de l’horloge. Sur le bureau, un petit colis enveloppé de kraft trônait. Il n’y avait ni étiquette ni expéditeur. Son cœur se serra. Hésitante, elle tendit la main et déchira lentement l’emballage.À l’intérieur, une pile de photographies en noir et blanc. Le souffle court, elle les prit et commença à les fai

La carte de visite semblait brûler la paume de Livia. Assise sur le bord de son lit, elle la fixait depuis de longues minutes, le cœur serré par un mélange d’appréhension et de curiosité. Les mots imprimés sobrement – Serrano Consulting. Gabriel vous attend. – semblaient chuchoter une promesse interdite. Elle se souvenait de l’homme au bal masqué, de son sourire carnassier et de ses yeux perçants qui semblaient savoir trop de choses. Il l’avait troublée ce soir-là, et pourtant, aujourd’hui, elle sentait que la clé de ses tourments se trouvait peut-être entre ses mains.Ses doigts glissèrent nerveusement sur l’écran de son téléphone. Appeler ? Ne pas appeler ? Chaque seconde qui passait la rapprochait d’un choix qu’elle savait dangereux, peut-être irréversible. Raphaël lui avait interdit de se mêler de ses affaires. Mais ce silence étouffant, ce poids de secrets qu’il faisait peser sur elle… c’était précisément ce qui la poussait vers Gabriel.Elle se leva, fit quelques pas dans la cha

Livia fixait encore la couverture du dossier qu’elle venait de refermer. Contrat de placement et protection – Valcourt / Moreau. Ses doigts tremblaient tandis que mille questions s’entrechoquaient dans son esprit. Pourquoi un contrat ? Pourquoi mon père et Raphaël ? Suis-je une marchandise pour eux ?Elle inspira profondément, sentant la chaleur de la colère grimper dans sa poitrine. Son cœur battait à un rythme affolé, mais elle refusait de se laisser envahir par la peur. Ce soir, elle obtiendrait des réponses. Le salon baignait dans une lumière tamisée. Raphaël était assis dans l’obscurité, ses traits à peine discernables dans la pénombre, un verre de whisky à la main. Il leva les yeux à son entrée, son visage impassible, comme si rien ne pouvait l’atteindre.— C’est quoi ce contrat ? demanda Livia, la voix tremblante mais déterminée.Raphaël la dévisagea longuement sans répondre. Ses yeux, sombres et impénétrables, semblaient sonder son âme.— Réponds-moi ! cria-t-elle. Tu m’as fa